samedi 30 novembre 2024

Pelure à pelure...


 "À notre époque, le cerveau ne fait plus la différence entre la perception de ce qui menace la survie et la perception de ce qui menace l’ego, il déclenche la même réaction : lutte, fuite ou paralysie.

L’ego est un oignon formé d'innombrables pelures identitaires. Chaque pelure est ajoutée aux précédentes en fonction du caractère unique qu’elle confère à une personne. Elles sont fabriqués par un processus neurologique - une sorte d'usine biologique - que l'on appelle processus d'identification."

Serge Marquis - Le jour où je me suis aimé pour de vrai

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jeudi 28 novembre 2024

Joindre...

 


Réfléchissant au lien subtil entre deux personnes qui s’attirent et qui s’aiment, ne serait-ce que pour un temps bref, une intuition m’a fait rechercher dans mon dictionnaire étymologique les racines de mots tels que « conjuguer », « conjugal », « conjoint ». Et mon pressentiment s’est révélé juste : adossé au préfixe « con- » qui vient du latin cum et rend les notions d’« avec », d’« ensemble », ces mots ont pour racine le latin jugum, « joug », qui a donné jungere, «joindre» et conjugare, «unir, attacher». 

Le sens fondamental est donc le fait d’attacher deux bœufs sous le même joug afin qu’ils tirent ensemble leur charge. En cherchant plus loin, l’ensemble s’éclaire d un jour nouveau : le mot jugum vient lui-même de la racine sanscrite yug ayant la même signification : « atteler à l’aide de joug, joindre, unir ». De là le mot «yoga», qui désigne aussi bien la maîtrise du psychisme, des sens et des passions qu’il faut discipliner comme des chevaux fougueux attelés à un char que l’aspect plus spirituel, voire religieux, de l’union ce l’être individuel avec le principe de toute chose, l'énergie divine.

Nous savons par ailleurs que l’hindouisme défini plusieurs sortes de yoga : le hatha-yoga - cette « gymnosophie » ou « gymnastique de sagesse » comme l’appelaient les Grecs du temps d’Alexandre le Grand, étant celle des exercices physiques et postures complexes centrés sur la respiration ; le bhakti-yoga, sur l’amour et la dévotion ; le jnâna-yoga, sur la connaissance et l’étude ; le karma-yoga sur la vie quotidienne et le destin... tous n’en faisant en fait qu’un seul, le yoga de l’existence, celui de l’union de l’être avec la vie et son principe.

En cela, la relation de deux êtres qui conjuguent leurs énergies et leurs sentiments s’apparente directement au yoga inventé quatre mille ans avant notre ère pour joindre, unir le ciel et la terre au sein de chaque personne. Vue sous cet angle, la relation conjointe et amoureuse prend un sens nouveau qu'il est bon de méditer pour la faire évoluer, encore et toujours, dans son sens juste !

Extrait de "Une journée, une vie" de Marc de Smedt
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mardi 26 novembre 2024

Que veux-tu ?

 QUE VEUX-TU ? 


Cette question est souvent la première que pose un.e maître.

En apparence banale, elle a le tranchant du diamant à qui a la maturité pour l'entendre. Elle est terrible, ou même terrifiante si l'on prend la mesure de sa profondeur. Elle ne souffre aucune réponse alambiquée, rationalisée, floue, bien présentable. On n'enfume pas cette question, ni le questionneur. 

Dans les entretiens spirituels, le fait d'obtenir une réponse sincère, authentique, ajustée, entière, est déjà un premier grand accomplissement pour tout le monde. 

Très rares sont les pratiquant.e.s qui sont au clair avec cette question. Alors avant d'arriver à cette réponse vraie, que de circonvolutions et cécités de toute sorte ! 

Bien involontaires et souvent inconscientes. Pour préserver le système de défense qui protège l'idéal du moi tout en étranglant la partie la plus vivante et vibrante qui cherche à émerger.

Oui, sauf que le système de défense sait, ou pressent, les multiples petites morts auxquelles l'idéal du moi va devoir être confronté, et personne n'aime mourir n'est-ce pas ?

Les tenailles du démon de la perfection de l'image de soi lâcheront. Elles se briseront comme des chaînes. Qu'elles sont. 

Mais il en faudra du cœur et de l'intensité (Feu), tempéré par l'Eau d'une forme de nettoyage profond, pour que fonde le froid Métal qui encercle mécaniquement et sans intelligence (Terre), le germe du Renouveau et du mouvement de Vie (Bois).

Alors on continue.

Et en attendant, on nourrit chaque parcelle de vie identifiable, avec douceur, mais avec méthode.

Et un jour, l'air et l'espace, enfin. Le miracle, presque toujours inattendu. Apparition en appui doux sur la subtilité multiple de tous nos petits efforts.

Et le mouvement. La danse. La musique. L'évidence. 

Et plus de question.

Fabrice

lundi 25 novembre 2024

Rien n'est médiocre

 


Ce qui est appelé le bonheur absolu et ce qui est appelé un esprit ordinaire sont égaux ; l'un n'est pas un état supérieur à l'autre. J'avais l'habitude de dire à mes enfants : "Devenez amis avec la médiocrité". Vous pouvez trouver la parfaite illumination simplement en lavant la vaisselle. Il n’y a rien de plus spirituel que cela. Quelqu’un peut passer trois ans à méditer dans une grotte, et votre pratique qui consiste à simplement laver la vaisselle tous les jours équivaut à cela. Pouvez-vous aimer l’équilibre, l’harmonie à balayer le sol ? Cette harmonie est le succès ultime, que vous soyez un pauvre ou un roi. Vous pouvez y parvenir d'où que vous soyez. Il n’y a pas de trompettes qui retentissent ; il n'y a que la paix. La paix réside dans l’ordinaire. Ce n'est pas plus loin que cela.
 

~ Byron Katie - A Mind At Home With Itself

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dimanche 24 novembre 2024

Manger et sourire



S’asseoir à table et manger en compagnie d’autres personnes est une occasion d’offrir un authentique sourire d’amitié et de compréhension. C’est très facile, mais peu de gens le font. Pour moi, l’aspect le plus important de la pratique est de regarder chaque personne et de lui sourire. Quand des membres d’une même famille ou d’une communauté sont assis ensemble sans pouvoir se sourire, la situation est vraiment critique. À la fin du repas, prenez quelques instants pour constater que vous avez terminé, que votre bol est vide maintenant et que vous êtes rassasié.

C’est une autre occasion de sourire, d’être reconnaissant pour le repas que vous avez pris, qui vous a nourri et qui vous soutient sur le chemin de l’amour et de la compréhension.

Thich Nhat Hanh - extrait de Vivre en pleine conscience - Manger

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samedi 23 novembre 2024

Ce petit rien qui fait toute la différence

 De mon temps… Voilà que je me mets à parler comme les aînés ! C’est ma balance qui me donne cette nostalgie d’avant. Celle que j’utilise pour peser les ingrédients du gâteau que je prépare. Le chocolat fond déjà au bain-marie. Il me faut 180 g de sucre en poudre, que je battrai avec les jaunes d’œufs. Cent quatre-vingts grammes, précisément. J’allume la balance, je place le cul-de-poule, soustrais la tare et verse le sucre jusqu’à ce que les chiffres indiquent le poids voulu. Au gramme près. Merveille de la technologie qui simplifie la vie. Pourtant je regrette les balances d’avant. Celle de mon enfance plus particulièrement.


Une Roberval avec un socle en fonte

Dans la cuisine de mes grands-parents, sous les casseroles en cuivre accrochées au mur jauni, trônait une balance ancienne. Une Roberval avec un socle en fonte, deux plateaux en laiton, et une aiguille centrale qui cherchait la verticale. À ses côtés, une boîte en bois foncé, dans laquelle était encastrée une série de poids. Ils étaient tous différents, rangés du plus petit au plus grand. Chacun portait, gravée dans le laiton, l’indication de sa masse. Le plus lourd pesait 500 g, le plus léger 1 g.

Ma grand-mère gardait par ailleurs deux poids plus imposants, en fonte, marqués de 1 et 2 kg. Elle les utilisait quand on rentrait de la cueillette des fruits pour peser notre butin, avant de le transformer en confitures et clafoutis. Agglutinés autour d’elle, nous attendions de savoir quelle quantité de cerises, de cassis ou de groseilles nous avions ramassée. Si le poids nous décevait, on accusait toujours le même d’en avoir trop mangé. Mais nos doigts tachés et nos bouches barbouillées trahissaient chez tous le même forfait.

Trouver l’équilibre


Nous avons joué souvent avec la balance, loin du regard des grands. Nous voulions tout peser. La plus grosse pomme du verger, le quignon de pain durci, l’escargot recroquevillé dans sa coquille, la pierre plate trouvée dans la rivière, le livre dont on arrachait quelques pages pour voir quelle différence cela faisait. Et les chaussettes de ma cousine, lâchées sur le plateau en se pinçant le nez.

Ce que nous aimions surtout, c’était trouver l’équilibre. La stabilité parfaite des plateaux, quel que soit l’objet évalué. La première masse posée donnait une idée du poids. Parfois le plateau s’enfonçait jusqu’à la garde, quand la charge était surévaluée. On rajustait, choisissant une masse inférieure dans le boîtier. L’aiguille se redressait doucement. On tâtonnait, ajoutait les plots de laiton l’un après l’autre, on en retirait, on recommençait, jusqu’à ce que les plateaux s’alignent. À notre plus grande satisfaction. Moi, j’aimais utiliser les plus petits poids. Surtout celui de 1 g. Il ne pesait presque rien, mais c’était lui qui faisait toute la différence.

La somme des petites joies

Ce gramme m’a appris le poids des tout petits riens. Ceux qui, parfois, font pencher la vie. Qui rivalisent avec les lourds fardeaux déposés sur le plateau. Pas pris isolément. Mais ensemble. La somme des petits poids, la somme des petites joies, qui apporte l’équilibre. Conduit à l’harmonie. Et puis parfois, l’âme s’émancipe des lois de la physique. Elle ignore le concept de masse. Dans ces moments-là, l’infime est capable de compenser un poids immense.

Ce tout petit porte en lui bien plus que son poids. Il apporte l’espérance.

Anne-Dauphine Julliand

(source : La Vie)

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vendredi 22 novembre 2024

Sans bénéfice...

 


Si vous attendez que votre recherche vous apporte des bénéfices, qu'ils soient matériels, psychologiques ou spirituels, c'est le signe que vous n'avez rien compris. La vérité n'apporte aucun bénéfice. Cela ne vous donnera pas une position plus élevée, ni un pouvoir sur les autres. Tout ce que vous obtiendrez avec la vérité, c’est d’être libéré du faux.

~ Nisargadatta Maharaj

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jeudi 21 novembre 2024

Peut-on saisir l'instant

 Mes chers amis,


Lama Sangpo qui a pris la succession de lama Teunsang au centre bouddhiste de Montchardon était ce Week end en visite au centre bouddhiste tibétain de Genève dont Jean Marc Falcombello est l'enseignant .

Il nous a donné une instruction très simple pour nous aider à méditer : 

"Si je porte mon attention à la pensée, dans l'instantanéité, juste au moment où elle se produit, cela disparaît, cela cesse."

Cette invitation, extrêmement simple est très profonde, car elle nous fait réaliser, si on la pratique vraiment, qu'aucune pensée n'est saisissable, que nos pensées sont semblables à courant dans lequel il n'y a jamais la même eau.

Chaque pensée ne peut être vue que dans l'instant et elle est sans durée. On ne peut donc en faire l'expérience que dans l'instant.

L'instant est le seul moment auquel nous avons accès. Nous n'avons plus accès à avant et nous n'avons pas encore accès à après. Nous ne connaissons que la pensée de maintenant. Et ce que nous percevons dans l'instant, si nous nous en approchons, cela disparaît, comme un mirage dans le désert.

Ce monde de pensée ne serait donc qu'une succession d'instants insaisissables. Quelle est donc la substance des pensées ?

Ne peut-on pas dire qu'elles sont insubstantielles, sans substance individualisable ? Qu'elles sont en essence vides, sans nier leur apparence ? Peut-on en dehors de la méditation rester conscient de cela ?

Nous ne choisissons pas nos pensées, mais les pensées que nous suivons vont être à la base de nos actes. Etre conscient de ses pensées dans l'instant est la base d'une vie avec des actes conscients, des actes dont nous allons progressivement découvrir les conséquences.

Allons-nous favoriser les actes qui font du bien à nous et aux autres, plutôt que ceux qui entraînent de la souffrance ? Lequel de ces deux types d'actes nous permet-il de nous détendre dans le bien-être ?

Dévoiler la nature de nos pensées est un chemin pour dévoiler notre véritable nature et la laisser s'exprimer par son expression naturelle qui est pleine d'amour et de compassion.

Avec ma profonde amitié pour vous tous.

Philippe Fabri

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mercredi 20 novembre 2024

Respiration bienveillante

 

Exercice du jour :

Se prendre dans les bras.
Fermez les yeux. Vous êtes chez vous....





Laisser place au nouveau.
Pour ne pas manquer d'air, chaque expiration laisse la place... 

à une inspiration créatrice.


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mardi 19 novembre 2024

Câlins en conscience

Vous souvenez-vous de votre dernier vrai câlin ? Peut-être venait-il de votre maman, d’un ami, de votre conjoint, de votre enfant… Avez-vous vraiment pris le temps de l’apprécier à sa juste valeur ? Le moine bouddhiste Thich Nhat Hanh propose sa façon à lui de profiter pleinement de tout le réconfort que peut offrir une belle et longue accolade.


« En 1966, une amie m’a déposé à l’aéroport d’Atlanta. Au moment de se dire au revoir, elle m’a demandé « Est-ce vraiment correct d’offrir une accolade à un moine bouddhiste? ». Dans mon pays, on n’est pas habitué à exprimer ses sentiments de cette façon, mais j’ai pensé : « Je suis professeur de zen. Ça ne devrait pas me poser de difficulté. ». Alors j’ai dit « Pourquoi pas ? », alors on s’est serrés dans les bras mais je suis resté très raide. Une fois dans l’avion, j’ai décidé que si je voulais continuer à travailler avec des occidentaux, il me faudrait apprendre leur culture. »


« Il faut réellement serrer la personne que l’on tient dans ses bras. Il faut la rendre bien réelle, bien présente, ne pas faire semblant de lui caresser le dos, mais respirer profondément et la serrer avec tout votre corps, votre conscience et votre cœur. Cette forme de méditation est un véritable exercice de pleine conscience. […] Si vous respirez bien à fond, en entourant de vos bras cette personne qui vous est chère, elle recevra l’énergie de votre amour, s’en nourrira et éclora comme une fleur. […]

Avant de serrer la personne dans vos bras, tenez-vous face à elle et revenez au moment présent. Ensuite, ouvrez vos bras et commencez à la câliner. Comptez trois respirations complètes. Pendant la première, prenez conscience de votre corps et de l’énergie qui l’anime. Pendant la deuxième, imprégnez-vous de cette présence et du bonheur qu’elle vous procure. Pendant la troisième, imaginez vos deux corps comme un tout et mesurez toute la gratitude qui vous traverse alors. […]

Prendre le temps de serrer l’autre dans ses bras, c’est un peu comme lui réinsuffler de la vie. Pour ça, pas besoin d’être sur le point de se quitter, vous pouvez la prendre dès maintenant dans vos bras et vous nourrir de la chaleur de sa présence. »

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lundi 18 novembre 2024

Mise en valeur de mes activités.

Ma fille Marie est en train de créer son entreprise pour mettre en valeur des produits ou des activités.
Voilà ce qu'elle a réalisé pour moi avec mes pratiques de shiatsu, Bazi et Yi king
(environ 7 jours de boulot avec animation par ordinateur).
Elle compte proposer ses services aux entreprises.
Son site est le suivant :


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Rendez-vous poétique

 


Du 6 au 8 décembre, j'aurai la joie de participer au second Marché de la poésie de Lille, à plusieurs titres :

*En tant que Présidente de l'Association Les Amis de Pierre Dhainaut, avec mon amie Sabine Zuberek, également membre du Bureau. Sur notre stand, nous présenterons des ouvrages et livres d'artiste de ce grand poète contemporain.

*En tant que poète, je signerai plusieurs de mes recueils :

- Sur le stand des Editions L'herbe qui tremble, le vendredi, de 15 h 30 à 16h30, et le dimanche, de 14 h à 15 h, pour ces deux livres : "Et je suis sur la terre", avec les peintures de Caroline François-Rubino, et "Habitant le qui-vive", avec une oeuvre textile d'Ise Cellier.

- Sur le stand des Editions L'Ail des ours, le vendredi, de 17h à 18h, le samedi, de 14h à 15h, et le dimanche, de 16h à 17h, pour "Où se cache la soif", paru dans la nouvelle collection Coquelicot, avec des peintures de Caroline François-Rubino et une postface de Pierre Dhainaut. 

Au plaisir de vous y rencontrer !

Sabine Dewulf


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dimanche 17 novembre 2024

« Il est urgent de chercher à tricoter le rêve de Dieu »


Samuel lui a téléphoné : « Mamounette, voudrais-tu me tricoter un pull-over, si tu as de la laine chez toi ? J’ai peur que tu t’ennuies. » Une mamie, ça ne s’ennuie jamais, Samuel ! Et les mamies tricoteuses ont toujours de la laine en réserve. L’enfant a poursuivi : « J’aimerais bien qu’il y ait quatre lamas, et un soleil qui se lève derrière la montagne. Et puis de l’herbe verte. Et puis, sur le côté, j’aimerais bien qu’il y ait un petit lama qui court après son papa… »

Le petit Samuel de 5 ans a rêvé : c’est le métier des enfants. Danièle a sorti ses pelotes et ses aiguilles et s’est mise au travail : c’est le métier des grands-mères. Elle lui a tricoté son rêve. Le tricotage, c’est des bouts de laine qui se mêlent. Mais ici, ce sont deux vies qui s’entrecroisent et des années après, on en parle toujours…

Cette histoire que Danièle m’a racontée il y a quelques jours, du soleil plein les yeux, me ramène à d’autres rêves que les petits et les grands vont exprimer à l’approche de la fin de l’année. Rêves de cadeaux en tous genres, bien souvent capricieux ; rêves achetables, pouvant être assouvis sans délais par la « magie » des Black Fridays et des promos de fin d’année. Cadeaux prêts à porter, sans autre engagement que celui d’une carte bancaire. On sera loin alors de l’envie de Samuel, rendue possible par sa confiance et sa complicité avec sa Mamounette, parce qu’il faut le savoir : dans cette histoire de trois fois rien, Danièle et Samuel se sont rendus vivants.

Rêver, c’est le métier de Dieu

Et cela me ramène à un autre rêve, celui d’un Dieu qui « planta un jardin en Éden, à l’Orient », y mit l’humanité naissante « créée à son image », lui confiant la gérance d’un monde inachevé. Rêver, c’est le métier de Dieu. Il y voyait déjà une famille humaine multipliée, responsable de l’à-venir. Il rêvait de bonheur, de vie à profusion, d’amours multicolores. Les paroles de la Bible sont une trace tissée de son désir.

Pendant quelques années, sans jamais cesser de marcher, d’aller à la rencontre, d’inviter à sa table et de se laisser inviter, Jésus a tricoté à sa façon le monde rêvé de son Père. Parce que plus que tout autre, il pressentait que Dieu est jeune, éternellement jeune. L’enfance de son monde l’obsédait. À certaines heures, fatigué par ceux qui vivaient Dieu comme un exercice de gymnastique ou un théorème qui casse la tête, il se risquait à dire : « J’ai joué de la flûte, vous n’avez pas dansé. »

Tricoter le rêve de Dieu

Les quelques-uns qui l’ont suivi jusqu’au seuil du tombeau ont compris au matin de Pâques qu’il leur fallait donner une nouvelle intensité aux lueurs d’espoir qu’il avait allumé. Et ils se sont ligués pour donner forme ensemble aux rêves de leur Ami.

Dans le creux de l’hiver qui s’annonce, il est temps de ressortir nos aiguilles et les trois bouts de laine qui traînent dans nos boîtes à découdre. Dans notre monde abîmé par la violence, malmené par l’hystérie du pouvoir et sclérosé par les replis identitaires – jusque dans notre Église ! –, avec les hommes et les femmes de bonne volonté, il est urgent de chercher à tricoter le rêve de Dieu. Sans quoi nous mourrons tous de froid.

Raphaël Buyse 

source : La Vie

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samedi 16 novembre 2024

Corps à corps

 

dessin par Gérard Beaulet

L'environnement, c'est mon corps et mon corps c'est l'environnement.

Pour décrire cette sensation qui est intense et en même temps mouvement, les mots énergie, vibration, lumière, se présentent naturellement.

Mais c'est une manière de parler qui pointe vers quelque chose.

C'est une transposition verbale de quelque chose qui n'a pas de description plus juste. C'est pour cela que les descriptions du corps subtil diffèrent dans les diverses traditions. On ne parle pas de quelque chose d'objectif.

On exprime ce qui est vécu par une cérébralité spécifique.

Chacun vit l'énergie, la lumière, d'une manière différente à travers le prisme de sa cérébralité.

Eric Baret 

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vendredi 15 novembre 2024

Spiritualité à enraciner


 La prochaine fois que quelque chose de terriblement douloureux vous arrive et qu’une personne vous dit: « Vous choisissez toutes vos expériences, c'est l'univers qui t'envoie cette épreuve, remercie le... », assommez-la. 

Puis, quand elle se réveillera, demandez-lui de vous remercier de réaliser son rêve. Ensuite, dites-lui que « La douleur est une illusion, il suffit d’en prendre conscience, d’en témoigner, afin d’entrer dans la Grand Tout ». Puis, rappelez-lui qu'elle n'est pas victime, qu’il n’y a pas de victimes,  qu’il lui suffit de «revisiter» son passé pour accepter.

Quand elle va demander de l’aide pour se relever, regardez-la au sol et rappelez-lui que: «Tout ce que tu vois et ressens est à ton image ». Insistez pour qu'elle vous pardonne avant même que sa blessure à la tête ait guéri, dites-lui: «Avec cette expérience, tu as certainement dû résoudre certains problèmes liés à la violence. Sois reconnaissant(e) du cadeau que je t’ai offert ».

Quand elle va commencer à se fâcher, rappelez-lui que la colère et les jugements sont des émotions médiocres, et qu'il n'y a jamais personne à blâmer. Si cela ne la calme pas, dites lui que son ego est son ennemi et que la partie d'elle qui perçoit cette situation comme inacceptable n’est tout simplement pas suffisamment en confiance: "Tu es pris au piège dans la matrice et tu vois le monde à travers des œillères limitées". Dites-lui que vous êtes ici pour la libérer.

Enfin, prenez son portefeuille et demandez-lui de vous donner son code PIN afin qu’elle puisse apprendre une autre leçon précieuse sur le détachement matériel et la dépendance.

- Jeff Brown from the book, Grounded Spirituality

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jeudi 14 novembre 2024

Espace vacant

 


Vous êtes devenu un toxicomane de cette drogue que l’on appelle intellect et sous son influence,

vous analysez tout ; 

vous cogitez, 

vous considérez…..

vous rendez compliquées les choses les plus simples ! 

Vous devez vous débarrasser de cette accoutumance et vous abandonner au processus intuitif de la réceptivité pure.

Réaliser sa vraie nature ne requiert aucun effort d’ordre phénoménal.

L’illumination ne peut être atteinte, ni forcée.

Elle ne peut que survenir, lorsqu’on lui en donne l’opportunité, lorsque cesse l’obstruction opposée par les concepts. 

Elle ne peut apparaître que lorsqu’on lui donne un espace vacant dans lequel apparaître.

Voyez le faux comme le faux, et ce qui reste est vrai.

Nisargadatta  Maharaj

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mercredi 13 novembre 2024

L'homme en chemin

 


" Il incombe à chacun de bien savoir vers quelle voie le pousse son cœur, et d'embrasser alors celle-ci en y mettant toutes ses forces ... " 

(Rabbi Baer dans Le Chemin de l'homme de Martin Buber)

" Le retour décisif sur soi-même est le commencement du chemin dans la vie de l'homme...

Ainsi, le chemin par lequel un homme accèdera à Dieu ne peut lui être indiqué par rien d'autre que par la connaissance de son être propre, la connaissance de sa qualité, de sa tendance essentielle.

Dans chaque être, il est un trésor qui ne se trouve en aucun autre, mais ce qui est "trésor" en lui, il ne pourra le découvrir que s'il saisit véritablement son sentiment le plus profond, son désir principal, ce qui, en lui, émeut son être le plus intime. "

 Martin Buber, Le Chemin de l'homme

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mardi 12 novembre 2024

Entrée dans l'hiver

 

❄️ L’HIVER : MORT ET TRANSFIGURATION

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Ce titre est celui d'un chef-d’œuvre musical formidable : 🎵“Tod und Verklärung” 🎶 de Richard Strauss. Un vaste poème symphonique qui ne laisse personne indifférent.
Je vous recommande son écoute !
Et il sert très bien mon propos du jour. 😊
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🟡 Car ça y est, c’est l’Hiver 冬天 dōng tiān. 🌬
Ou plutôt devrais-je dire : c’est l’entrée dans l’Hiver.
Comme toute chose en ce monde, les saisons obéissent à un rythme immuable :
🔹Commencement
🔹Développement
🔹Apogée
🔹Déclin
🔹Transformation
Et nous voici donc aux portes de l’Hiver, à son commencement.
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🟡 MAIS ALORS POURQUOI PARLER DE MORT ?
Parce que c’est la saison du déclin, du dénuement, c’est la fin d’un cycle commencé 9 mois plus tôt avec le Printemps.
🔹A l’échelle d’une journée, l’Hiver représente la nuit, le sommeil, l’inactivité. 🌃😴
🔹A l’échelle d’une vie, il représente la grande vieillesse et effectivement, la mort. 👴🫧
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C’est d’ailleurs la saison associée
🔹à l’Eau
🔹au Froid
🔹au Nord
🔹au Sombre
🔹à la Peur
C’est la saison du Rein 腎 shèn, qui stocke le Jīng 精.
Et le Jīng 精 qui arrive à son terme entraîne la mort.
Tout pour nous réjouir n’est-ce pas ?
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🟡 À LA FOIS CONCLUSION…
Oui, c’est définitivement la fin des jours longs et lumineux, de la chaleur bienfaisante du soleil haut dans le ciel.
Oui, c’est la fin de beaucoup de choses agréables à l’extérieur.
😞
Nous rentrons définitivement dans le Yīn 陰 de l'année. Et le propre du Yīn 陰 c'est d'être froid, lent, lourd, épais, statique...
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Mais si l’on s’accorde au rythme de cette saison qui est le ralentissement, et à sa configuration qui est la circulation du Qì 氣 dans les profondeurs, alors l’Hiver nous ouvre la voie de l’allègement, de la rêverie, du silence, de l’ascèse.
Est-ce qu'un paysage enneigé n'est pas une merveille à regarder ? 🌨
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Dans les anciennes civilisations, lorsque sortir dans le froid était tout simplement trop dangereux, c’était alors le temps des longues veillées autour du feu 🔥, avec mille contes, légendes et histoires pour modeler la psyché, développer l'imagination et donner une cohésion au groupe. C’était aussi le temps du développement d’un talent manuel ou spirituel.
Cela reste d’actualité pour nous !
L’Hiver nous invite non seulement au ralentissement mais aussi à l’introspection.
C’est la saison parfaite pour la méditation !! 🧘‍♀️
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🟡 … ET PRÉPARATION
C’est tout le paradoxe de cette saison, trop largement et injustement détestée.
L’Hiver marque à la fois une fin et un début. C’est logique puisque tout est cyclique ! 💫
Cette saison fondamentalement calme permet la régénération, pose les prémices du réveil.
N’oubliez pas que dans 3 mois le Yáng 陽 va surgir des profondeurs pour à nouveau se déployer vers la surface et l’extérieur. 🌴
Ce mouvement aura la force et la vigueur du Bois. Si vous n’avez pas suivi le repos prescrit par l’Hiver-médecin, alors vous serez complètement à plat ! 🥴
Comme le sommeil et le repos permettent d’être d’attaque en journée, l’Hiver permet de répondre présent au Printemps.
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🟡 ET LA TRANSFIGURATION DANS TOUT ÇA ?
Et bien poussons la métaphore et voyons l’Hiver 冬天 dōng tiān comme un rite de passage.
Lorsqu’on réussit :
🔹à résister au Froid
🔹à aimer le Nord
🔹à traverser l’Eau
🔹à affronter sa Peur
🔹à regarder son Obscurité
🔹à ne plus craindre la Mort
Bref lorsqu’on réussit à “passer l’Hiver”, on est nécessairement transfiguré !
Dans trois mois, vous serez de nouvelles personnes ! 😉
Est-ce que ce n’est pas une belle raison de se réjouir et d’accueillir cette saison le Cœur ouvert ?

Alice Korovitch

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