" Qu'est-ce que l’homme sans les animaux ? Si toutes les bêtes disparaissaient, l’homme mourrait d’une grande solitude de l’âme, car ce qui arrive aux bêtes arrive bientôt à l’homme. Toutes les choses sont liées. Il faut apprendre a vos enfants que le sol qu’ils foulent est fait des cendres de nos ancêtres. Afin qu'ils respectent la terre, dites à vos enfants que le sol est riche des vies de notre peuple. Apprenez à vos enfants ce que nous avons toujours appris aux nôtres, que la terre est notre mère et que ce qui advient à la terre advient aux fils de la terre. Si les hommes crachent sur le sol, ils crachent sur eux-mêmes. Nous savons au moins ceci : la terre n’appartient pas à l’homme, mais l'homme appartient à la terre. Ceci nous le savons. "2
L’attitude de ces chamanes n’est pas sans rappeler l’attitude fraternelle à l’égard de la création de François d’Assise : « Nous faisons partie de la terre et elle fait partie de nous, les fleurs odorantes sont nos sœurs, les chevreuils, le cheval, le grand aigle, sont nos frères » ; aux paroles du chamane pourrait se joindre aussi celle du poète :
« Je crois qu’une feuille d’herbe n’est en rien inférieure au labeur des étoiles
Et que la fourmi est également parfaite, et un grain de sable, et l’œuf du roitelet
Et que la rainette est un chef-d’œuvre digne du plus haut des deux
Et que L ronce grimpante pourrait orner les salons du ciel
Et que la plus infime jointure de ma main l’emporte sur toute mécanique
Et que la vache qui broute tête baissée surpasse n'importe quelle statue
Et qu'une souris est un miracle capable de confondre des milliards d'incroyants" 3