La croix glorieuse de l'Evangile de Saint-Jean, ce dimanche, est mise en parallèle avec le serpent de bronze (ou d'airain) de Moïse dans l'Ancien Testament : comme tous les grands symboles, ces deux images sont ambivalentes : la croix est à la fois l'instrument du supplice et l'arbre de la Vie éternelle, de la résurrection ; de même, le serpent est à la fois le diable diviseur et maléfique de l'arbre de la Connaissance et le remède, le signe de la guérison sur l'arbre de vie. Le serpent de bronze élevé sur le bâton de Moïse pour guérir ceux qui ont été mordus (par les serpents brûlants, sous l'effet de la colère de Yahvé) ressemble étrangement au caducée du pharmacien...
Le serpent correspond à la barre horizontale de la croix glorieuse : il est le symbole du désir vital, de l'horizontalité rampante de l'homme tourné vers son devenir ; le bâton correspond à la verticalité de l'arbre dressé vers le Ciel, dans l'éternité de l'instant présent, qui est le Réel, le Divin. Lorsque le serpent s'enroule autour du bâton, il représente le désir canalisé et non plus livré à lui-même.
Le croisement entre ces deux dimensions est nécessaire : lorsque notre humanité désirante rencontre notre verticalité paisible, nous sommes en harmonie, à l'image de ce Christ couronné non plus d'une couronne d'épines mais de l'emblème royal, signe d'une puissance surnaturelle et radieuse. N'oublions pas que la croix est également étroitement liée à la lumière solaire ! (texte rédigé par Sabine)