vendredi 4 octobre 2024

Grâce divine

 

"Quand vous parlez de la grâce divine, cela sous entend que quelque chose descend sur l'homme sans raison perceptible. Cela vient de soi-même, en son temps. Un enfant par exemple, peut oublier sa mère parce qu'il est absorbé dans son propre jeu; mais la mère se penche vers lui avec amour et le prend sur ses genoux. C'est ainsi que la grâce divine touche quelqu'un. L'affection d'une mère se révèle avant que l'enfant ait le temps d'y penser. Vous allez certainement dire que les bénédictions sous forme de grâces divines sont les résultats des bonnes actions dans les vies antérieures. Cela peut être vrai d'un certain point de vue, mais d'un autre on peut dire qu'il ne faut pas chercher à sonder les intentions de Dieu, dans la mercure où celui-ci est absolument libre de l'enchaînement des causes et effets. Bien que nous nous troublions souvent l'esprit pour essayer de trouver des raisons à la grâce, sa miséricorde s'étend également sur tous les êtres. Mais lorsqu'on développe une vision plus haute, on commence à sentir le contact divin. Prenez refuge en cela, et tâchez d'être toujours en contact avec Lui ; vous ressentirez le libre flot de ses bénédictions sur votre âme, de même qu'un seau d'eau sort d'un puit seulement lorsqu'on tire la corde à laquelle il est attaché."

Bhaïji, Matri Darshan

-----------------

Présumer de l'intention sur la voie

 PRESUMER DE L'INTENTION SUR LA VOIE (extrait du "Carnet")

Evaluer l’intention, la véritable intention, d’une personne, est extrêmement délicat.
L’une des erreurs d’appréciation que j’estime avoir commise à plusieurs reprises consiste ,par une manière de naïveté, à présumer de l’intention d'une personne et, de ce fait, de tenter diverses approches pour l'amener vers une ouverture à laquelle elle n’est en vérité pas disposée, dont au final elle ne veut surtout pas.

Dans la mesure où chacun, y compris l’ élève le plus déterminé, connait des moments de résistance, parfois vive, la résistance étant partie intégrante du processus, l’instructeur a tôt fait de ne voir que résistance momentanée là où en vérité il n’y a pas d’intention, juste une aspiration naturelle à « aller mieux » , à se sentir validé.
En pareil cas, présumant d’une intention qui en réalité n’est pas, interprétant comme résistance momentanée ce qui en vérité procède d’une fin de non recevoir, l’instructeur est susceptible, pas par sadisme mais consécration mal ajustée, de verser dans une forme d’acharnement.
Tel un médecin se livrant à l’acharnement thérapeutique sur un patient dont le projet plus ou moins conscient n’est plus de vivre mais de mourir, l’instructeur va donner dans l’acharnement pour ainsi dire ontologique, s’épuiser, au final en pure perte, à combattre pied à pied chez l’élève une dynamique qui n’exprime pas de simples résistances mais une détermination plus ou moins consciente à ne pas grandir.
On verse alors dans le malentendu et une dynamique de travail en fin de compte stérile.
La « responsabilité » en est partagée.
C’est à l’instructeur qu’il revient de savoir évaluer la demande de l’élève, le degré et la nature de son intention, de manière à ne pas en présumer.
Et il incombe à l’élève, en tout cas à partir d’un certain stade dans la relation, de ne pas s’imaginer pouvoir « jouer au plus malin » avec l’enseignant, autrement dit de le manipuler, obtenir de lui ou d’elle une forme ou une autre de bénéfice sans pour autant pleinement s’investir.
Du moins en cas de « LDI » de lien à durée indéterminée.

Gilles Farcet
*************