Marie-Laurence Cattoire dirige sa propre agence de relations presse et coordonne depuis 2005 des séminaires de méditation. Auteure de la Méditation, c'est malin (Leduc).
« Voilà un peu plus de dix ans, j’étais fatiguée de mon rythme effréné, de toutes les responsabilités que je m’imposais et surtout des différents rôles sociaux que je croyais devoir tenir. Je sentais que même si de l’extérieur tout semblait aller pour le mieux – trois beaux enfants, une entreprise qui « roulait », un gentil mari… –, à l’intérieur rien n’était unifié. J’étais une inconnue pour moi-même, il manquait une harmonie comme un centre, un axe, qui me permette de trouver une direction. Je me suis inscrite à un stage de méditation. Pour la première fois de ma vie, je sentais que j’avais le droit d’être, sans avoir besoin d’être quelqu’un, mais juste d’être, d’avoir ma place sur cette terre, sans me justifier, sans rien faire, sans demander d’autorisation ni chercher à m’améliorer... J’ai compris que cette pratique prendrait une place centrale dans ma vie et j’ai commencé à me demander comment faire, comment trouver assez de temps ainsi que l’espace pour méditer.
La première chose que j’ai faite en rentrant à la maison, c’est me lever 20 minutes plus tôt. C’est ce qui m’a permis de pratiquer quotidiennement. Nos trois enfants étaient alors très jeunes et je pouvais me lever avant eux, méditer pendant que la maisonnée était encore endormie. Ensuite, quand ils sont devenus adolescents, c’est plutôt après leur départ au collège ou au lycée, et avant de commencer ma journée professionnelle, que j’ai mis en place un temps pour méditer. Trouver le bon moment dans la journée, et s’y tenir en respectant la durée que l’on a décidée (10, 20, 30 minutes) est sûrement la première chose à faire.
La deuxième priorité est d’aménager un espace pour méditer chez soi dans sa chambre si l’on médite au lever, dans le salon ou la pièce à vivre. Un coussin ou une chaise, une image, un bâton d’encens ou une bougie peuvent suffire à nous inspirer et à nous connecter à l’esprit de la pratique. Mais ne cherchez pas à vous isoler à tout prix. Cela ne ferait qu’entraver votre pratique et vous mettre mal à l’aise avec votre entourage. Finalement, vouloir s’isoler ou rechercher le calme absolu, cela crispe tout le monde ! Il me semble important de ne pas exiger le silence parce que « maman ou papa médite » : cela va, pour moi, à l’encontre du sens même de la méditation.
Nous devons faire avec chaque situation telle qu’elle est, et être assez malins pour trouver le juste moment. Dans notre appartement, j’ai deux coussins de méditation, un dans la chambre, face à la fenêtre, et un autre dans le salon, près du canapé. Cela me laisse deux possibilités de méditer en fonction de l’activité des uns et des autres. J’ai également un coussin de méditation dans mon bureau. Si, comme moi, vous habitez en ville et dans un environnement bruyant, vous pouvez aussi méditer ! Dans notre pratique, nous pouvons inclure les bruits, voire prendre appui sur ceux-ci pour revenir à l’instant présent.
Une fois que notre pratique quotidienne est bien installée, nous nous apercevons que nous pouvons méditer quelques minutes dans bien des endroits et en toute discrétion : par exemple dans la salle d’attente du médecin, dans le hall d’accueil d’une entreprise avant une réunion, dans un jardin public… Dans le train, lors de mes déplacements professionnels, j’écoute au casque des instructions sur la méditation, que j’ai enregistrées sur mon Smartphone. Au lieu de nous sentir perdus, nous pouvons prendre l’habitude, plusieurs fois dans la journée, de revenir à notre corps et à notre souffle, de porter une légère attention à notre respiration afin de nous synchroniser au monde.
Mais, inévitablement, au bout d’un moment la pratique s’émousse. On n’a plus très envie de méditer, on ne sait même plus très bien pourquoi on le fait... Cela arrive à tous, sans exception. Il ne faut surtout pas s’en vouloir mais peut-être à ce moment-là pouvez-vous rafraîchir votre pratique en allant méditer en groupe. Faire un stage de méditation par exemple ou rejoindre les soirées hebdomadaires d’un groupe près de chez vous. C’est très encourageant de voir les autres pratiquer et de pouvoir en parler avec eux. C’est ce que je fais le plus souvent possible, chaque fois que j’en ai la possibilité je participe à un séminaire de méditation, je pratique en groupe, j’écoute des enseignements qui ressourcent ma pratique et me permettent concrètement d’avancer sur ce très beau chemin.
Depuis quelques mois aussi, j’arrive de temps à autre à trouver une semaine de vacances pour pouvoir transmettre la méditation bénévolement lors de stages de découverte qui sont ouverts à tous. Cela me permet d’explorer la compréhension que j’ai de la méditation et de regarder plus finement comment elle peut prendre place simplement dans la vie de chacun. C’est très touchant de voir les gens s’ouvrir au fil du stage, retrouver de l’allant, du courage, de la joie...
Si la méditation a changé ma vie et continue de changer ma vie chaque jour un peu plus, ce n’est jamais comme je l’imaginais, cela ne prend pas les chemins que je croyais. Méditer est un remarquable geste de confiance. Il faut faire confiance à la pratique. Et pour lui faire confiance, pour qu’elle devienne quasiment une seconde nature – ou plutôt devrais je dire qu’elle nous ramène à notre vraie nature ! – il faut la pratiquer, tout simplement. Rien d’intellectuel, rien d’ésotérique, rien d’inaccessible, juste s’asseoir et laisser œuvrer en nous la méditation. »
source : La vie
« Voilà un peu plus de dix ans, j’étais fatiguée de mon rythme effréné, de toutes les responsabilités que je m’imposais et surtout des différents rôles sociaux que je croyais devoir tenir. Je sentais que même si de l’extérieur tout semblait aller pour le mieux – trois beaux enfants, une entreprise qui « roulait », un gentil mari… –, à l’intérieur rien n’était unifié. J’étais une inconnue pour moi-même, il manquait une harmonie comme un centre, un axe, qui me permette de trouver une direction. Je me suis inscrite à un stage de méditation. Pour la première fois de ma vie, je sentais que j’avais le droit d’être, sans avoir besoin d’être quelqu’un, mais juste d’être, d’avoir ma place sur cette terre, sans me justifier, sans rien faire, sans demander d’autorisation ni chercher à m’améliorer... J’ai compris que cette pratique prendrait une place centrale dans ma vie et j’ai commencé à me demander comment faire, comment trouver assez de temps ainsi que l’espace pour méditer.
La première chose que j’ai faite en rentrant à la maison, c’est me lever 20 minutes plus tôt. C’est ce qui m’a permis de pratiquer quotidiennement. Nos trois enfants étaient alors très jeunes et je pouvais me lever avant eux, méditer pendant que la maisonnée était encore endormie. Ensuite, quand ils sont devenus adolescents, c’est plutôt après leur départ au collège ou au lycée, et avant de commencer ma journée professionnelle, que j’ai mis en place un temps pour méditer. Trouver le bon moment dans la journée, et s’y tenir en respectant la durée que l’on a décidée (10, 20, 30 minutes) est sûrement la première chose à faire.
La deuxième priorité est d’aménager un espace pour méditer chez soi dans sa chambre si l’on médite au lever, dans le salon ou la pièce à vivre. Un coussin ou une chaise, une image, un bâton d’encens ou une bougie peuvent suffire à nous inspirer et à nous connecter à l’esprit de la pratique. Mais ne cherchez pas à vous isoler à tout prix. Cela ne ferait qu’entraver votre pratique et vous mettre mal à l’aise avec votre entourage. Finalement, vouloir s’isoler ou rechercher le calme absolu, cela crispe tout le monde ! Il me semble important de ne pas exiger le silence parce que « maman ou papa médite » : cela va, pour moi, à l’encontre du sens même de la méditation.
Nous devons faire avec chaque situation telle qu’elle est, et être assez malins pour trouver le juste moment. Dans notre appartement, j’ai deux coussins de méditation, un dans la chambre, face à la fenêtre, et un autre dans le salon, près du canapé. Cela me laisse deux possibilités de méditer en fonction de l’activité des uns et des autres. J’ai également un coussin de méditation dans mon bureau. Si, comme moi, vous habitez en ville et dans un environnement bruyant, vous pouvez aussi méditer ! Dans notre pratique, nous pouvons inclure les bruits, voire prendre appui sur ceux-ci pour revenir à l’instant présent.
Une fois que notre pratique quotidienne est bien installée, nous nous apercevons que nous pouvons méditer quelques minutes dans bien des endroits et en toute discrétion : par exemple dans la salle d’attente du médecin, dans le hall d’accueil d’une entreprise avant une réunion, dans un jardin public… Dans le train, lors de mes déplacements professionnels, j’écoute au casque des instructions sur la méditation, que j’ai enregistrées sur mon Smartphone. Au lieu de nous sentir perdus, nous pouvons prendre l’habitude, plusieurs fois dans la journée, de revenir à notre corps et à notre souffle, de porter une légère attention à notre respiration afin de nous synchroniser au monde.
Mais, inévitablement, au bout d’un moment la pratique s’émousse. On n’a plus très envie de méditer, on ne sait même plus très bien pourquoi on le fait... Cela arrive à tous, sans exception. Il ne faut surtout pas s’en vouloir mais peut-être à ce moment-là pouvez-vous rafraîchir votre pratique en allant méditer en groupe. Faire un stage de méditation par exemple ou rejoindre les soirées hebdomadaires d’un groupe près de chez vous. C’est très encourageant de voir les autres pratiquer et de pouvoir en parler avec eux. C’est ce que je fais le plus souvent possible, chaque fois que j’en ai la possibilité je participe à un séminaire de méditation, je pratique en groupe, j’écoute des enseignements qui ressourcent ma pratique et me permettent concrètement d’avancer sur ce très beau chemin.
Depuis quelques mois aussi, j’arrive de temps à autre à trouver une semaine de vacances pour pouvoir transmettre la méditation bénévolement lors de stages de découverte qui sont ouverts à tous. Cela me permet d’explorer la compréhension que j’ai de la méditation et de regarder plus finement comment elle peut prendre place simplement dans la vie de chacun. C’est très touchant de voir les gens s’ouvrir au fil du stage, retrouver de l’allant, du courage, de la joie...
Si la méditation a changé ma vie et continue de changer ma vie chaque jour un peu plus, ce n’est jamais comme je l’imaginais, cela ne prend pas les chemins que je croyais. Méditer est un remarquable geste de confiance. Il faut faire confiance à la pratique. Et pour lui faire confiance, pour qu’elle devienne quasiment une seconde nature – ou plutôt devrais je dire qu’elle nous ramène à notre vraie nature ! – il faut la pratiquer, tout simplement. Rien d’intellectuel, rien d’ésotérique, rien d’inaccessible, juste s’asseoir et laisser œuvrer en nous la méditation. »
source : La vie