dimanche 24 mars 2013
La padre Jorge...
Itinéraire en photos : de Jorge Bergoglio au pape François
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Christian Bobin et le pape François 1er
Christian Bobin :
«La décision du pape de s’appeler François 1er est un acte audacieux,
la traduction d’une grande volonté»
Deux décennies après «Le Très Bas», prix des Deux Magots en 1993, Christian Bobin a réagi pour «creusot-infos» à ce qui a été la première décision de Jorge Mario Bergoglio : son nom de 266e pape. Cela n'étonnera personne, Christian Bobin réagit avec des mots d'une grande pureté. «Je ne peux parler que de sa présence à l'image. Et cette présence m'a parlé de façon lumineuse», souffle celui qui a grandi au Creusot, juste à côté de l'église Saint-Charles. «On a pu voir que ce pape tout neuf avait quelque chose de très intériorisé. J'ai vu de la douceur, de la fermeté et de la clarté», poursuit Christian Bobin. Et d'ajouter : «Ce que je sais de sa vie antérieure, il semble être vraiment celui qui parle au nom de l'évangile, c'est-à-dire tourné vers les pauvres».
Christian Bobin préfère la richesse des âmes à celle de l'argent. On ne s'étonnera donc pas quand il lance : «A la violence du monde marchand ne peut que répondre la violence de la douceur». Et il a dégusté ces lueurs apparues, mercredi soir, sur le visage de François 1er. Car l'enfant du Creusot le clame haut et fort : «Oui je pense que la racine humaine est invincible. L'humain ne peut pas être déraciné de ce monde, même si les attaques se font de plus en plus fortes. Les machines, l'argent, les rapports de force, attaquent sans cesse l'humain. Mais l'humain est une plante vivace qui se nourrit de soleil. Comme l'herbe folle qui finit toujours par pousser».
Alors Christian Bobin a trouvé très belles les premières paroles de François 1er, dont il relève la douceur qu'il dégage. Il est bien évidemment interpellé par la référence pas seulement subliminale à Saint-François d'Assise. «C'est forcément étonnant d'être le premier à choisir ce prénom. Personne ne l'avait pris jusqu'alors, comme s'il était intouchable. Peut-être tout simplement parce qu'aucun pape ne s'était senti assez fort pour porter ce nom là. Et pourtant c'est la première décision, le premier geste de Jorge Mario Bergoglio. C'est pour moi un acte audacieux, comme la traduction d'une grande volonté».
La voix de Christian Bobin, au téléphone, dégage un enthousiasme non pas éclatant, non pas mesuré, mais sincère et, peut-être, l'avenir le dira, visionnaire : «Je pense que c'est quelqu'un qui ira loin», lâche-t-il, en complétant : «François 1er dégage de l'intelligence, de la douceur et un attachement à ce que la vie a de plus fragile. Oui, le monde a besoin que l'on pense aux plus fragiles». Bien évidemment, l'écrivain a bien noté que le mot «fraternité» avait été parmi les premiers employés par le nouveau pape. Mais il a aussi considéré à leur juste valeur, ces mots simples qu'ont été : «Bonsoir, bonne nuit et reposez-vous», car, dit Christian Bobin, «c'était là des paroles d'attention à l'autre».
Et puis, il a savouré un autre moment fort de l'intervention du nouveau pape : «C'était magnifique qu'il impose le silence à toutes les télévisions du monde, comme un coup de force, le temps de cette prière». De toute évidence, l'écrivain a été conquis par les premières paroles de François 1er : «Je me réjouis toujours de voir apparaître quelqu'un de sensible et d'intelligent. C'est tellement rare… Il y a des présences qui changent beaucoup de choses…»
Alain BOLLERY (Photo Alain BOLLERY)
source : Creusot Infos
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