Mes racines sont dans le Sud-Ouest. Autrement dit : j’aime le rugby, le cassoulet, la corrida, les randonnées et le foie gras. Ou plutôt, j’ai follement aimé tout cela.
Aujourd’hui, je consomme toujours du rugby et des randonnées, mais je m’efforce de lâcher le foie gras et la corrida. Que m’est-il arrivé ? J’ai juste ouvert les yeux en matière de compassion et d’écologie, et écouté mon ami Matthieu Ricard : j’ai enfin compris que manger des animaux n’est pas une bonne chose, pour les animaux et pour notre planète. Et puis, en me renseignant attentivement grâce aux études scientifiques disponibles, moi qui suis médecin, je me suis aperçu que notre santé ne se ressentirait pas du tout, au contraire, du passage au végétarisme : trop de viande, ou de la viande médiocre (pleine d’antibiotiques, d’hormones et autres antidépresseurs) nous rend malades ; c’est d’autant plus absurde qu’il nous est parfaitement possible de combler tous nos besoins en nutriments essentiels uniquement avec les œufs et les aliments d’origine végétale.
Malgré tout ça, je ne vous cache pas que c’est parfois difficile pour moi ! D’abord parce que j’ai grandi dans la saveur des charcuteries et des grillades. Du coup, aujourd’hui, lorsque nous arrivons au sommet à l’issue d’une belle course en montagne, l’idée de ne pas partager le pain et le saucisson avec mes camarades de randonnée m’est pénible ; et je craque parfois. J’aime aussi beaucoup le foie gras ; pourtant je m’efforce de ne plus en acheter. Mais de temps en temps, au Nouvel An, furtivement, je craque encore. Pour la corrida, c’est difficile aussi : j’aimais beaucoup l’ambiance festive des arènes, les airs désuets de paso-doble, le courage des matadors, les frissons à la sortie du taureau, les discussions passionnées avec mes camarades sur telle ou telle passe technique. Mais si je continuais d’y aller, je n’oserai plus regarder Matthieu et mes amis bouddhistes dans les yeux. Et d’ailleurs, mes copains toulousains et aficionados ont mal pris que je refuse, il y a quelque temps, de signer une pétition pour la défense de la corrida. Pas facile de renier des pans entiers (et festifs) de sa culture d’origine.
Je ne suis pas rigide : mon épouse et mes filles continuent de manger de la viande, et lorsque je suis invité chez des amis et que le plat sent bon, j’en mange aussi. Mais voilà plusieurs années que je refuse d’en acheter et que les repas que je prépare sont végétariens, ce qui m’a aidé à apprendre à cuisiner de nouveaux légumes, à utiliser les épices, à manger beaucoup plus de noix et noisettes en tout genre. Et vous savez quoi ? J’aime de plus en plus ça !
(source : La Vie)
Aujourd’hui, je consomme toujours du rugby et des randonnées, mais je m’efforce de lâcher le foie gras et la corrida. Que m’est-il arrivé ? J’ai juste ouvert les yeux en matière de compassion et d’écologie, et écouté mon ami Matthieu Ricard : j’ai enfin compris que manger des animaux n’est pas une bonne chose, pour les animaux et pour notre planète. Et puis, en me renseignant attentivement grâce aux études scientifiques disponibles, moi qui suis médecin, je me suis aperçu que notre santé ne se ressentirait pas du tout, au contraire, du passage au végétarisme : trop de viande, ou de la viande médiocre (pleine d’antibiotiques, d’hormones et autres antidépresseurs) nous rend malades ; c’est d’autant plus absurde qu’il nous est parfaitement possible de combler tous nos besoins en nutriments essentiels uniquement avec les œufs et les aliments d’origine végétale.
Malgré tout ça, je ne vous cache pas que c’est parfois difficile pour moi ! D’abord parce que j’ai grandi dans la saveur des charcuteries et des grillades. Du coup, aujourd’hui, lorsque nous arrivons au sommet à l’issue d’une belle course en montagne, l’idée de ne pas partager le pain et le saucisson avec mes camarades de randonnée m’est pénible ; et je craque parfois. J’aime aussi beaucoup le foie gras ; pourtant je m’efforce de ne plus en acheter. Mais de temps en temps, au Nouvel An, furtivement, je craque encore. Pour la corrida, c’est difficile aussi : j’aimais beaucoup l’ambiance festive des arènes, les airs désuets de paso-doble, le courage des matadors, les frissons à la sortie du taureau, les discussions passionnées avec mes camarades sur telle ou telle passe technique. Mais si je continuais d’y aller, je n’oserai plus regarder Matthieu et mes amis bouddhistes dans les yeux. Et d’ailleurs, mes copains toulousains et aficionados ont mal pris que je refuse, il y a quelque temps, de signer une pétition pour la défense de la corrida. Pas facile de renier des pans entiers (et festifs) de sa culture d’origine.
Je ne suis pas rigide : mon épouse et mes filles continuent de manger de la viande, et lorsque je suis invité chez des amis et que le plat sent bon, j’en mange aussi. Mais voilà plusieurs années que je refuse d’en acheter et que les repas que je prépare sont végétariens, ce qui m’a aidé à apprendre à cuisiner de nouveaux légumes, à utiliser les épices, à manger beaucoup plus de noix et noisettes en tout genre. Et vous savez quoi ? J’aime de plus en plus ça !