J’ai une pratique quotidienne, je médite régulièrement, après, je vis comme tout le monde, je vais travailler. Mais à l’intérieur de moi-même, je suis imprégnée. En fait, rien n’est acquis une fois pour toutes. Je suis nonne, mais cela se réalise durant toute sa vie.
On réalise son engagement avec sa pratique.
C’est imperceptible. Des choses changent à l’intérieur de moi. On devient plus présent à la vie, plus éveillé. Le rapport aux situations de la vie change. Lorsqu’on vit une situation, une émotion, c’est une expérience de la vie et pas toute ma vie. Par exemple, l’expérience de la souffrance, qu’on rencontre dans la méditation, nous permet de nous familiariser avec elle.
Si on accepte la douleur, si on lâche, on se rend compte qu’il n’y a pas que la douleur et qu’elle ne va pas durer. Dans la vie, c’est la même chose: si je m’accroche aux choses, ça ne va pas, je souffre. Le but est d'acquérir la liberté intérieure. Si j’accueille ce qui arrive et ce que je ressens, comme le flux des pensées pendant la méditation, je vivrai les événements beaucoup mieux...
Prenons l'histoire bouddhiste de la tasse de thé qu'on remplit: quand la tasse déborde, le maître dit au disciple étonné: «C’est comme ton esprit. Il faut le vider pour qu'il puisse accueillir ce qui vient.» Les ateliers sont un espace, un moment privilégié. Je souhaite que cela nourrisse les personnes âgées dont je m'occupe, que ça les aide à entrer en contact avec elles-mêmes. Je travaille à les amener au moment présent, à la conscience de soi et de l’autre, pour leur permettre d’être plus présentes à elles-mêmes. Si on est à l'écoute de soi, on subit moins. C'est ce que j'essaie d'apporter aux personnes âgées: les amener à revenir à elles-mêmes...
Maria Teresa Pinto Vuillemin