Psychologies : Comment êtes-vous arrivé à vous intéresser à l'énergie des arbres ?
Patrice Bouchardon : Ils m'ont fasciné dès mes premières années. Je ne les trouvais pas seulement beaux ou majestueux, imposants ou bizarres, j’avais la conviction, difficile à mettre en mots, qu'il y a l’arbre que l’on voit et derrière, une autre réalité.
J’ai tenté d’interroger les adultes sur ce que je percevais au-delà du visible, mais soit ils ne comprenaient pas mes questions, soit ils me répondaient à côté. Et puis le temps a passé, je ne dirais pas que je ne pensais plus aux arbres, mais j'avais les priorités de mon âge. J’étais un scientifique ; après mes études, j’ai monté un bureau d’études de calcul des structures parasismiques, que j ai revendu quelques années plus tard pour pouvoir être présent jusqu’au bout auprès de ma première épouse, atteinte d'un cancer.
Après son décès, j’étais à un carrefour de ma vie, j’ai donc choisi de passer quatre mois dans une cabane dans le Cantal, à mille mètres d'altitude. C’est là que je suis vraiment entré en contact avec les arbres. Je les ai regardés, écoutés, sentis, touchés et, au fil de mes promenades, ma perception devenait de plus en plus fine.
Derrière la réalité tangible, il y avait bien autre chose, une énergie intense, singulière, des messages subtils. J’avais enfin la réponse à mes questions d’enfant.
Selon vous, chaque espèce d arbre possède une énergie particulière. Comment en êtes-vous venu à cette conclusion ?
P.B. : Par expérimentation, tout simplement. Je n’avais aucune idée reçue ni aucune idée tout court à ce sujet, mais j’ai commencé par remarquer que mon mal de dos et mes tensions nerveuses se dissipaient au contact du sapin. J'ai fait l’expérience de la douceur avec le bouleau, du recentrage avec l’aubépine, de la sérénité avec le hêtre, etc.
Au fil du temps, de forêt en forêt, en contactant l’énergie de différentes espèces, j’ai compris, expérimenté, que chacune avait une qualité d’énergie particulière, qui se manifestait par des sensations dans le corps : fourmillements, vagues de chaleur ou de froid, perception de vibrations, modification de la respiration, production d'images mentales, d’idées...
J'ai ensuite convié des proches, des amis, à en faire (expérience sans leur donner d’informations. Tous les témoignages convergeaient : pour tous, le bouleau dégageait une énergie de douceur, le sapin invitait au lâcher-prise, etc. C est de cette manière que j’ai compris que les arbres pouvaient nous soigner.
Existe-t-il des arbres qui dégagent une mauvaise énergie ?
P.B. : Je dirais que non. En revanche, l’énergie d’un arbre peut nous perturber, non pas parce qu elle est mauvaise, mais parce qu'elle rencontre nos propres résistances. Un exemple : imaginons un homme ou une femme qui, dans le contrôle et sous tension, va contacter l’énergie d un sapin, une espèce qui détend, procure de la fluidité intérieure et incite au lâcher-prise. Si ses résistances au changement sont trop fortes, si inconsciemment cette personne a peur de « lâcher », elle n’aura pas une expérience positive avec l’arbre, elle va s’en éloigner, se sentir mal à l’aise, voire trouver qu’il dégage une mauvaise énergie.
Vous avez élaboré une méthode de développement personnel en neuf étapes à partir de neuf espèces d'arbres, comment fonctionne-t-elle ?
P. B. : J ai constaté, et je suis loin d'être le seul, qu'une partie de notre mental, que j’appelle le « petit mental », nous compliquait l'existence en nous faisant ruminer, adopter des croyances erronées ou limitantes, en amplifiant le négatif en nous et dans le regard que nous portons sur les autres. J’ai identifié neuf « poisons », neuf comportements qui nous gâchent la vie et nous empêchent d’évoluer. J’ai trouvé parmi les arbres neuf ressources pour lutter contre les effets toxiques de ces attitudes. C’est ainsi que m'est venue l’idée de produire des huiles et des élixirs pour capter leur énergie, contenue dans l’écorce, les feuilles, les fleurs ou les bourgeons. Mais à la suite de plusieurs expériences personnelles, j’ai découvert que le contact direct avec l’huile ou l’élixir n’était pas nécessaire pour bénéficier de leurs propriétés. Une nuit, alors que j’avais une crise d’asthme, je me suis saisi d’un flacon d’huile de buis, je l’ai gardé dans ma main et, dix minutes plus tard, ma toux, pourtant violente, avait disparu. Le phénomène s’est reproduit avec mon épouse, nous avons réitéré plusieurs fois l'expérience à différentes occasions, et le résultat a chaque fois été probant. Tout se passe comme s’il n y avait pas besoin de contact physique direct; cela peut paraître irrationnel, mais c'est logique puisqu’il est question d énergie. Désormais, je fais fabriquer par un artisan des petits galets de verre contenant huile et élixir, que l'on peut manipuler, garder auprès de soi, dans son sac ou sous son oreiller. A chacun, s’il est tenté, d’essayer et d'en tirer ses conclusions. Qu’il s’agisse du contact avec les arbres ou des soins à base d'huile ou d'élixir, je n’ai aucune certitude à asséner, j'invite simplement ceux qui sont intéressés par cette démarche à expérimenter, à se faire confiance, à se mettre à l'écoute du monde subtil, à élargir leur conscience. A leur rythme et suivant leur sensibilité.
source : psychologies magazine
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