À toutes celles et ceux qui endurent la douleur chronique sans trouver les mots pour la dire, pris au piège d’une prison d’autant plus redoutable qu’elle est invisible. Tenter de lui jeter un sort par le pouvoir cathartique de la poésie. Continuer, persévérer, ne pas rester figer, garder le fil du mouvement vital. Sortir de l’isolement en osant parler. Se fier à ce que le corps raconte de notre histoire et avancer main dans la main avec les thérapeutes qui jalonnent ce parcours du combattant pas toujours pacifique. Mon maître de chant Jean-Pierre Blivet m’a transmis une clef essentielle, fondamentale pour libérer la voix autant que le corps qui m’a beaucoup aidée :
« P a s d e p r e s s i o n , p l u s d ’ e s p a c e ».
Plus je lutte, plus je me contracte. Plus je me contracte, plus j’exacerbe la douleur à mesure que les tissus se resserrent mis sous pression manquant d’oxygénation. En d’autres termes R E S P I R E R en conscience pour apporter de l’espace en soi là où la douleur tend à nous assécher. Je sais combien cela est difficile à mettre en œuvre mais je sais aussi que cela en vaut la peine. Laisser la vie chanter à travers soi aussi ténue et fragilisée soit-elle. Le souffle est - si ce n’est la voie - une des voies à suivre pour apaiser, transcender la douleur. Céline Dion nous en a montré un édifiant et bouleversant aperçu lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024.
Juliette Touret
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