Le problème ne vient pas de ce que nous désirons trop, mais de ce que nous ne désirons pas assez. Non pas en quantité, car c’est plutôt de l’éparpillement et du manque d’intensité qui en découle qu’il est ici question. En dispersant l’énergie tous azimuts, nous nous voilons la face sur les quelques désirs centraux que nous n’osons pas reconnaître et nous dilapidons une précieuse énergie qui permettrait justement de les accomplir. Il est, en ce sens, plus confortable de se laisser séduire par l’attrait d’expériences amoureuses aussi brèves que variées que de reconnaître en toute vulnérabilité la force d’un désir pour une union durable, empreinte de confiance et de complicité.
Une demande aussi forte est comme une brûlure intérieure tant quelle n’a pas été comblée. Acceptons-nous de vivre dans l’inconfort de cette chaleur ? Acceptons-nous par avance le risque de souffrir si la vie ne devait pas satisfaire notre attente ?
Sophie Edelmann
"Dites-leur de viser haut !"
Ed. Le relié
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