mené par Hal Blacker
WIE: Il y a 25 ans, vous avez eu une expérience qui vous a transformé, après une nuit de sommeil, en vous éveillant un matin, littéralement. Quelle était cette expérience et comment est-ce arrivé ?
LEE LOZOWICK: C'est quelque chose dont je ne parle jamais. Définir une expérience, c'est inciter les gens à attendre quelque chose de similaire, ce qui est une erreur. J'ai vraiment fait un effort pour ne pas en parler, à part pour dire que ce fut l'événement catalyseur qui m'a permis de débuter mon travail d'enseignant, ou de faire de moi un représentant de l'influence divine dans le monde. Sa description serait à la fois trop spécifique et trop unique pour être vraiment significative pour d'autres. J'étais en train de faire une sadhana (pratique spirituelle) rigoureuse. Cette sadhana elle-même n'a été en rien responsable de l'événement qui a précipité ce changement de contexte, et pourtant, paradoxalement, elle y est associée. La personne avec laquelle je vivais était en voyage et j'étais seul. C'était vraiment la première fois que j'avais le temps de faire une retraite, c'est donc ce que j'ai fait pendant une semaine. L'intensification de la sadhana n'a pas été ce qui a précipité l'événement, et pourtant le champ élevé de la pratique et de l'intention - intention exclusive en ce sens où je ne voulais rien d'autre que servir Dieu, réaliser Dieu, communier avec Dieu, comprendre Dieu - a été déterminant.
WIE: Vous pensez donc que ce qui vous a préparé le plus à ce qui vous est arrivé a été de cultiver ce genre d'intention ?
LL: Je pense que rien ne m'y a préparé. Je n'avais aucune idée des responsabilités qui allaient l'accompagner. Je connaissais des enseignants, et l'une de mes motivations était clairement de bénéficier de la même adulation. Mon idée de l'éveil était que vous vous éveillez, que vous êtes libre, et puis que vous faites plus ou moins ce que vous voulez. J'avais enseigné le Silva Mind Control, un système de travail sur le rêve et une pratique de la motivation personnelle, pendant plusieurs années, et j'avais déjà une certaine autorité. Mon idée de l'éveil et du travail de l'enseignant spirituel se résumait à cela, que vous aviez encore plus d'autorité, voilà tout.
Dans le Silva Mind Control, je n'avais aucune responsabilité. J'animais un stage, puis les gens rentraient chez eux, et, s'ils ne pratiquaient pas, je m'en fichais. Je gagnais de l'argent et c'était ce que je voulais. Je m'organisais comme je l'entendais et je partais en voyage quand je le voulais. J'avais tout mon temps. Alors je pensais qu'un enseignant spirituel avait encore plus d'avantages. Je n'avais aucune idée du manque absolu de liberté de l'enseignant spirituel. C'est un manque absolu de liberté. Vous êtes tellement engagé dans la communication de cela même qui vous inspire que vous n'avez aucun choix. Vous ne pouvez pas dire « Je vais enseigner tel week-end, mais pas tel autre, et je vais faire cela, puis ceci et encore cela ».
WIE: Qu'est ce que vous avez réalisé ?
LL: Je suppose que l'on pourrait dire que j'ai réalisé la nature de la réalité. Depuis cette prise de conscience, une expression de la nature de la réalité s'est développée, de façon à attirer les autres vers ce travail, ainsi qu'une communication de ses fondements, et au minimum, de ses frontières intellectuelles.
WIE: Vous avez dit qu'avant votre éveil vous n'aviez pas compris les responsabilités qu'engendrent le fait d'enseigner. Comment en avez-vous pris conscience ?
LL: Avant mon éveil, je pensais que l'éveil n'était que béatitude, qu'on était en union avec Dieu et en extase tout le temps. En exacte coïncidence avec l'événement qui a précipité ce travail, est survenue une connaissance tacite, d'instant en instant, de ce que ce travail signifiait. Donc, à chaque instant, je sais ce que je dois savoir. Si je dois savoir que ma responsabilité est ceci ou cela, je le sais. C'est ainsi depuis vingt-cinq ans. Constamment. Tout ce que j'ai besoin de savoir à propos de mes responsabilités, de la communication dans un espace donné, quoi que ce soit, je le sais. Tacitement, tout est très clair. Il y a eu des catalyseurs dans ma vie après cet événement, comme des livres que j'ai lu, des conférences auxquelles j'ai assisté, ou même certains hasards dans la nature. Tout était déjà tacitement compris, mais ce n'était pas complètement articulé dans un langage, et les différents catalyseurs que je continue de croiser suscitent cette formulation.
WIE: D'après votre expérience, qu'est-ce que l'éveil ?
LL: C'est un engagement immuable, irrévocable, pas forcément toujours volontaire, mais immuable, à servir ce que j'appelle le grand processus de l'évolution divine. A la base, il s'agit de Dieu, et nous formulons ce qu'est le processus divin d'une façon très compliquée. Mais l'éveil est un esclavage irrévocable et immuable à servir cela qui est Dieu, le Divin, de toutes les manières que le divin estime correspondre à ce qu'est le fait de servir.
WIE: Êtes-vous en train de dire que depuis votre éveil vous savez ce que veut Dieu ?
LL: Ce n'est pas une connaissance intellectuelle de ce qui est voulu dans l'instant. C'est seulement une action en réponse à ce qui est voulu à ce moment-là. Ensuite, rétrospectivement, je peux définir ou discuter ou considérer ce qu'était la volonté de Dieu. Mais sur le moment ce n'est qu'une réponse organique. J'appelle l'essence de mon travail d'enseignant « l'esclavage spirituel ». L'un des éléments clefs de l'esclavage spirituel est que vous n'avez pas besoin de comprendre parce que si vous vous soumettez à la volonté de Dieu, vous êtes actif, vous êtes manifesté, vous êtes entraîné. Et si vous comprenez - comme la plupart d'entre nous aimerait le faire parce que nous sommes curieux et que nous sommes des créatures pensantes - tant mieux. Mais la compréhension n'est pas requise pour fonctionner d'une manière éveillée.
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WIE: Il y a 25 ans, vous avez eu une expérience qui vous a transformé, après une nuit de sommeil, en vous éveillant un matin, littéralement. Quelle était cette expérience et comment est-ce arrivé ?
LEE LOZOWICK: C'est quelque chose dont je ne parle jamais. Définir une expérience, c'est inciter les gens à attendre quelque chose de similaire, ce qui est une erreur. J'ai vraiment fait un effort pour ne pas en parler, à part pour dire que ce fut l'événement catalyseur qui m'a permis de débuter mon travail d'enseignant, ou de faire de moi un représentant de l'influence divine dans le monde. Sa description serait à la fois trop spécifique et trop unique pour être vraiment significative pour d'autres. J'étais en train de faire une sadhana (pratique spirituelle) rigoureuse. Cette sadhana elle-même n'a été en rien responsable de l'événement qui a précipité ce changement de contexte, et pourtant, paradoxalement, elle y est associée. La personne avec laquelle je vivais était en voyage et j'étais seul. C'était vraiment la première fois que j'avais le temps de faire une retraite, c'est donc ce que j'ai fait pendant une semaine. L'intensification de la sadhana n'a pas été ce qui a précipité l'événement, et pourtant le champ élevé de la pratique et de l'intention - intention exclusive en ce sens où je ne voulais rien d'autre que servir Dieu, réaliser Dieu, communier avec Dieu, comprendre Dieu - a été déterminant.
WIE: Vous pensez donc que ce qui vous a préparé le plus à ce qui vous est arrivé a été de cultiver ce genre d'intention ?
LL: Je pense que rien ne m'y a préparé. Je n'avais aucune idée des responsabilités qui allaient l'accompagner. Je connaissais des enseignants, et l'une de mes motivations était clairement de bénéficier de la même adulation. Mon idée de l'éveil était que vous vous éveillez, que vous êtes libre, et puis que vous faites plus ou moins ce que vous voulez. J'avais enseigné le Silva Mind Control, un système de travail sur le rêve et une pratique de la motivation personnelle, pendant plusieurs années, et j'avais déjà une certaine autorité. Mon idée de l'éveil et du travail de l'enseignant spirituel se résumait à cela, que vous aviez encore plus d'autorité, voilà tout.
Dans le Silva Mind Control, je n'avais aucune responsabilité. J'animais un stage, puis les gens rentraient chez eux, et, s'ils ne pratiquaient pas, je m'en fichais. Je gagnais de l'argent et c'était ce que je voulais. Je m'organisais comme je l'entendais et je partais en voyage quand je le voulais. J'avais tout mon temps. Alors je pensais qu'un enseignant spirituel avait encore plus d'avantages. Je n'avais aucune idée du manque absolu de liberté de l'enseignant spirituel. C'est un manque absolu de liberté. Vous êtes tellement engagé dans la communication de cela même qui vous inspire que vous n'avez aucun choix. Vous ne pouvez pas dire « Je vais enseigner tel week-end, mais pas tel autre, et je vais faire cela, puis ceci et encore cela ».
WIE: Qu'est ce que vous avez réalisé ?
LL: Je suppose que l'on pourrait dire que j'ai réalisé la nature de la réalité. Depuis cette prise de conscience, une expression de la nature de la réalité s'est développée, de façon à attirer les autres vers ce travail, ainsi qu'une communication de ses fondements, et au minimum, de ses frontières intellectuelles.
WIE: Vous avez dit qu'avant votre éveil vous n'aviez pas compris les responsabilités qu'engendrent le fait d'enseigner. Comment en avez-vous pris conscience ?
LL: Avant mon éveil, je pensais que l'éveil n'était que béatitude, qu'on était en union avec Dieu et en extase tout le temps. En exacte coïncidence avec l'événement qui a précipité ce travail, est survenue une connaissance tacite, d'instant en instant, de ce que ce travail signifiait. Donc, à chaque instant, je sais ce que je dois savoir. Si je dois savoir que ma responsabilité est ceci ou cela, je le sais. C'est ainsi depuis vingt-cinq ans. Constamment. Tout ce que j'ai besoin de savoir à propos de mes responsabilités, de la communication dans un espace donné, quoi que ce soit, je le sais. Tacitement, tout est très clair. Il y a eu des catalyseurs dans ma vie après cet événement, comme des livres que j'ai lu, des conférences auxquelles j'ai assisté, ou même certains hasards dans la nature. Tout était déjà tacitement compris, mais ce n'était pas complètement articulé dans un langage, et les différents catalyseurs que je continue de croiser suscitent cette formulation.
WIE: D'après votre expérience, qu'est-ce que l'éveil ?
LL: C'est un engagement immuable, irrévocable, pas forcément toujours volontaire, mais immuable, à servir ce que j'appelle le grand processus de l'évolution divine. A la base, il s'agit de Dieu, et nous formulons ce qu'est le processus divin d'une façon très compliquée. Mais l'éveil est un esclavage irrévocable et immuable à servir cela qui est Dieu, le Divin, de toutes les manières que le divin estime correspondre à ce qu'est le fait de servir.
WIE: Êtes-vous en train de dire que depuis votre éveil vous savez ce que veut Dieu ?
LL: Ce n'est pas une connaissance intellectuelle de ce qui est voulu dans l'instant. C'est seulement une action en réponse à ce qui est voulu à ce moment-là. Ensuite, rétrospectivement, je peux définir ou discuter ou considérer ce qu'était la volonté de Dieu. Mais sur le moment ce n'est qu'une réponse organique. J'appelle l'essence de mon travail d'enseignant « l'esclavage spirituel ». L'un des éléments clefs de l'esclavage spirituel est que vous n'avez pas besoin de comprendre parce que si vous vous soumettez à la volonté de Dieu, vous êtes actif, vous êtes manifesté, vous êtes entraîné. Et si vous comprenez - comme la plupart d'entre nous aimerait le faire parce que nous sommes curieux et que nous sommes des créatures pensantes - tant mieux. Mais la compréhension n'est pas requise pour fonctionner d'une manière éveillée.
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