Le concept de karma abordé par Christophe Massin (Article du 14-02-2009)
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C’est son karma... Il a un « bon », un « mauvais » karma… Que recouvre cette conception orientale ? Une sorte de fatalité qui prédestine nos existences ? Un système moral où l’on accumule des mérites et l’on essaye de se défaire des mauvaises tendances venues du passé ? Une croyance en la réincarnation, avec un cheminement qui s’effectue de vie en vie jusqu’à la libération finale ? La prise en compte d’une loi de causalité qui régit nos actes et leurs conséquences ?
Chacun, suivant sa sensibilité pourra se sentir plus en affinité avec l’une de ces propositions. De fait, ce concept longtemps complètement exotique en Occident, est maintenant rentré dans le vocabulaire courant et, surtout, s’est intégré à la vision des choses de nombres de personnes en recherche de sens. Certains le vivent comme une croyance religieuse qui, dans ses conséquences pratiques, pourra se rapprocher de la morale chrétienne, d’autres s’y intéressent sur le plan de l’ésotérisme, et veulent retrouver leurs vies antérieures ; d’autres encore seront attirés par la dimension parapsychologique et consulteront médiums, voyants pour connaître leur histoire karmique. En tant que psychiatre ayant reçu une formation scientifique, je me suis trouvé plus naturellement en affinité avec la dernière proposition, le karma en tant que principe de causalité. Cette vision des choses rejoint, dans un autre langage les approches de la psychanalyse, de l’éthologie ou de la systémie - qui soulignent l’importance des conditionnements du passé dans tous nos comportements et relations, tout en l’inscrivant dans une perspective d’évolution de l’être humain. En effet, tout en énonçant le caractère inéluctable de la causalité, la pensée orientale déclare qu’il est possible de s’affranchir de l’aliénation à ces conditionnements.
Dans cette vision du karma, il ne s’agit donc pas de croire à quoi que ce soit mais d’observer attentivement en soi et autour de soi pour arriver à une vision plus lucide et consciente de son fonctionnement dans la vie.
Le principe de causalité karmique affirme que tous nos actes sont l’aboutissement de chaînes de causes et d’effets complexes, autrement dit, qu’ils résultent d’un cocktail complexe d’influences qui proviennent à la fois de notre trajectoire personnelle et de notre environnement. De même, aussitôt posés, nos actes deviennent à leur tour la source de nouvelles chaînes de causes et d’effets, dans un enchaînement sans fin. Dans cette vision du karma, il ne s’agit donc pas de croire à quoi que ce soit mais d’observer attentivement en soi et autour de soi pour arriver à une vision plus lucide et consciente de son fonctionnement dans la vie : d’où me viennent cette manière de penser, ce désir, ce comportement, l’impulsion à poser cet acte ? Quelles conséquences puis-je en anticiper et ensuite constater, pour moi-même, pour les autres, pour l’environnement ? Finalement suis-je libre de mes choix, comme j’en suis persuadé ou suis-je téléguidé par mes expériences passées, influencé par mon entourage, modelé par mon environnement ? Qu’est-ce que je génère pour les autres, pour la planète ? Et si je constate que je suis prisonnier de mes habitudes, de mon passé, du regard d’autrui, que j’engendre de la souffrance pour moi et/ou pour les autres, puis-je me délivrer ?
Pour un psychiatre, autant de questions essentielles !
Dr Christophe Massin
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C’est son karma... Il a un « bon », un « mauvais » karma… Que recouvre cette conception orientale ? Une sorte de fatalité qui prédestine nos existences ? Un système moral où l’on accumule des mérites et l’on essaye de se défaire des mauvaises tendances venues du passé ? Une croyance en la réincarnation, avec un cheminement qui s’effectue de vie en vie jusqu’à la libération finale ? La prise en compte d’une loi de causalité qui régit nos actes et leurs conséquences ?
Chacun, suivant sa sensibilité pourra se sentir plus en affinité avec l’une de ces propositions. De fait, ce concept longtemps complètement exotique en Occident, est maintenant rentré dans le vocabulaire courant et, surtout, s’est intégré à la vision des choses de nombres de personnes en recherche de sens. Certains le vivent comme une croyance religieuse qui, dans ses conséquences pratiques, pourra se rapprocher de la morale chrétienne, d’autres s’y intéressent sur le plan de l’ésotérisme, et veulent retrouver leurs vies antérieures ; d’autres encore seront attirés par la dimension parapsychologique et consulteront médiums, voyants pour connaître leur histoire karmique. En tant que psychiatre ayant reçu une formation scientifique, je me suis trouvé plus naturellement en affinité avec la dernière proposition, le karma en tant que principe de causalité. Cette vision des choses rejoint, dans un autre langage les approches de la psychanalyse, de l’éthologie ou de la systémie - qui soulignent l’importance des conditionnements du passé dans tous nos comportements et relations, tout en l’inscrivant dans une perspective d’évolution de l’être humain. En effet, tout en énonçant le caractère inéluctable de la causalité, la pensée orientale déclare qu’il est possible de s’affranchir de l’aliénation à ces conditionnements.
Dans cette vision du karma, il ne s’agit donc pas de croire à quoi que ce soit mais d’observer attentivement en soi et autour de soi pour arriver à une vision plus lucide et consciente de son fonctionnement dans la vie.
Le principe de causalité karmique affirme que tous nos actes sont l’aboutissement de chaînes de causes et d’effets complexes, autrement dit, qu’ils résultent d’un cocktail complexe d’influences qui proviennent à la fois de notre trajectoire personnelle et de notre environnement. De même, aussitôt posés, nos actes deviennent à leur tour la source de nouvelles chaînes de causes et d’effets, dans un enchaînement sans fin. Dans cette vision du karma, il ne s’agit donc pas de croire à quoi que ce soit mais d’observer attentivement en soi et autour de soi pour arriver à une vision plus lucide et consciente de son fonctionnement dans la vie : d’où me viennent cette manière de penser, ce désir, ce comportement, l’impulsion à poser cet acte ? Quelles conséquences puis-je en anticiper et ensuite constater, pour moi-même, pour les autres, pour l’environnement ? Finalement suis-je libre de mes choix, comme j’en suis persuadé ou suis-je téléguidé par mes expériences passées, influencé par mon entourage, modelé par mon environnement ? Qu’est-ce que je génère pour les autres, pour la planète ? Et si je constate que je suis prisonnier de mes habitudes, de mon passé, du regard d’autrui, que j’engendre de la souffrance pour moi et/ou pour les autres, puis-je me délivrer ?
Pour un psychiatre, autant de questions essentielles !
Dr Christophe Massin
(source site : http://www.inrees.com)