lundi 8 avril 2013
Suivre sa voix... à Assise avec le Frère Alessandro
Nourri à la musique de Bach et de Michael Jackson pendant l’enfance, il étudie vers l’âge de 9 ans l’orgue et le piano, dont il prolonge l’apprentissage dans une école spécialisée. À 18 ans, une professeur lui enjoint de participer à ses cours de chants. « Elle voulait juste remplir sa classe », soupire-t-il. Désarmé par ses piètres performances, il songe à jeter l’éponge. D’autant que depuis deux ans déjà, le jeune homme envisage sérieusement de devenir moine.
Son guide spirituel pose alors comme condition à l’entrée d’Alessandro dans l’ordre des franciscains l’obtention de son diplôme au conservatoire. « J’avais peur parce que mes professeurs de chant ne voulaient pas me présenter à l’examen, s’émeut-il, j’ai donc travaillé d’arrache-pied. Pendant deux semaines, j’ai fait des exercices de chant et de respiration. Soudain, ma voix s’est développée », raconte-t-il.
Il réussit l’épreuve et fait son entrée au monastère en 1999. À Assise, où il vit parmi 80 frères, ses journées, qui débutent dès six heures moins le quart, sont faites de prière et de labeur. Il reçoit les pèlerins, raconte aux visiteurs l’histoire du Porziuncola, la chapelle d’où saint François a propagé son mouvement, et effectue des travaux de menuiserie. « Je me sens très proche de François, qui aimait toutes les créatures de la terre, raconte-t-il. Nous avons beaucoup d’expériences en commun. Comme lui, j’aime le travail manuel et le chant. »
Une fois intégré dans la communauté, il imagine arrêter. "Non, l'encourage son accompagnateur spirituel, c'est un talent reçu de Dieu." Il donne des concerts, des récitals... Puis, sans raison, reçoit l'ordre d'arrêter. Il ne s'agit que d'un test de son accompagnateur spirituel qui, voyant qu'il est en paix, l'autorise à reprendre le chant.
Sa voix le porte, mais c'est alors la foi qui plonge. Alessandro se met à douter de sa vocation. Il forme le souhait de vivre en ermite, sans porter l'habit monastique, pour discerner si Dieu l'appelle vraiment à être franciscain.
Il passera trois ans auprès des siens, dans son village, à "réfléchir, prier, pleurer, chanter et travailler le bois". Trois ans qui le rééquilibrent : "J'ai fini par comprendre que je devais revenir et que je pouvais continuer de chanter", souffle-t-il. À son retour au prieuré, il est plus mûr. Sa voix aussi.
En 2009, peu après ses vœux perpétuels, à l'issue d'un office, un homme vient le voir : "Quand vous avez commencé à chanter, j'ai senti quelque chose d'incroyable en moi." Alessandro y voit un signe de Dieu. "En chantant, j'ai l'impression d'ouvrir une porte vers l'éternité, en moi et, je l'espère, chez les autres."
Par le bouche-à-oreille, il est repéré par Decca, une maison de disques du groupe Universal. En mai 2012, un contrat est signé. Decca n'en est pas à son premier "coup de filet" dans le domaine du chant religieux, après un CD avec des moines cisterciens, en 2008, et un autre avec des bénédictines françaises, en 2010.
Après avoir sacrifié la musique maintes fois dans sa vie, Frère Alessandro a dépassé le conflit entre sa vocation de chanteur et sa foi. « Pour Jésus, l’important n’est pas d’être différent mais d’être soi-même, juge-t-il. Quand je chante, j’ai le sentiment d’être connecté au paradis. » Du fait de son vœu de pauvreté, tous les profits de la vente de l’album seront affectés aux œuvres de charité de l’Ordo Fratrum Minorum, premier ordre des franciscains...
Source : mélange des revues La Croix et Le Pélerin
Son guide spirituel pose alors comme condition à l’entrée d’Alessandro dans l’ordre des franciscains l’obtention de son diplôme au conservatoire. « J’avais peur parce que mes professeurs de chant ne voulaient pas me présenter à l’examen, s’émeut-il, j’ai donc travaillé d’arrache-pied. Pendant deux semaines, j’ai fait des exercices de chant et de respiration. Soudain, ma voix s’est développée », raconte-t-il.
Il réussit l’épreuve et fait son entrée au monastère en 1999. À Assise, où il vit parmi 80 frères, ses journées, qui débutent dès six heures moins le quart, sont faites de prière et de labeur. Il reçoit les pèlerins, raconte aux visiteurs l’histoire du Porziuncola, la chapelle d’où saint François a propagé son mouvement, et effectue des travaux de menuiserie. « Je me sens très proche de François, qui aimait toutes les créatures de la terre, raconte-t-il. Nous avons beaucoup d’expériences en commun. Comme lui, j’aime le travail manuel et le chant. »
Une fois intégré dans la communauté, il imagine arrêter. "Non, l'encourage son accompagnateur spirituel, c'est un talent reçu de Dieu." Il donne des concerts, des récitals... Puis, sans raison, reçoit l'ordre d'arrêter. Il ne s'agit que d'un test de son accompagnateur spirituel qui, voyant qu'il est en paix, l'autorise à reprendre le chant.
Sa voix le porte, mais c'est alors la foi qui plonge. Alessandro se met à douter de sa vocation. Il forme le souhait de vivre en ermite, sans porter l'habit monastique, pour discerner si Dieu l'appelle vraiment à être franciscain.
Il passera trois ans auprès des siens, dans son village, à "réfléchir, prier, pleurer, chanter et travailler le bois". Trois ans qui le rééquilibrent : "J'ai fini par comprendre que je devais revenir et que je pouvais continuer de chanter", souffle-t-il. À son retour au prieuré, il est plus mûr. Sa voix aussi.
En 2009, peu après ses vœux perpétuels, à l'issue d'un office, un homme vient le voir : "Quand vous avez commencé à chanter, j'ai senti quelque chose d'incroyable en moi." Alessandro y voit un signe de Dieu. "En chantant, j'ai l'impression d'ouvrir une porte vers l'éternité, en moi et, je l'espère, chez les autres."
Par le bouche-à-oreille, il est repéré par Decca, une maison de disques du groupe Universal. En mai 2012, un contrat est signé. Decca n'en est pas à son premier "coup de filet" dans le domaine du chant religieux, après un CD avec des moines cisterciens, en 2008, et un autre avec des bénédictines françaises, en 2010.
Après avoir sacrifié la musique maintes fois dans sa vie, Frère Alessandro a dépassé le conflit entre sa vocation de chanteur et sa foi. « Pour Jésus, l’important n’est pas d’être différent mais d’être soi-même, juge-t-il. Quand je chante, j’ai le sentiment d’être connecté au paradis. » Du fait de son vœu de pauvreté, tous les profits de la vente de l’album seront affectés aux œuvres de charité de l’Ordo Fratrum Minorum, premier ordre des franciscains...
Source : mélange des revues La Croix et Le Pélerin
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