Cette BD a beaucoup marqué ma jeunesse…
Il faut changer le monde vite fait, sinon c'est lui qui va nous changer.
Cette BD a beaucoup marqué ma jeunesse…
Il faut changer le monde vite fait, sinon c'est lui qui va nous changer.
Il est né en 1949 au Japon, au nord de l’île de Honshu, dans une famille de paysans où la pénurie était présente et où il fallait se battre pour survivre. Les perspectives d’avenir pour lui étaient assez limitées : travailler dans une rizière ou dans un verger, cultures dominantes dans sa région. Fort en maths, Akinori adorait démonter des trucs, comprendre comment "ça marche" et de fil en aiguille, il obtient un diplôme et un travail de contrôleur de budget à Kawasaki.
Mais au bout d’un an et demi de cette vie citadine qui lui plaît bien, il apprend que son grand frère intègre l’armée et il est sommé de rentrer immédiatement pour reprendre l’exploitation familiale. Résigné, il rentre et, tout en rêvant de mécanique, il s’applique au travail dans le grand verger. C’est alors qu’il rencontre sa future épouse, Mieko, elle aussi fille d’agriculteurs.
Ils travaillent ensemble, protégeant leurs cultures de pommes et de maïs des insectes avec des produits phyto-sanitaires innovants, présentés à l’époque comme des "solutions miracle" pour augmenter les rendements… On les appelle aujourd’hui des pesticides et hélas, ou heureusement, Mieko se révèle très sensible à ces produits.
Affolé par l’état de santé de sa femme, il décide de chercher une solution et la trouve dans un ouvrage sur l’agriculture naturelle emprunté à la bibliothèque : ainsi, il serait possible de cultiver la terre sans pesticides ? Oui, mais personne ne l’a encore fait avec des pommes, fruits fragiles et très appétissants pour des tas d’insectes. Qu’à cela ne tienne, il se lance.
Sauf que… si ces essais fonctionnent bien au potager, c’est la catastrophe avec les pommes. Un pommier après l’autre, les fruits sont dévorés par les insectes ou poussent mal, peu, voire pas du tout. Les récoltes se perdent les unes après les autres, les économies de la famille sont englouties, Akinori est la risée de tous ses confrères et ses enfants souffrent de cette pauvreté.
Un jour, désespéré de voir ses pommiers dépérir, pétri de honte et usé par tant d’efforts, il décide de se suicider et part en forêt pour se pendre. Mais la corde casse et sa chute le laisse sonné, sur le sol, à regarder les choses depuis là… et ainsi se fait sa révélation : ce ne sont pas les arbres qu’il faut bichonner avec des produits naturels, c’est le sol !!
Revivifié par cette perspective, il se remet au travail, vend ses derniers biens et... un beau jour ses pommiers fleurissent !! Il décide alors d’aller les vendre lui-même sur un coin de rue et le goût de ses pommes miraculeuses était si fin que les clients commencèrent à affluer. C’est ainsi qu’en 2006, la grande chaîne de télévision NHK a pu raconter son histoire et qu’Akinori est, depuis, invité régulièrement en tant qu’expert en arboriculture sans pesticide car il a réussi à retrouver la connaissance d’avant l’ère industrielle et à faire pousser des pommes sans pesticide alors que tout le monde disait que c’était impossible.
Il a donné une conférence TED en 2013 (non sous-titrée).
On peut lire le récit de la vie de Akinori Kimura traduire en français, Les Pommes Miracles, éd. Akata.
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Je n'évoque pas ici le Covid, vous l'aurez bien compris. J'évoque ici un certain regard sur la vie, une façon de me tenir dans l'existence qui me fait oublier ou au moins traverser - je vous l'assure - le sombre inévitable des jours, des mois et des années. Une façon, ces temps-ci, d'aborder autrement la rentrée que d'aucuns prédisent infiniment morose. À vrai dire, « positif » n'est pas vraiment le mot juste. Pas plus qu'« optimiste ». Et pas béat non plus. Aucunement naïf - qu'on m'avertisse, si c'est le cas ! Et pas non plus « béni oui-oui » ... Les événements économiques, écologiques et pandémiques qui secouent la planète, du bout du monde jusque dans nos intérieurs, ont de quoi troubler et inquiéter. Ce serait sot de ne pas le reconnaître !
L'espérance ne s'achète pas. Elle ne se décide pas. Elle se transmet sans crier gare, comme un virus.
Plutôt que testé « positif », c'est « positif à l'espérance » qu'il faudrait plutôt dire. Cette espérance, qui n'a pas de point commun avec la méthode Coué, ne consiste pas à dire à qui mieux mieux que tout ira bien demain, mais à croire que chaque chose qui arrive a un sens. Il reste à le trouver. Il n'est rien, dans tout ce qui touche l'homme et notre humanité, qui ne soit un appel à des audaces nouvelles, à un tremplin pour accueillir ou inventer un « à-venir », à un chemin nouveau à défricher et à risquer. Même les plus terribles des déroutes.
L'espérance ne s'achète pas. Elle ne se décide pas. Elle se transmet sans crier gare, comme un virus, au contact de ceux qui s'étonnent chaque matin de la vie qui est donnée, qui discernent les possibles, font le choix de se réjouir d'abord de ce qui va bien, s'émerveillent des petites choses. Elle se reçoit dans l'attention à ceux qui s'aventurent sur les sentiers de justice, de partage et de fraternité. Elle se greffe dans l'intime à la lecture de paroles fortes qui élèvent le coeur. Ils sont nombreux, autour de nous, ceux qui portent les symptômes bienfaisants de l'espérance. Et plus nombreux encore ceux qui n'en savent rien, mais sont déjà atteints et contagieux de cette heureuse « maladie ».
Il ne faut pas lutter. Pas résister. Ne pas se prémunir d'eux. Tant mieux si le virus de l'espérance se propage dans ce monde qui en a tant besoin. Il faut refuser aux crieurs de mauvaises nouvelles leurs soi-disant vaccins d'information et de recettes consuméristes qui nous entraînent du côté de l'obscur. L'espérance, la « petite fille espérance » comme la nommait Charles Péguy, entraîne notre foi et notre charité du côté où la vie est possible (le Porche du mystère de la deuxième vertu). Sans elle, elles ne seraient rien que « deux femmes d'un certain âge. Fripées par la vie ».
L'espérance soutient tout. Elle donne de comprendre, comme l'écrit Madeleine Delbrêl, que « comme l'arabe, les vrais signes de Dieu sont écrits à l'envers de notre écriture à nous. C'est pourquoi nous voyons si souvent une tentation de désespoir là où il y a un signal d'espérance, une destruction là où il y a une fondation » (Œuvres complètes, volume 3, Nouvelle Cité). Elle donne d'apprendre à déchiffrer la vie. Nos livres spirituels et nos rites religieux ne serviront à rien si nous n'apprenons pas à déchiffrer notre vie et les signes des temps. L'espérance se plaît à dilater en nous des « yeux de chouette » capables de nous faire avancer à temps et à contretemps. Plaise à Dieu que nous nous laissions toucher.
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Dieu le Père, ça ne marche pas. Moi, j’aime la Mère et le Fils, Marie et Jésus. Je n’ai pas rencontré beaucoup de prêtres et de religieux dans ma vie. En revanche, j’ai échangé avec des croyants, ceux qui n’avaient pas perdu la foi. Ils ont bien de la chance. Ce monde devient si étrange que la foi devient à la fois difficile et exotique. Mais j’exagère. J’ai beaucoup aidé le curé du village où je vis, dans l’Oise. C’était un vrai soldat du Christ, au sens noble. Quand j’y suis arrivé, il y a cinquante ans, il n’avait pas le sou. J’ai acheté des bancs pour l’église du village et j’ai participé à la réparation des cloches. J’habite dans son ancien presbytère. C’est là que le nouveau disque a été enregistré. Cette vielle maison respire, par certains côtés, la misère et le dévouement des curés de campagne de jadis et garde une jolie atmosphère.
Cela aurait pu mal finir, mais Dieu m’a sauvé. À des moments importants de ma vie, j’ai écouté Ses appels et j’y ai répondu. Nous sommes tous appelés. Dans un monde si dur, marqué par le chômage, la violence, la pauvreté, les familles disloquées, la solitude…, l’amour de Dieu est pour nous la plus belle des espérances
J’ai voulu écrire ce livre car on me pose tant de questions sur mon chemin spirituel, ma foi, ma prière, mon lien d’amour avec Dieu. J’ai souhaité raconter et partager. Admirer aussi les êtres qui m’ont guidé et inspiré.
Dieu est si présent, si actif dans nos vies que tout est possible. À n’importe quel moment, à n’importe quel âge, qu’on soit riche ou pauvre, homme ou femme, pratiquant ou pas, bien portant ou malade, oui, tout est encore possible. Il nous faut juste nous ouvrir, nous offrir à Lui.
Il n’est jamais trop tard pour le plus grand Amour. “
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Désolé je n'ai pas pu faire d'article pour aujourd'hui. Je suis tombé d'une échelle et j'ai passé ma nuit et la journée à l'hôpital. Je reviens avec deux broches et un plâtre sur le poignet droit.
C'est plus long d'écrire à une main...
Allez on continue le chemin...
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En cette rentrée automnale, beaucoup d’entre nous se trouvent soumis à de fortes doses de stress. Même dans ce contexte, il est possible de vivre des moments de méditation à toute heure de la journée, dans le cadre de nos activités quotidiennes.
Pour cela, il faut observer deux règles : d'abord, avoir conscience que l’on a un corps. Par exemple, assis à une table de travail, redresser sa colonne vertébrale sans l’adosser au siège, mettre ses mains bien à plat, soit sur ses cuisses soit sur le bureau, ressentir la présence de ses pieds, eux aussi à plat sur le sol. Arrêter de fixer l'ordinateur ou ses papiers en mettant ses yeux en position mi-close ce qui donne un regard centré à la fois sur l'intérieur de soi et sur l’extérieur, qui devient flou.
Ensuite, prendre conscience de sa respiration. C’est la clé de toute méditation réussie.
Remarquez une chose évidente : la plupart du temps, sauf lorsque nous faisons un effort assez violent créant un essoufflement, nous ne sommes pas conscients du fait que nous respirons. Notre respiration est faible, elle se situe en haut des poumons, elle nous fait survivre sans plus. Il s’agit à la fois d’amplifier et d’inverser ce processus. Pour cela, il faut passer à un mode d’expiration profonde, une expiration lente et longue, dont la fin se situe dans l’abdomen, sous le nombril. L'inspiration revient alors naturellement, d’un coup, sans décision volontaire. Cette respiration est le meilleur outil qui soit, pour s’oxygéner certes, mais surtout pour mieux canaliser notre univers mental. La respiration consciente se confond en effet avec la conscience tout court : quand vous respirez ainsi, vous vous mettez en état d’attention lucide ; dès que vous sortez de cette vigilance, de cette présence à votre expir et à votre inspir, la sarabande des pensées reprend. A l’inverse, dès que vous y revenez, vous sortez du tourbillon.
Cette pratique peut s'effectuer n’importe où, au bureau, dans le métro, en marchant dans la rue : dès que l’on s’aperçoit qu’on perd le contact avec la réalité et que l'on engloutit corps et âme dans ses pensées, il suffit de revenir à la respiration profonde - en expirant volontairement et en laissant l’inspiration se faire d'elle-même - et très vite, on se retrouve dans l’état de conscience qu’elle développe si l’on y est attentif. C’est tout et c’est immense : tout le b.a. ba de la méditation se trouve dans cette simple pratique-là. ■
A MÉDITER :
« Quand j’inspire, je sais que j’inspire, quand j’expire, je sais que j’expire. » Le Bouddha
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Sources : Marc de Smedt pour Nouvelles Clés (2010)
Seul un homme l’entendit. Il recueillit de l’eau en grande quantité et la conserva en lieu sûr. Puis il reprit le cours normal de sa vie en attendant le jour où l’eau de la Terre changerait de nature.
À la date fixée, les rivières cessèrent de couler, les puits se tarirent, et l’homme qui avait écouté, voyant cela arriver, gagna sa retraite et but l’eau qu’il avait recueillie. Quand il vit, de son refuge, les torrents se remettre à couler, il revint parmi les hommes, et constata qu’ils pensaient et parlaient désormais d’une façon tout à fait différente et ne gardaient aucun souvenir de ce qui s’était passé, ni de l’avertissement qu’ils avaient reçu.
Quand il voulut leur dire ce qu’il savait, ils le crurent fou. Il était en butte à l’hostilité des uns ; à d’autres, il inspirait de la compassion ; il ne pouvait se faire comprendre de personne.
Il ne but pas une goutte de leur eau : chaque jour il retournait à sa cachette et puisait dans ses réserves.
Puis il finit par se dire qu’il ferait mieux de boire l’eau nouvelle : il ne pouvait plus supporter l’impression de solitude qu’il ressentait à vivre, se comporter, penser différemment de tous les autres.
Il but de l’eau nouvelle, devint semblable à eux, oublia tout de sa réserve d’eau originelle.
Ses frères humains le regardèrent alors comme un fou qui aurait miraculeusement recouvré la raison.
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ON N’EN VEUT JAMAIS A SON AMI SPIRITUEL QUE D’ETRE SON AMI SPIRITUEL
« Le véritable esprit, c’est le non-esprit », dit un autre maître de méditation. « Absence d’esprit », aussi bien, qualifie mieux l’esprit, du fait de son omniprésence invisible, de son insaisissabilité.
Vous vous souvenez peut-être de ce matin-là : il fait frais, juste comme il faut, avec une petite brise qui s’élève de la vallée. Vous avez encore quelques courbatures de la veille qui vont très vite disparaître, rien de grave. Marcher, quelle joie ! Dans les Alpes, dans les Carpates ou sur le chemin de Compostelle, votre sac à dos bien calé, vos pieds bien à l’aise dans vos chaussures, la journée s’étend devant vous pleine de promesses de liberté et de merveilleux paysages. Vous échangez des regards joyeux avec vos collègues marcheurs. Allons-y, ne perdons pas de temps, le soleil réchauffe déjà la forêt, un doux parfum monte de la terre... Comme vous avez bien fait de venir !
En marche ! Premiers pas, c’est un matin de rêve, entouré de personnes merveilleuses, dans le plus bel endroit du monde.
Et on marche, et on marche, et on marche... Bien sûr, tout est grandiose, mais justement voilà, comment dire, un peu grand. On dirait que le col, ou le croisement des chemins, ou la sortie de la forêt, se font un peu attendre. C’est drôle, le sac n’était pas si lourd ce matin. C’est un sac tout à fait spécialisé, acheté dans un magasin spécialisé et pourtant les bretelles vous scient les épaules, vous allez avoir d’énormes bleus ce soir. Mais ce n’est rien comparé à vos pieds. Le talon droit est une mini-fournaise, et la chaussure gauche rétrécit d’instant en instant.
Et on marche... depuis combien d’heures ? Vous regardez autour : rien que de l’espace et des cailloux, absolument rien à l’horizon. Ah si, des nuages, de gros nuages noirs qui semblent foncer sur vous. Il ne va pas, en plus... ? Mais si ! Les premières gouttes s’écrasent sur votre front, puis c’est le déluge, grosses gouttes de pluie dures comme de la grêle, vous êtes trempé, pourtant vous aviez tout le matériel spécialisé dans votre sac. On marche...Vous en avez assez, il est temps que cesse cette plaisanterie. Vous voulez vous asseoir juste là et qu’on vous apporte une boisson chaude. Malheureusement vous êtes très exactement au milieu de nulle part, et il faut marcher. Vous grimacez chaque fois que vous posez un pied par terre, votre dos n’en peut plus. Enfin ! Au loin, l’ombre d’un abri, une promesse de repos. Vous vous traînez jusqu’à l’entrée, tant pis s’il n’y a pas de douche, tant pis si vous devez partager la chambre, ce que vous voulez, c’est vous arrêter.
UN ESPACE DE PAIX EN SOI-MÊME
Et puis... sac posé, chaussures enlevées, quelques litres de thé avalé, vous sentez monter en vous une chaleur, un sentiment, comment dire, de satisfaction, presque de fierté. Vous l’avez fait, vous êtes allé au bout, et même un peu plus loin, et voilà : vous êtes détendu, vous avez l’impression de refaire connaissance avec vous-même, d’avoir trouvé cet espace de paix à l’intérieur qui vous avait toujours échappé.