...Ce courant ascendant de l'Ascension, je le ressens pour ma part avec une grande force sur les rivages en bord de mer. C'est assise en haut ou au pied des falaises, mes yeux contemplant l'horizon, que je ressens le plus vivement l'appel de l'infini. Comme si la terre ferme et la mer vague ne se rencontraient pas seulement pour faire rivage, mais qu'elles ouvraient, à leur point de rencontre et d'épousailles, le Ciel. Comme si elles s'épousaient toutes deux pour ouvrir une troisième dimension, celle du ciel infini.
Et s'il suffisait à chacun d'entre nous de trouver son rivage, sa montagne, sa pleine mer, son désert où « élever son cœur et le tourner vers le Seigneur » ? Notre monde, qui ne connaît plus que des bouts de ciel à des coins de rues, nous demande tellement de marcher à l'horizontal au fond des vallées sans chercher les sommets. Il nous demande tellement de faire, comme les hirondelles, rase-mottes, pour nous nourrir au ras du sol. Mais, comme les hirondelles, nous pouvons aussi, dès ici bas, nous laisser attirer par une nourriture céleste. Nous pouvons prendre goût au Ciel et laisser grandir en nous ce désir de nous élever un jour, pour vivre l'Ascension en toute plénitude.
(source : La Vie)
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