Pour apprendre quoi que ce soit, vous devez méditer. Mieux vous méditez, mieux vous apprenez. Le principe est aussi simple que cela.
Quand vous voulez acquérir la connaissance d'une chose, vous méditez sur un sujet qui se trouve en-dehors de vous-même. Quand vous apprenez ou pratiquez la méditation, c'est vous-même qui êtes le sujet. Normalement, lorsque nous sommes en train d'apprendre quelque chose, comme par exemple l'arithmétique, le sujet est séparé de nous. Nous apprenons en assimilant les faits d'une façon graduelle, jusqu'à ce que le sujet fasse partie de nous, s'identifie à notre propre savoir. En ce qui concerne la méditation, le processus est exactement inverse. Vous commencez par le sujet – vous – complètement absorbé en lui-même, un être humain qui fonctionne pleinement. Ici le processus ne consiste pas à ajouter quoi que ce soit à ce que vous êtes, mais à vous démanteler ; à séparer tout le savoir que vous avez acquis ou appris, du savoir réel et précieux qui est votre propre connaissance de vous-même. Pour le moment, les deux sont confondus, entremêlés, sans que vous puissiez les distinguer clairement. Examinons maintenant ces deux aspects de votre savoir. Un simple examen va déjà nous permettre de commencer à les démêler et à les dissocier.
...
...Vous allez vous observer simultanément à l'intérieur et à l'extérieur.
Il est essentiel que vous ne soyez pas subjugué par l'émotion au point de vous y perdre, ou par le phénomène concret que vous observez. Vous devez rester un observateur détaché. Vous y arriverez en évitant de condamner ce que vous observez, en évitant de l'excuser, de le justifier vis-à-vis de vous-même ou vis-à-vis des autres. Voilà la clé. Il ne faut pas non plus s'en détourner avec dégoût. Vous devez observer.
N'essayez pas de corriger ou de modifier quoi que ce soit. Observez simplement ce qui se passe.
Pratiquez cela aussi souvent que possible. Si ce que vous observez est faux, vous allez peu à peu vous en détacher. Ce qui est vrai restera intouché. Puisque la colère, le ressentiment, la mauvaise humeur, la vanité, la culpabilité, la malhonnêteté, la vengeance, le manque de sincérité, et toute autre réaction émotionnelle, sont fausses, elles vont commencer à disparaître. Sachez que cela ne peut être réalisé que par un observateur détaché, par l'intelligence pure qui est en vous et qui ne pratique pas l'automatisme d'acceptation ou de rejet.
Après avoir pratiqué ainsi pendant un certain temps, vous allez ressentir une douleur, comme si une partie de vous-même était en train de mourir. Si vous y regardez de plus près, vous constaterez que c'est là une sorte de mort émotionnelle. La douleur proviendra de la tentative du mental pour se cramponner et s'accrocher à cette partie de vous-même qui est fausse et qui est en train de se dissoudre. Si vous êtes solide, vous supporterez la douleur et laisserez ces faux aspects mourir de leur belle mort. Si vous ne l'êtes pas, vous allez trouver une excuse parfaitement logique, acceptable pour tout le monde, sauf pour cette partie de vous-même qui aspire à la liberté.
Quand cette fausse part de vous-même meurt, vous obtenez une récompense semblable à celle de l'amant au cœur brisé qui, au plus profond de son supplice, voit soudain qu'il est libre de l'autre, qu'il ne pourrait ni ne voudrait plus être avec sa partenaire. Dans ce moment même, il reconnaît qu'il est en train de faire l'expérience de la liberté, non pas dans la haine, mais en sachant que l'attachement à l'amour est une chose fausse et morte, maintenue vivante uniquement par la peur de perdre.
LA MÉDITATION
Barry Long
Cours de base en 10 leçons
Traduit de l'anglais par Pierre Reyland et Alain-René Gélineau
***
Quand vous voulez acquérir la connaissance d'une chose, vous méditez sur un sujet qui se trouve en-dehors de vous-même. Quand vous apprenez ou pratiquez la méditation, c'est vous-même qui êtes le sujet. Normalement, lorsque nous sommes en train d'apprendre quelque chose, comme par exemple l'arithmétique, le sujet est séparé de nous. Nous apprenons en assimilant les faits d'une façon graduelle, jusqu'à ce que le sujet fasse partie de nous, s'identifie à notre propre savoir. En ce qui concerne la méditation, le processus est exactement inverse. Vous commencez par le sujet – vous – complètement absorbé en lui-même, un être humain qui fonctionne pleinement. Ici le processus ne consiste pas à ajouter quoi que ce soit à ce que vous êtes, mais à vous démanteler ; à séparer tout le savoir que vous avez acquis ou appris, du savoir réel et précieux qui est votre propre connaissance de vous-même. Pour le moment, les deux sont confondus, entremêlés, sans que vous puissiez les distinguer clairement. Examinons maintenant ces deux aspects de votre savoir. Un simple examen va déjà nous permettre de commencer à les démêler et à les dissocier.
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...Vous allez vous observer simultanément à l'intérieur et à l'extérieur.
Il est essentiel que vous ne soyez pas subjugué par l'émotion au point de vous y perdre, ou par le phénomène concret que vous observez. Vous devez rester un observateur détaché. Vous y arriverez en évitant de condamner ce que vous observez, en évitant de l'excuser, de le justifier vis-à-vis de vous-même ou vis-à-vis des autres. Voilà la clé. Il ne faut pas non plus s'en détourner avec dégoût. Vous devez observer.
N'essayez pas de corriger ou de modifier quoi que ce soit. Observez simplement ce qui se passe.
Pratiquez cela aussi souvent que possible. Si ce que vous observez est faux, vous allez peu à peu vous en détacher. Ce qui est vrai restera intouché. Puisque la colère, le ressentiment, la mauvaise humeur, la vanité, la culpabilité, la malhonnêteté, la vengeance, le manque de sincérité, et toute autre réaction émotionnelle, sont fausses, elles vont commencer à disparaître. Sachez que cela ne peut être réalisé que par un observateur détaché, par l'intelligence pure qui est en vous et qui ne pratique pas l'automatisme d'acceptation ou de rejet.
Après avoir pratiqué ainsi pendant un certain temps, vous allez ressentir une douleur, comme si une partie de vous-même était en train de mourir. Si vous y regardez de plus près, vous constaterez que c'est là une sorte de mort émotionnelle. La douleur proviendra de la tentative du mental pour se cramponner et s'accrocher à cette partie de vous-même qui est fausse et qui est en train de se dissoudre. Si vous êtes solide, vous supporterez la douleur et laisserez ces faux aspects mourir de leur belle mort. Si vous ne l'êtes pas, vous allez trouver une excuse parfaitement logique, acceptable pour tout le monde, sauf pour cette partie de vous-même qui aspire à la liberté.
Quand cette fausse part de vous-même meurt, vous obtenez une récompense semblable à celle de l'amant au cœur brisé qui, au plus profond de son supplice, voit soudain qu'il est libre de l'autre, qu'il ne pourrait ni ne voudrait plus être avec sa partenaire. Dans ce moment même, il reconnaît qu'il est en train de faire l'expérience de la liberté, non pas dans la haine, mais en sachant que l'attachement à l'amour est une chose fausse et morte, maintenue vivante uniquement par la peur de perdre.
LA MÉDITATION
Barry Long
Cours de base en 10 leçons
Traduit de l'anglais par Pierre Reyland et Alain-René Gélineau
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