vendredi 30 septembre 2011
jeudi 29 septembre 2011
Une interview d'Arnaud Desjardins (1)
Retrouvons Arnaud Desjardins en 1985 grâce à ce début d'interview où l'on suit avec vigilance les traces de ce guide spirituel :
Daniel Stevens en 1985 a eu l’excellente idée d’aller à la rencontre d’Arnaud Desjardins. Arnaud Desjardins a été un maître spirituel pour beaucoup ; il vient de nous quitter à 86 ans après avoir écrit « La paix toujours présente ». L’ancien réalisateur de télévision avait rencontré Swami Prajnanpad en 1966 ; à partir de cette rencontre se creuse en lui un chemin intérieur où moins d’égoïsme et plus de tolérance fonderont ses résolutions. Il bâtit le premier ashram en France, situé aujourd’hui en Ardèche. Chercher un bonheur non dépendant, était son message essentiel.
mercredi 28 septembre 2011
Jean Vanier et la transformation du handicap.
Jean Vanier, un être discret mais qui fait du bien à connaître...et à entendre :
"Je suis heureux d’exister, je remercie Dieu pour mes années de vie et en même temps je veux être en communion avec tous ceux qui souffrent. Etty Hillesum termine une de ses lettres en disant, « on voudrait être un baume versé sur tant de plaies."
"Je suis heureux d’exister, je remercie Dieu pour mes années de vie et en même temps je veux être en communion avec tous ceux qui souffrent. Etty Hillesum termine une de ses lettres en disant, « on voudrait être un baume versé sur tant de plaies."
mardi 27 septembre 2011
Le bébé, un être déjà développé !
Quels perceptions ont les bébés ? Quelques propos sur le développement de l'enfant :
lundi 26 septembre 2011
Les douleurs et les plantes
Soigner notre nature avec la nature. Apaiser les douleurs avec des remèdes à base de plantes.
dimanche 25 septembre 2011
Trop beau pour être vrai... avec Martin Steffens
« C’est trop beau pour être vrai ! » L’expression semble belle : elle dit l’émerveillement plein d’incrédulité devant l’heureuse surprise. Mais si on l’écoute bien, elle dévoile aussi quelque chose de notre inaptitude à accueillir le bonheur. La dernière fois que je l’ai entendue, c’était de la bouche d’un ami, professeur de philosophie comme moi, qui me disait à propos de la foi chrétienne : « Soyons sérieux ! Un Dieu qui aime chaque homme, un Dieu qui, comme tu le dis, préfère chaque homme à tous les autres, c’est trop beau pour être vrai ! »
C’est comme si, spontanément, nous supposions que la vérité doit être décevante. Une pensée qui produit en vous de la joie est par nature suspecte. Le critère de la vérité serait ainsi, sinon la laideur, du moins la fadeur. Quand c’est beau sans plus, sans ce « trop » qui dit la plénitude, on est dans le probable. Mais si (mieux !) c’est laid, alors là, on est dans du certain. Ainsi la théorie darwinienne de l’évolution, qui conçoit la vie comme une force aveugle en lutte perpétuelle pour la conservation de soi, a plus de crédit que l’hypothèse opposée d’un travail souterrain et patient de la matière par l’Esprit. Influencés sans même nous en rendre compte par ces philosophes qu’on appelle les « maîtres du soupçon » (Marx, Nietzsche et Freud), nous donnons notre assentiment à ce qui dégrise, déchante et désenchante. La nausée de Sartre « parle plus vrai » que le psaume de louange.
Le réel, ce serait donc « quand on se cogne », pour emprunter un mot à Lacan : quand le doux rêve se brise contre la dure réalité… D’accord. Mais Léon Bloy avouait se cogner parfois contre les étoiles. Il est en effet des instants « de pure grâce » qui, par la plénitude de leur beauté, condensent en eux tout le sens et la saveur de notre vie. Parce que « trop beaux », ces instants sont-ils suspects ? Je crois au contraire qu’ils sont des éclats de vérité. Ils sont la promesse, soudain tenue, du bonheur pour lequel nous sommes faits.
L’enfant qui vient de naître, si fragile que les regards eux-mêmes n’osent se poser sur lui qu’avec délicatesse, n’est-il pas trop beau pour être vrai ? Cette femme rencontrée il y a quelques jours et qui, non contente de s’occuper de sa petite fille malade et de ses enfants, distribue sa joie de vivre à qui veut s’en nourrir, n’est-elle pas trop belle pour être vraie ? Et vous, chers lecteurs, n’êtes-vous pas trop beaux pour être vrais ? Demandez à ceux qui, parce qu’ils vous aiment, prennent plaisir à votre existence. Miracle de la vie donnée. Miracle de l’amour qui s’ouvre là même où l’on souffre. Miracle de la vie partagée. Ces miracles sont la saveur réelle de nos petites vies. Or on n’invente pas leur beauté : on se cogne à elle, et ce choc crée une étincelle, et de cette étincelle naît une attention plus pleine, un rapport plus authentique et plus vrai à la vie reçue.
La beauté, dans son excès même, n’est donc pas un déni de la réalité. Elle est au contraire le dévoilement de cette vérité qu’il faut dire aux tristes maîtres du soupçon et à ceux qui sont leurs disciples, c’est-à-dire leurs victimes : le réel, dans son aspect laid et décevant, ne dit pas tout de la réalité. Celle-ci est toujours plus ample que notre désespoir, plus folle que notre incrédulité. Apprenons seulement à en accueillir la discrète beauté… Et Dieu, s’il existe, préfère chaque homme à tous les autres.
Martin Steffens, 34 ans, père de famille, enseigne la philosophie en classe préparatoire littéraire. Il a publié dernièrement un Petit Traité de la joie (Salvator).
Source : La Vie (septembre 2011)
C’est comme si, spontanément, nous supposions que la vérité doit être décevante. Une pensée qui produit en vous de la joie est par nature suspecte. Le critère de la vérité serait ainsi, sinon la laideur, du moins la fadeur. Quand c’est beau sans plus, sans ce « trop » qui dit la plénitude, on est dans le probable. Mais si (mieux !) c’est laid, alors là, on est dans du certain. Ainsi la théorie darwinienne de l’évolution, qui conçoit la vie comme une force aveugle en lutte perpétuelle pour la conservation de soi, a plus de crédit que l’hypothèse opposée d’un travail souterrain et patient de la matière par l’Esprit. Influencés sans même nous en rendre compte par ces philosophes qu’on appelle les « maîtres du soupçon » (Marx, Nietzsche et Freud), nous donnons notre assentiment à ce qui dégrise, déchante et désenchante. La nausée de Sartre « parle plus vrai » que le psaume de louange.
Le réel, ce serait donc « quand on se cogne », pour emprunter un mot à Lacan : quand le doux rêve se brise contre la dure réalité… D’accord. Mais Léon Bloy avouait se cogner parfois contre les étoiles. Il est en effet des instants « de pure grâce » qui, par la plénitude de leur beauté, condensent en eux tout le sens et la saveur de notre vie. Parce que « trop beaux », ces instants sont-ils suspects ? Je crois au contraire qu’ils sont des éclats de vérité. Ils sont la promesse, soudain tenue, du bonheur pour lequel nous sommes faits.
L’enfant qui vient de naître, si fragile que les regards eux-mêmes n’osent se poser sur lui qu’avec délicatesse, n’est-il pas trop beau pour être vrai ? Cette femme rencontrée il y a quelques jours et qui, non contente de s’occuper de sa petite fille malade et de ses enfants, distribue sa joie de vivre à qui veut s’en nourrir, n’est-elle pas trop belle pour être vraie ? Et vous, chers lecteurs, n’êtes-vous pas trop beaux pour être vrais ? Demandez à ceux qui, parce qu’ils vous aiment, prennent plaisir à votre existence. Miracle de la vie donnée. Miracle de l’amour qui s’ouvre là même où l’on souffre. Miracle de la vie partagée. Ces miracles sont la saveur réelle de nos petites vies. Or on n’invente pas leur beauté : on se cogne à elle, et ce choc crée une étincelle, et de cette étincelle naît une attention plus pleine, un rapport plus authentique et plus vrai à la vie reçue.
La beauté, dans son excès même, n’est donc pas un déni de la réalité. Elle est au contraire le dévoilement de cette vérité qu’il faut dire aux tristes maîtres du soupçon et à ceux qui sont leurs disciples, c’est-à-dire leurs victimes : le réel, dans son aspect laid et décevant, ne dit pas tout de la réalité. Celle-ci est toujours plus ample que notre désespoir, plus folle que notre incrédulité. Apprenons seulement à en accueillir la discrète beauté… Et Dieu, s’il existe, préfère chaque homme à tous les autres.
Martin Steffens, 34 ans, père de famille, enseigne la philosophie en classe préparatoire littéraire. Il a publié dernièrement un Petit Traité de la joie (Salvator).
samedi 24 septembre 2011
Arnaud Desjardins nous fait confiance...
Extrait de l’interview réalisé en mai 2010: A lire intégralement dans le N°1 de REFLETS parue le 15 septembre 2011.
J‘étais considéré comme un chercheur qui posait des questions.
(…) Ensuite sont venues toutes sortes de vicissitudes professionnelles tenant à mes blocages, mes faiblesses, mon manque de réalisme. Puis je suis entré, après avoir fait un certain nombre de stages ici ou là, à la Télévision, comme assistant et ensuite comme réalisateur. Et c’est ce qui m’a permis de financer les films que j’ai tournés en Asie. J’avais obtenu l’accord des syndicats, comme j’allais très loin, d’être seul, ce qui me permettait, pour le même prix de revient à la minute d’antenne, de rester six mois, huit mois, neuf mois pour tourner un film. Si on avait envoyé une équipe de cinq avec les billets d’avion, les défraiements et les salaires cela n’aurait pas été possible. Je pouvais ainsi partager la vie des ashrams hindous, des monastères zen, des confréries soufies, des monastères tibétains dans lesquels, pendant une dizaine d’années, j’ai à la fois filmé et séjourné. Je n’avais pas l’impression d’être un cinéaste. J’avais un petit magnétophone, une caméra 16 mm de l’époque.
J’étais considéré comme un chercheur qui posait des questions, qui voulait comprendre.
J’ai eu beaucoup d’entretiens avec divers maîtres et particulièrement avec un hindou qui vivait à l’écart. Il y avait très peu de monde auprès de lui. Il parlait bien anglais. Il a eu beaucoup de patience pour m’aider à voir clair en moi-même et à dépasser mes illusions, mes faiblesses, mes égoïsmes.
Il s’agit de Swâmi Prâjnânpad
J’étais considéré comme un chercheur qui posait des questions, qui voulait comprendre.
J’ai eu beaucoup d’entretiens avec divers maîtres et particulièrement avec un hindou qui vivait à l’écart. Il y avait très peu de monde auprès de lui. Il parlait bien anglais. Il a eu beaucoup de patience pour m’aider à voir clair en moi-même et à dépasser mes illusions, mes faiblesses, mes égoïsmes.
Il s’agit de Swâmi Prâjnânpad
(…)Une des grandes menaces est l’intégrisme, le fondamentalisme.
A peu près tous les sociologues qui observent le monde actuel s’accordent pour dire qu’une des grandes menaces est l’intégrisme, le fondamentalisme, le dogmatisme, le durcissement d’une religion par rapport aux autres. C’est l’opposé du message d’origine.
Ici, à Hauteville, nous accueillons chacun et chacune: nous ne sommes pas spécifiquement bouddhistes, nous ne sommes pas spécifiquement hindous.
Nous avons bâti – ceux qui viennent ici ont travaillé de leurs mains – une petite chapelle bouddhiste d’obédience tibétaine, une chapelle chrétienne, une petite mosquée et une salle d’étude juive. On ne peut pas dire une synagogue parce qu’il faudrait qu’il y ait onze juifs déroulant les rouleaux de la thora. Des prêtres ont célébré et même concélébré, dans notre chapelle.
Le Cheik Bentounès est venu parmi nous avec des frères de sa confrérie soufie.
Donc si vous êtes musulman, bienvenue à Hauteville, si vous êtes athée, laïque bienvenue à Hauteville. Nous avons invité, pour une de nos assemblées générales, qui réunit quelques huit cent personnes sous une grande tente, André Comte-Sponville. Il a un sens aigu de la spiritualité et en même temps il met beaucoup l’accent sur l’athéisme et la laïcité.
Ici ont eu lieu aussi des rencontres entre chrétiens et moines bouddhistes.
Un aspect du centre est de témoigner pour l’ouverture, la tolérance, la connaissance mutuelle.(…)
Ici, à Hauteville, nous accueillons chacun et chacune: nous ne sommes pas spécifiquement bouddhistes, nous ne sommes pas spécifiquement hindous.
Nous avons bâti – ceux qui viennent ici ont travaillé de leurs mains – une petite chapelle bouddhiste d’obédience tibétaine, une chapelle chrétienne, une petite mosquée et une salle d’étude juive. On ne peut pas dire une synagogue parce qu’il faudrait qu’il y ait onze juifs déroulant les rouleaux de la thora. Des prêtres ont célébré et même concélébré, dans notre chapelle.
Le Cheik Bentounès est venu parmi nous avec des frères de sa confrérie soufie.
Donc si vous êtes musulman, bienvenue à Hauteville, si vous êtes athée, laïque bienvenue à Hauteville. Nous avons invité, pour une de nos assemblées générales, qui réunit quelques huit cent personnes sous une grande tente, André Comte-Sponville. Il a un sens aigu de la spiritualité et en même temps il met beaucoup l’accent sur l’athéisme et la laïcité.
Ici ont eu lieu aussi des rencontres entre chrétiens et moines bouddhistes.
Un aspect du centre est de témoigner pour l’ouverture, la tolérance, la connaissance mutuelle.(…)
vendredi 23 septembre 2011
Marie de Hennezel et la chaleur du coeur... (2)
jeudi 22 septembre 2011
Marie de Hennezel et la chaleur du coeur... (1)
Marie de HENNEZEL auteur de "La chaleur du coeur empêche nos corps de rouiller" nous partage ses conseils sur le chemin du bien vieillir.
Marie de Hennezel est une Psychologue et Psychothérapeute française née à Lyon le 5 août 1946.
Elle est titulaire d'un DESS de Psychologie et d'un DEA de Psychanalyse. Elle a travaillé pendant dix ans dans la première unité de soins palliatifs de France, créée en 1987 à l'Hôpital international de la Cité universitaire de Paris. Elle anime des conférences et des séminaires de formation à l'accompagnement de la fin de vie en France et à l'étranger.
Marie de Hennezel est une Psychologue et Psychothérapeute française née à Lyon le 5 août 1946.
Elle est titulaire d'un DESS de Psychologie et d'un DEA de Psychanalyse. Elle a travaillé pendant dix ans dans la première unité de soins palliatifs de France, créée en 1987 à l'Hôpital international de la Cité universitaire de Paris. Elle anime des conférences et des séminaires de formation à l'accompagnement de la fin de vie en France et à l'étranger.
mercredi 21 septembre 2011
Hubert Reeves : pour un éveil des consciences (3)
mardi 20 septembre 2011
Hubert Reeves : du big bang à l'ouverture (2)
lundi 19 septembre 2011
Hubert Reeves : donner un sens... (1)
Voici la première partie d'une très belle interview d'Hubert Reeves.
Avec son livre Poussière d'étoile, publié en 1984, Hubert Reeves a su vulgariser la science du cosmos. Il a succédé à Théodore Monot, à la présidence de la ligue R.O.C. Une belle rencontre avec un scientifique qui a la tête dans les étoiles et les pieds sur terre.
Avec son livre Poussière d'étoile, publié en 1984, Hubert Reeves a su vulgariser la science du cosmos. Il a succédé à Théodore Monot, à la présidence de la ligue R.O.C. Une belle rencontre avec un scientifique qui a la tête dans les étoiles et les pieds sur terre.
samedi 17 septembre 2011
Pierre Rabhi :" je ne peux pas faire plus..."
Pierre Rabhi... se laisser le temps du bonheur
vendredi 16 septembre 2011
Pour connaître Christophe André (2)
Christophe André est un médecin psychiatre et psychothérapeute français.(10 min.)
"J'avais lu un jour dans un entretien accordé par la fille de Françoise Dolto au journal Le Monde, cette anecdote qui m'avait ravi : à une femme qui lui demande un jour : "Mais vous n'en avez pas assez, d'être toujours dans l'ombre de votre mère ?", elle répond : "C'est drôle, je me suis toujours vécue comme étant dans sa lumière."
Au lieu de nous sentir parfois écrasés par ce que nous devons, réjouissons-nous en. C'est ce qu'on appelle la gratitude."
blog de Christophe André
Source : RCF 2009
jeudi 15 septembre 2011
Pour connaître Christophe André (1)
mardi 13 septembre 2011
La foi... avec Marie de Hennezel
Un Dieu intérieur et intime accompagne Marie de Hennezel...
lundi 12 septembre 2011
Cheikh Khaled Bentounes : hommage à Arnaud Desjardins
Je remercie sa présence et son sourire lumineux...
« J’étais encore enfant lorsqu’Arnaud Desjardins et Denise sa première femme, vinrent à Mostaganem en 1961. Dans le contexte de la guerre d’Algérie, nous étions très étonnés de voir deux Européens venir à la zâwiya située dans le quartier de Tijdit, réputé dangereux.
Accueillis par mon père, le cheikh el-Mehdî, nous n’avions approché Arnaud et Denise qu’à la fin du cours coranique et je n’en garde qu’un souvenir fugitif. C’est bien plus tard, en 1970, quand je vivais à la zâwiya d’Ivry, que je revis Arnaud, Salle Pleyel, lors de ses conférences et de la projection de ses très beaux films sur les traditions spirituelles orientales.
En 1990, à l’Assemblée Générale des amis de Fond d’Isère, nous nous sommes revus. Ce fut un grand bonheur et l’intimité partagée en toute simplicité la veille de l’Assemblée restera présente dans mon coeur. J’ai senti que le respect qu’il me témoignait s’adressait plus à la tradition que je représentais qu’à ma propre personne.
Cette attitude m’a permis de mesurer la sagesse et l’expérience de cet homme. Le fait qu’il accepte l’autre et le situe sur le même plan – alors que nous sommes de niveau et d’âges différents – témoigne d’une remarquable maîtrise de soi et de la maturité de sa réalisation spirituelle.
Lors de ma venue à Hauteville en 1996, j’ai découvert un lieu ouvert sur le monde et les autres traditions. La qualité du silence qui y règne est propice à la transmission d’un enseignement spirituel vrai, simple et sobre. Je souhaite qu’un havre de paix comme celui-ci perdure et que l’esprit qui l’anime demeure à jamais. »
« J’étais encore enfant lorsqu’Arnaud Desjardins et Denise sa première femme, vinrent à Mostaganem en 1961. Dans le contexte de la guerre d’Algérie, nous étions très étonnés de voir deux Européens venir à la zâwiya située dans le quartier de Tijdit, réputé dangereux.
Accueillis par mon père, le cheikh el-Mehdî, nous n’avions approché Arnaud et Denise qu’à la fin du cours coranique et je n’en garde qu’un souvenir fugitif. C’est bien plus tard, en 1970, quand je vivais à la zâwiya d’Ivry, que je revis Arnaud, Salle Pleyel, lors de ses conférences et de la projection de ses très beaux films sur les traditions spirituelles orientales.
En 1990, à l’Assemblée Générale des amis de Fond d’Isère, nous nous sommes revus. Ce fut un grand bonheur et l’intimité partagée en toute simplicité la veille de l’Assemblée restera présente dans mon coeur. J’ai senti que le respect qu’il me témoignait s’adressait plus à la tradition que je représentais qu’à ma propre personne.
Cette attitude m’a permis de mesurer la sagesse et l’expérience de cet homme. Le fait qu’il accepte l’autre et le situe sur le même plan – alors que nous sommes de niveau et d’âges différents – témoigne d’une remarquable maîtrise de soi et de la maturité de sa réalisation spirituelle.
Lors de ma venue à Hauteville en 1996, j’ai découvert un lieu ouvert sur le monde et les autres traditions. La qualité du silence qui y règne est propice à la transmission d’un enseignement spirituel vrai, simple et sobre. Je souhaite qu’un havre de paix comme celui-ci perdure et que l’esprit qui l’anime demeure à jamais. »
Cheikh Bentounes
Extrait de Questions De, n° 111. Edition Albin Michel
Extrait de Questions De, n° 111. Edition Albin Michel
AISA a pour vocation première de donner à mieux connaître le soufisme comme coeur de la révélation mohammédienne, vecteur d’une spiritualité de paix tant intérieure qu’extérieure. Oeuvrant à l’approfondissement et au rayonnement de la pensée du Shaykh Ahmad Ibn Mustafâ Al-‘Alâwî, fondateur de l’Ordre soufi ‘Alâwiyya-Darqâwiyya-Shâdhiliyya, et de celle de chacun de ses maîtres et de ses successeurs, l’Association nourrit et dispense un enseignement soufi de nature à sauvegarder et revivifier un précieux patrimoine spirituel de l’humanité.
dimanche 11 septembre 2011
Faire silence
Écoute, simplicité, fidélité… le chemin des moines peut être parcouru par tous, croyants ou non. Se recentrer sur ce qui est important, ne pas se disperser, vivre chaque minute, nourrit la relation à soi-même, aux autres et à Dieu…
Faire silence…
« Dans la société actuelle, tout est fait pour que les gens perdent l’habitude du silence, constate le père Arnauld, de l’abbaye bénédictine Saint-Paul de Wisques, dans le Pas-de-Calais. En ville, il y a de la musique dans les rues, même chez le dentiste, la radio fonctionne sans cesse. L’homme cherche à se divertir, car il a le vertige devant son vide intérieur. Or, le silence est essentiel pour se concentrer, s’unifier et se mettre à l’écoute de Dieu ou d’un frère. »
De toutes les règles monastiques, celle du silence est sans doute la moins facile à observer. Mais faire silence est avant tout une attitude intérieure. À la portée de tous, y compris de ceux qui restent en ville pour les vacances. C’est paradoxalement dans le métro que Michèle, secrétaire médicale, trouve le temps de se ressourcer : « Je ferme les yeux et je respire à fond. Je pense à ma journée. Je rends grâce. Je fais taire l’agitation en moi et puis tout semble différent ensuite, plus harmonieux. Je regarde chaque visage, parfois même je souris. »
… pour mieux écouter
Parce que vous ne vivez pas dans un monastère, le silence ne peut être absolu. Qu’importe, car faire silence consiste avant tout à se mettre à l’écoute. Catherine Drécourt, oblate bénédictine, a renoncé au calme parfait avec ses sept enfants... Mais elle s’est efforcée de leur « apprendre à ne pas parler en même temps, à permettre à l’autre de s’exprimer ». Pour les mélomanes, comme Christiane Moutet, une infirmière à la retraite, la musique peut devenir un moyen de créer les conditions d’écoute : « J’aime la musique, elle m’aide à me concentrer et à prier. » Avis aux bavards, l’écoute, c’est faire place à l’autre avant de parler de soi. « Le silence, ce n’est pas tant l’absence de bruit que celle de paroles, poursuit Christiane. Quand je suis avec mes amis, je ne cherche plus à affirmer mon point de vue à tout prix. Je les écoute, je me rends totalement disponible à ce qu’ils ont à me dire. »
Source La vie
Faire silence…
« Dans la société actuelle, tout est fait pour que les gens perdent l’habitude du silence, constate le père Arnauld, de l’abbaye bénédictine Saint-Paul de Wisques, dans le Pas-de-Calais. En ville, il y a de la musique dans les rues, même chez le dentiste, la radio fonctionne sans cesse. L’homme cherche à se divertir, car il a le vertige devant son vide intérieur. Or, le silence est essentiel pour se concentrer, s’unifier et se mettre à l’écoute de Dieu ou d’un frère. »
De toutes les règles monastiques, celle du silence est sans doute la moins facile à observer. Mais faire silence est avant tout une attitude intérieure. À la portée de tous, y compris de ceux qui restent en ville pour les vacances. C’est paradoxalement dans le métro que Michèle, secrétaire médicale, trouve le temps de se ressourcer : « Je ferme les yeux et je respire à fond. Je pense à ma journée. Je rends grâce. Je fais taire l’agitation en moi et puis tout semble différent ensuite, plus harmonieux. Je regarde chaque visage, parfois même je souris. »
… pour mieux écouter
Parce que vous ne vivez pas dans un monastère, le silence ne peut être absolu. Qu’importe, car faire silence consiste avant tout à se mettre à l’écoute. Catherine Drécourt, oblate bénédictine, a renoncé au calme parfait avec ses sept enfants... Mais elle s’est efforcée de leur « apprendre à ne pas parler en même temps, à permettre à l’autre de s’exprimer ». Pour les mélomanes, comme Christiane Moutet, une infirmière à la retraite, la musique peut devenir un moyen de créer les conditions d’écoute : « J’aime la musique, elle m’aide à me concentrer et à prier. » Avis aux bavards, l’écoute, c’est faire place à l’autre avant de parler de soi. « Le silence, ce n’est pas tant l’absence de bruit que celle de paroles, poursuit Christiane. Quand je suis avec mes amis, je ne cherche plus à affirmer mon point de vue à tout prix. Je les écoute, je me rends totalement disponible à ce qu’ils ont à me dire. »
Source La vie
samedi 10 septembre 2011
Se laisser mordre et "déguster..." avec Jacques Castermane
Jacques Castermane nous emmène à la découverte de l'émotion....jusqu'aux os
vendredi 9 septembre 2011
La pratique du sourire avec Matthieu Ricard
Sourire est bon pour notre santé et pour la santé d'autrui...
Pour information : Kyabjé Trulshik Rinpotché a quitté notre monde
jeudi 8 septembre 2011
L'effet placebo
L'effet placebo ou la relation entre le corps et l'esprit...
mercredi 7 septembre 2011
Souriez, vous êtes...
Matthieu Ricard partage son sourire avec des journalistes...
mardi 6 septembre 2011
Saint-Benoît à l'abbaye de Notre-Dame du Bec
Source : Le Pélerin
La règle de saint Benoît fut écrite par Benoît de Nursie pour guider ses disciples dans la vie monastique communautaire (cénobitisme). La rédaction commença vers 540.
Benoît avait fondé vers 529 une communauté de moines sur le Mont-Cassin en Italie. Au cours des siècles qui suivirent, cette règle fut progressivement adoptée par un nombre croissant de monastères en Occident ; au-delà de sa grande influence religieuse, elle eut une grande importance dans la formation de la société médiévale, grâce aux idées qu'elle amenait : l'idée d'une constitution écrite, du contrôle de l'autorité par la loi, et de la désignation du détenteur de cette autorité par élection, Benoît ayant voulu que l'abbé soit élu par les frères. Encore aujourd'hui, plusieurs milliers de moines et moniales à travers le monde s'inspirent de la Règle de Saint Benoît. (source wikipédia)
La règle de saint Benoît fut écrite par Benoît de Nursie pour guider ses disciples dans la vie monastique communautaire (cénobitisme). La rédaction commença vers 540.
Benoît avait fondé vers 529 une communauté de moines sur le Mont-Cassin en Italie. Au cours des siècles qui suivirent, cette règle fut progressivement adoptée par un nombre croissant de monastères en Occident ; au-delà de sa grande influence religieuse, elle eut une grande importance dans la formation de la société médiévale, grâce aux idées qu'elle amenait : l'idée d'une constitution écrite, du contrôle de l'autorité par la loi, et de la désignation du détenteur de cette autorité par élection, Benoît ayant voulu que l'abbé soit élu par les frères. Encore aujourd'hui, plusieurs milliers de moines et moniales à travers le monde s'inspirent de la Règle de Saint Benoît. (source wikipédia)
lundi 5 septembre 2011
Hommage à David Servan-Schreiber
Merci à David Servan-Schreiber de nous avoir montré que chacun est sur le chemin de la guérison...
dimanche 4 septembre 2011
Un songe qui m’a réveillée par Joshin Luce Bachoux
Cette nuit, j’ai fait un rêve. J’avais passé une de ces journées d’été, entre lumière et ombre, quand les nuages poussés par le vent qui nous arrive tout fringuant des hauts plateaux dessinent des paysages contrastés sur les grandes prairies et, les obscurcissant un moment, anticipent le sombre des grands sapins en hiver. Puis le ciel se dégage et l’on se reprend à croire que l’été, cette fois-ci, pourrait durer indéfiniment… Nous avons nettoyé le potager et fait des bouquets pour égayer chaque pièce. Nous avons discuté et ri, je ne sais plus pourquoi, par simple amitié peut-être, pour le plaisir d’être ensemble dans la beauté du jour ; puis ce fut une soirée de recueillement derrière les murs épais qui nous protègent des peurs de la nuit.
Dans mon rêve, je me retrouvai sur une plage : j’en fus ravie ; au fin fond de mes montagnes, j’ai parfois la nostalgie du bruit des vagues, de ce murmure incessant que je crois retrouver dans le chant des pins dansant dans le vent. Une belle plage blonde, avec un petit amas de rochers pointus avançant dans l’eau, pour nous rappeler qu’ici aussi la nature peut être belle et féroce à la fois. Je contemplais avec un ravissement presque hypnotique le scintillement de la mer, ombre et lumière au rythme des flots, quand il me sembla discerner des formes sous la surface, formes sombres se balançant doucement, de plus en plus nombreuses alors que le bruit des vagues, devenu fracas menaçant, emplissait mes oreilles. Je fis quelques pas, dépassant la limite d’algues et de coquillages des hautes eaux, et plissai les yeux pour mieux voir sous l’éclat du grand soleil, qui maintenant me brûlait la nuque, desséchait ma gorge, semblait happer toute l’eau de mon corps pour n’y laisser que les tendons et les os. Et je les vis.
Yeux grands ouverts, mains tendues, ils étaient là ; jeunes hommes aux larges épaules prêts à toutes les tâches ; femmes à la fine silhouette, dont certaines çà et là soutenaient leur ventre, mains posées avec tendresse sur la vie à venir ; des enfants aussi, des tout-petits, et des gamins qui auraient dû être en train de jouer dans une cour de récréation avec délice, avec ces rires qui toujours réveillent la joie dans notre cœur ; et quelques vieillards aux traits marqués de trop de fatigue, de trop de chagrins. Ils étaient tous là, visages clos, sans larmes ni colère ; juste là devant moi, tous ceux qui ont disparu en mer, noyés, étouffés, assassinés ; morts de soif, de misère et de souffrances. Ceux qui se sont embarqués sur des rafiots qui prenaient l’eau et ont disparu sans trace à des centaines de kilomètres de cette plage ; ceux qui sont presque arrivés, après des jours d’angoisse, mais ne connaissaient ni les courants ni les rochers, et leurs corps ont disparu dans les profondeurs de l’océan ; enfin ceux qui arrivent trop tard, dont les corps sont rejetés sur cette belle plage... Ils sont tous là, devant moi.
Et voilà un enfant, avec cette soudaineté des rêves ; les pieds dans les vagues, arrière-petit-fils, peut-être, venu d’un futur qui me restera inconnu, il regarde avec intensité ces corps qui flottent. Il me prend la main, me tire un peu dans l’eau, les vagues mouillent mes pieds nus, et il se tourne vers moi. Il me regarde, de ce regard clair d’enfant qui ne tolère pas le mensonge, et me demande : « Savais-tu ? » Et je ne peux que baisser les yeux de honte.
Source La Vie
Dans mon rêve, je me retrouvai sur une plage : j’en fus ravie ; au fin fond de mes montagnes, j’ai parfois la nostalgie du bruit des vagues, de ce murmure incessant que je crois retrouver dans le chant des pins dansant dans le vent. Une belle plage blonde, avec un petit amas de rochers pointus avançant dans l’eau, pour nous rappeler qu’ici aussi la nature peut être belle et féroce à la fois. Je contemplais avec un ravissement presque hypnotique le scintillement de la mer, ombre et lumière au rythme des flots, quand il me sembla discerner des formes sous la surface, formes sombres se balançant doucement, de plus en plus nombreuses alors que le bruit des vagues, devenu fracas menaçant, emplissait mes oreilles. Je fis quelques pas, dépassant la limite d’algues et de coquillages des hautes eaux, et plissai les yeux pour mieux voir sous l’éclat du grand soleil, qui maintenant me brûlait la nuque, desséchait ma gorge, semblait happer toute l’eau de mon corps pour n’y laisser que les tendons et les os. Et je les vis.
Yeux grands ouverts, mains tendues, ils étaient là ; jeunes hommes aux larges épaules prêts à toutes les tâches ; femmes à la fine silhouette, dont certaines çà et là soutenaient leur ventre, mains posées avec tendresse sur la vie à venir ; des enfants aussi, des tout-petits, et des gamins qui auraient dû être en train de jouer dans une cour de récréation avec délice, avec ces rires qui toujours réveillent la joie dans notre cœur ; et quelques vieillards aux traits marqués de trop de fatigue, de trop de chagrins. Ils étaient tous là, visages clos, sans larmes ni colère ; juste là devant moi, tous ceux qui ont disparu en mer, noyés, étouffés, assassinés ; morts de soif, de misère et de souffrances. Ceux qui se sont embarqués sur des rafiots qui prenaient l’eau et ont disparu sans trace à des centaines de kilomètres de cette plage ; ceux qui sont presque arrivés, après des jours d’angoisse, mais ne connaissaient ni les courants ni les rochers, et leurs corps ont disparu dans les profondeurs de l’océan ; enfin ceux qui arrivent trop tard, dont les corps sont rejetés sur cette belle plage... Ils sont tous là, devant moi.
Et voilà un enfant, avec cette soudaineté des rêves ; les pieds dans les vagues, arrière-petit-fils, peut-être, venu d’un futur qui me restera inconnu, il regarde avec intensité ces corps qui flottent. Il me prend la main, me tire un peu dans l’eau, les vagues mouillent mes pieds nus, et il se tourne vers moi. Il me regarde, de ce regard clair d’enfant qui ne tolère pas le mensonge, et me demande : « Savais-tu ? » Et je ne peux que baisser les yeux de honte.
Source La Vie
samedi 3 septembre 2011
Le Vedanta et l’inconscient... par Arnaud Desjardins
Pour sa sortie en poche, voici un extrait du troisième tome de "À la recherche du soi"...
"Ce sujet qui peut dire : « j’ai vu cette pensée, cette pensée a été pour moi objet de connaissance, j’ai discriminé le spectateur du spectacle », ce n’est pas l’ultime témoin. Quand vous serez plus vigilant, plus exercé, vous vous rendrez compte que ce moi très calme, très attentif, très silencieux, qui a vu cette pensée, qui a vu la pensée suivante, puis qui a vu cette petite démangeaison, puis cette petite envie de bouger, puis cette petite vibration dans le cœur, ce soupçon d’émotion, qui en est vraiment le témoin, qui ne se laisse pas emporter, ce n’est pas encore l’ultime. Une conscience très pure de moi subsiste, qui pourrait encore être objet pour une Conscience encore plus pure, intérieure et silencieuse, dans laquelle toute trace de moi, quoi que ce soit qui puisse s’appeler moi, a disparu. Et c’est cela qu’on
appelle véritablement le Soi. Quand un psychologue comme Jung emploie le mot soi ou réalisation du soi, cela n’a rien à voir avec la réalisation du Soi de la grande tradition orientale.
Cet ultime sujet, c’est chit, la Conscience. Mais si chit n’était pas là, en nous, pour prendre conscience, aucune de nos expériences limitées, de nos expériences conditionnées, de nos expériences dans la dualité, de nos expériences éphémères, de nos expériences mesurables, de nos expériences qui ont un contraire, aucune de nos expériences ne surviendrait. À l’intérieur de toutes nos sensations, toutes nos perceptions, toutes nos expériences se trouve toujours la Conscience.
Seulement cette conscience prend une forme, une autre forme, des formes changeantes, multiples qui sont aussi irréelles dans la mesure où elles ont un commencement, une fin, une histoire, qu’elles naissent, qu’elles meurent, qu’elles ne sont pas, immuablement. Ce qui est réel est ce qui est immuablement. Si vous pouvez écarter, discriminer, ne pas confondre l’irréel avec le réel, ne pas confondre le multiple avec l’unique, ne pas confondre le changeant avec l’immuable, ne pas confondre le mesurable avec l’infini, alors chaque élément limité, chaque élément périssable, vous révélera toujours son essence qui est en tant qu’objet "sat" et en tant que sujet "chit", la Conscience.
Si vous éliminez tout ce qui est éliminable chez l’objet, vous trouverez toujours en ultime découverte sat et si vous éliminez tout ce qui est éliminable non plus chez l’objet mais chez le sujet, vous trouverez toujours en dernière découverte chit, la Conscience.
Le « mental » (manas) est ce qui vous empêche de percevoir l’Être pur et la Conscience
pure. Le mental fait que vous ne pouvez jamais voir l’Être pur."
ARNAUD DESJARDINS
Le vedanta et l’inconscient
À la recherche du soi III
"Ce sujet qui peut dire : « j’ai vu cette pensée, cette pensée a été pour moi objet de connaissance, j’ai discriminé le spectateur du spectacle », ce n’est pas l’ultime témoin. Quand vous serez plus vigilant, plus exercé, vous vous rendrez compte que ce moi très calme, très attentif, très silencieux, qui a vu cette pensée, qui a vu la pensée suivante, puis qui a vu cette petite démangeaison, puis cette petite envie de bouger, puis cette petite vibration dans le cœur, ce soupçon d’émotion, qui en est vraiment le témoin, qui ne se laisse pas emporter, ce n’est pas encore l’ultime. Une conscience très pure de moi subsiste, qui pourrait encore être objet pour une Conscience encore plus pure, intérieure et silencieuse, dans laquelle toute trace de moi, quoi que ce soit qui puisse s’appeler moi, a disparu. Et c’est cela qu’on
appelle véritablement le Soi. Quand un psychologue comme Jung emploie le mot soi ou réalisation du soi, cela n’a rien à voir avec la réalisation du Soi de la grande tradition orientale.
Cet ultime sujet, c’est chit, la Conscience. Mais si chit n’était pas là, en nous, pour prendre conscience, aucune de nos expériences limitées, de nos expériences conditionnées, de nos expériences dans la dualité, de nos expériences éphémères, de nos expériences mesurables, de nos expériences qui ont un contraire, aucune de nos expériences ne surviendrait. À l’intérieur de toutes nos sensations, toutes nos perceptions, toutes nos expériences se trouve toujours la Conscience.
Seulement cette conscience prend une forme, une autre forme, des formes changeantes, multiples qui sont aussi irréelles dans la mesure où elles ont un commencement, une fin, une histoire, qu’elles naissent, qu’elles meurent, qu’elles ne sont pas, immuablement. Ce qui est réel est ce qui est immuablement. Si vous pouvez écarter, discriminer, ne pas confondre l’irréel avec le réel, ne pas confondre le multiple avec l’unique, ne pas confondre le changeant avec l’immuable, ne pas confondre le mesurable avec l’infini, alors chaque élément limité, chaque élément périssable, vous révélera toujours son essence qui est en tant qu’objet "sat" et en tant que sujet "chit", la Conscience.
Si vous éliminez tout ce qui est éliminable chez l’objet, vous trouverez toujours en ultime découverte sat et si vous éliminez tout ce qui est éliminable non plus chez l’objet mais chez le sujet, vous trouverez toujours en dernière découverte chit, la Conscience.
Le « mental » (manas) est ce qui vous empêche de percevoir l’Être pur et la Conscience
pure. Le mental fait que vous ne pouvez jamais voir l’Être pur."
ARNAUD DESJARDINS
Le vedanta et l’inconscient
À la recherche du soi III
vendredi 2 septembre 2011
Portrait du Cheikh Ahmad al-Alaoui
Ahmad Ibn Mustafa Al Alawi (Al Alaoui) (1869 – 14 juillet 1934) est un maître soufi (cheikh tarîqa) originaire de Mostaganem dans l'ouest de l'Algérie. Il est le fondateur de l'un des plus importants mouvements soufis du xxe siècle siècle, la Darqawiyya Alawiyya, une branche de l'ordre Chadhiliyya.
jeudi 1 septembre 2011
Le réveil spirituel avec Arnaud Desjardins
On en a si peu parlé... mais, dans cette disparition sans écho, dans le silence, un réveil spirituel est envisageable !
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