lundi 19 juin 2017
Vigilance en ordre...
Et, un beau jour, on se rend compte que cet état de conscience de soi devrait en effet nous être normal et naturel, qu’il n’y a aucune raison pour qu’on soit tout le temps emporté, identifié, absorbé. Je prends appui sur ce qui est, et je suis là, attentivement conscient de ce qui m’entoure. Ce qui nourrit cette conscience, c’est ce désir d’adhésion et la constatation de toutes les émotions, même légères, qui se lèvent et qui m’arrachent à cette adhésion. Je me surprends en flagrant délit de non-acceptation que ce qui est soit, de non-acceptation du sourire d’une personne, du regard d’une autre, du geste d’une autre, de la coiffure d’une autre, du vêtement d’une autre, de la réflexion d’une autre. Or chaque fois que je ne suis pas d’accord, je décroche de la réalité.
Cela demande une grande vigilance – je ne dis pas qu’on puisse le faire en rêvassant – mais cette vigilance est possible parce que le point d’appui est là. J’entre dans le salon et je vois un désordre indicible, des balais qui n’ont pas été rangés, des pull-overs par terre. Bien. Immédiatement : « oui », et non pas : « oh ! » Et maintenant, qu’est-ce que je fais ? J’agis, j’interviens. Vous verrez que, de seconde en seconde, les moments où vous n’êtes pas totalement d’accord sont la presque totalité du temps. Les moments où vous êtes vraiment d’accord sont tout à fait rares. Dès que je décroche, je repars dans mon monde et, dès lors, je n’ai plus de point d’appui pour voir vraiment ce qui m’entoure. C’est cette vision du monde réelle parce que non émotionnelle qui me ramène à la conscience de moi et fait que je ne peux plus être emporté ni identifié, que je ne peux plus être tout le temps confondu avec tout, emporté par tout.
Arnaud Desjardins
Adhyatma yoga
À la recherche du soi I
***
Inscription à :
Articles (Atom)