Bernard Campan nous a reçus chez lui ; signe rare de simplicité, de transparence. Ce fut le tempo de la rencontre. C'était une première pour lui de se livrer sur sa foi, sur sa manière de la vivre. Il nous a confié : « Ce que je dis là, je le confie rarement. Je suis déjà content de pouvoir parler de la spiritualité telle que je la pratique. C'est quelque chose que je suis heureux de partager ».
Dans quelles circonstances avez-vous rencontré Arnaud Desjardins ?
Ma première rencontre avec Arnaud Desjardins s'est faite à travers ses livres. Son enseignement m'a tout de suite touché au plus profond. A la lecture des premières pages, il m'a montré que j'allais à contresens, que je vivais à contresens de la vie. C'était en 1995. A l'époque il donnait encore quelques conférences ; j'ai assisté à l'une des dernières probablement. J'étais allé l'écouter avec ma femme, mon beau-frère, des amis. A la fin de la rencontre, je suis allé le voir. Et là, j'ai senti le chaud et le froid. J'étais évidemment très attiré, mais j'avais très peur d'être rejeté ; j'analysais la moindre de ses paroles. J'étais donc toujours à demi déçu et à demi convaincu. Par exemple, j'étais déçu qu'il me reconnaisse parmi les membres des Inconnus. Comment un sage, un maître spirituel, peut-il s'abaisser à regarder la télévision ? Mes réflexions étaient de cet ordre-là ; c'était ainsi que je recevais les choses. Tout ce qu'il me disait était presque décevant... Pourtant, il y a eu immédiatement une confiance qui ne s'est jamais démentie !
Vous avez suivi sa voie jusqu'à son décès. Comment vivez-vous votre foi ?
C'est un cheminement ; c'est quelque chose de vivant en soi. Je parlerai de l'enseignement et de la pratique plutôt que de la foi. Je ne saurais pas dire exactement ce qu'est la foi. J'ai de plus en plus confiance dans la vie. Si c'est ça la foi, oui, j'ai une foi grandissante. Mais c'est vrai que ce qui m'a touché d'abord, c'est l'enseignement. Des formules me touchaient au plus profond. Je sentais que je pouvais tenter de les appliquer, d'en faire l'expérience, et qu'il y avait réellement possibilité de me transformer intérieurement. Cet enseignement me proposait une pratique. Et c'est cette pratique qui évolue et qui se fait de façon de plus en plus sérieuse. C'est en dents de scie, ce n'est pas une courbe régulière ; mais au fil du temps, il y a comme une intensification de la compréhension de l'enseignement et de la mise en pratique.
Quelle influence cette pratique a-t-elle sur votre vie actuellement ?
Comme un ordre juste des choses : c'est un des aspects concrets de la pratique ! En Inde, on appelle ça le "Dharma". Dans mon quotidien, ça m'aide, par exemple, à mettre de l'ordre dans ma vie professionnelle. Qu'est-ce que je veux ? Qu'est-ce que je peux mettre en oeuvre pour savoir ce que je veux vraiment ? Ce sont des outils assez concrets pour non plus avancer au hasard, comme un bouchon qui flotte sur l'eau mais avoir un gouvernail, prendre des directions et s'y tenir. Voilà : concrètement, la pratique me permet d'aller vers ce que j'ai le plus envie de faire dans mon métier.
Dans quelles circonstances avez-vous rencontré Arnaud Desjardins ?
Ma première rencontre avec Arnaud Desjardins s'est faite à travers ses livres. Son enseignement m'a tout de suite touché au plus profond. A la lecture des premières pages, il m'a montré que j'allais à contresens, que je vivais à contresens de la vie. C'était en 1995. A l'époque il donnait encore quelques conférences ; j'ai assisté à l'une des dernières probablement. J'étais allé l'écouter avec ma femme, mon beau-frère, des amis. A la fin de la rencontre, je suis allé le voir. Et là, j'ai senti le chaud et le froid. J'étais évidemment très attiré, mais j'avais très peur d'être rejeté ; j'analysais la moindre de ses paroles. J'étais donc toujours à demi déçu et à demi convaincu. Par exemple, j'étais déçu qu'il me reconnaisse parmi les membres des Inconnus. Comment un sage, un maître spirituel, peut-il s'abaisser à regarder la télévision ? Mes réflexions étaient de cet ordre-là ; c'était ainsi que je recevais les choses. Tout ce qu'il me disait était presque décevant... Pourtant, il y a eu immédiatement une confiance qui ne s'est jamais démentie !
Vous avez suivi sa voie jusqu'à son décès. Comment vivez-vous votre foi ?
C'est un cheminement ; c'est quelque chose de vivant en soi. Je parlerai de l'enseignement et de la pratique plutôt que de la foi. Je ne saurais pas dire exactement ce qu'est la foi. J'ai de plus en plus confiance dans la vie. Si c'est ça la foi, oui, j'ai une foi grandissante. Mais c'est vrai que ce qui m'a touché d'abord, c'est l'enseignement. Des formules me touchaient au plus profond. Je sentais que je pouvais tenter de les appliquer, d'en faire l'expérience, et qu'il y avait réellement possibilité de me transformer intérieurement. Cet enseignement me proposait une pratique. Et c'est cette pratique qui évolue et qui se fait de façon de plus en plus sérieuse. C'est en dents de scie, ce n'est pas une courbe régulière ; mais au fil du temps, il y a comme une intensification de la compréhension de l'enseignement et de la mise en pratique.
Quelle influence cette pratique a-t-elle sur votre vie actuellement ?
Comme un ordre juste des choses : c'est un des aspects concrets de la pratique ! En Inde, on appelle ça le "Dharma". Dans mon quotidien, ça m'aide, par exemple, à mettre de l'ordre dans ma vie professionnelle. Qu'est-ce que je veux ? Qu'est-ce que je peux mettre en oeuvre pour savoir ce que je veux vraiment ? Ce sont des outils assez concrets pour non plus avancer au hasard, comme un bouchon qui flotte sur l'eau mais avoir un gouvernail, prendre des directions et s'y tenir. Voilà : concrètement, la pratique me permet d'aller vers ce que j'ai le plus envie de faire dans mon métier.