Qu’elle soit orientale ou occidentale, l’alchimie s’appuie toujours sur le même principe de l’unité fondamentale de la réalité. Elle récuse le dualisme du corps et de l’esprit et tente par ces nombreuses pratiques de rétablir leur communication native.
Le taoïsme, tant dans ses spéculations que dans ses pratiques, s’appuie sur ce principe qu’il exprime souvent par des contes comme dans le recueil du Liezi, où l’on parle d’un maître arrivé à un tel degré de liberté qu’il peut jouer un tour à un médecin charlatan en changeant à chacune de ses visites la physiologie de son corps. Ou encore de ce musicien qui parvient en raison de la profondeur de sa concentration à faire naître une saison à chaque pincement des cordes de sa cithare. Ce ne sont là que des images qu’il ne faut pas prendre au pied de la lettre. L’image sied bien à la pensée alchimique qui emprunte toujours à dessein la langue symbolique, car l’imaginaire est une dimension elle aussi intermédiaire qui permet la circulation entre l’intelligible et le sensible.
Ainsi, à cette alchimie externe, s’est progressivement substituée une alchimie interne basée cette fois sur des exercices de concentration visant à révéler puis libérer les ressources du corps subtil. L’influence de la méditation bouddhique et des yogas indiens est clairement perceptible dans ce changement de méthode. Par une attention de plus en plus fine, le méditant taoïste entre en son corps comme en un pays secret, un monde au sein du monde, auquel il s’éveille progressivement en percevant un ensemble de correspondances. A chaque organe correspond une saveur, une couleur, un élément, un état d’esprit, une saison, une planète... Méditer consiste ainsi fondamentalement à rétablir dans toute sa liberté la communication de tout avec tout ou, comme le disait Zhuangzi, « à se laisser enfin remuer par l’infini ».
Le taoïsme, tant dans ses spéculations que dans ses pratiques, s’appuie sur ce principe qu’il exprime souvent par des contes comme dans le recueil du Liezi, où l’on parle d’un maître arrivé à un tel degré de liberté qu’il peut jouer un tour à un médecin charlatan en changeant à chacune de ses visites la physiologie de son corps. Ou encore de ce musicien qui parvient en raison de la profondeur de sa concentration à faire naître une saison à chaque pincement des cordes de sa cithare. Ce ne sont là que des images qu’il ne faut pas prendre au pied de la lettre. L’image sied bien à la pensée alchimique qui emprunte toujours à dessein la langue symbolique, car l’imaginaire est une dimension elle aussi intermédiaire qui permet la circulation entre l’intelligible et le sensible.
Ainsi, presque dès leur origine, les pratiques taoïstes ont toujours cherché à atteindre l’esprit par la transformation du corps. Durant la première dynastie impériale des Han (206 av. J.-C. - 220 apr. J.-C.), ces pratiques furent bien souvent pharmacologiques. Par la fabrication et l’absorption de pilules qui concentraient des principes très actifs, les pratiquants cherchaient à atteindre l’immortalité. Sous ce terme, il faut certes entendre ce qu’il signifie couramment, mais y voir aussi une forme d’Eveil intégral, tant du corps que de l’esprit.
Toutefois, cette voie « externe » de l’immortalité n’était pas sans danger. Parmi les substances qui entraient dans la composition des pilules figurait le cinabre. Ce dérivé du mercure, hautement toxique, faisait souvent obtenir un résultat inverse à celui escompté...
Ainsi, à cette alchimie externe, s’est progressivement substituée une alchimie interne basée cette fois sur des exercices de concentration visant à révéler puis libérer les ressources du corps subtil. L’influence de la méditation bouddhique et des yogas indiens est clairement perceptible dans ce changement de méthode. Par une attention de plus en plus fine, le méditant taoïste entre en son corps comme en un pays secret, un monde au sein du monde, auquel il s’éveille progressivement en percevant un ensemble de correspondances. A chaque organe correspond une saveur, une couleur, un élément, un état d’esprit, une saison, une planète... Méditer consiste ainsi fondamentalement à rétablir dans toute sa liberté la communication de tout avec tout ou, comme le disait Zhuangzi, « à se laisser enfin remuer par l’infini ».
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