"Rarement un enseignement sut aussi bien synthétiser les connaissances scientifiques occidentales et la gnose de l'orient,- en matière de psychisme et de conscience."
Le nettoyage psychique par la connaissance de soi
Quant à Freud, surtout lorsqu'on le compare à Jung, il n'apparaît certes pas comme une personnalité passionnée par les coutumes religieuses du monde ; mais ceci n'implique pas nécessairement une absence de vie intérieure.
Pour s'être trouvé aussi impérieusement attiré par la recherche de l'origine des troubles psychiques qui freinaient sa propre évolution comme celle de ses patients, Freud a incontestablement fait preuve de cette insatisfaction profonde et de cette auto-révolte qui spécifient et initient la démarche spiritualiste, même lorsqu'elle n'est pas encadrée par une Tradition.
Bien sûr, il n'a jamais osé franchir la frontière de l'investigation biographique, pour entrer dans l'univers transpersonnel et accomplir une réelle connaissance du Soi universel, mais le déblayage psychique auquel il s'est livré en inventant la psychanalyse peut tout à fait être considéré comme un cheminement pré-spirituel, une purification préparatoire.
La réalisation spirituelle n'est que la conséquence d'un affranchissement des limitations mentales, et des illusions pathologiques qu'elles entraînent. Les spiritualistes du monde entier parlent de délivrance, les Hindouistes de libération, les Bouddhistes de Nirvana, ce qui signifie extinction, tous termes négatifs impliquant non pas la création d'un état idéal ou l'atteinte d'un paradis, mais bien la sortie de l'enfer du pathos grâce à la dissipation des imprégnations psychiques, conscientes et inconscientes, qui sont autant d'infrastructures d'un moi illusoire et pathologique auquel on s'identifie à tort. En somme, l'Éveil est réalisé lorsque le psychisme est nettoyé.
La démarche de Freud, bien qu'incomplète, entre donc dans le cadre de ce travail de connaissance de soi et de libération des entraves psychiques, qui sont depuis toujours le propre des humanoïdes humanisés. Or, ce travail peut indifféremment être relié à la spiritualité ou à la science ; et il faut sans doute nous attendre à ce que les nouvelles formes de spiritualité, qui prendront naissance ces prochains siècles après le raz de marée passéiste de l'intégrisme, aient une coloration plus scientifique que mystique.
A cet égard, Swami Prajnânpad a indéniablement fait figure de pionnier.
Quant à Freud, surtout lorsqu'on le compare à Jung, il n'apparaît certes pas comme une personnalité passionnée par les coutumes religieuses du monde ; mais ceci n'implique pas nécessairement une absence de vie intérieure.
Pour s'être trouvé aussi impérieusement attiré par la recherche de l'origine des troubles psychiques qui freinaient sa propre évolution comme celle de ses patients, Freud a incontestablement fait preuve de cette insatisfaction profonde et de cette auto-révolte qui spécifient et initient la démarche spiritualiste, même lorsqu'elle n'est pas encadrée par une Tradition.
Bien sûr, il n'a jamais osé franchir la frontière de l'investigation biographique, pour entrer dans l'univers transpersonnel et accomplir une réelle connaissance du Soi universel, mais le déblayage psychique auquel il s'est livré en inventant la psychanalyse peut tout à fait être considéré comme un cheminement pré-spirituel, une purification préparatoire.
La réalisation spirituelle n'est que la conséquence d'un affranchissement des limitations mentales, et des illusions pathologiques qu'elles entraînent. Les spiritualistes du monde entier parlent de délivrance, les Hindouistes de libération, les Bouddhistes de Nirvana, ce qui signifie extinction, tous termes négatifs impliquant non pas la création d'un état idéal ou l'atteinte d'un paradis, mais bien la sortie de l'enfer du pathos grâce à la dissipation des imprégnations psychiques, conscientes et inconscientes, qui sont autant d'infrastructures d'un moi illusoire et pathologique auquel on s'identifie à tort. En somme, l'Éveil est réalisé lorsque le psychisme est nettoyé.
La démarche de Freud, bien qu'incomplète, entre donc dans le cadre de ce travail de connaissance de soi et de libération des entraves psychiques, qui sont depuis toujours le propre des humanoïdes humanisés. Or, ce travail peut indifféremment être relié à la spiritualité ou à la science ; et il faut sans doute nous attendre à ce que les nouvelles formes de spiritualité, qui prendront naissance ces prochains siècles après le raz de marée passéiste de l'intégrisme, aient une coloration plus scientifique que mystique.
A cet égard, Swami Prajnânpad a indéniablement fait figure de pionnier.
Science et spiritualité, même combat !
Pour Prajnânpad, la science et la spiritualité n'ont qu'un but: «voir ce qui est». Rien d'étonnant donc, à ce que le Swami se soit intéressé au fondateur d'une science dont l'objet était de «voir ce qui se passe en l'homme». Rien d'étonnant, même, à ce qu'il ait préféré Freud à Jung, dans la mesure où Jung faisait en grande partie appel à un ésotérisme flou et non-scientifique, pour expliquer le fonctionnement du psychisme. Le chemin du Swami passe par la clarté et l'exactitude, il veut s'appuyer sur les bases solides d'une logique bien construite et surtout d'un constat défaits bien établis. Aussi, lorsque Freud démontre que les troubles émotionnels et les perturbations comportementales sont les effets de causes passées, Prajnânpad ne peut qu'adhérer à cette vision scientifique dans laquelle il voit un espoir pour l'Inde de se débarrasser de ces superstitions qui prétendaient expliquer la souffrance humaine par l'intervention, extérieure, des démons ou du destin. Mais s'il oppose la science à la superstition, Swamiji ne l'oppose nullement à la spiritualité ; et il ne peut s'empêcher de faire la relation entre la thèse de Freud et la théorie traditionnelle du Karma qui annonçait, depuis des millénaires, la nécessité de se libérer des actions passées, du Karma, pour déchirer le voile de l'illusion, la Maya, et réaliser l'Eveil.
Pour Freud aussi, l'homme est illusionné, aveuglé, par des forces intérieures, en l'occurrence émotionnelles, dont il ne connaît pas l'origine mais qui n'en sont pas moins liées à la loi de causalité, donc susceptibles d'investigations. Pour Freud aussi, la révélation intime des causes des troubles émotionnels est une condition nécessaire et suffisante pour se libérer du passé et déchirer, tout au moins partiellement, le voile de l'inconscient.
Il apparaît donc, finalement, on ne peut plus normal que Prajnânpad ait considéré la psychanalyse comme une science permettant «d'assurer le passage d'une conscience bloquée vers une conscience épanouie». Cette psychanalyse confirmait scientifiquement, à ses yeux, ce que le Védantisme n'avait jamais cessé d'affirmer : «ce qui a été noué dans le passé peut être dénoué dans le présent».
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