Voici un dernier extrait du livre de
Moussa Ag Assarid (né entre 1975 et 1978 dans le désert saharien entre Tombouctou et Gao, écrivain, journaliste, conteur et comédien malien touareg).
Son dernier livre est intitulé "Enfants des sables". Il en parle sur
son blog.
"L'homme est de passage. Il veut être propriétaire, mais Dieu nous prête seulement la terre" (dicton indien).
— Je ne crois pas en Dieu mais je suis croyant.
— En quoi crois-tu ? répondis-je.
— Je ne sais pas, mais je crois.
— A qui t'adresses-tu dans tes prières ? — Je ne prie pas.
— Tu ne parles jamais à l'invisible ?
— Pour quoi faire ?
Je ne sus que répondre. Comment donner des mots à l'évidence ? Je voulais dire à cet ami que la prière était la respiration de l'âme, l'unique moyen pour trouver un équilibre entre l'esprit et le corps. Sans Dieu, l'esprit ne peut plus s'envoler, il ne sait plus où aller, aucun sens ne le guide. Lorsque nous prions, nous embrassons la terre et nous levons vers le ciel pour célébrer la vie. Pour nous, les nomades, notre religion est notre lumière, c'est elle qui nous éclaire et nous éloigne de la solitude. Même au plus profond du désert, nous savons qu'au lever du soleil, des milliers de frères prient en même temps que nous.