Que peut nous apprendre Jésus en matière de relation d'aide ?
Il a l'art d'adopter une attitude juste, respectueuse de ses interlocuteurs. Ses interlocuteurs ressortent souvent pleins de vitalité de leur rencontre, ils se sentent à la fois entendus, reconnus et confirmés. Entendus dans leurs désirs et dans leurs peurs, reconnus comme une personne unique et confirmés dans leur décision de suivre Jésus. Ces trois critères peuvent nous permettre de valider la qualité des relations que nous entretenons avec nos proches. Nos échanges leur permettent-ils d'être entendus quand ils sont tiraillés entre désirs et peurs, reconnus comme étant des êtres uniques et confirmés dans le fait qu'ils ont raison d'investir dans la relation avec nous ?
Pourtant, vous ne souhaitez pas ériger Jésus comme modèle de communication, pourquoi ?
Il ne faudrait pas absolutiser la façon dont il correspond avec ceux qui se présentent à lui. À chaque fois, il cherche à établir une relation vivante, sans savoir à l'avance ce qui va naître de ces rencontres. Nous sommes invités à faire de même, de façon toujours nouvelle, en lien avec les autres, mais en faisant preuve à notre tour de créativité.
N'y a-t-il pas des trucs de communication à retenir de lui ?
Si c'était le cas, il expliquerait : « Voilà qui je suis, ce que je sais et comment vous devez comprendre ce que je vous dis. » Il aurait une présentation toute faite pour se mettre en valeur et assurer sa promotion. Or, il préfère laisser chacun découvrir qui il est, en privilégiant la relation sur le message. « Que dites-vous que je suis ? », interroge-t-il, afin que son interlocuteur s'implique. N'oublions pas qu'il n'est pas venu pour nous apprendre à communiquer, mais d'abord pour révéler qui est Dieu.
Comment s'y prend-il pour transmettre cette révélation ?
Pour vous répondre, il est bon de distinguer trois niveaux de perception du monde qui nous entoure. Il y a celui du réel (celui de Dieu), que nous ne verrons jamais. Puis à partir des manifestations partielles de ce réel, chacun d'entre nous organise sa propre vision de ce que nous croyons être la réalité. Enfin, nous élaborons un discours pour partager avec d'autres sur ce que nous vivons. Un décalage existe entre ces trois niveaux, Dieu, la réalité construite et les propos tenus. Sauf pour Jésus, qui se situe à la fois en Dieu, dans son époque et à travers les propos tenus avec les uns et les autres. En nous concentrant sur son message, nous risquons de ne rester que sur le plan le plus superficiel, alors qu'il est venu pour nous laisser entrevoir que Dieu est bien plus grand, et désire partager avec nous une relation d'être à être.
> À lire :
Les Dix Clés de la relation d'aide, de Jacques et Valérie Poujol, Empreinte.
> À savoir :