Patrice Gourrier est prêtre du diocèse de Poitiers et psychologue clinicien.Il coordonne un pôle de méditation, de développement personnel et spirituel. Il est l’auteur de Talitha Koum ! .
Ceux qui m’ont guidé sur le chemin de la méditation ont vécu il y a bien longtemps. On les appelle les Pères du désert. Je les ai rencontrés par hasard, un jour au détour d’un rayon de librairie. Depuis, c’est avec eux que je chemine au quotidien. Les Pères du désert ont vécu durant le premier millénaire dans les déserts d’Égypte et de Gaza. Ils étaient, comme on a pu le dire, ivres de Dieu. À l’origine de leur démarche, une quête brûlante : se rapprocher de Dieu au point de ne faire plus qu’un avec Lui. Ils ont bien compris que cette « union mystique » était au final un don de Dieu, mais que l’effort de l’homme était nécessaire. Faire taire notre ego, faire taire nos pensées, changer, évoluer intérieurement. J’ai été heureux d’apprendre grâce à la science moderne que leurs conseils nourrissaient non seulement mon âme mais faisaient aussi du bien à mon corps, à mon cerveau, apaisant celui-ci.
Les Pères du désert savaient que l’homme pour être vraiment lui-même devait découvrir qu’il est l’union du corps, de l’âme et de l’esprit. Sans la prise en compte de chacun de ces éléments constitutifs, l’homme ressent au plus profond de lui-même, un sentiment d’incomplétude. Ils savaient aussi, et c’est capital, que ce n’est pas à l’extérieur de lui-même que l’homme devait chercher, mais à l’intérieur de lui-même. « Où cours-tu, le ciel est en toi », nous dira plus tard un grand mystique.
Parmi nous, il y en a qui croient au ciel, il y en a qui n’y croient pas, mais les conseils des Pères s’adressent à nous tous. Avant toute chose, il faut nous interroger. Avons-nous le désir de nous mettre en route ? Quel est notre désir profond ? Les pères du désert avaient le désir brûlant de se mettre à l’écoute de Dieu, de faire « un » avec Lui. C’est ce qui m’anime aujourd’hui. Mais même si ce désir n’est pas le vôtre, interrogez-vous. Sans désir, méditer risque de vous paraître bien fastidieux et vous aurez toutes les raisons de ne pas prendre le temps de le vivre.
1. « Change d’air »
Il ne s’agit pas de fuir hors du monde, mais de savoir se déplacer, s’alléger. Trop souvent, nous sommes envahis par de multiples choses, qui, loin de nous faire grandir, nous agitent et nous détournent de nous-mêmes. Elles deviennent des barrières de plus en plus difficiles à franchir. Pis encore, nous perdons, à la suite de l’usure du quotidien, notre souplesse intérieure, la pire des arthroses étant intérieure à nous-mêmes. Alors, pour avancer sur le chemin de la méditation, il importe que nous nous accordions du temps rien que pour nous. Que nous quittions, pendant quelques minutes, le tohu-bohu du monde afin d’apaiser peu à peu, dans la pratique, le tohu-bohu qui nous habite.
Pour changer, trouvons le moyen de faire un pas de côté par rapport à tout ce qui constitue notre quotidien. Débarrassons-nous de ce qui nous alourdit et qui n’est pas nécessaire. Cela peut être un trop-plein d’activités, qui dissimule une peur, une résistance à ce chemin d’intériorité. Cela peut être aussi la plongée excessive dans des divertissements, qui nous éloignent de nous-mêmes. Ou encore une dépendance aux nouvelles technologies, qui nous empêche de nous ancrer et, peu à peu, nous emprisonne dans nos écrans d’ordinateur, de téléphone… Pour cela, rien de plus simple que de choisir un jour, voire deux, par semaine, où nous évitons de consulter compulsivement nos e-mails toutes les heures et de nous perdre dans les méandres des réseaux sociaux. Accepter que le monde tourne sans nous quelques instants.
Ceux qui m’ont guidé sur le chemin de la méditation ont vécu il y a bien longtemps. On les appelle les Pères du désert. Je les ai rencontrés par hasard, un jour au détour d’un rayon de librairie. Depuis, c’est avec eux que je chemine au quotidien. Les Pères du désert ont vécu durant le premier millénaire dans les déserts d’Égypte et de Gaza. Ils étaient, comme on a pu le dire, ivres de Dieu. À l’origine de leur démarche, une quête brûlante : se rapprocher de Dieu au point de ne faire plus qu’un avec Lui. Ils ont bien compris que cette « union mystique » était au final un don de Dieu, mais que l’effort de l’homme était nécessaire. Faire taire notre ego, faire taire nos pensées, changer, évoluer intérieurement. J’ai été heureux d’apprendre grâce à la science moderne que leurs conseils nourrissaient non seulement mon âme mais faisaient aussi du bien à mon corps, à mon cerveau, apaisant celui-ci.
Les Pères du désert savaient que l’homme pour être vraiment lui-même devait découvrir qu’il est l’union du corps, de l’âme et de l’esprit. Sans la prise en compte de chacun de ces éléments constitutifs, l’homme ressent au plus profond de lui-même, un sentiment d’incomplétude. Ils savaient aussi, et c’est capital, que ce n’est pas à l’extérieur de lui-même que l’homme devait chercher, mais à l’intérieur de lui-même. « Où cours-tu, le ciel est en toi », nous dira plus tard un grand mystique.
Parmi nous, il y en a qui croient au ciel, il y en a qui n’y croient pas, mais les conseils des Pères s’adressent à nous tous. Avant toute chose, il faut nous interroger. Avons-nous le désir de nous mettre en route ? Quel est notre désir profond ? Les pères du désert avaient le désir brûlant de se mettre à l’écoute de Dieu, de faire « un » avec Lui. C’est ce qui m’anime aujourd’hui. Mais même si ce désir n’est pas le vôtre, interrogez-vous. Sans désir, méditer risque de vous paraître bien fastidieux et vous aurez toutes les raisons de ne pas prendre le temps de le vivre.
1. « Change d’air »
Il ne s’agit pas de fuir hors du monde, mais de savoir se déplacer, s’alléger. Trop souvent, nous sommes envahis par de multiples choses, qui, loin de nous faire grandir, nous agitent et nous détournent de nous-mêmes. Elles deviennent des barrières de plus en plus difficiles à franchir. Pis encore, nous perdons, à la suite de l’usure du quotidien, notre souplesse intérieure, la pire des arthroses étant intérieure à nous-mêmes. Alors, pour avancer sur le chemin de la méditation, il importe que nous nous accordions du temps rien que pour nous. Que nous quittions, pendant quelques minutes, le tohu-bohu du monde afin d’apaiser peu à peu, dans la pratique, le tohu-bohu qui nous habite.
Pour changer, trouvons le moyen de faire un pas de côté par rapport à tout ce qui constitue notre quotidien. Débarrassons-nous de ce qui nous alourdit et qui n’est pas nécessaire. Cela peut être un trop-plein d’activités, qui dissimule une peur, une résistance à ce chemin d’intériorité. Cela peut être aussi la plongée excessive dans des divertissements, qui nous éloignent de nous-mêmes. Ou encore une dépendance aux nouvelles technologies, qui nous empêche de nous ancrer et, peu à peu, nous emprisonne dans nos écrans d’ordinateur, de téléphone… Pour cela, rien de plus simple que de choisir un jour, voire deux, par semaine, où nous évitons de consulter compulsivement nos e-mails toutes les heures et de nous perdre dans les méandres des réseaux sociaux. Accepter que le monde tourne sans nous quelques instants.