À travers ses 50 livres à succès, le philosophe Frédéric Lenoir essaye
de répondre à la question fondamentale : qu'est-ce qui nous rend heureux
? Son dernier ouvrage, le Miracle Spinoza (Fayard, 2017), où il raconte l'itinéraire de ce « grand penseur de la joie », n'y coupe pas. Pour La Vie,
le docteur de l'École des hautes études en sciences sociales livre,
avec son art de la pédagogie, quelques clés inspirées des grands
philosophes.
Le bonheur est-il une addition de moments ?
C'est un état de satisfaction de l'existence. Pour comprendre ce concept, les philosophes grecs, comme Platon, Épicure ou Aristote, l'ont comparé avec un autre état, le plaisir. Celui-ci est la satisfaction donnée rapidement à un besoin ou un désir. J'ai envie de voir un ami et j'ai du plaisir lorsque j'y parviens. Je souhaite voir un film, je le vois et j'en retire du plaisir. Mais le plaisir possède des inconvénients. D'une part, il ne dure pas : dès que j'ai bu, j'ai à nouveau soif. Il dépend aussi de causes extérieures. Il faut toujours renouveler les événements qui nous procurent du plaisir, et nous savons mal le modérer. Nous avons tendance à rechercher toujours plus de plaisir. Et cela peut procurer du malheur à long terme. A contrario, le concept de bonheur n'est pas une émotion passagère, mais un état d'être global et durable. On est bien dans sa vie, dans son corps et dans sa tête. Le bonheur est un état, le plaisir est un moment.
Est-ce l'opposé du malheur ?
Beaucoup de philosophes contemporains, comme Luc Ferry, préfèrent cette approche. Pour avoir une meilleure compréhension de l'état du bonheur, qui reste une ambition assez forte, on se tourne vers l'état dans lequel on n'est pas malheureux. Cette vision me fait penser à la phrase de Jacques Prévert : « J'ai reconnu le bonheur au bruit qu'il a fait en partant. »
Être heureux est-il le fruit de la chance ou procède-t-il d'une démarche rationnelle ?
Les deux. Si vous êtes issu d'une famille où les parents vous aiment, vous avez plus de chances d'être heureux que dans une famille maltraitante. Même chose si votre penchant naturel est plus tourné vers l'optimisme que si vous êtes doté d'un tempérament colérique ou anxieux. Et puis il y a des moments dans la vie qui conditionnent le fait d'être heureux ou non. Des études états-uniennes démontrent que le bonheur est déterminé pour moitié par notre capital génétique et les événements extérieurs et, pour l'autre moitié, par nos choix et le travail que nous avons fait sur nous.
Chercher une satisfaction globale et durable est universel.
à suivre
****
Le bonheur est-il une addition de moments ?
C'est un état de satisfaction de l'existence. Pour comprendre ce concept, les philosophes grecs, comme Platon, Épicure ou Aristote, l'ont comparé avec un autre état, le plaisir. Celui-ci est la satisfaction donnée rapidement à un besoin ou un désir. J'ai envie de voir un ami et j'ai du plaisir lorsque j'y parviens. Je souhaite voir un film, je le vois et j'en retire du plaisir. Mais le plaisir possède des inconvénients. D'une part, il ne dure pas : dès que j'ai bu, j'ai à nouveau soif. Il dépend aussi de causes extérieures. Il faut toujours renouveler les événements qui nous procurent du plaisir, et nous savons mal le modérer. Nous avons tendance à rechercher toujours plus de plaisir. Et cela peut procurer du malheur à long terme. A contrario, le concept de bonheur n'est pas une émotion passagère, mais un état d'être global et durable. On est bien dans sa vie, dans son corps et dans sa tête. Le bonheur est un état, le plaisir est un moment.
Est-ce l'opposé du malheur ?
Beaucoup de philosophes contemporains, comme Luc Ferry, préfèrent cette approche. Pour avoir une meilleure compréhension de l'état du bonheur, qui reste une ambition assez forte, on se tourne vers l'état dans lequel on n'est pas malheureux. Cette vision me fait penser à la phrase de Jacques Prévert : « J'ai reconnu le bonheur au bruit qu'il a fait en partant. »
Être heureux est-il le fruit de la chance ou procède-t-il d'une démarche rationnelle ?
Les deux. Si vous êtes issu d'une famille où les parents vous aiment, vous avez plus de chances d'être heureux que dans une famille maltraitante. Même chose si votre penchant naturel est plus tourné vers l'optimisme que si vous êtes doté d'un tempérament colérique ou anxieux. Et puis il y a des moments dans la vie qui conditionnent le fait d'être heureux ou non. Des études états-uniennes démontrent que le bonheur est déterminé pour moitié par notre capital génétique et les événements extérieurs et, pour l'autre moitié, par nos choix et le travail que nous avons fait sur nous.
Chercher une satisfaction globale et durable est universel.
à suivre
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