La nature a mis à notre disposition trois instruments également nécessaires pour appréhender le réel, trois moyens de connaissance : l'intelligence de la tête, l'intelligence du corps et l'intelligence du cœur.
L'instruction, aujourd'hui prolongée jusqu'à seize ans au moins, souvent beaucoup plus, exerce l'intellect. La gymnastique, l'athlétisme, la pratique des arts martiaux assurent ce que nous nommons culture physique.
Mais, dans notre monde moderne, le développement du sentiment juste est presque totalement négligé. La toute-puissance des émotions : peur, jalousie, convoitise, colère, anxiété, vanité, détermine ce qu'il faudrait oser appeler la stupidité du cœur.
Il n'est pas de voie initiatique, même les yogas techniques ou le yoga de la connaissance, qui ne fasse la part belle à la purification du cœur. C'est dans la " caverne du cœur ", disent les Upanishads, que l'absolu se révèle comme l'essence de notre être, comme notre propre " Soi ", à condition que ce cœur ne soit plus encombré par les marques d'un passé toujours présent qui se projette en craintes et en rêves sur le futur.
C'est dans le cœur que se vit la mort du vieil homme et la naissance de l'homme nouveau. " Un cœur léger ", " le cœur en paix ", ces expressions ne sont pas mystérieuses, bien au contraire. Elles n'en sont pas moins ésotériques pour cela.
Arnaud Desjardins
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