Nouvelles Clés. : Qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez appris sa mort ?
Jacques Castermane : Des amis allemands m’ont téléphoné en fin de soirée le 28 décembre. Ce n’ était pas inattendu, au contraire. Je savais pour l’avoir revu quelques semaines plus tôt que cela pouvait arriver à chaque instant. Il n’empêche que ce qui m’a envahit, doucement, c’est une profonde tristesse. La tristesse de la séparation définitive de l’être proche. Mais en même temps je peux dire que j’ai reçu cette nouvelle très calmement parce que dans l’ordre des choses, c’est-à-dire qu’un travail sur le Chemin vous invite à intégrer ce qu’on appelle la vie et ce qu’on appelle la mort. Nous avions bien souvent envisagé le thème de la mort.
N. C. : Que vous disait-il de la mort ?
J. C. : Là encore me reviennent en mémoire quantité de souvenirs. Le 29 décembre, Christina et moi avons pris la route à quatre heures du matin pour le revoir une dernière fois. Graf Dürckheim reposait dans son bureau, là où je l’avais rencontré si souvent. Dès l’instant où je pénétrais dans cette petite pièce de quatre mètres sur quatre, je me sentais touché par une ambiance pénétrante et enveloppante : un silence.
Et dans cette dernière rencontre s’imposait le souvenir de ce qu’il disait du silence : "il y a le silence de la mort, où plus rien ne bouge ; et il y a le silence de la vie où plus rien n’arrête le mouvement de la transformation". Ce silence impressionnant était celui de la vie. Ou, comme il aimait à le dire, le silence de la grande Vie ?
Dans le cadre d’une leçon, Graf Dürckheim me pose une question inattendue : "Jacques, pensez-vous à la mort chaque jour ?" Il ne me faut pas réfléchir longtemps pour répondre que non. "Quel âge avez-vous ?" J’avais quarante-deux ans. "Si à quarante-deux ans on ne pense pas à la mort chaque jour c’est l’expression d’un manque de maturité !"
Jacques Castermane : Des amis allemands m’ont téléphoné en fin de soirée le 28 décembre. Ce n’ était pas inattendu, au contraire. Je savais pour l’avoir revu quelques semaines plus tôt que cela pouvait arriver à chaque instant. Il n’empêche que ce qui m’a envahit, doucement, c’est une profonde tristesse. La tristesse de la séparation définitive de l’être proche. Mais en même temps je peux dire que j’ai reçu cette nouvelle très calmement parce que dans l’ordre des choses, c’est-à-dire qu’un travail sur le Chemin vous invite à intégrer ce qu’on appelle la vie et ce qu’on appelle la mort. Nous avions bien souvent envisagé le thème de la mort.
N. C. : Que vous disait-il de la mort ?
J. C. : Là encore me reviennent en mémoire quantité de souvenirs. Le 29 décembre, Christina et moi avons pris la route à quatre heures du matin pour le revoir une dernière fois. Graf Dürckheim reposait dans son bureau, là où je l’avais rencontré si souvent. Dès l’instant où je pénétrais dans cette petite pièce de quatre mètres sur quatre, je me sentais touché par une ambiance pénétrante et enveloppante : un silence.
Et dans cette dernière rencontre s’imposait le souvenir de ce qu’il disait du silence : "il y a le silence de la mort, où plus rien ne bouge ; et il y a le silence de la vie où plus rien n’arrête le mouvement de la transformation". Ce silence impressionnant était celui de la vie. Ou, comme il aimait à le dire, le silence de la grande Vie ?
Dans le cadre d’une leçon, Graf Dürckheim me pose une question inattendue : "Jacques, pensez-vous à la mort chaque jour ?" Il ne me faut pas réfléchir longtemps pour répondre que non. "Quel âge avez-vous ?" J’avais quarante-deux ans. "Si à quarante-deux ans on ne pense pas à la mort chaque jour c’est l’expression d’un manque de maturité !"