« Enfant de l'abandon, adolescente fugueuse, femme de la rue. J'en ai bavé, pourtant je m'en sors, et je n'en reviens pas. Je raconte ma longue nuit. J'ai parlé, souri, dragué, emballé, couché : juste pour trouver un lit. J'étais dehors. Il fallait bien que je trouve un chez moi. […] J'ai des dents blanches, un sourire engageant, je n'ai pas l'air d'une fille de la rue, d'une "SDF" comme on dit. Ma mère était un danger pour ses enfants. Elle buvait, elle était psychiatrique. J'ai été placée, tôt, chez la mère Trognon, au milieu des vaches, des prés et des forêts. La mère Trognon accueillait des enfants de la DDASS comme moi. Dans le village, des gens ont abusé de moi. Je ne savais pas, personne ne m'a rien dit, je croyais que c'était normal.
À 15 ans, j'ai grimpé le mur et j'ai fui, direction Paris. J'ai atterri dans un foyer. Monsieur Jacky m'a lancé comme stripteaseuse en me faisant croire que j'allais percer comme danseuse. Dans la rue, c'est sans limites. J'ai eu le nez dans la coke, j'ai bu, je me suis évanouie pour que les pompiers me ramassent. Dormir au chaud, à l'hôpital, […] c'est le luxe des gens de peu.
Mes amis de la rue m'en ont beaucoup appris : "Neuneuil", "Darty" "Zonzon", "la Fiole". […] Je ne les laisse pas tomber, c'est un peu ma famille. Dehors, tu n'as que trois verbes à ta guise : manger, te réchauffer, dormir. Aujourd'hui, je me suis reconstruite. J'ai aussi rencontré des gens qui ont cru en moi, j'ai gagné en confiance, suivi une thérapie. Je suis devenue comédienne. Une fille qui se sort de la rue, qui raconte ce qu'elle y a vécu. »
Elina Dumont
Livre "Longtemps, j'ai habité dehors"
J'ai changé, oui j'ai changé. Je n'ai pas arrêté de changer, c'est d'ailleurs ça qui m'a sauvé la vie. Je n'ai jamais voulu me laisser abattre ni rester enfermée dans une case.
Trois choses m'ont permis d'avancer : le théâtre, la psychothérapie et toutes les personnes qui, un jour, m'ont fait confiance. Grâce à elles, je peux dire que je suis sortie de la survie... pour entrer dans la vie !.
Elina Dumont
(La Vie)
À 15 ans, j'ai grimpé le mur et j'ai fui, direction Paris. J'ai atterri dans un foyer. Monsieur Jacky m'a lancé comme stripteaseuse en me faisant croire que j'allais percer comme danseuse. Dans la rue, c'est sans limites. J'ai eu le nez dans la coke, j'ai bu, je me suis évanouie pour que les pompiers me ramassent. Dormir au chaud, à l'hôpital, […] c'est le luxe des gens de peu.
Mes amis de la rue m'en ont beaucoup appris : "Neuneuil", "Darty" "Zonzon", "la Fiole". […] Je ne les laisse pas tomber, c'est un peu ma famille. Dehors, tu n'as que trois verbes à ta guise : manger, te réchauffer, dormir. Aujourd'hui, je me suis reconstruite. J'ai aussi rencontré des gens qui ont cru en moi, j'ai gagné en confiance, suivi une thérapie. Je suis devenue comédienne. Une fille qui se sort de la rue, qui raconte ce qu'elle y a vécu. »
Elina Dumont
Livre "Longtemps, j'ai habité dehors"
J'ai changé, oui j'ai changé. Je n'ai pas arrêté de changer, c'est d'ailleurs ça qui m'a sauvé la vie. Je n'ai jamais voulu me laisser abattre ni rester enfermée dans une case.
Trois choses m'ont permis d'avancer : le théâtre, la psychothérapie et toutes les personnes qui, un jour, m'ont fait confiance. Grâce à elles, je peux dire que je suis sortie de la survie... pour entrer dans la vie !.
Elina Dumont
(La Vie)