Edgar Morin poursuit son exposé sur la vie... et la mort...
samedi 30 avril 2011
vendredi 29 avril 2011
Rencontre avec Edgar Morin (1)
En 1974, Edgar Morin, sociologue et philosophe français, nous parle de biologie, d'éthologie...
jeudi 28 avril 2011
Matin d'avril avec Kenneth White
Le lin et ses avantages
Le lin, une plante qui s'avère intéressante pour de nombreuses utilisations :
mercredi 27 avril 2011
Des sons qui soignent
Dans la médecine traditionnelle chinoise, ou dans la pratique du shiatsu, les sons sont utilisés pour ouvrir le chemin de la guérison. Ouvrez l'oreille !
mardi 26 avril 2011
Pour sauver les forêts primaires avec Francis Hallé
Ecoutons et répétons en echo l'appel de Luc Jacquet et de Francis Hallé pour sauvegarder les forêts primaires, trait d'union entre l'homme et la nature,
avant que n'advienne l'épouvante de l'être humain non relié...
Extraits choisis de l'émission "La Tête au carré" mars 2011
avant que n'advienne l'épouvante de l'être humain non relié...
Extraits choisis de l'émission "La Tête au carré" mars 2011
Pour soutenir le projet de film, l'adresse du site "Wild Touch"
lundi 25 avril 2011
Année de la forêt
Lieux de contes, de chansons, fonctions écologique, économique, sociale, de loisirs ... oh combien nous sollicitons nos forêts ! Rendons leur hommage aux détours de quelques rappels avec Vincent Badeau, ingénieur de recherche en bioinformatique et Etienne Dambrine, professeur d’écologie à l’université de Chambéry, spécialiste des forêts.
Extrait de l'émission "La tête au carré" de décembre 2010 :
dimanche 24 avril 2011
Des petits gâteaux avec Joshin Luce Bachoux... pour Pâques
Parfois, les demandes incessantes de notre démon intérieur défilent : la peur de ne pas avoir assez, l'avidité qui nous fait vouloir trop, le désir de saisir, de retenir…
Les couleurs du ciel, les nuages teintés de rose par le soleil levant, une masse grise et boursouflée qui guette à l'horizon, l'immensité du bleu… Voilà ce qui me frappe lorsque je sors de la cuisine en cette fin de retraite.
Depuis une semaine, nous avons passé la journée dans la salle de méditation, tantôt assis, tantôt marchant, et quelques-uns d'entre nous y ont dormi, dans le parfum flottant d'un encens léger. Petit à petit, le calme s'est installé à l'intérieur de nous; les plaintes et la colère, notre ronchonnement perpétuel se sont atténués. Oh, pas sans mal, il est vrai… Le point de départ en est souvent le « C'est toujours moi qui… », source inépuisable de récapitulation au goût amer et délicieux.
Les premiers jours, corps et esprits s'agitent dans tous les sens, décident toutes les trois minutes que cette retraite a été une grande erreur, qu'il vaudrait mieux partir… Mais avec patience, on arrive à dégager un espace, à se tourner vers les autres. Les demandes incessantes, qui nous traversent comme des vagues, s'apaisent, le souffle s'allonge; on s'installe en soi, on s'installe dans le temps, sans chercher immédiatement une distraction, en étant là, tout simplement, tout difficilement.
Au fil des jours, le silence s'est illuminé de présence. Les gestes sont plus coulés, les regards échangent une joie paisible, toute la maison semble flotter sur une mer étale. Le goût s'aiguise, nous reconnaissons des saveurs délicieuses dans le repas le plus simple. Le dernier matin, l'aube tardive est pure merveille ; il semble que cette semaine nous ait nettoyés de cette mince mais tenace pellicule qui nous sépare si souvent du monde et de nous-mêmes. Nous sommes légers, heureux, prêts à retourner au monde avec énergie et amour. Je pars pour l'approvisionnement.
La liste à la main, j'arpente les allées du supermarché. Je m'amuse des conversations saisies au passage, des visages qui m'entourent. J'ai bien une petite réserve sur la musique incessante, mais je me décide à marcher en rythme, et ça va beaucoup mieux. Les marchandises commencent à s'entasser dans le chariot, épicerie, fromage, produit vaisselle…
Encore une allée, presque fini. Et je traverse avec indifférence le rayon « sucré » quand mon regard accroche un paquet de petits gâteaux. Je m'arrête pile : des petits gâteaux devant moi, derrière, de tous les côtés. Mais depuis quand n'ai-je pas mangé de petits gâteaux ? Il me semble que tout mon être devient estomac creux : et là-bas, du chocolat ! Petits gâteaux, chocolat ? Petits gâteaux au chocolat, voilà ! Je tends la main, j'ai envie de saisir un, deux, trois paquets… En aurai-je assez ? Les autres en voudront aussi, et ils vont m'en prendre…
Ah, encore une fois redevenue démon avide ! Je vois comme il est profond ce désir de saisir, d'attraper, de retenir, de s'approprier. Non pas que ce désir soit mauvais en soi : il nous est nécessaire pour vivre. Mais il est sans fin, insatiable, et là où, tout à l'heure, j'étais légère et satisfaite je me sens maintenant pesante et vaguement mécontente. Quelqu'un me bouscule, et je reprends mes esprits ; et tant pis pour le lieu, je ris, et je ris encore : tombée du ciel le nez dans la boue, quel voyage !
Source "La Vie" janvier 2006
Les couleurs du ciel, les nuages teintés de rose par le soleil levant, une masse grise et boursouflée qui guette à l'horizon, l'immensité du bleu… Voilà ce qui me frappe lorsque je sors de la cuisine en cette fin de retraite.
Depuis une semaine, nous avons passé la journée dans la salle de méditation, tantôt assis, tantôt marchant, et quelques-uns d'entre nous y ont dormi, dans le parfum flottant d'un encens léger. Petit à petit, le calme s'est installé à l'intérieur de nous; les plaintes et la colère, notre ronchonnement perpétuel se sont atténués. Oh, pas sans mal, il est vrai… Le point de départ en est souvent le « C'est toujours moi qui… », source inépuisable de récapitulation au goût amer et délicieux.
Les premiers jours, corps et esprits s'agitent dans tous les sens, décident toutes les trois minutes que cette retraite a été une grande erreur, qu'il vaudrait mieux partir… Mais avec patience, on arrive à dégager un espace, à se tourner vers les autres. Les demandes incessantes, qui nous traversent comme des vagues, s'apaisent, le souffle s'allonge; on s'installe en soi, on s'installe dans le temps, sans chercher immédiatement une distraction, en étant là, tout simplement, tout difficilement.
Au fil des jours, le silence s'est illuminé de présence. Les gestes sont plus coulés, les regards échangent une joie paisible, toute la maison semble flotter sur une mer étale. Le goût s'aiguise, nous reconnaissons des saveurs délicieuses dans le repas le plus simple. Le dernier matin, l'aube tardive est pure merveille ; il semble que cette semaine nous ait nettoyés de cette mince mais tenace pellicule qui nous sépare si souvent du monde et de nous-mêmes. Nous sommes légers, heureux, prêts à retourner au monde avec énergie et amour. Je pars pour l'approvisionnement.
La liste à la main, j'arpente les allées du supermarché. Je m'amuse des conversations saisies au passage, des visages qui m'entourent. J'ai bien une petite réserve sur la musique incessante, mais je me décide à marcher en rythme, et ça va beaucoup mieux. Les marchandises commencent à s'entasser dans le chariot, épicerie, fromage, produit vaisselle…
Encore une allée, presque fini. Et je traverse avec indifférence le rayon « sucré » quand mon regard accroche un paquet de petits gâteaux. Je m'arrête pile : des petits gâteaux devant moi, derrière, de tous les côtés. Mais depuis quand n'ai-je pas mangé de petits gâteaux ? Il me semble que tout mon être devient estomac creux : et là-bas, du chocolat ! Petits gâteaux, chocolat ? Petits gâteaux au chocolat, voilà ! Je tends la main, j'ai envie de saisir un, deux, trois paquets… En aurai-je assez ? Les autres en voudront aussi, et ils vont m'en prendre…
Ah, encore une fois redevenue démon avide ! Je vois comme il est profond ce désir de saisir, d'attraper, de retenir, de s'approprier. Non pas que ce désir soit mauvais en soi : il nous est nécessaire pour vivre. Mais il est sans fin, insatiable, et là où, tout à l'heure, j'étais légère et satisfaite je me sens maintenant pesante et vaguement mécontente. Quelqu'un me bouscule, et je reprends mes esprits ; et tant pis pour le lieu, je ris, et je ris encore : tombée du ciel le nez dans la boue, quel voyage !
Source "La Vie" janvier 2006
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samedi 23 avril 2011
Entrons dans la musique du soufisme
Rentrer dans une " tariqa ", dans une voie, c'est entreprendre un profond voyage intérieur, pour se rapprocher de Dieu. C'est cette démarche qui différencie le soufi du simple croyant musulman. Le soufisme, c'est la face cachée de l'islam, sa dimension mystique, ésotérique. Rencontre, à Istanbul, avec un soufi, Julien Weiss, d'origine française, qui est un maître de la cithare arabe.
vendredi 22 avril 2011
Retour sur André Comte-Sponville (3/3)
André Comte-Sponville a écrit "DE L'AUTRE CÔTÉ DU DÉSESPOIR", Introduction à la pensée de Svâmi Prajnanpad.
Cet essai d'André Comte-Sponville sur Svâmi Prajnânpad révèle, pour la première fois, une adéquation totale entre la pensée d'un philosophe contemporain occidental et celle d'un sage de l'Inde. Prajnânpad exerce une fascination particulière sur le philosophe, car dégagé de toute illusion, de toute croyance puérile et de toute religiosité, il démontre que la "spiritualité" est avant tout un chemin vers "l'indépendance" et la "liberté".
Prajnânpad est un sage-philosophe doublé d'un thérapeute. Sa voie emprunte autant au Védantâ (texte sacré hindou) qu'à la psychanalyse freudienne, autant à la tradition qu'à la modernité.
Cet ouvrage qui se veut un hommage à l'un des grands sages de notre époque est également une réflexion éclairée et éclairante sur le sujet le plus important de l'existence humaine : la "quête du bonheur". "La sagesse se trouve exactement où tu es, il suffit de passer de l'autre côté du désespoir".
jeudi 21 avril 2011
Pour mieux connaître André Comte-Sponville (2)
André Comte-Sponville est philosophe. Son dernier ouvrage : « Le goût de vivre et cent autres propos » (Albin Michel). Alain Baraton est jardinier à Versailles. Il est l’auteur de « Je plante donc je suis » (Editions Grasset) et de « Le bon jardinier l’essentiel » (Flammarion)
mercredi 20 avril 2011
Rencontre avec André Comte-Sponville (1)
André Comte-Sponville, philosophe matérialiste, rationaliste et humaniste, est né le 12 mars 1952 à Paris.
mardi 19 avril 2011
Le dernier message de Christiane Singer
Lorsqu’elle a appris qu’il lui restait six mois à vivre, l’écrivaine Christiane Singer a commencé à rédiger ses Derniers Fragments d’un long voyage, témoignage bouleversant à l’approche de la mort. Extraits et entretien avec la psychologue Marie de Hennezel qui nous parle de l’ultime défi de son amie, décédée le 4 avril dernier.Violaine Gelly
Ses milliers de lecteurs n’attendront plus qu’elle bouscule une fois encore les bien-pensants et leurs certitudes sur l’amour, l’engagement ou la vie : le 4 avril, Christiane Singer a rendu les armes devant le cancer qui la dévastait depuis l’automne dernier. Mais elle ne laisse pas ses lecteurs orphelins. Avant de mourir, elle a remis à son éditeur le journal qu’elle tenait depuis le début de la maladie.
Entre l’écrivaine aux fulgurances spirituelles et Marie de Hennezel, la psychologue spécialisée dans l’accompagnement de fin de vie, l’histoire d’amitié était longue. Lors d’un forum sur le sacré, elles avaient partagé la même chambre. Là était née une connivence, un « chemin d’âmes sœurs » jalonné de rencontres plus ou moins lointaines. Marie de Hennezel a accepté de nous parler du livre de son amie, et de son ultime combat.
Psychologies : Qu’avez-vous éprouvé en lisant le livre de Christiane Singer ?
Marie de Hennezel : Son livre m’a totalement bouleversée. Il y a, d’une part, ce récit tellement poignant et vrai de sa maladie ; et d’autre part, cette maîtrise magnifique de la langue, cette capacité à mettre des mots justes sur ce qu’elle vit. Sans vouloir ôter à son expérience ce qu’elle a d’unique, elle m’a confirmé ce que d’autres m’ont appris, du temps où j’accompagnais des personnes en fin de vie : le propre de l’humain est qu’il est habité d’une force spirituelle qui lui permet de surmonter les pires épreuves. Christiane Singer nous le jure : « Quand il n’y a plus rien, il n’y a plus que l’amour. »
On est frappés par l’intensité de ses souffrances…
C’est là que réside le caractère d’authenticité de ce témoignage : Christiane Singer ne faisait pas l’impasse sur l’enfer de la souffrance, sur la tristesse de certains jours, sur son « potentiel de ressentiment ». Elle ne marchandait pas avec la maladie. Elle avait décidé, dès qu’elle en avait appris la gravité, de la vivre pleinement. Les moments difficiles alternaient donc avec des instants de grand bonheur, de joie, d’émerveillement. Puis, au fil des pages, la sérénité et le sentiment de liberté n’ont cessé de grandir. Pour elle, terminer ce livre a été un grand moment de bonheur : elle avait tenu le contrat qu’elle avait passé avec elle-même, celui de témoigner, chose qu’elle a fait toute sa vie à travers ses livres et ses conférences. Pour moi, c’est le livre d’un maître. Il a la même qualité et la même portée pour notre monde que le journal d’Etty Hillesum (Son journal, Une vie bouleversée (Points, 1995), qu’elle débute à 27 ans, en 1941, évoque notamment son évolution spirituelle au cours des derniers mois de sa vie – elle est morte à Auschwitz en 1943).
Alors que le débat sur l’euthanasie vient d’être relancé avec le procès de Chantal Chanel et de Laurence Tramois (Chantal Chanel, infirmière, et Laurence Tramois, médecin généraliste, ont été jugées pour avoir aidé à mourir une patiente atteinte d’un cancer en phase terminale en 2003. La première a été acquittée et la seconde condamnée à un an de prison avec sursis), que nous apprend le livre de Christiane Singer ?
Nous sommes dans un monde où l’expérience de mourir est refusée. On voudrait, comme le dit Benoîte Groult dans son dernier livre (La Touche étoile - LGF, “Le Livre de poche”, 2007), « appuyer sur la touche étoile » pour ne pas avoir à vivre son mourir. Le « temps du mourir » n’est pas valorisé. On se demande quel sens cela peut avoir de vivre encore quand on est condamné par la médecine. Christiane nous fait découvrir que ce temps est une aventure pleine de sens, l’occasion d’échanges d’une qualité exceptionnelle avec les autres, une plongée en soi dont on sort plus vivant encore. Tout cela, Christiane nous le révèle avec tellement de vérité que son expérience personnelle revêt une portée universelle. Nul doute que ce livre changera notre regard sur la vie et la mort.
Dans quel état d’esprit se trouvait-elle lors des jours qui ont précédé sa mort ?
Elle était dans l’acceptation. Chacun meurt comme il a vécu. Christiane a toujours eu cette passion, ce don de rechercher la merveille dans chaque chose. Elle a vécu cet ultime temps de vie avec la même passion. La dernière fois que je l’ai eue au téléphone, elle m’a dit : « Je suis loin, très loin, mais je suis bien. » Ce qui m’a frappée, quand je suis allée lui dire au revoir, à Vienne, en Autriche, en entrant dans sa chambre, c’est le paradoxe entre les signes évidents de sa mort prochaine, sa maigreur, sa fragilité physique, et puis l’énergie qui débordait d’elle et qui régnait dans la chambre. Son regard, son sourire étaient pleins de vitalité. Elle reposait les mains ouvertes, sans attente, prête à tout.
Août 2009
Ses milliers de lecteurs n’attendront plus qu’elle bouscule une fois encore les bien-pensants et leurs certitudes sur l’amour, l’engagement ou la vie : le 4 avril, Christiane Singer a rendu les armes devant le cancer qui la dévastait depuis l’automne dernier. Mais elle ne laisse pas ses lecteurs orphelins. Avant de mourir, elle a remis à son éditeur le journal qu’elle tenait depuis le début de la maladie.
Entre l’écrivaine aux fulgurances spirituelles et Marie de Hennezel, la psychologue spécialisée dans l’accompagnement de fin de vie, l’histoire d’amitié était longue. Lors d’un forum sur le sacré, elles avaient partagé la même chambre. Là était née une connivence, un « chemin d’âmes sœurs » jalonné de rencontres plus ou moins lointaines. Marie de Hennezel a accepté de nous parler du livre de son amie, et de son ultime combat.
Psychologies : Qu’avez-vous éprouvé en lisant le livre de Christiane Singer ?
Marie de Hennezel : Son livre m’a totalement bouleversée. Il y a, d’une part, ce récit tellement poignant et vrai de sa maladie ; et d’autre part, cette maîtrise magnifique de la langue, cette capacité à mettre des mots justes sur ce qu’elle vit. Sans vouloir ôter à son expérience ce qu’elle a d’unique, elle m’a confirmé ce que d’autres m’ont appris, du temps où j’accompagnais des personnes en fin de vie : le propre de l’humain est qu’il est habité d’une force spirituelle qui lui permet de surmonter les pires épreuves. Christiane Singer nous le jure : « Quand il n’y a plus rien, il n’y a plus que l’amour. »
On est frappés par l’intensité de ses souffrances…
C’est là que réside le caractère d’authenticité de ce témoignage : Christiane Singer ne faisait pas l’impasse sur l’enfer de la souffrance, sur la tristesse de certains jours, sur son « potentiel de ressentiment ». Elle ne marchandait pas avec la maladie. Elle avait décidé, dès qu’elle en avait appris la gravité, de la vivre pleinement. Les moments difficiles alternaient donc avec des instants de grand bonheur, de joie, d’émerveillement. Puis, au fil des pages, la sérénité et le sentiment de liberté n’ont cessé de grandir. Pour elle, terminer ce livre a été un grand moment de bonheur : elle avait tenu le contrat qu’elle avait passé avec elle-même, celui de témoigner, chose qu’elle a fait toute sa vie à travers ses livres et ses conférences. Pour moi, c’est le livre d’un maître. Il a la même qualité et la même portée pour notre monde que le journal d’Etty Hillesum (Son journal, Une vie bouleversée (Points, 1995), qu’elle débute à 27 ans, en 1941, évoque notamment son évolution spirituelle au cours des derniers mois de sa vie – elle est morte à Auschwitz en 1943).
Alors que le débat sur l’euthanasie vient d’être relancé avec le procès de Chantal Chanel et de Laurence Tramois (Chantal Chanel, infirmière, et Laurence Tramois, médecin généraliste, ont été jugées pour avoir aidé à mourir une patiente atteinte d’un cancer en phase terminale en 2003. La première a été acquittée et la seconde condamnée à un an de prison avec sursis), que nous apprend le livre de Christiane Singer ?
Nous sommes dans un monde où l’expérience de mourir est refusée. On voudrait, comme le dit Benoîte Groult dans son dernier livre (La Touche étoile - LGF, “Le Livre de poche”, 2007), « appuyer sur la touche étoile » pour ne pas avoir à vivre son mourir. Le « temps du mourir » n’est pas valorisé. On se demande quel sens cela peut avoir de vivre encore quand on est condamné par la médecine. Christiane nous fait découvrir que ce temps est une aventure pleine de sens, l’occasion d’échanges d’une qualité exceptionnelle avec les autres, une plongée en soi dont on sort plus vivant encore. Tout cela, Christiane nous le révèle avec tellement de vérité que son expérience personnelle revêt une portée universelle. Nul doute que ce livre changera notre regard sur la vie et la mort.
Dans quel état d’esprit se trouvait-elle lors des jours qui ont précédé sa mort ?
Elle était dans l’acceptation. Chacun meurt comme il a vécu. Christiane a toujours eu cette passion, ce don de rechercher la merveille dans chaque chose. Elle a vécu cet ultime temps de vie avec la même passion. La dernière fois que je l’ai eue au téléphone, elle m’a dit : « Je suis loin, très loin, mais je suis bien. » Ce qui m’a frappée, quand je suis allée lui dire au revoir, à Vienne, en Autriche, en entrant dans sa chambre, c’est le paradoxe entre les signes évidents de sa mort prochaine, sa maigreur, sa fragilité physique, et puis l’énergie qui débordait d’elle et qui régnait dans la chambre. Son regard, son sourire étaient pleins de vitalité. Elle reposait les mains ouvertes, sans attente, prête à tout.
Août 2009
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lundi 18 avril 2011
Des sucres à déguster
Du sucre d'agave à la stevia, quelques précisions sur les différents sucres à utiliser
dimanche 17 avril 2011
samedi 16 avril 2011
Bonheur et Vérité avec André Conte-Sponville
André Conte-Sponville nous parle de la réalité de ce qui est...
Une interview d'André Conte-Sponville pour mieux le connaître vous sera présentée dans quelques jours.vendredi 15 avril 2011
Le don de soi avec Matthieu Ricard (2)
Philosophons sur l'altruisme avec Matthieu Ricard interviewé par Raphaël Enthoven (2ème partie).
jeudi 14 avril 2011
L'altruisme avec Matthieu Ricard (1)
Philosophons sur le don de soi avec Matthieu Ricard interviewé par Raphaël Enthoven.
mercredi 13 avril 2011
Vers un retour aux plantes sauvages et oubliées
Le bonheur des plantes ou le retour sur le goût de la nature
mardi 12 avril 2011
Bazar Sacré à noter dans l'agenda
Informations pratiques:
ART SACRE: Art hindou ancien / Art bouddhique ancien / Thangkas du Népal / Peintures aborigènes d’Australie
Exposition du 7 au 18 juin 2011
Tous les jours de 11h à 21h30
Vernissage le 8 juin 2011 de 18h à 21h30
A LA GALERIE du CROUS de PARIS 11 rue des Beaux Arts – 75006 PARIS
ART SACRE: Art hindou ancien / Art bouddhique ancien / Thangkas du Népal / Peintures aborigènes d’Australie
Exposition du 7 au 18 juin 2011
Tous les jours de 11h à 21h30
Vernissage le 8 juin 2011 de 18h à 21h30
A LA GALERIE du CROUS de PARIS 11 rue des Beaux Arts – 75006 PARIS
lundi 11 avril 2011
Témoignage d'une française qui vit au Japon
«La vie ces jours-ci a Sendai est plutôt surréaliste... Mais j'ai la chance d'être entourée d'amis qui m'aident énormément. J'ai d'ailleurs pris refuge chez eux puisque ma bicoque délabrée est maintenant totalement digne de ce nom. Nous partageons tout : eau, aliments, ainsi qu'un chauffage d'appoint au fuel.
La nuit, nous dormons tous dans une seule pièce, nous dînons "aux chandelles", nous partageons nos histoires. C'est très beau, très chaleureux. Le jour, nous essayons de nettoyer la boue et les débris de nos maisons. Les gens font la queue pour s'approvisionner dès qu'un point d'eau est ouvert, ou ils restent dans leur voiture, à regarder les infos sur leur GPS. Quand l'eau est rétablie chez un particulier, il met une pancarte devant chez lui pour que les autres puissent en profiter.
Ce qui est époustouflant, c'est qu'il n'y a ni bousculade, ni pillage ici, même si les gens laissent leur porte d'entrée grande ouverte, comme il est recommandé de le faire lors d'un séisme.
Partout l'on entend: "Oh, c'est comme dans le bon vieux temps, quand tout le monde s'entraidait! "
Les tremblements de terre continuent: La nuit dernière, nous en avons eu tous les quarts d'heure.
Le hurlement des sirènes était incessant, ainsi que le vrombissement des hélicoptères au dessus de nous. Hier soir, l'eau a été rétablie pendant quelques heures, et aujourd'hui pendant la moitié de la journée. Nous avons aussi eu droit à un peu de courant cet après-midi.
Mais pas encore de gaz. Les améliorations dépendent des quartiers. Certains ont de l'eau, mais pas d'électricité et d'autres le contraire. Personne ne s'est lavé depuis des jours. Nous sommes crasseux, mais c'est de peu d'importance.
J'aime ce sentiment nouveau, cette disparition, desquamation du superflu, de tout ce qui n'est pas essentiel. Vivre pleinement intuitivement, instinctivement, chaleureusement et survivre, non pas en tant qu'individu, mais en tant que communauté entière...
Des univers différents se côtoient étrangement :
Ici, des demeures dévastées, mais là, une maison intacte avec ses futons et sa lessive au soleil!
Ici, des gens font interminablement la queue pour de l'eau et des provisions, alors que d'autres promènent leur chien.
Puis aussi quelques touches de grande beauté : d'abord, la nuit silencieuse. Pas de bruit de voiture. Personne dans les rues. Mais un ciel étincelant d'étoiles. D'habitude je n'en distingue qu'une ou deux...
Les montagnes autour de Sendai se détachent en ombre chinoise, magnifiques dans l'air frais de la nuit. Les Japonais sont eux-mêmes magnifiques : chaque jour, je passe chez moi, comme en ce moment même où je profite du rétablissement de l'électricité pour vous envoyer ce courriel, et chaque jour, je trouve de nouvelles provisions et de l'eau sur le seuil ! Qui les a déposées ? Je n'en ai pas la moindre idée !
Des hommes âgés en chapeau vert passent de maison en maison pour vérifier que chacun va bien.
Tout le monde vous demande si vous avez besoin d'aide. Nulle part je ne vois de signe de peur. De résignation, oui. Mais ni peur ni panique! On nous annonce cependant des répliques sismiques, voire même d'autres séismes majeurs dans les prochains mois. En effet, le sol tremble, roule, gronde. J'ai la chance d'habiter un quartier de Sendai qui est en hauteur, un peu plus solide,
et jusqu'à présent nous avons été relativement épargnés.
Hier soir, autre bienfait : le mari d'une amie m'apporte de la campagne des provisions et de l'eau.
Je viens de comprendre à travers cette expérience, qu'une étape cosmique est en train d'être franchie partout dans le monde. Et mon coeur s'ouvre de plus en plus.
Mon frère m'a demandé si je me sentais petite et insignifiante par rapport à ce qui vient d'arriver.
Eh bien non ! Au lieu de cela, je sens que je fais partie de quelque chose de bien plus grand que moi. Cette "re-naissance" mondiale est dure, et pourtant magnifique ! »
La nuit, nous dormons tous dans une seule pièce, nous dînons "aux chandelles", nous partageons nos histoires. C'est très beau, très chaleureux. Le jour, nous essayons de nettoyer la boue et les débris de nos maisons. Les gens font la queue pour s'approvisionner dès qu'un point d'eau est ouvert, ou ils restent dans leur voiture, à regarder les infos sur leur GPS. Quand l'eau est rétablie chez un particulier, il met une pancarte devant chez lui pour que les autres puissent en profiter.
Ce qui est époustouflant, c'est qu'il n'y a ni bousculade, ni pillage ici, même si les gens laissent leur porte d'entrée grande ouverte, comme il est recommandé de le faire lors d'un séisme.
Partout l'on entend: "Oh, c'est comme dans le bon vieux temps, quand tout le monde s'entraidait! "
Les tremblements de terre continuent: La nuit dernière, nous en avons eu tous les quarts d'heure.
Le hurlement des sirènes était incessant, ainsi que le vrombissement des hélicoptères au dessus de nous. Hier soir, l'eau a été rétablie pendant quelques heures, et aujourd'hui pendant la moitié de la journée. Nous avons aussi eu droit à un peu de courant cet après-midi.
Mais pas encore de gaz. Les améliorations dépendent des quartiers. Certains ont de l'eau, mais pas d'électricité et d'autres le contraire. Personne ne s'est lavé depuis des jours. Nous sommes crasseux, mais c'est de peu d'importance.
J'aime ce sentiment nouveau, cette disparition, desquamation du superflu, de tout ce qui n'est pas essentiel. Vivre pleinement intuitivement, instinctivement, chaleureusement et survivre, non pas en tant qu'individu, mais en tant que communauté entière...
Des univers différents se côtoient étrangement :
Ici, des demeures dévastées, mais là, une maison intacte avec ses futons et sa lessive au soleil!
Ici, des gens font interminablement la queue pour de l'eau et des provisions, alors que d'autres promènent leur chien.
Puis aussi quelques touches de grande beauté : d'abord, la nuit silencieuse. Pas de bruit de voiture. Personne dans les rues. Mais un ciel étincelant d'étoiles. D'habitude je n'en distingue qu'une ou deux...
Les montagnes autour de Sendai se détachent en ombre chinoise, magnifiques dans l'air frais de la nuit. Les Japonais sont eux-mêmes magnifiques : chaque jour, je passe chez moi, comme en ce moment même où je profite du rétablissement de l'électricité pour vous envoyer ce courriel, et chaque jour, je trouve de nouvelles provisions et de l'eau sur le seuil ! Qui les a déposées ? Je n'en ai pas la moindre idée !
Des hommes âgés en chapeau vert passent de maison en maison pour vérifier que chacun va bien.
Tout le monde vous demande si vous avez besoin d'aide. Nulle part je ne vois de signe de peur. De résignation, oui. Mais ni peur ni panique! On nous annonce cependant des répliques sismiques, voire même d'autres séismes majeurs dans les prochains mois. En effet, le sol tremble, roule, gronde. J'ai la chance d'habiter un quartier de Sendai qui est en hauteur, un peu plus solide,
et jusqu'à présent nous avons été relativement épargnés.
Hier soir, autre bienfait : le mari d'une amie m'apporte de la campagne des provisions et de l'eau.
Je viens de comprendre à travers cette expérience, qu'une étape cosmique est en train d'être franchie partout dans le monde. Et mon coeur s'ouvre de plus en plus.
Mon frère m'a demandé si je me sentais petite et insignifiante par rapport à ce qui vient d'arriver.
Eh bien non ! Au lieu de cela, je sens que je fais partie de quelque chose de bien plus grand que moi. Cette "re-naissance" mondiale est dure, et pourtant magnifique ! »
dimanche 10 avril 2011
L'Esprit de la jonquille avec Philippe Mac Leod
On devine une pointe de vert dans le jaune de la jonquille, que l’on distingue mieux à la base des pétales et qui s’estompe à mesure que la corolle se déploie, comme un nuage de vin sombre dans un verre d’eau, une goutte de nuit dans le jour naissant : d’un jaune claironnant, en une explosion irrésistible, plus soutenu sur les franges de la trompe qui forme le cœur, un éclair, une sonnerie joyeuse, un vrai rayon de printemps. Tout se passe comme si la corolle éclose gardait mémoire du bouton, de la tige dont elle émerge, ou comme si le vert de la plante mère se prolongeait un peu avant de disparaître dans l’éclat plus subtil, plus transparent, plus aérien, de la créature nouvelle.
Ainsi en est-il de l’âme, solidaire du corps, comme de l’esprit dans son rapport à l’âme. Ce ne sont pas des étages superposés, distincts au point de pouvoir les séparer, mais les étapes de croissance d’un même être, chaque degré se prolongeant en s’estompant dans le suivant, chaque vague naissant de celle qui s’efface. Rien n’est aboli parce que tout concourt au même accomplissement.
Aussi, quel chemin parcouru, de la feuille roide et fibreuse jusqu’au jaune aérien de la jonquille, ainsi qu’une vapeur condensée, à peine figée, un moment retenue dans une figure aux contours évasifs ! Quelle échelle fabuleuse lentement gravie, le long de la tige gorgée d’eau, jusqu’à cette transparence lumineuse de six pétales en forme d’étoile, comme les rayons d’un astre dardant au centre son cœur plus intense ! Considère maintenant la corolle fraîche d’un visage, tout en haut de sa tige, porté par les feuilles de nos membres. La chair ne disparaît pas, elle s’ouvre, elle s’éclaire, s’éclaircit, s’affine, s’allège, s’anime d’un éclat insaisissable. Toute la vie de l’âme vient éclore sur ce disque rayonnant, cette étoile diurne qui brûle d’un feu secret.
Mais ce n’est pas tout. La plante n’est pas achevée. Le parfum vient en dernier. Il prolonge la couleur, qui par son éblouissement dépassait déjà la forme, la débordait dans une sorte de halo rayonnant. Le parfum s’en échappe, il s’élève dans l’invisible. Il est ce fruit ultime qu’on peut nommer l’esprit, tout ce qui émane de nous et qui ne se mesure pas, tout ce que nous avons d’insaisissable, de volatil, de plus délicat.
La joie est un parfum. Tout ce qui s’exhale et se dilate prend forme d’essence. La paix qu’un être respire se répand comme un arôme. L’amour est sans doute le plus subtil, le plus rare aussi, qui puisse s’épancher. Il naît de l’alchimie secrète du calice, du plus profond de l’âme accomplie, cette fine fleur toute défroissée, qui ne parvient à maturité que pour lâcher un souffle d’une légèreté inouïe.
Je te montre la jonquille, parce qu’elle dit la lumière et la joie, dans leur éclat et leur fragilité qui nous rejoignent au plus clair de ce que nous sommes. Elle resplendit comme un jour au milieu du jour, un jour intensifié, ramassé en un étroit évasement, un rai de lumière vive jailli du vert de la terre. Mais vois tout autour, vois le bleu de la violette, ses parterres en nuées, le firmament des ficaires, le jaune naïf du pissenlit dans sa prairie, la blancheur enfantine de la pâquerette, le teint de nourrisson de l’anémone, le rire clairsemé de la primevère dévalant les talus : c’est toute la coloration de l’âme qui s’égaille au long des chemins et des saisons, jusqu’aux rouges mûrs et veloutés des roses lourdes dans les brasiers d’automne.
Philippe Mac Leod est écrivain et a publié plusieurs recueils de poésie. Son dernier ouvrage, D’eau et de lumière, est paru aux éditions Ad Solem.
Source : La Vie (avril)
Ainsi en est-il de l’âme, solidaire du corps, comme de l’esprit dans son rapport à l’âme. Ce ne sont pas des étages superposés, distincts au point de pouvoir les séparer, mais les étapes de croissance d’un même être, chaque degré se prolongeant en s’estompant dans le suivant, chaque vague naissant de celle qui s’efface. Rien n’est aboli parce que tout concourt au même accomplissement.
Aussi, quel chemin parcouru, de la feuille roide et fibreuse jusqu’au jaune aérien de la jonquille, ainsi qu’une vapeur condensée, à peine figée, un moment retenue dans une figure aux contours évasifs ! Quelle échelle fabuleuse lentement gravie, le long de la tige gorgée d’eau, jusqu’à cette transparence lumineuse de six pétales en forme d’étoile, comme les rayons d’un astre dardant au centre son cœur plus intense ! Considère maintenant la corolle fraîche d’un visage, tout en haut de sa tige, porté par les feuilles de nos membres. La chair ne disparaît pas, elle s’ouvre, elle s’éclaire, s’éclaircit, s’affine, s’allège, s’anime d’un éclat insaisissable. Toute la vie de l’âme vient éclore sur ce disque rayonnant, cette étoile diurne qui brûle d’un feu secret.
Mais ce n’est pas tout. La plante n’est pas achevée. Le parfum vient en dernier. Il prolonge la couleur, qui par son éblouissement dépassait déjà la forme, la débordait dans une sorte de halo rayonnant. Le parfum s’en échappe, il s’élève dans l’invisible. Il est ce fruit ultime qu’on peut nommer l’esprit, tout ce qui émane de nous et qui ne se mesure pas, tout ce que nous avons d’insaisissable, de volatil, de plus délicat.
La joie est un parfum. Tout ce qui s’exhale et se dilate prend forme d’essence. La paix qu’un être respire se répand comme un arôme. L’amour est sans doute le plus subtil, le plus rare aussi, qui puisse s’épancher. Il naît de l’alchimie secrète du calice, du plus profond de l’âme accomplie, cette fine fleur toute défroissée, qui ne parvient à maturité que pour lâcher un souffle d’une légèreté inouïe.
Je te montre la jonquille, parce qu’elle dit la lumière et la joie, dans leur éclat et leur fragilité qui nous rejoignent au plus clair de ce que nous sommes. Elle resplendit comme un jour au milieu du jour, un jour intensifié, ramassé en un étroit évasement, un rai de lumière vive jailli du vert de la terre. Mais vois tout autour, vois le bleu de la violette, ses parterres en nuées, le firmament des ficaires, le jaune naïf du pissenlit dans sa prairie, la blancheur enfantine de la pâquerette, le teint de nourrisson de l’anémone, le rire clairsemé de la primevère dévalant les talus : c’est toute la coloration de l’âme qui s’égaille au long des chemins et des saisons, jusqu’aux rouges mûrs et veloutés des roses lourdes dans les brasiers d’automne.
Philippe Mac Leod est écrivain et a publié plusieurs recueils de poésie. Son dernier ouvrage, D’eau et de lumière, est paru aux éditions Ad Solem.
Source : La Vie (avril)
samedi 9 avril 2011
Méditation et Santé avec Christophe André
Christophe André aborde les liens entre Bouddhisme et Médecine
vendredi 8 avril 2011
Hubert Reeves : des étoiles à notre planète en fusion (2)
jeudi 7 avril 2011
Hubert Reeves : de l'homme à la planète en passant par le japon (1)
Hubert Reeves , astrophysicien, « vulgarisateur scientifique » et militant écologiste, nous fait partager son regard sur le monde ainsi que ses combats pour la préservation de notre planète.
En 2007, le président de la République a refusé d'inclure le nucléaire dans les débats du Grenelle de l'environnement.
L'association que je préside, la Ligue Roc, soucieuse de la préservation de la biodiversité a accepté ce préalable car, d'une part les problèmes énergétiques ne sont pas les seuls problèmes qui se posent, et d'autre part un débat ultérieur était promis aux associations alors davantage impliquées dans cette thématique.
Poursuivant son évolution, notre association défend le vivant malmené dans beaucoup d'activités humaines. Les humains ont tout à gagner à défendre la biodiversité dont ils font partie et dépendent. Nous avons produit un manifeste dans lequel les deux mots Humanité et Biodiversité ne cessent d'être associés. Le drame de Fukushima montre que les deux mots Humanité et Énergie sont aussi indissociables, surtout dans les sociétés à haute technologie dont les besoins énergétiques sont immenses, et le demeureront même en réduisant le gaspillage parfois intense et coûteux.
L'énergie permet le développement des sociétés humaines. Mais cette médaille a son revers, exemple : l'électricité supprime l'alternance du jour et de la nuit dans une débauche d'éclairage nuisant aux humains et à bon nombre d'espèces …
Devant leur malheur, les Japonais sont exemplaires de sang-froid, ils forcent notre respect.
L'urgence actuelle, pour nous, est de nous interroger sur les aides à leur apporter pour adoucir leurs souffrances.
Après viendra le temps de tirer les leçons de cet épisode, le débat sur les choix énergétiques.
Toutes les sources d'énergie ont de graves inconvénients : charbon, pétrole, hydraulique, et maintenant gaz de schiste. Sans oublier l'énergie nucléaire dont l'énorme puissance se révéla à travers les bombes sur Hiroshima et Nagasaki et dont les déchets ont une vie millénaire. Plus que les autres, elle fait peur. Cette peur s'était cependant largement assoupie. Les évènements actuels la réveillent et font se dresser deux camps l'un contre l'autre.
Pour surmonter l'épisode de conflit interne, les opinions publiques doivent être éclairées sur les avantages et les risques de chacune des sources d'énergie disponibles. Et les meilleures anticipations peuvent se montrer dérisoires face à l'imprévisible. En France, le large débat promis en 2007 est à mettre au programme. On ne peut en prédire l'issue.
Mais les nuages radioactifs n'ont pas de frontières. Des débats s'imposent dans tous les pays possesseurs de centrales ou projetant d'en construire. À l'exemple de l'aviation civile, l'application universelle des conclusions de ces débats est la seule solution réaliste.
Protection de la planète avec Hubert Reeves (13 min.)
(Source : c'est pas du vent de RFI, septembre 2010)Paris, le 18 mars 2011. Suite au drame survenu au Japon
Déclaration de Hubert Reeves, astrophysicien, président de la Ligue Roc.
Déclaration de Hubert Reeves, astrophysicien, président de la Ligue Roc.
En 2007, le président de la République a refusé d'inclure le nucléaire dans les débats du Grenelle de l'environnement.
L'association que je préside, la Ligue Roc, soucieuse de la préservation de la biodiversité a accepté ce préalable car, d'une part les problèmes énergétiques ne sont pas les seuls problèmes qui se posent, et d'autre part un débat ultérieur était promis aux associations alors davantage impliquées dans cette thématique.
Poursuivant son évolution, notre association défend le vivant malmené dans beaucoup d'activités humaines. Les humains ont tout à gagner à défendre la biodiversité dont ils font partie et dépendent. Nous avons produit un manifeste dans lequel les deux mots Humanité et Biodiversité ne cessent d'être associés. Le drame de Fukushima montre que les deux mots Humanité et Énergie sont aussi indissociables, surtout dans les sociétés à haute technologie dont les besoins énergétiques sont immenses, et le demeureront même en réduisant le gaspillage parfois intense et coûteux.
L'énergie permet le développement des sociétés humaines. Mais cette médaille a son revers, exemple : l'électricité supprime l'alternance du jour et de la nuit dans une débauche d'éclairage nuisant aux humains et à bon nombre d'espèces …
Devant leur malheur, les Japonais sont exemplaires de sang-froid, ils forcent notre respect.
L'urgence actuelle, pour nous, est de nous interroger sur les aides à leur apporter pour adoucir leurs souffrances.
Après viendra le temps de tirer les leçons de cet épisode, le débat sur les choix énergétiques.
Toutes les sources d'énergie ont de graves inconvénients : charbon, pétrole, hydraulique, et maintenant gaz de schiste. Sans oublier l'énergie nucléaire dont l'énorme puissance se révéla à travers les bombes sur Hiroshima et Nagasaki et dont les déchets ont une vie millénaire. Plus que les autres, elle fait peur. Cette peur s'était cependant largement assoupie. Les évènements actuels la réveillent et font se dresser deux camps l'un contre l'autre.
Pour surmonter l'épisode de conflit interne, les opinions publiques doivent être éclairées sur les avantages et les risques de chacune des sources d'énergie disponibles. Et les meilleures anticipations peuvent se montrer dérisoires face à l'imprévisible. En France, le large débat promis en 2007 est à mettre au programme. On ne peut en prédire l'issue.
Mais les nuages radioactifs n'ont pas de frontières. Des débats s'imposent dans tous les pays possesseurs de centrales ou projetant d'en construire. À l'exemple de l'aviation civile, l'application universelle des conclusions de ces débats est la seule solution réaliste.
mercredi 6 avril 2011
Matthieu Ricard nous parle du Dalaï-Lama
Reportage à Malley en 2009 sur l'attrait que suscite le Dalaï-Lama, entre admiration, ferveur et curiosité. Matthieu Ricard, traducteur officiel du Dalaï-Lama, explique la distance que le chef spirituel et politique du Tibet entretient avec son image et sa notoriété.
Je vous conseille également la visite du site de Matthieu Ricard.
Rencontre avec Matthieu Ricard (5 min.)
Je vous conseille également la visite du site de Matthieu Ricard.
mardi 5 avril 2011
S'inspirer des psys avec Christophe André
Dans son dernier livre, Secrets de psys, Christophe André nous présentent vingt psychothérapeutes qui parlent de leurs fragilités, de leurs difficultés, de leurs épreuves et, surtout, de la manière dont ils ont su les traverser et les dépasser. Ils racontent comment ils se sont appliqué à eux-mêmes les méthodes qu'ils proposent à leurs patients et comment cela les a aidés - parfois sauvés. Ils expliquent comment ils continuent, au quotidien, à prendre soin de leur équilibre, de leurs ressources, de leurs valeurs...
lundi 4 avril 2011
Les oreilles du cœur avec Alexandre Jollien
La formule « ouvre l’oreille de ton cœur », qui inaugure la règle de saint Benoît, me libère. Les sentiments, l’affection, le cœur n’ont pas toujours bonne presse aujourd’hui. Et il n’est pas rare qu’on se méfie de tout ce qui échappe à la raison, lui préférant une lucidité chirurgicale, laquelle nous tiendrait bien à distance des émotions et de leurs remous. Hume écrit qu’« il n’est pas contraire à la raison que je préfère la destruction du monde entier à une égratignure de mon doigt. Il n’est pas contraire à la raison que je choisisse d’être totalement ruiné pour empêcher le moindre malaise d’un Indien ou d’une personne qui m’est totalement inconnue. »
J’aime cette réhabilitation du cœur qui a ses raisons que la raison ignore. Effectivement, il n’est pas dit que la pesée de nos intérêts nous porte à la générosité et à la grandeur. Il faut sans doute quelque chose en plus pour nous éveiller le matin et nous lancer enthousiastes sur les chemins de l’existence. Encore faut-il l’écouter ! Un danger me guette : malgré moi, je voudrais rendre mon cœur plus docile, alors qu’il abrite encore des blessures. La première, la plus radicale tient dans le refus quasiment congénital de mon infirmité. Pendant des années, je me suis raisonné, tentant d’arracher à l’intellect un petit « oui » à tout ce que j’étais. En vain. Au contraire, cet instrument de vie s’est maintes fois retourné contre moi pour dévaloriser ce qui est. Depuis, l’acceptation que semblait promettre ma raison se fait presque malgré moi. C’est le cœur qui me la prodigue. Je commence à comprendre que ce n’est pas l’ego, le moi qui accepte. Son boulot, précisément, c’est de refuser perpétuellement le réel, de vouloir sans cesse autre chose, toujours plus. Rien ne lui suffit. Rien ne lui plaît totalement. Sans arrêt, il m’arrache à la pure joie d’être en vie.
Il y a peu, j’ai capitulé en constatant que déjà je vieillissais, que le corps devenait chaque année plus rétif. Et que, finalement, l’infirmité restait inacceptable. La raison avait presque refoulé cette donnée du cœur. J’avais intégré avec amertume une injonction qui a meurtri toute mon enfance : « Il faut accepter le handicap ! » Ce diktat a tôt fait de générer en moi une sorte de volontariste effréné, et j’ai endossé la cape d’un soldat de la raison qui devait analyser le monde, le rendre un brin plus supportable. Un matin, j’ai osé prêter l’oreille à mon cœur qui confessait : « Ces moqueries me chagrinent ! » Accepter que je n’accepte pas, écouter le cœur quand il bat trop fort, voilà qui m’allège.
Depuis, je cesse de me casser les dents sur mon problème, je renonce à vouloir automatiquement régler ses comptes au handicap. Contre toute attente, c’est le moins que l’on puisse dire, l’acceptation se fait peu à peu malgré moi. Car, elle procède de l’abandon et ne saurait résulter du seul effort. Ce n’est pas en serrant les dents que nous adhérons au réel mais peut-être en laissant partir nos résistances d’elles-mêmes. Pareillement, le silence advient lorsque le bruit cesse. On ne fait pas silence, on arrête simplement de s’agiter dans le tumulte, on se tait pour de bon. Certes, il faut un certain courage, de l’abandon pour oser se tenir à l’écoute de son cœur surtout lorsqu’il semble nous extraire de la sérénité. L’affectivité n’est pas forcément le lieu du caprice, de l’exacerbation, elle est peut-être plus proche de la vie que nos théories qui finissent presque immanquablement par boucher l’oreille de notre cœur.
Alexandre Jollien est un philosophe et écrivain né en 1975 à Savièse, en Suisse. Son dernier livre, le Philosophe nu, est paru au Seuil. (cliquez son nom dans le libellé pour voir d'autres articles)
J’aime cette réhabilitation du cœur qui a ses raisons que la raison ignore. Effectivement, il n’est pas dit que la pesée de nos intérêts nous porte à la générosité et à la grandeur. Il faut sans doute quelque chose en plus pour nous éveiller le matin et nous lancer enthousiastes sur les chemins de l’existence. Encore faut-il l’écouter ! Un danger me guette : malgré moi, je voudrais rendre mon cœur plus docile, alors qu’il abrite encore des blessures. La première, la plus radicale tient dans le refus quasiment congénital de mon infirmité. Pendant des années, je me suis raisonné, tentant d’arracher à l’intellect un petit « oui » à tout ce que j’étais. En vain. Au contraire, cet instrument de vie s’est maintes fois retourné contre moi pour dévaloriser ce qui est. Depuis, l’acceptation que semblait promettre ma raison se fait presque malgré moi. C’est le cœur qui me la prodigue. Je commence à comprendre que ce n’est pas l’ego, le moi qui accepte. Son boulot, précisément, c’est de refuser perpétuellement le réel, de vouloir sans cesse autre chose, toujours plus. Rien ne lui suffit. Rien ne lui plaît totalement. Sans arrêt, il m’arrache à la pure joie d’être en vie.
Il y a peu, j’ai capitulé en constatant que déjà je vieillissais, que le corps devenait chaque année plus rétif. Et que, finalement, l’infirmité restait inacceptable. La raison avait presque refoulé cette donnée du cœur. J’avais intégré avec amertume une injonction qui a meurtri toute mon enfance : « Il faut accepter le handicap ! » Ce diktat a tôt fait de générer en moi une sorte de volontariste effréné, et j’ai endossé la cape d’un soldat de la raison qui devait analyser le monde, le rendre un brin plus supportable. Un matin, j’ai osé prêter l’oreille à mon cœur qui confessait : « Ces moqueries me chagrinent ! » Accepter que je n’accepte pas, écouter le cœur quand il bat trop fort, voilà qui m’allège.
Depuis, je cesse de me casser les dents sur mon problème, je renonce à vouloir automatiquement régler ses comptes au handicap. Contre toute attente, c’est le moins que l’on puisse dire, l’acceptation se fait peu à peu malgré moi. Car, elle procède de l’abandon et ne saurait résulter du seul effort. Ce n’est pas en serrant les dents que nous adhérons au réel mais peut-être en laissant partir nos résistances d’elles-mêmes. Pareillement, le silence advient lorsque le bruit cesse. On ne fait pas silence, on arrête simplement de s’agiter dans le tumulte, on se tait pour de bon. Certes, il faut un certain courage, de l’abandon pour oser se tenir à l’écoute de son cœur surtout lorsqu’il semble nous extraire de la sérénité. L’affectivité n’est pas forcément le lieu du caprice, de l’exacerbation, elle est peut-être plus proche de la vie que nos théories qui finissent presque immanquablement par boucher l’oreille de notre cœur.
Alexandre Jollien est un philosophe et écrivain né en 1975 à Savièse, en Suisse. Son dernier livre, le Philosophe nu, est paru au Seuil. (cliquez son nom dans le libellé pour voir d'autres articles)
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dimanche 3 avril 2011
Les racines d'Alexandre Jollien
Juste à écouter, comme une leçon de vie... La sagesse d'Alexandre Jollien se communique et se partage !
samedi 2 avril 2011
Antibiotiques ou la résistance imprévue
Il y a plus de bactéries sur notre corps que nous n'avons de cellules pour nous constituer... Microbes, bactéries, des êtres à part très adaptables. Encore une guerre que nous pensions gagner...
vendredi 1 avril 2011
L'ange de mer et autres poissons
Plus de vieille carpe mère, ni de carpe graphique, plus de souris de mer... Mes posts tombent à l'eau et le monde gronde hein ! Et je plie sous la solitude qui me torpille comme l'exocet. Le ton est donné. Il faut mettre le turbot sans que cela bogue. Je blennie ! La peur du loup ! Je suis la raie de lumière pour, comme une anguille, échapper au sabre de l'instant.
Mérou je me trouve ? Pas d'anchois, juste en ce lieu, être lamproie de l'omble et du vide ! Etre harangué par la joie qui me baudroie !
Baratin me dit l'ange de mer...
Mérou je me trouve ? Pas d'anchois, juste en ce lieu, être lamproie de l'omble et du vide ! Etre harangué par la joie qui me baudroie !
Baratin me dit l'ange de mer...
Souvenir du DDT
En ce 1er avril, un souvenir plein d'humour qui ouvrait à l'époque une société promise au progrès... On ne peut qu'en sourire !
source :Ces catastrophes qui ont éclairé notre monde
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Silence sur le nucléaire
Il est vrai que les radiations nucléaires sont silencieuses mais est-ce pour cela qu'il faut taire leurs effets ? Je vous partage donc un message que l'on m'a envoyé. J'ai des documents en attente sur ce sujet qui devraient paraître prochainement... et ceci n'est pas un poisson d'avril !
[...] avec le collectif IndependentWHO, nous avons mis en place depuis 4 ans une action silencieuse, pacifique et non-violente, une vigie permanente devant l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour demander à celle-ci de revoir l’accord qu’elle a depuis 1959 avec l’Agence International de l’Energie Atomique (AIEA). Nous demandons à l’OMS de reprendre son indépendance afin qu’elle respecte sa constitution, c’est à dire «amener tous les peuples au niveau de santé le plus élevé possible”. En effet, depuis la signature de cet accord, l’OMS non seulement ne fait rien concernant les problèmes de radiation mais ment sur les conséquences sanitaire de la catastrophe de Tchernobyl.
Pour que ceux qui sont abandonnés par l’OMS dans les territoires contaminés autour de Tchernobyl et le peuple japonais qui le sera tout autant si rien ne change, il nous semble indispensable que l’information circule le plus possible afin que les dramatiques conséquences de cet accord apparaisse au grand jour et qu’il soit remis en cause....
Christophe Elain - Nucléaire : l'étrange silence de l'OMS
Site IndependentWHO
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