J’ai été ébloui par ce que je voyais : des êtres vivaient là il y a plus de 15000 ans, combattaient les ours des cavernes, les lions des montagnes, peignaient avec leurs doigts dans une semi-obscurité avec tant de force et de vérité. J’aime l'idée que l'humanité soit si ancienne...
Giono disait qu’il fallait s'étonner de voir le lièvre bondir par-dessus la haie, parce qu’aucun être humain n’est capable d’un tel exploit. S’étonner aussi du rythme auquel bat le cœur d’un oiseau quand il vole. Alors, étonnons-nous, et n’allons pas trop vite...
...Dans mon enfance, j’ai été entouré de personnes qui étaient très croyantes. J’ai donc eu une solide formation religieuse. C’est quelque chose que l’on n’oublie pas. Et quand j'ai découvert le soufisme en lisant Ibn Arabi et surtout Rumi - incroyable écrivain - j'ai été vraiment séduit : parce que c’est presque un jansénisme, une religiosité dépouillée de tout. Il n’y a rien d’autre que le contact qu’on peut avoir avec Dieu. Pas d’intermédiaire. Même pas de prière. Juste cette relation, cette communion qui se fait à travers la beauté du monde et l’amour que l’on a pour les êtres humains. La lecture de Rumi m’a changé et beaucoup apporté. J'ai trouvé quelqu'un qui parlait la langue que j'espérais entendre. Et étonnamment, ce message qui s'adresse à l’islam peut être lu parfaitement par les chrétiens et les shintoïstes du Japon. La langue si inspirée de Rumi y est sans doute pour quelque chose : on a l'impression qu'elle est dictée, qu’il est habité. J’irai un jour à Konya en Turquie visiter son tombeau.
Jean-Marie Gustave Le Clézio
(source La Vie)
Giono disait qu’il fallait s'étonner de voir le lièvre bondir par-dessus la haie, parce qu’aucun être humain n’est capable d’un tel exploit. S’étonner aussi du rythme auquel bat le cœur d’un oiseau quand il vole. Alors, étonnons-nous, et n’allons pas trop vite...
...Dans mon enfance, j’ai été entouré de personnes qui étaient très croyantes. J’ai donc eu une solide formation religieuse. C’est quelque chose que l’on n’oublie pas. Et quand j'ai découvert le soufisme en lisant Ibn Arabi et surtout Rumi - incroyable écrivain - j'ai été vraiment séduit : parce que c’est presque un jansénisme, une religiosité dépouillée de tout. Il n’y a rien d’autre que le contact qu’on peut avoir avec Dieu. Pas d’intermédiaire. Même pas de prière. Juste cette relation, cette communion qui se fait à travers la beauté du monde et l’amour que l’on a pour les êtres humains. La lecture de Rumi m’a changé et beaucoup apporté. J'ai trouvé quelqu'un qui parlait la langue que j'espérais entendre. Et étonnamment, ce message qui s'adresse à l’islam peut être lu parfaitement par les chrétiens et les shintoïstes du Japon. La langue si inspirée de Rumi y est sans doute pour quelque chose : on a l'impression qu'elle est dictée, qu’il est habité. J’irai un jour à Konya en Turquie visiter son tombeau.
Jean-Marie Gustave Le Clézio
(source La Vie)