samedi 13 juillet 2024

Les affaires de mon père

 LES "AFFAIRES DE MON PERE"  - LE "TRAVAIL" ET "LE MONDE", SUITE ET FIN (extrait du "Carnet")

Ce que nous appelons « le travail », la dynamique du « travail », laquelle pourtant ne cherche pas à « changer le monde » mais invite chacun à se changer lui même, cette dynamique constitue en elle même et presque malgré elle un pied de nez au « monde », à ses valeurs, à son statu quo, au fameux « ordre établi » que pourtant elle ne prétend pas renverser. 

Cela dit, que « le monde » se rassure. 

 Le « travail » n’est pas près de le dominer et ne constitue donc pas pour lui une menace à grande échelle. 

L’esprit du monde n’a pas beaucoup de souci à se faire quand à sa pérennité et à la bonne santé de toutes ses entreprises. 

Il n’y aura pas de « grand soir » spirituel, pas d’ « âge d’or », pas de « réveil des consciences ». Au mieux , et ce sera déjà pas mal, des mouvements de balancier. L'action et la réaction continueront à prendre place, voilà tout. 

Sans doute, quand nous serons collectivement allés beaucoup trop loin c’est à dire que la ou les catastrophes ne seront même plus à nos portes mais déjà les pieds sous notre table, sans doute à ce moment là irons nous dans l’autre sens …  et ainsi de suite tant que l’expérience humaine sur cette planète se poursuivra… 

En tant qu’instructeur, tout ce que je demande au « monde » - et c’est déjà beaucoup- c’est qu’il me, nous fiche la paix. 

Je lui paie volontiers sa dime, honnête et responsable citoyen que je suis.  Je ne prétends pas m'extraire du monde, ne pas m'en soucier, ce serait désinvolture, arrogance et inconscience. 


Je l’aime bien, tout compte fait, ce monde.

J’en fais partie, je ne le méprise aucunement et même lui suis à maints égards reconnaissant. 

A partir de là , et dès lors que je rends à César ce qui est à César, qu’il me laisse tranquillement vaquer aux « affaires de mon père » - et pardon si en utilisant cette parole, je parais sombrer dans une mégalomanie christique  ! 

Le mieux serait encore qu’il ne soit même pas ou à peine au courant des dites "affaires". 

Ce n’est pas toujours gagné. 

Il faut surtout sans rien cacher (rien de mieux que de se livrer à nos entreprises au nez et à la barbe du « monde ») faire en sorte qu’il ne se doute de rien, « le monde » …

 Qu’il nous prenne au mieux pour des originaux, de braves hurluberlus, de petits joueurs inoffensifs. 

Ce qui au final est vrai. 

Car même si notre entreprise secrète est un pied de nez à la figure du « prince de ce monde » , cela ne le menace pas à grande échelle. 

Que lui importe après tout, au « prince de ce monde » , si deux ou trois péquins lui échappent pour de bon, et si une poignée, sans complètement lui échapper, ne le suit plus aveuglement dans ses voies, ses œuvres, ses pompes ?  

Qu’est ce que cela peut faire à un multi milliardaire dont la fortune croit chaque jour de perdre mille euros par ci, cinq cent par là ?

« Attaquez à découvert et soyez vainqueur en secret » 

"Invisible en plein jour »

« Le guerrier ne laisse pas de traces » …

Voilà bien tout l'art ...

Gilles Farcet

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