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mercredi 4 septembre 2019
Zazen : le pouvoir salutaire de la respiration naturelle !
Il existe quantité
d’exercices respiratoires inventés par l’homme et utiles à des objectifs
divers. On peut diverger d’opinions quant à leur justesse. Mais il
n’existe qu’un exercice indiscutable de ce qu’on appelle la respiration.
Cet exercice n’a pas été inventé par l’homme ; il lui est inné.
On l’appelle le Souffle; action vitale, infaisable, qui n’est pas du
ressort du Moi (qui fait mille choses) mais du ressort de l’être, de
l’acte être.
Toute personne qui pratique l’exercice appelé « zazen » est invitée à porter une pleine attention au va-et-vient qu’est le Souffle. Pourquoi ?
L’anecdote suivante me semble répondre, on ne peut mieux, à ce questionnement :
Peu de temps après son arrivée au Japon (1938) Graf Dürckheim s’est plongé dans le monde du Zen en pratiquant résolument deux exercices : zazen et le tir à l’arc traditionnel, le Kyudo. Pratiquant régulièrement zazen à côté d’un moine zen d’un certain âge, il lui demande: « Vous qui pratiquez zazen depuis plus de cinquante ans, que faites-vous au cours de cette assise en silence ? ». Le vieil homme sourit et lui dit « Oh vous savez, c’est toujours un peu difficile. J’essaie d’arriver à ce point où je laisse le souffle aller et venir, sans intervenir. Et ce qui n’arrête pas de m’étonner est que, lorsque j’y arrive … tout en moi se calme ! ».
Tout en moi se calme !
Rappel : Za signifie s’asseoir; zen signifie calme. Que fait la personne qui pratique zazen ? Rien !
Au cours de mes études à l’université, on m’a appris que la respiration - "fonction physiologique exclusivement corporelle" - peut favoriser une bonne santé et améliorer nos facultés et nos capacités dans le domaine du travail ou du sport; les exercices respiratoires, inventés par l’homme, contribuent à atteindre ces objectifs.
Une fois chez Graf Dürckheim, cet entendement a été rapidement bousculé : « Zazen ? C’est un exercice de métamorphose. Si on traduit cet idéogramme japonais par le mot méditation il faut ajouter qu’il s’agit de la méditation sans objet. Son sens est l’éveil de l’être humain à sa vraie nature, ce que j’appelle son être essentiel; il s’agit en fait de l’éveil à une réalité que nous sommes et qui est malheureusement trop souvent ignorée: notre propre essence ». Malheureusement ? « Oui. Parce que cette ignorance est la cause de la plupart de nos névroses. Zazen est donc un exercice de transformation de l’homme entier. Ce mouvement de métamorphose, c’est dans la respiration que nous l’expérimentons. Ce qu’on appelle la respiration est davantage qu’une alimentation de l’homme en oxygène; c’est l’action vitale absolue ».
L’éveil à notre vraie nature, à notre propre essence ?
Ni la pleine conscience de la respiration diaphragmatique ni la pratique d’un exercice respiratoire inventé par l’homme ne peuvent donner accès à notre vraie nature. Sans aucun doute ces pratiques permettent parfois de constater un certain apaisement, mais c’est le plus souvent une amélioration temporaire. Tant que la personne n’arrive pas à cette expérience mystérieuse — En ce moment "je inspire" et moi je n’y suis pour rien; en ce moment "je expire" et moi je n’y suis pour rien — il lui sera difficile et même impossible de faire l’expérience du grand calme intérieur. Un calme qui n’est pas que le contraire de l’agitation.
Toute personne qui pratique l’exercice appelé « zazen » est invitée à porter une pleine attention au va-et-vient qu’est le Souffle. Pourquoi ?
L’anecdote suivante me semble répondre, on ne peut mieux, à ce questionnement :
Peu de temps après son arrivée au Japon (1938) Graf Dürckheim s’est plongé dans le monde du Zen en pratiquant résolument deux exercices : zazen et le tir à l’arc traditionnel, le Kyudo. Pratiquant régulièrement zazen à côté d’un moine zen d’un certain âge, il lui demande: « Vous qui pratiquez zazen depuis plus de cinquante ans, que faites-vous au cours de cette assise en silence ? ». Le vieil homme sourit et lui dit « Oh vous savez, c’est toujours un peu difficile. J’essaie d’arriver à ce point où je laisse le souffle aller et venir, sans intervenir. Et ce qui n’arrête pas de m’étonner est que, lorsque j’y arrive … tout en moi se calme ! ».
Tout en moi se calme !
Rappel : Za signifie s’asseoir; zen signifie calme. Que fait la personne qui pratique zazen ? Rien !
Au cours de mes études à l’université, on m’a appris que la respiration - "fonction physiologique exclusivement corporelle" - peut favoriser une bonne santé et améliorer nos facultés et nos capacités dans le domaine du travail ou du sport; les exercices respiratoires, inventés par l’homme, contribuent à atteindre ces objectifs.
Une fois chez Graf Dürckheim, cet entendement a été rapidement bousculé : « Zazen ? C’est un exercice de métamorphose. Si on traduit cet idéogramme japonais par le mot méditation il faut ajouter qu’il s’agit de la méditation sans objet. Son sens est l’éveil de l’être humain à sa vraie nature, ce que j’appelle son être essentiel; il s’agit en fait de l’éveil à une réalité que nous sommes et qui est malheureusement trop souvent ignorée: notre propre essence ». Malheureusement ? « Oui. Parce que cette ignorance est la cause de la plupart de nos névroses. Zazen est donc un exercice de transformation de l’homme entier. Ce mouvement de métamorphose, c’est dans la respiration que nous l’expérimentons. Ce qu’on appelle la respiration est davantage qu’une alimentation de l’homme en oxygène; c’est l’action vitale absolue ».
L’éveil à notre vraie nature, à notre propre essence ?
Ni la pleine conscience de la respiration diaphragmatique ni la pratique d’un exercice respiratoire inventé par l’homme ne peuvent donner accès à notre vraie nature. Sans aucun doute ces pratiques permettent parfois de constater un certain apaisement, mais c’est le plus souvent une amélioration temporaire. Tant que la personne n’arrive pas à cette expérience mystérieuse — En ce moment "je inspire" et moi je n’y suis pour rien; en ce moment "je expire" et moi je n’y suis pour rien — il lui sera difficile et même impossible de faire l’expérience du grand calme intérieur. Un calme qui n’est pas que le contraire de l’agitation.
Jacques Castermane
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