Né en 1926 à Thua Thien, au Vietnam, Thich Nhât Hanh devient moine bouddhiste à l'âge de 16 ans. Après avoir étudié puis enseigné les études comparatives en religion aux États-Unis, il fonde, à son retour au Vietnam, l'Université bouddhique « Van Hanh », puis, en 1965, l'École de la jeunesse au service social (EJSS), oeuvrant à la formation de travailleurs sociaux alors que le pays est en pleine guerre. Obligé de fuir son pays en 1966, il entame un pèlerinage pour la paix, sillonnant différents pays, des États-Unis à l'Europe, en passant par l'Asie et l'Australie. Son combat le fait collaborer avec des personnalités comme Martin Luther King - qui le propose comme prix Nobel de la paix en 1967 -, le pape Paul VI, ou encore le moine trappiste Thomas Merton. À partir de 1969, il se réfugie en France, et devient alors enseignant à la Sorbonne, en plus du poste de la direction de la délégation de la paix de l'Église bouddhique unifiée du Vietnam.
N'ayant de cesse de poursuivre sa lutte, il participe à l'élaboration du Manifeste 2000 à l'occasion de « l'Année internationale de la culture et de la paix ».
Puis, en 1982, il fonde avec la moniale Chân Khong, le Village des Pruniers dans le sud-ouest de la France. Plus de 150 moines et moniales bouddhistes vivent dans ce lieu ouvert à tous qui accueille chaque année près de 4 000 retraitants, bouddhistes ou pas. Auteur de nombreux ouvrages et infatigable conférencier, Thich Nhât Hanh prône la pleine conscience au quotidien, pour une existence libérée de la souffrance et entièrement tournée vers la compassion.
« Chaque fois que vous avez une énergie négative comme la jalousie, le désespoir ou la peur, alors la pleine conscience doit se manifester pour prendre bien soin de cette énergie négative. Si vous ne voulez pas que cette énergie vous détruise, touchez la graine de la pleine conscience et invitez-la à s'épanouir ; embrassez tendrement votre douleur.
(...)
La méditation est la pratique de la non-violence, de la non-dualité. Si je sais que l'amour c'est moi et que la douleur c'est aussi moi, que la compréhension c'est moi et que la souffrance aussi, alors je vais en prendre soin. Je ne vais pas supprimer ma souffrance parce que je sais que je peux la transformer en fleur... La fleur existe parce que la souffrance est là. »
Conférence du 2 avril 1996 à la Mutualité (Paris).