Rien ne dure en ce monde, pas même la « maison » de notre ego : notre corps physique. Tout naît et meurt ; c’est la loi fondamentale. Le problème est qu’entre cette naissance et cette mort, nous inventons une durée, follement désireux que nous sommes d’empêcher ce passage incessant des choses et des êtres. Comme la déesse Diane , nous désirons chasser, nous emparer des biens de ce monde. Or, comme elle, nous sommes condamnés au vagabondage car tout naît et meurt à chaque instant. Tout nous échappe !
Pour bien prendre conscience de cela, prenons le temps d’observer le monde autour de nous – choses et êtres vivants : où trouver la moindre stabilité ? Nulle part : même dans l’objet en apparence le plus lisse et immobile (un rocher, une table, un mur...), l’énergie bouillonne en permanence. Dans le monde subatomique, les physiciens ne sont pas en mesure de détecter la plus petite particule de matière ! La matière semble complètement insaisissable. Si l’univers entier est semblable à un jardin de reflets où les formes se font et se défont, pourquoi s’accrocher à l’une d’entre elles ?
Pourquoi ne pas accepter joyeusement, au cœur de l’instant présent, cette danse perpétuelle des formes, de la vie qui va et vient, du passé qui s’évapore pour faire jaillir les promesses du futur ?