Dans le concert fastueux du printemps deux petites véroniques, au revers d’un talus, écarquillent leurs pétales et se tendent vers le soleil. Elles sont le don total : elles offrent ce qu’elles sont, des notes de petites fleurs toutes simples, bouleversantes de générosité dans leur élan vers la vie. Ne seraient-elles pas le symbole de ce que nous avons à conquérir : le don juste, à la mesure de ce que nous pouvons ?
Donner sans effort n’est pas encore naturel et demande un apprentissage. Nous oscillons sans cesse entre des périodes de générosité où nous faisons des dons souvent très importants, par culpabilité, et des périodes de retrait où nous ne donnons rien.
Nous avons à installer, dans un patient pas à pas, le don au quotidien, de façon naturelle. Mais pour cela il faut accepter de partir d’où nous sommes. Donner sans effort c'est savoir écouter en soi où est le juste pour soi.
Pour l’une, ce sera d’avancer d’interrogation en interrogation à travers sa pratique de la solidarité jusqu'à pouvoir en reconnaître les lois en les vivant. Pour l’autre, ce sera retrouver l’écho de son passé qui fait de l’aide une nécessité incontournable et vivifiante. Pour une autre, enfin, c’est à travers un engagement concret et anonyme qu’elle va découvrir ce que son cœur cache de service et d’amour.
Chacun sa route. Mais pour tous, au bout, la découverte que donner est la vie.
Paule
(extrait de la revue Reflets)