Samedi 9 mars dans toute la France, lancement du 15e PRINTEMPS des POETES
Souris, du moins par politesse, à la seule minute au monde qui te regarde.
Trahis-toi sans dire mot en contrebande. N'éteins pas l'amour mais sa parole.
Ne me donne rien de peur de t'intéresser. Offre-moi seulement ce que je prends.
À te pencher tu retarderais ta marche.
Ne me demande rien. Me voici qui ne suis que ce que je te restitue.
Car si je projette ma silhouette devant moi c'est que je te tourne le dos, Soleil.
Ne dialogue pas avec ton miroir. Sois tel que rien ne soit.
Que ta présence consume ta figure.
L'horloge patiente va et vient.
Je ne peux rabattre la couverture des paupières sur mon visage puisque je n'ai plus de visage.
Ne me regarde pas. Tu n'auras en moi nul repos.
Je suis une voix encore peut-être mais sourde et incessante qui n'est autre déjà qu'à tes tempes le battement plus fort de ton cœur.
Jean Grosjean,
Terre du temps
Cri
Un matin comme les autres,
l’avoine coupée d’hier,
le verger jonché de prunes.
Le ruisseau ne cesse guère
de s’en aller sous la brume.
Un nuage à l’horizon,
l’agneau que sa mère oublie,
le pic-épeiche et son cri.
La grande herbe se balance
depuis les débuts du monde.
Jean Grosjean
Souris, du moins par politesse, à la seule minute au monde qui te regarde.
Trahis-toi sans dire mot en contrebande. N'éteins pas l'amour mais sa parole.
Ne me donne rien de peur de t'intéresser. Offre-moi seulement ce que je prends.
À te pencher tu retarderais ta marche.
Ne me demande rien. Me voici qui ne suis que ce que je te restitue.
Car si je projette ma silhouette devant moi c'est que je te tourne le dos, Soleil.
Ne dialogue pas avec ton miroir. Sois tel que rien ne soit.
Que ta présence consume ta figure.
L'horloge patiente va et vient.
Je ne peux rabattre la couverture des paupières sur mon visage puisque je n'ai plus de visage.
Ne me regarde pas. Tu n'auras en moi nul repos.
Je suis une voix encore peut-être mais sourde et incessante qui n'est autre déjà qu'à tes tempes le battement plus fort de ton cœur.
Jean Grosjean,
Terre du temps
Cri
Un matin comme les autres,
l’avoine coupée d’hier,
le verger jonché de prunes.
Le ruisseau ne cesse guère
de s’en aller sous la brume.
Un nuage à l’horizon,
l’agneau que sa mère oublie,
le pic-épeiche et son cri.
La grande herbe se balance
depuis les débuts du monde.
Jean Grosjean