mardi 31 mai 2016

Le souffle du Maître avec Blanche de Richemont

Avec Blanche de Richemont, auteure de "Le souffle du maître", récit de sa rencontre avec Vijayananda, disciple de Ma Anandamayi, une des plus grandes saintes que l'Inde ait portées, dans un petit village d'Inde, au pied de l'Himalaya . Un chemin initiatique semé de larmes et de rires, de doute et d'évidence. De lumière.


source : Les Racines du Ciel (41 min.)



A lire :
http://www.anandamayi.org/ashram/french/itineraire.pdf

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lundi 30 mai 2016

Rencontre littéraire avec Jacqueline Kelen

Je me permets de vous communiquer la rencontre suivante. D'une part avec Jacqueline Kelen et sa verve. D'autre part, c'est un excellent souvenir pour tous mes sens : écoute, vision... on se laisse toucher par le lieu avec des dégustations et des odeurs inoubliables. 
Une invitation à l'ouverture à la sagesse et aux plaisirs de l'instant !
C'est en Belgique à une heure de Bruxelles...


« La sagesse secrète des mille et une nuits »


Prochaines dates : les samedi 9 et dimanche 10 juillet 2016

L'auteur : Jacqueline Kelen
Jacqueline est écrivain. Elle a suivi des études supérieures de lettres classiques et été également pendant vingt ans productrice d'émissions à France Culture.
Dans ses nombreux livres et au cours de ses séminaires, elle dévoile la connaissance spirituelle que transmettent les mythes et explore les richesses de la vie intérieure.

Elle a publié, entre autres : Marie Madeleine, Un amour infini (Albin Michel), L'Eternel masculin (Robert Laffont), L'Esprit de solitude (Albin Michel), Divine Blessure ( Albin Michel), Le livre des louanges (Albin Michel), Un chemin d'ambroisie ( la Table Ronde), Hadewijch d' Anvers (Albin Michel), Bréviaire du colimaçon (Desclée de Brouwer) Passage de la Fée, la légende de Mélusine  (Desclée de Brouwer).

Programme : La sagesse secrète des Mille et Une Nuits

Au long des nuits étoilées, la jeune et belle Shéhérazade raconte au cruel Shariar, le sultan de Bagdad, des histoires captivantes et qui semblent sans fin.
Est-ce seulement pour repousser la menace de mort qui sur elle doit s'abattre ? Ou plutôt, afin d'éveiller le cœur endurci du despote et, mine de rien, enseigner à l'homme qui se croit tout-puissant une sagesse apte à le pacifier et illuminer sa vie ?
Nous déchiffrerons trois contes parmi les plus connus des Mille et Une Nuits. Tous les trois parlent de la Quête, avec ses étapes et ses épreuves, avec ses risques, ses découvertes et ses obstacles, avec ses guides et ses imposteurs :
  • Sinbad le Marin
  • Ali Baba et les quarante voleurs
  • Aladin et la lampe merveilleuse
Chemin faisant, nous aborderons des thèmes majeurs, tels que le désir de connaissance, le discernement, le secret, l'amour salvateur, la parole qui éveille, la mission spirituelle de la femme.

voir :
http://www.lesroses.be/rencontre-litteraire.htm
et le programme copieux :
http://www.lesroses.be/stages-pour-adultes.htm

Egalement :

Rencontre littéraire et artistique « Un projet pour mon âme » avec François de Witt
et
Stage Ennéagramme et spiritualité chrétienne par la formatrice : Valérie Maillot


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dimanche 29 mai 2016

Bonne fête...


"Les hommes tiennent le monde. 
 Les mères tiennent l’éternel qui tient le monde et les hommes. 

Christian Bobin

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Souffrance à entendre...


Quand une personne vous fait souffrir, 
c'est parce qu'elle souffre profondément à l'intérieur d'elle-même, 
et sa souffrance se répand. 
Elle n'a pas besoin de punition. 
Elle a besoin d'aide. 
C'est le message qu'elle envoie. 

Thich Nhat Hanh

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samedi 28 mai 2016

Etoile...



Il y a, suspendue sur la voûte céleste,
Comme une promesse ...
Un pont de lumière
Qui éclot dans la conscience.

Il y a, plus loin et plus haut qu'en nos discordes,
Comme une arche d'alliance
Qui habille le monde
Et nous entraîne dans son céleste sillage.

Il y a, derrière les paravents du pouvoir
Et le soliloque des dualités,
Une manne de transparence
Qui nous abreuve d'être.

Il y a comme une marée montante
Qui pareille à un envoûtement,
Nous prend de joie,
Et nous surprend à rire.

Il y a face à nous, maintenant,
Et sous sa plus haute licence,
Le verbe aimer
Conjugué à tous les possibles.

Il y a maintenant devant nous
Une promesse d'étoile
Qui nous tient en son sein
Et éclaire nos nuits.

Il y a, si proches de nous maintenant,
Les prémisses d'une nouvelle danse de vie
Où l'intelligence du coeur
Fleurit le parterre de nos rêves.

Il y a, autour de nous et en nous,
Les esquisses d'un songe d'étoile à venir
Qui se lovent dans la réalité
Et prennent racine dans le présent.

Ce soir, je suis tombé amoureux d'une étoile,
Qui m'a envoûté de fraternité.
Ce soir, je suis tombé amoureux d'un grain de pollen lumineux et céleste 
Qui a éclairé mon cœur.


A. Degoumois, 
Source Intérieure

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vendredi 27 mai 2016

La peur congédiée... avec Christiane Singer



Nos actualités, nos informations ne sont faites que d'arbres qui tombent. Le monde aurait disparu depuis bien longtemps si ceci était l'unique réalité. Le monde tient debout par ce réseau d'amour que nous créons, vous et moi, chaque jour, et tous ces êtres qui, en cet instant, sont en train de faire quelque chose, des actes d'amour dans le monde, un regard de tendresse pour la terre qui nous entoure, pour la création. Cela tient le monde debout. Il ne s'agit pas de se détacher du monde, mais de le rencontrer à partir d'une autre force.

Quelque chose en moi sait que rien ne peut m'arriver, que rien ne peut me détruire. C'est ce noyau infracassable en nous, ce noyau infracassable du divin en nous. Alors la peur cesse, et quand la peur cesse, il y a un drôle de morceau de moins d'horreur sur la terre! 
Parce que la peur est la plus grande créatrice de réalités qui existe. Ce dont nous avons peur, nous le créons presque irrémédiablement. C'est quelque chose d'effarant. Vous avez dû le remarquer dans votre vie. La peur a le pouvoir d'engendrer images et réalités. Dans l'univers d'épouvante dans lequel nous vivons, tout tient par la peur. 

Il faut y répondre en congédiant en nous la peur, en reprenant contact avec ce noyau infracassable qui nous habite.

Christian Singer,
Du bon usage des crises (Albin Michel, 1996)

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jeudi 26 mai 2016

Désordre dans le corps sage : cancer du sein

Quel choc en visitant à l’hôpital une amie opérée d’un cancer du sein ! Je suis frappée par le nombre de femmes atteintes de ce cancer. Une unité complète leur est dédiée. Inquiète, je me palpe les seins. Des questions fusent en moi en faisant ce geste: « Qu’est-ce que cela veut dire ? Pourquoi cet organe est-il autant atteint? » Peu à peu, calmée, des réponses viennent.

Le sein est le lieu symbolique de la maternité. Il permet de nourrir le nouveau-né. Après lui avoir donné vie (l’organe génital est aussi atteint par le cancer), la mère lui donne le sein pour qu’il grandisse. Elle lui offre ainsi son amour à travers la nourriture. Cela permet la persistance temporaire de l’amour fusionnel qu’ils ont eu pendant la grossesse.

Le sein participe aussi à la beauté harmonieuse de la femme. Maternité et féminité sont souvent en concurrence dans le soutien-gorge.

Que cet organe soit autant atteint semble en rapport avec la terre-mère, féconde, nourricière. Elle reçoit le rayonnement cosmique, solaire et donne vie sur terre.

Puis elle nourrit ses enfants, les trois familles: le monde végétal, le monde animal et le monde humain. Ce dernier l’a vénérée longtemps mais aujourd’hui que reçoit-elle des hommes? Beaucoup trop de blessures! Que ce soit du fait de l’exploitation sans vergogne des ressources ou de l’usage inconsidéré des produits chimiques dans l’agriculture, elle est traitée avec mépris au point d’en tomber malade. Alors sa nourriture empoisonne ses enfants et ils sont malades eux aussi.

LE MONDE VÉGÉTAL EST MALADE.

L’agriculture mécanisée, industrielle, chimique blesse, stérilise la terre. La terre-mère, c’est moi. Je suis soucieuse pour mes enfants comme la terre l’est pour les humains, ses enfants. Elle est malade en profondeur. C’est perceptible dans les tremblements de terre, les éruptions volcaniques, dans la perturbation des cycles climatiques. Le règne végétal est décapité dans les forêts tropicales, poumon de la terre. Les hommes sont sans amour pour le règne végétal, symbole de l’amour gratuit. Le végétal se donne. Il accueille la lumière et la transforme pour que sur terre l’air soit respirable (la photosynthèse). Nous inspirons cet amour dans les poumons. La beauté et cet amour subtil contenus dans le monde végétal nous touchent mais si inconsciemment. Sinon pourquoi offririons-nous des fleurs? Je suis la fleur quand je me donne à l’homme que j'aime. Je suis le fruit quand mon enfant tête goulûment.

LE RÈGNE ANIMAL EST MALADE.


Les animaux sauvages mangent le végétal malade, boivent, respirent la pollution. Et ils sont malades. Sait-on la quantité de poissons cancéreux? De mammifères cancéreux?

Les animaux domestiques élevés pour la consommation subissent le même sort mais, ce qui est pire, mangent une nourriture de déchets animaux qui souvent ne leur convient pas. La rapacité humaine y ajoute antibiotiques, hormones de croissance et toutes sortes de médicaments (tranquillisants) pour leur survie. Les conditions d’élevage. de transport, d’abattage sont indignes de notre statut de maîtres sur eux. Pourtant ce sont eux qui nous donnent le goût de l’amour affectif. Nous sommes émus à la vue des petits qu’ils soient poussins, chiots ou poulains. Nous nous attendrissons de voir une mère allaiter ses petits, les lécher, les éduquer. Sinon pourquoi aurions-nous des animaux de compagnie? Je suis chienne, je suis tigresse, je suis souris quand l’envie me prend de faire l’amour comme le rut. Je suis l’oiseau couvant ses petits, leur donnant la becquée. Je suis la laie défendant ses marcassins.

AU BOUT DE LA CHAÎNE,
LE RÈGNE HOMINAL EST MALADE.

Nous respirons, nous buvons la terre, nous mangeons le végétal et l’animal malades. Nous recevons la rançon de notre inconséquence, de notre mépris, de notre voracité.

Comment penser que je ne suis pas responsable de ce qui arrive? Trop pressée, j’achète la nourriture sans réfléchir. Je cuisine a minima, la tête à mon travail pour être la meilleure. Mes enfants, je les dirige plus que je ne les écoute.

La souffrance de la terre me parle, c’est la mienne. Je la sens au-delà de ma personne. L’attitude humaine -dominer les trois règnes qui nous ont précédés - nous pouvons la changer... Nous pouvons changer dès aujourd’hui. En nous est la source de la maladie et de la mort: posséder, exploiter, dominer et tuer sont dans la biologie humaine. Ils sont l’héritage de nos ancêtres qui ont dû lutter pour survivre. Mais nous, femmes-mères avons le pouvoir de remplacer ce fonctionnement par l’amour.


LE RÈGNE HUMAIN A ACCÈS À UN DEGRÉ SUPÉRIEUR DE L’AMOUR : L’AMOUR POUR AUTRUI.

Cet autrui est d’abord en nous. La maternité nous le rappelle. C’est l’enfant en nous qui demande à être, aimé, cajolé, réconforté, rassuré, estimé. Aimer l’autre, c’est d’abord s’aimer soi-même. Aimer le petit, le faible, le méprisé en nous ouvre l’amour au dehors pour notre conjoint, notre voisin, l’étranger...

Alors maltraiter un animal devient impossible car la nature animale est dans notre biologie. Respecter la nature devient une seconde nature ! L’air que nous respirons est l’air des autres. Nous le partageons quoi qu’il arrive.

La science, les techniques d’aujourd’hui permettraient à l’humanité de vivre sans lutte pour la survie. La modernité n’est pas incompatible avec l’amour.

Le cancer se soigne pour une part avec la médecine la plus en pointe. Et pour une autre part avec ce retournement intérieur : aimer notre corps qui nous vient de la terre, aimer notre esprit qui nous vient d’ailleurs. Ce sont ces deux forces ensemble - la science et l’amour - qui peuvent guérir la terre et ses habitants.

La technique, les hommes savent déjà faire. L’amour, ils sont encore très débutants. Le progrès est dans cet apprentissage salvateur. Rêvons qu’un jour, le cancer ne sera plus qu’un souvenir qui a eu son utilité pour nous faire évoluer, C'est ainsi que je songe à la prochaine mammographie que je dois passer. ■


source : revue Reflets


mardi 24 mai 2016

Pauvres terres agricoles...


L'agriculture se sent hors sol... et perd ses racines.



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dimanche 22 mai 2016

Une vieille légende hindoue


Une vieille légende hindoue raconte qu’il y eut un temps où tous les humains étaient des dieux. Mais ils abusèrent tellement des pouvoirs liés à leur divinité que Brahma, le Maître des dieux, décida de la leur ôter et de la cacher à un endroit où il leur serait impossible de la retrouver. Le grand problème fut de décider d’un endroit sûr.

Les dieux mineurs furent donc convoqués à un conseil pour résoudre ce problème, ils proposèrent ceci : “Enterrons la divinité des humains dans la terre.”

Mais Brahma répondit : “Non, cela ne suffit pas, car ils creuseront et la trouveront.”

Les dieux mineurs suggérèrent : “Dans ce cas, jetons la divinité dans le plus profond des océans.”

Mais Brahma répondit : “Non, car tôt ou tard, ils exploreront les profondeurs des océans et il est certain qu’un jour, ils la trouveront et la remonteront à la surface.”

Les dieux mineurs, ne sachant plus quoi faire, reconnurent : “Nous ne savons pas où cacher la divinité de l’humain, car il ne semble pas exister sur terre ou dans la mer, un endroit qu’ils ne puissent atteindre un jour.”

Alors Brahma dit : “Voici ce que nous allons faire : nous allons cacher la divinité de l’humain au plus profond de lui-même, c’est le seul endroit où il ne pensera pas à la chercher.”

Depuis ce temps-là, conclut la légende, les humains ont fait le tour de la terre, ils ont exploré, escaladé, plongé et creusé, à la recherche de “ce quelque chose de divin” qui se trouve en eux-mêmes.


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Changement sur la voie...


Les hindous comme les bouddhistes appellent aussi ce monde samsara.
Ce mot signifie glissement continuel par opposition à faire un pas, puis un autre pas, puis un autre pas. Il y a seulement courant, flux.
On dit parfois qu’il y a seulement « devenir ».
Mais il faut faire alors attention à ne pas entendre que quelque chose est, qui est ensuite quelque chose d’autre. La chenille est, elle devient le papillon, le papillon est. 
Non : la chenille n’est elle-même que changement, le papillon n’est lui-même que changement.




La voie est une trans-formation, une méta-morphose. Selon l’image sensible si connue, mais si explicite, la chenille meurt pour devenir papillon. Les ailes ne poussent pas sur le dos des chenilles. La psychologie contemporaine — ainsi que toutes les autres sciences humaines — ne connaît que l’homme-chenille et refuse de tenir compte de l’homme-papillon. Ce dont parle la science initiatique, ce dont parlent les Chemins de la Sagesse, c’est de la mort de la chenille et de la naissance du papillon. Mais une chenille anormale, malade, débile, difforme, ne se transforme pas en papillon. La voie commence donc avec la normalisation et la guérison de la chenille en tant que chenille, et certaines vérités primaires s’expriment en termes de psychologie. Encore faut-il avoir des idées claires : l’adhyatma yoga est une discipline pour croître au-delà de son niveau normal et non une thérapeutique pour se débarrasser d’une névrose ou une compensation aux frustrations...

Les chemins de la sagesse – Arnaud Desjardins

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samedi 21 mai 2016

Poésie avec Gilles Farcet


Gilles Farcet est un écrivain français, ancien journaliste et producteur à France Culture, à qui l’on doit notamment un livre d’entretiens avec Alejandro Jodorowsky (La Tricherie sacrée) et un ouvrage consacré à sa rencontre avec le poète beat Allen Ginsberg. 
Il publie cette année Rédemptions ordinaires, un recueil de poésie d’inspiration autobiographique.


voir aussi :


jeudi 19 mai 2016

Rencontre avec Christophe Massin et les émotions (1/2)


Tous, nous voudrions pouvoir aimer. Mais trop souvent nos émotions mal comprises et nos blessures d’enfance nous condamnent à répéter relations insatisfaisantes et comportements destructeurs. Pour Christophe Massin, qui parallèlement à sa clinique, met en pratique l’enseignement du philosophe indien Swami Prajnanpad, l’émotion, lorsqu’elle est transformée par un travail d’acceptation, est justement la voie royale qui peut nous apaiser et nous permettre d’accéder vraiment à l’autre. Ce parcours intérieur, il l’illustre à travers les histoires de ses patients, notamment celle d’un homme nommé Adam, et d’une femme, Eve, symboles de nos errances amoureuses....

Partie 1 (28 min.)



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mercredi 18 mai 2016

Vivre les émotions avec son corps...

Un petit livre inspirant du Docteur Christian Tal Schaller et de Johanne Razanamahay que je vous conseille... En voici quelques extraits :

 

...La « raison pure » est un mythe car l’homme est une unité indissociable. Sans les élans du cœur, la raison est infirme. Le neurologue américain Antonio R. Damasio explique que, pour être capables de raisonner, nous avons besoin d’une intense vie émotionnelle. Ce concept remet en question tout notre système éducatif qui rend les écoles tristes, froidement intellectuelles et dénuées de chaleur émotionnelle. Dans les écoles du futur, ou pourra jouer, danser, chanter, créer, imaginer et s’amuser de mille manières pour qu’apprendre soit une fête pour le corps, le cœur, la tête et l’âme enfin considérés comme faisant tous partie de l’être humain ! Nous mettrons ainsi fin à ces siècles d’« apartheid intérieur » soumis à la dictature de l’intellect.

Il est capital, avec toute émotion, de suivre les étapes suivantes :

1. Identifier l’émotion que l’on ressent avant que notre juge intérieur ne l’expédie dans l’inconscient.

2. Ressentir les effets de cette émotion sur notre corps en observant nos sensations, les modifications de notre respiration et les changements de nos perceptions de nos organes et structures moléculaires.

3. Extérioriser l’émotion par des gestes spontanés, des étirements, des bâillements, des cris, des pleurs ou des rires. Il s’agit de laisser l’émotion sortir à travers les muscles du corps, comme nous le faisions lorsque nous étions enfants et n’avions pas encore appris à nous contrôler en réprimant nos émotions.

4. Ensuite seulement, nous pouvons examiner la croyance qui a été à l’origine de cette émotion afin de la changer contre une croyance meilleure.

Savoir gérer ses émotions nous conduit tout naturellement à la spiritualité. Comme l’a dit le sage indien Swami Prajnanpad : « La spiritualité ? C’est seulement un autre nom pour désigner l’indépendance et la liberté sous tous leurs aspects. Ce n’est rien d’autre qu’une attitude mentale. Quand le mental est dépendant, il est dans le domaine matériel, quand il est indépendant, il relève du domaine spirituel. Ne dépendre que de soi est une autre définition de la spiritualité. » La dépendance vient de la croyance que nous avons besoin de l’autre pour que nos besoins soient satisfaits. Ainsi par exemple, si un proche m’énerve et me met en colère par son comportement, la dépendance consiste à croire que tant qu’il ne changera pas, je souffrirai.

Découvrir que je peux, lorsque je sens la colère en moi, plutôt que d’agresser l’autre, m’isoler et extérioriser ma colère me permet d’être indépendant.

L’autre n’est plus la cause de mes problèmes, il est au contraire le miroir dans lequel je peux voir ce que j’ai à travailler en moi. Quelle différence entre dire : « Tu m’énerves ! Cesse donc ! » et : « Merci ! Grâce à toi je vois qu’il y a en moi de la colère. Je vais aller la faire sortir au plus vite ! » Ne plus essayer de changer les autres mais se transformer sans cesse soi-même, voilà une extraordinaire formule magique pour atteindre le bonheur.

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mardi 17 mai 2016

lundi 16 mai 2016

La méditation fait-elle partie de la tradition chrétienne ?

Cet article reprend l'intervention de Jean-Marie Gueullette, médecin de formation, docteur en théologie et professeur à l'université catholique de Lyon, auteur de Laisse Dieu être Dieu en toi et la Beauté d'un geste (Cerf), lors de la journée « Méditation 2015 » organisée par La Vie au théâtre du Châtelet le 11 novembre.

À la Samaritaine qui lui rappelait que les juifs considéraient le temple de Jérusalem comme la demeure de Dieu, Jésus répond dans l’Évangile de Jean : « Les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité. » Il n’y a donc pas de lieu saint en christianisme, pas d’autre lieu saint que le cœur humain, habité par la présence de l’Esprit saint. « Tu es un temple, ne cherche pas de lieu », disait un moine du IVe siècle. Dans les premiers siècles, cette manière de se tenir en présence de Dieu dans le temple intérieur de l’âme a été une pratique essentielle de la vie monastique. Saint Jérôme, au Ve siècle le définissait même de cette façon : « Le moine se reconnaît non à ses paroles et ses discours, mais à son assise en silence. » Le combat spirituel est souvent résumé chez eux dans le fait de garder la cellule, de lutter contre la tentation de fuir, d’aller voir ailleurs. Ceci s’applique à la cellule habitée par le moine, mais aussi à la cellule de son propre cœur.

Si l’on pourrait citer de nombreux textes de la tradition chrétienne sur la posture qui convient dans la prière et qui est principalement une posture assise, il faut aussi souligner que dans le christianisme on n’a pas été très porté sur la rédaction de traités sur les postures car on est toujours très prudent devant les techniques, afin de ne pas perdre de vue l’essentiel, qui est le don de Dieu, la grâce. D’autre part, la tradition chrétienne est très attentive au sujet qui prie, dans sa singularité. Il est donc inconcevable d’imposer telle ou telle posture, car tout dépend de l’état dans lequel se trouve le sujet. Ainsi, l’un des plus anciens textes que nous ayons sur les postures dans la prière, qui date du IIIe siècle, recommande de prier debout, sauf si on a mal aux pieds…

Comme il y a bien des dispositions du corps, il est incontestable que celle qui consiste à élever les mains et à lever les yeux doit être préférée à toute autre, car le corps apporte ainsi à la prière l’image des qualités qui conviennent à l’âme. Nous disons pourtant qu’il ne doit en être ainsi que si aucune circonstance ne l’empêche. Suivant les circonstances, on peut parfois prier convenablement en étant assis, par exemple à cause d’une maladie des pieds qui doit être soignée ; ou même en étant couché à cause des fièvres ou de quelque faiblesse analogue.

On pourrait trouver bien d’autres exemples de cette pratique de l’assise silencieuse chez des chrétiens. Mais il est nécessaire d’explorer surtout la question de savoir s’il s’agit d’une pratique qui rejoint celle de tous ceux qui s’assoient en silence, et qui est donc équivalente de la pratique bouddhiste, par exemple, ou si cette pratique a une couleur particulière chez les chrétiens. Disons le rapidement : si les moyens utilisés sont les mêmes, assise calme et silencieuse, attention portée au fait d’être présent, la finalité de la pratique est bien spécifique. Il s’agit pour les chrétiens de se rendre présent à Dieu qui est présent, à Dieu qui les précèdent dans cette présence. La prière est relation entre une personne humaine et Dieu. Poursuivons notre exploration rapide de la tradition chrétienne en étant attentif à cette spécificité.

Au Moyen Âge tardif : la présence de Dieu... 
Dans l’orthodoxie, la longue tradition de prière silencieuse, souvent appuyée sur la répétition intérieure du nom de Jésus, va devenir la forme majeure de la prière dans le contexte de l’hésychasme, pratique monastique qui recherche la paix dans la présence de Dieu. Dire le nom de Jésus dans le silence, c’est se recentrer inlassablement sur sa présence, dans le souvenir de ce qu’il est. Un moine de l’Orient chrétien écrit au XIVe siècle : « Assis dans ta demeure, souviens-toi de Dieu, élève ton intelligence hors de tout, porte-toi vers Dieu sans rien dire, répands devant lui l’état de ton cœur, et attache-toi à lui de tout ton amour. Car le souvenir de Dieu est la contemplation même de Dieu, qui appelle à lui la vision et le désir de l’intelligence, et l’entoure de la lumière qui vient de lui » (Sur la profession monastique de Théolepte de Philadelphie, cité dans la Philocalie, d’Olivier Clément, DDB).

C’est dans ce milieu spirituel que s’est développée ce que l’on appelle aujourd’hui prière de Jésus ou prière du cœur, qui est une prière continue, ne nécessitant pas l’assise, par laquelle on répète inlassablement sur le souffle : « Seigneur Jésus, fils du Dieu vivant, prends pitié de moi pécheur. » Cette pratique fait partie du paysage de notre réflexion, en particulier parce que beaucoup d’occidentaux ont redécouvert la prière contemplative à son école ; pourtant elle n’est pas exactement de l’ordre de la méditation assise et silencieuse.

... et les mystiques rhénans 
Nous nous trouvons chez Maître Eckhart devant une situation paradoxale : aujourd’hui, les lecteurs de Maître Eckhart en viennent souvent à pratiquer l’une ou l’autre forme de méditation silencieuse, et les pratiquants de la méditation, eux, se trouvent souvent à l’aise chez Eckhart. Or celui-ci ne mentionne jamais une telle pratique… Il ne raconte pas sa vie ou ses expériences personnelles, mais on peut penser que sa prière était très proche d’une forme de méditation silencieuse, lorsqu’on voit comment il décrit la relation du croyant avec Dieu.

« Il est très doux pour un ami d’être près de son ami. Dieu nous assiste et demeure près de nous, constant et immuable » (Sermon 13 a). 
 « Dieu est le Dieu du présent. Tel il te trouve, tel il te reçoit, tel il te prend ; non point tel que tu fus, mais tel que tu es en ce moment » (Entretiens spirituels 12). 
 « Maître Eckhart dit à un homme pauvre : “Que Dieu te donne le bonjour, frère. – Seigneur, ayez-le vous-même ; je n’en reçus jamais de mauvais.” (…) Il dit : “Tu dois être saint : qui t’a fait saint, frère ? – Demeurer assis en silence, ainsi que ma haute méditation et mon union avec Dieu, voilà ce qui m’a tiré au ciel, parce que je n’ai jamais pu trouver le repos dans les choses qui sont moindres que Dieu. Maintenant je l’ai trouvé et j’ai repos et joie en lui pour l’éternité et cela dépasse la durée temporelle de tous les royaumes. Aucune œuvre extérieure n’est aussi parfaite, elle empêche l’intériorité” » (Dits de Maître Eckhart, 67).

La contemplation de la présence de Dieu et la pratique du détachement sont les fondements que le croyant peut trouver chez Eckhart pour une assise silencieuse chrétienne. Je ne crois pas qu’il soit intellectuellement honnête de prélever dans ses paroles celles qui semblent les plus proches du bouddhisme ou d’une spiritualité athée, pour faire de lui un spirituel qui aurait dépassé le christianisme. Il a professé la foi chrétienne toute sa vie, il a exercé des charges importantes dans l’ordre dominicain au nom du Christ, et, plus radicalement, les constituants essentiels de la foi chrétienne sont présents dans toutes ses prédications : la Trinité, le Christ, la méditation de l’Évangile. Il est un témoin particulièrement important de ce que je soulignais comme une spécificité chrétienne de la prière silencieuse : se tenir présent à Dieu, un Dieu personnel avec lequel le croyant est en relation.

À son école, la prière silencieuse est tout sauf une fuite du monde, puisqu’il s’agit d’une pratique qui permet selon ses propres mots, de « rester libre en pleine action » (Entretiens spirituels, 21). Celui qui, dans la contemplation de la présence de Dieu près de lui et en lui, a trouvé le lieu essentiel de son existence peut s’engager dans l’action. Sans faire de celle-ci la source de son salut, sans en attendre l’essentiel, car l’essentiel n’est pas dans l’action. Vers la même époque que Maître Eckhart, signalons la publication d’un texte majeur pour notre propos, le Nuage d’inconnaissance, œuvre d’un anonyme anglais proche des Chartreux. Ce dernier enseigne une forme de méditation chrétienne reposant sur la répétition intérieure d’un mot ou d’un nom, qui centre inlassablement l’attention sur Dieu et qui, dans le même mouvement, entretient le désir de rencontrer celui qui est toujours au-delà de ce que nous pouvons en connaître.

Au XVIIe siècle : l’oraison de simple regard 
Troisième étape de notre parcours, l’âge d’or de la mystique en France, le XVIIe siècle. Une époque durant laquelle de nombreux maîtres spirituels, souvent lecteurs des premiers textes de Maître Eckhart alors traduits en français, ont enseigné une prière que nous pouvons considérer comme une forme chrétienne de méditation : oraison de simple regard, prière du silence intérieur, oraison de présence. S’appuyant soit sur la répétition d’un mot ou d’un nom de Dieu, comme dans le Nuage d’inconnaissance, soit sur l’application du regard intérieur à la présence de Dieu, ils proposent une prière très dépouillée, dans laquelle il s’agit seulement de se tenir présent à Dieu, de lui consacrer du temps, et de tourner vers lui toute son attention et tout son désir. Ici encore, c’est Dieu qui est au centre de la pratique.

La littérature de cette époque est très abondante sur le sujet, je n’en citerai que l’un des maîtres spirituels majeurs, saint François de Sales, parce qu’il apporte à cette pratique une nuance utile à entendre dans notre époque très volontariste : la douceur. « Soyez fidèlement invariable en cette résolution de demeurer en une très simple unité et unique simplicité de la présence de Dieu. Toutes les fois que vous trouverez votre esprit hors de là, ramenez l’y doucement, sans faire pour cela des actes sensibles de l’entendement ni de la volonté. Demeurez donc ainsi, sans vous en divertir pour regarder ce que vous faites ou ferez, ou ce qui vous adviendra, en toute occurrence et en tout événement » (Avis de saint François de Sales à la mère de Chantal du 6 juin 1616).

Et après, que s’est-il passé ? 
Il existe une longue et riche tradition chrétienne sur la prière silencieuse de contemplation de la présence de Dieu. Cette tradition court des Pères du désert jusqu’à la fin du XVIIe siècle, époque où elle s’arrête. Ceci est dû d’une part à la condamnation du quiétisme, qui a rendu méfiant envers toute forme de passivité pour au moins deux siècles. Appliquer cette méfiance à la prière silencieuse était cependant une erreur, car le détachement et l’attention à la présence de Dieu sont tout sauf de la passivité.

D’autre part, si ce tournant théologique et spirituel a pu être pris d’une façon aussi radicale, c’est bien parce que toute la culture privilégiait l’action, l’entreprise, l’engagement dans le progrès, et que cette forme de prière pouvait apparaître, à tort, comme une façon de se tenir en dehors du monde. Cette rupture de tradition explique en grande partie l’impression que tant de nos contemporains peuvent avoir en Occident, à savoir que la méditation serait totalement absente du christianisme et que celle-ci ne peut être connue qu’à la lumière des traditions extrême-­orientales. Plusieurs pionniers comme le bénédictin John Main, le cistercien Thomas Keating et bien d’autres, ont œuvré au XXe siècle pour faire découvrir cette pratique, mais comme le plus souvent ils l’ont fait sans bien connaître la richesse et l’ampleur de la tradition chrétienne, ils se sont surtout appuyés sur des rapprochements avec le bouddhisme ou le yoga.

Ce qui est essentiel dans la tradition chrétienne, ce n’est pas la forme que prend la pratique, encore moins ce qui pourrait apparaître comme des ­techniques, c’est la présence aimante et immuable du Christ. C’est lui qui donne sens à la pratique, c’est le don de son esprit qui fait grandir l’union avec lui. Ce qui est irréductiblement spécifique à une prière chrétienne… c’est le Christ.

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dimanche 15 mai 2016

L'Amour avec Boutros Boutros-Ghali


L’amour est le principe qui crée et soutient les relations humaines avec profondeur et dignité. L’amour spirituel transporte l’être dans un silence qui a le pouvoir d’unir, de guider et de libérer les êtres. L’amour est la véritable source d’égalité. L’amour est le catalyseur du changement, du développement et de la réussite. L'amour n’est pas simplement un désir, une passion, un sentiment intense envers une personne ou un objet, mais un niveau de conscience à la fois altruiste et riche en réalisation personnelle. L’amour peut avoir pour objet un but spécifique, la vérité, la justice, l’éthique, les êtres humains, la nature, le service des autres, Dieu. L’amour découle de la vérité, c’est-à-dire de la sagesse. L’amour fondé sur la sagesse est l’amour réel, et non l’amour aveugle. Et découvrir les secrets de l’amour, c’est regarder se dérouler les secrets de la vie.

La base du véritable amour


La base du véritable amour entre les êtres est spirituelle. Voir l’autre comme un être spirituel, comme une âme, c’est voir sa réalité spirituelle. Etre conscient de cette réalité, c’est éprouver l’amour spirituel : chaque personne, entière et indépendante, cependant totalement reliée aux autres, reconnaît ce même état chez l’autre. Il en résulte un amour naturel et constant. L’amour véritable, c’est lorsqu’il y a amour d’âme à âme. L’amour pour l’âme est éternel; l’âme ne meurt jamais. Un tel amour est juste et procure une grande joie. L’attachement à ce qui est périssable ne l’est pas et apporte la peine.
Quand prévaut l’amour spirituel, l’animosité, la haine, la colère ou la jalousie sont impossibles, intérieurement comme extérieurement. La fraîcheur de l’amour transforme les sentiments négatifs en sentiments positifs. L’amour spirituel recèle l’harmonie, car l’amour remplace automatiquement les tendances à la domination ou à la dépendance mutuelle par la douceur, l’attention et la compréhension.

Le calme de l’amour


L’amour spirituel ne s’appesantit pas sur les faiblesses des autres et s’attache, au contraire, à éliminer ses propres défauts. La méthode pour cela est de vérifier en soi-même régulièrement s’il existe l’habitude naturelle de donner du bonheur aux autres, et non de la peine. Néanmoins, le véritable amour du fond du coeur ne peut pas supporter de voir des faiblesses chez l’être aimé. Le désir pur de corriger ces faiblesses proviendra, d’une part, de l’amour et d’autre part, du pouvoir des mots. Avec un équilibre entre les deux. Trop de pouvoir dans les paroles ou trop d’amour peuvent conduire à l’échec. Si les mots sont trop durs, l’autre peut se sentir insulté ou rejeté par ce qu’il ressent comme trop autoritaire. L’équilibre entre l’amour et le pouvoir des mots procure une expérience de compassion, de miséricorde et de bénéfice. Lorsque chaque mot est porteur d’un degré d’amour authentique, alors, que le message soit fort ou amer, il touchera le cœur de l’autre et sera perçu avec vérité.

Les êtres humains se sont laissés prendre au piège d’un mode de comportement qui a faussé la valeur de l’amour et l’aptitude à se faire confiance les uns aux autres. Un instant l’amour est là, et l’instant suivant cet amour, brisé, cause une peine et une douleur intenses. C’est comme si l’intellect humain avait perdu le contact avec la source éternelle d’amour et pris le soutien temporaire de sources limitées. En conséquence, au lieu de puiser une force et un soutien à une source inconditionnelle, les âmes humaines restent assoiffées d’amour véritable, fût-ce d’une seule goutte. Sans cet amour, elles continuent d’errer dans la détresse, en quête perpétuelle...

La flamme éternelle


Le monde se souvient de Dieu comme de la source ultime d’amour, l’océan d’amour, la flamme éternelle. Dieu donne, inconditionnellement, un amour qui est impérissable, universel et unique. Impérissable, car cet amour est infini, constamment rayonnant et totalement disponible. Universel, car cet amour n’a ni frontières ni préférences ; des vibrations d’amour qui rayonnent en direction de toutes les âmes, de toutes cultures, races et croyances. Unique, car le feu de l’amour de Dieu épure le cœur et l’âme. Ceux qui puisent dans cet amour renouent le lien d’une relation éternelle. Ceux qui font l’expérience de l’amour spirituel de Dieu - qui se fondent dans la Flamme Eternelle de la Vérité - sont coupés de tout faux-semblant. De telles âmes apprennent la première leçon de la fraternité universelle : toutes les âmes ont assurément de l’amour les unes pour les autres puisqu’elles sont les enfants du même père. C’est ce que l’on appelle l’amour spirituel.

Une fois le feu de l’amour spirituel allumé, le pouvoir de la volonté permet de se libérer des liens éphémères. Le temps est alors consacré à créer un niveau intérieur où l’amour se révèle sur le visage et dans chaque activité. Transcendé par cet amour spirituel, l’être est moins affecté par les circonstances adverses. Il voit dans les tempêtes l’occasion d’exercer sa force et ses ressources intérieures. S’il ne reçoit pas d’amour d’autrui, cela n’éteint pas sa propre flamme. Il va au-delà des pensées qui pourraient l’amener à s’écarter d’une personne, d’un endroit ou d’une tâche spécifiques. Au lieu de cela, il s’efforce de maintenir son amour, car, plus on s’efforce d’aimer, plus on reçoit d’amour. L’étincelle de l’effort, c’est l’amour, et l’amour permet de dépasser facilement toute faiblesse.

Tout un monde peut être transformé à travers une vision, une attitude et des comportements inspirés par l’amour. Dans un monde meilleur, la loi naturelle est l’amour; et chez une personne meilleure, aimer est une disposition naturelle. Pour créer un monde meilleur - un monde de vérité -, l’amour spirituel vient en premier.


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samedi 14 mai 2016

Le monde de l'onde...




Toute la vie est une vibration.
Ce que vous appelez la vie est pure énergie. Cette énergie est toujours en vibration constante. 
 Elle se déplace sous forme d'ondes. Les ondes vibrent à des vitesses différentes, produisant des degrés variables de densité, ou de lumière. 
En retour, cela produit ce que vous appelleriez de multiples "effets" dans le monde physique - en fait, divers objets physiques. Mais tandis que les objets sont différents et distincts, l'énergie qui les produit est exactement la même. 

Neale Donald Walsch

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vendredi 13 mai 2016

Le miroir du cœur de Rumi

Histoire de la discussion entre les Byzantins et les Chinois sur l’art de peindre et de faire des portraits
 
Les Chinois disaient : « Nous sommes les meilleurs artistes » ; Les Byzantins disaient : « C’est à nous qu’appartiennent le pouvoir et la perfection. »
« Je vous mettrai à l’épreuve en cette affaire, dit le sultan, et je verrai lequel de vous deux a raison dans cette prétention. »
Les Chinois et les Byzantins se mirent à discuter. Les Byzantins quittèrent le débat.
Les Chinois dirent alors : « Attribuez nous une certaine salle, et qu’il y en ait une pour vous aussi. »
Il y avait deux pièces dont les portes se faisaient face : les Chinois prirent l’une, les Byzantins l’autre.
Les Chinois prièrent le roi de leur donner cent couleurs ; le roi ouvrit son trésor afin qu’ils reçoivent ce qu’ils désiraient.
Chaque matin, par sa libéralité, les couleurs étaient octroyées de son trésor aux Chinois.
Les Byzantins déclarèrent : « Aucune teinte ni couleur ne convient à notre travail : il ne faut rien que retirer la rouille. »
Ils fermèrent la porte et se mirent à polir : ils devinrent clairs et purs comme le ciel.
Il y a un « chemin » de la bigarrure à l’absence de couleurs, la couleur est semblable aux nuages, et l’absence de couleurs à la lune.
Quelque lumière et splendeur que tu vois dans les nuages, sache qu’elle provient des étoiles, de la lune et du soleil.

Quand les Chinois eurent achevé leur tâche, de joie ils se mirent à battre du tambour.

Le roi entra et vit les peintures : cette vision, lorsqu’il l’aperçut, ravit ses esprits.
Ensuite il alla vers les Byzantins : ils retirèrent le rideau qui les séparaient.
Le reflet de ces peintures et œuvres d’art des Chinois vint frapper ces mûrs qui avaient été purifié de toute souillure.
Tout ce que le sultan avait vu (dans la salle des Chinois) semblait plus splendide ici : cela ravissait le regard.
Les Byzantins, ô mon père, sont les soufis : ils sont sans études, sans livres, sans érudition.
Mais ils ont poli leurs poitrines et les ont purifié du désir, de la cupidité, de l’avarice, des haines.
Cette pureté du miroir est, sans nul doute le cœur qui reçoit d’innombrables images...

Mathnawî, la quête de l'absolu : 
Tomes 1, Livres I à III, Volume 1 
Par Djalâl-od-Dîn Rûmî
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Merci à Marie-Françoise

jeudi 12 mai 2016

Pour sauver les graines naturelles du partage...


A la veille de la marche mondiale contre Monsanto du 23 mai 2015, nous publions in extenso l’interview que Vandana Shiva a accordée au magazine Plantes et Santé lors de son passage à Paris en décembre, à l’occasion de la publication d’un livre d’entretiens en français. Engagée pour la liberté des semences et la souveraineté alimentaire, l’écologiste indienne, lauréate du prix Nobel alternatif en 1993, mène campagne depuis plus de trente ans pour une autre vision de l’agriculture.

Voir l'article

extrait :

Vous prônez une agriculture écologique et biologique. Est-ce un modèle économiquement viable ?

C’est la seule forme d’agriculture qui ait du sens. Pour des raisons écologiques, car l’agriculture industrielle détruit les sols, l’eau, la biodiversité, le climat (l’agriculture industrielle explique 40% des gaz à effet de serre) et notre santé. L’agriculture industrielle génère 30% de notre nourriture mais 75% de la destruction écologique au niveau mondial. Si on passe à 40% de notre nourriture d’origine industrielle, on aurait 100% de destruction, c’est la recette pour une planète morte. Nous avons fait deux rapports basés sur l’expérience de Navdanya : l’un montre  que nous pourrions nourrir adéquatement deux fois la population indienne avec juste des fermes biologiques. Le second calcule les coûts dérivés de l’agriculture industrielle qui ne sont jamais pris en compte lorsqu’on parle de sa soi-disant « productivité » : ces coûts environnementaux et sociaux cachés sont de 1,2 billion par an en Inde, sans parler des coûts de santé.
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mardi 10 mai 2016

Le mal en voyage...


Un voyage pour voir la diversité de la perception du mal...




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lundi 9 mai 2016

La phrase du renouveau de Pierre Rochefort


"C'est finalement au plus fort de l'hiver 
que j'ai compris qu'il existait en moi un invincible printemps." 
Albert Camus (1913-1960). 
Cette citation est tirée du Mythe de Sisyphe 

 « Je suis souvent victime de coups au moral, où je me dis que tout va mal, que je n’y arriverai pas, que je ne saurai pas progresser, devenir plus altruiste, plus généreux, plus ceci ou cela... Au fond, je passe le plus clair de mon temps à tendre vers un idéal si inaccessible qu’il m'arrive de douter. Dans ces moments, je me souviens de cette phrase, lue pour la première fois au lycée. Elle m’ouvre un autre chemin. J’aime son optimisme qui me rassure.

Gagner en confiance est le chantier sur lequel je travaille depuis une décennie. J’ai vu des psys, j’ai essayé un peu tout : rêve éveillé, hypnose... Tout m’a plu, mais je n’ai rien poursuivi. Parce que lorsque je suis “au plus fort de l’hiver”, j’ai tendance à fuir. A “me” fuir. Or, cette phrase de Camus appelle, au contraire, à oser regarder en soi, et y découvrir des forces cachées. J’espère avancer dans ce sens. Pour me sentir un jour, enfin, en compagnie de l’homme abouti en moi. » 

Pierre Rochefort
(source : psychologies magazine mai 2016)


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dimanche 8 mai 2016

Adieu Denise...

Spécialiste de la tradition hindoue, disciple de Svâmi Prajnânpad, Denise Desjardins nous a quittés le 17 mars, à l’âge de 92 ans. Cette “conquérante spirituelle” aura travaillé toute sa vie sur son psychisme et sur celui de ses patients, comme elle nous le confiait il y a quatre ans dans cet émouvant témoignage sur la vieillesse. (psychologies mai 2016)

Vieillir
« Vieillir, c’est dur... J’ai perdu de ma rapidité physique, et une certaine force ; j’ai appris à m’adapter aux temps de disponibilité et de faiblesse de mon corps.
Certains exercices de tao me permettent d’uti-liser la pensée pour réveiller l’énergie : je n’en manque pas. J’en ai même plus qu’à certains moments de ma “jeunesse”, depuis que j’ai compris que moins on a d’émotions, plus on a d’énergie. »

Transmettre
« J’ai passé ma vie à travailler sur mon psychisme pour abolir les plus fortes de mes émotions. Je crois que développer son intériorité et sa capacité d’éveil demande du temps : ma longévité me permet de conduire mon travail intérieur jusqu’au bout. Je continue à recevoir des gens pour les aider à dénouer les nœuds du cœur, et ça m’intéresse toujours autant. J’ai beaucoup reçu, j’essaie de transmettre ce qui m’a été donné. »

Accepter
« Depuis le début de ma vie, j’aspire à être centrée, stable et paisible, ce qui nécessite une grande détente et une grande acceptation : je m’efforce donc d’éliminer les complexités intérieures, les grosses émotions récurrentes, les petits désirs, pour approcher une sorte de vide qui n’a rien à voir avec le néant. Un sentiment d’unité, de profondeur et de vérité. J’ai eu une vie riche, mais aussi douloureuse. J’ai beaucoup pleuré; je crois que j’ai épuisé mon quota. Ça ne m’empêche pas d’avoir le cœur ouvert. Mais à la place des larmes sourd en moi une grande énergie. »

(Psychologies n° 317, avril 2012). 

 Denise Desjardins est l’auteure de nombreux ouvrages, parmi lesquels Le Bonheur d ’être soi-même, Contre vents et années et Les Fleurs de l'âge, un recueil de poèmes dans lequel elle évoque les derniers mois de sa vie (tous édités par La Table ronde).

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voir aussi les œuvres de Denise Desjardins


samedi 7 mai 2016

Tout est relié... mon oeil !


L'existence est à chaque instant un grand voyage...






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vendredi 6 mai 2016

Vous méditez ? Alors, évitez de pratiquer ...par cœur ! avec Jacques Castermane


Le mot méditation doit être entendu comme étant une rupture avec notre manière d’être habituelle, notre manière de faire habituelle et notre manière de voir habituelle. Que vous veniez au Centre Durckheim pour la première ou la centième fois, vous serez invité à apprendre zazen (la méditation de pleine attention). Bien entendu, la personne qui revient au Centre régulièrement pense qu’elle va être invitée à bien pratiquer ce qu’elle a appris ; d’où son étonnement lorsque j’insiste sur la nécessité, pour elle aussi, d’apprendre zazen.

Apprendre ! J’avoue que pendant un bon nombre d’années j’ai utilisé l’expression : « Je pratique la méditation chaque matin ». Jusqu’au jour où je me suis rendu compte que cette manière de voir alimente un danger : celui de pratiquer ... par cœur. 
Aujourd’hui j’aborde l’exercice en m’appuyant sur un point de vue différent : « J’apprends la méditation chaque matin » ! Formulation beaucoup mieux appropriée et que devraient adopter celles et ceux qui pratiquent l’Aïkido, le tir à l’arc (Kyudo), la cérémonie du thé (Chado) ou cet autre exercice pratiqué au Centre : la marche lente. La pratique -par cœur- d’une technique n’empêche pas de se laisser aller à la mégalomanie des pensées autonomes élaborées par le mental.

Apprendre la méditation ? Ou, plus exactement : « Apprendre ce qu’est méditer » ? C’est apprendre à s’asseoir dans la tenue juste et la forme corporelle juste (juste parce que naturelle) ; c’est apprendre ce qu’est la parfaite immobilité (laquelle témoigne de la non intervention de l’ego); c’est apprendre ce qu’est la pleine attention (en évitant l’erreur fatale qui consiste à vouloir fixer l’attention) ; c’est apprendre ce qu’est respirer !
Résumons : Méditer, c’est apprendre... ce qui ne s’apprend pas !

Ce qui ne s’apprend pas ?
Oui, parce que personne n’est capable, par exemple, de faire sa respiration. L’acte de respirer est une action, un geste intérieur, que nous ne pouvons qu’admettre. Il en est ainsi, en ce moment, pour plus de sept milliards d’êtres humains. Respirer ne s’apprend pas ! Ce qu’il me faut apprendre c’est comment cette intention de l’être aimerait s’organiser et se réaliser à travers moi. Il semble, en effet, qu’un mystérieux maître d’œuvre marque cette action infaisable de sa présence. Un maître d’œuvre, « Un sage inconnu : ton corps (Leib) qui est ta grande raison », écrit Nietzsche.

Lorsqu’on pratique un exercice comme l’Aïkido, le tir à l’arc, zazen (la méditation de pleine attention) ou la marche méditative, il est donc important de distinguer deux niveaux d’actions : le niveau des actions qu’il m’est possible de faire et le niveau des actions infaisables. La dimension spirituelle de la méditation commence là où vous vous sentez en contact avec l’infaisable, ensemble des forces agissantes que le zen considère comme étant « la vraie nature de l’homme ».

Apprendre ce qui ne s’apprend pas est la voie directe pour faire l’expérience de notre vraie nature, mode de participation de l’homme à l’universel.

Jacques Castermane

jeudi 5 mai 2016

mercredi 4 mai 2016

Be happy, Arnaud... et Denise

Arnaud de Saint Simon
édito de Psychologies magazine de mai 2016


Après Arnaud, son ex-mari, Denise Desjardins, une autre grande figure de la spiritualité, vient de nous quitter. 
 Autant Arnaud était un « maître » qui a beaucoup écrit et a fédéré toute une communauté de pratiquants autour de son magnifique lieu, Hauteville, autant Denise était une figure singulière, presque solitaire, elle aussi pleinement engagée dans la transformation qui libère. 

J’ai eu la chance de la côtoyer (un peu), de l’apprécier (beaucoup), de même que les enseignants d’Hauteville, un endroit unique qui propose une expérience occidentalisée de la relation maître-disciple, encore méconnue aujourd’hui. 
Alors que la thérapie fait désormais presque partie de nos vies, cette voie alternative est riche : mieux se connaître, s’accepter et dépasser son ego, vivre dans l’instant présent, s’ouvrir à une dimension spirituelle et partager cette expérience avec les autres. 

L’accompagnement humain est central - nul ne peut se connaître, se libérer de ses souffrances ou de ses illusions seul. Le maître, ou l’enseignant, chemine, tel un grand frère, avec le disciple, transmettant son expérience dans une relation sans réserve, à travers des lectures, causeries, échanges de lettres, etc. Se pose bien entendu le problème de la bonne distance et de la « gouroutisation ». Arnaud Desjardins, qui a beaucoup écrit sur cet « ami spirituel », nous déclarait : « Le guru, en hindi, c’est à la fois “celui qui a de l’expérience” et “celui qui disperse les ténèbres” [...].
Il existe dans toutes les civilisations sous des noms différents : c’est le cheik en arabe, le pir en persan, le maître spirituel à qui l’on s’adresse dans toutes les traditions pour recevoir une éducation émotionnelle et spirituelle. » 
Le philosophe Alexandre Jollien raconte volontiers son expérience auprès du père Bernard, jésuite canadien et maître zen « devenu le médecin de [s]on âme4 », qu’il est parti rejoindre en Corée. Le disciple peut être fasciné par le maître, ce sera alors l’occasion de s’interroger, et de grandir en se rappelant la célèbre phrase du bouddhisme zen : « Si tu vois Bouddha, tue-le. » De son côté, le maître devra rester vigilant sur les questions du pouvoir, de la notoriété... et de la séduction, trois écueils dont Arnaud Desjardins a témoigné dans ses livres.

Autre garde-fou, le maître s’inscrit dans une lignée : il a hérité, il transmet. Pour Arnaud et Denise, c’était le fameux Svâmi Prajnânpad, un subtil maître bengali pétri de culture occidentale et de psychanalyse. Le maître enseigne, confronte et s’engage. C’est une ressource personnelle, ou symbolique s’il est décédé. C’est son amour pour Mâ Ananda Moyî, une autre grande figure de l’hindouisme, qui a porté Denise dans ses derniers instants.

Des maîtres inspirants, aidants... et facétieux. Face à l’insistance de son disciple, Prajnânpad avait promis qu’un jour il conclurait son enseignement en quelques mots. « Be happy, Arnaud.»
Pour nous, Français, nourris de concepts et d’esprit critique, c’est là la grande force des maîtres asiatiques : spiritualité = simplicité.


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