vendredi 31 mai 2013
jeudi 30 mai 2013
Voir son état d'esprit avec Don Miguel Ruiz
"Si on est capable de voir son propre état d’esprit comme étant malade, on voit qu’il y existe un remède. Il n’est pas nécessaire de continuer à souffrir. Tout d’abord, on a besoin de vérité pour ouvrir ces plaies émotionnelles, en sortir le poison et les guérir complètement.
Comment devons-nous procéder ? On doit pardonner à tous ceux qui nous ont fait du tort, non pas parce qu’ils méritent d’être pardonnés, mais parce qu’on s’aime tellement soi-même, qu’on ne peut plus continuer à payer pour les injustices passées. Le pardon est la seule façon de guérir. On peut décider de pardonner par compassion pour soi-même.
On peut se détacher de tout ressentiment et déclarer : « Cela suffit ! Je ne serai plus le Juge qui me tyrannise. Je ne m’en voudrai plus et ne me maltraiterai plus. Je ne serai plus la Victime »."
Don Miguel Ruiz
Les quatre accords Toltèques, Ed Jouvence p 103
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Un lieu d'accueil, un val de consolation : l'association Artisans de Paix
Voici une association, un beau lieu et des stages à découvrir :
Atelier unique en Europe en 2013.
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mercredi 29 mai 2013
Les expériences de mort imminentes avec Jean-Jacques Charbonier (3)
"C’était quelque chose de très direct, on a du mal à trouver les mots. J’ai vu cette pupille qui se dilatait sous mes yeux, j’ai vu cette étincelle de vie qui partait, et j’ai surtout senti une présence qui partait du haut de son crâne et qui m’a frôlé le visage sur ma droite. C’était une présence joyeuse et vivante. Cela paraît absurde, on peut penser que je suis complètement fou de raconter cela. C’est une expérience personnelle qui n’a rien de scientifique, mais c’est à ce moment-là que j’ai compris que nous étions un esprit dans un corps, dans un véhicule terrestre, et que cet esprit quittait le corps au moment de la mort. À ce moment-là, j’ai repensé au livre de Raymond Moody, «La vie après la vie», et je me suis rappelé que les gens qui ont fait ce voyage dans l’au-delà disaient tous qu’ils quittaient leur corps, comme le ferait un esprit, par le haut de leur crâne, et qu’ils réincarnaient ensuite ce corps, comme une main dans un gant, en reprenant toutes leurs douleurs terrestres. C’est exactement ce que j’ai vécu en tant que témoin."
Voici en trois parties "retravaillées"
l'émission tirée des Racines du Ciel
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Troisième partie (16 min.)
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mardi 28 mai 2013
Les expériences de mort imminentes avec Jean-Jacques Charbonier (2)
Jean-Jaques Charbonier présente ainsi son travail : « Bien que de formation scientifique, et exerçant une spécialité médicale très technique, j'ai pu finalement admettre que la mort n'est qu'un passage obligé vers une destination inconnue. Malheureusement, la vérité sur l'après-vie n'est pas une évidence pour tout le monde. Je dis malheureusement, car cette attitude est un puissant réconfort pour affronter les moments difficiles de la vie. »
Voici en trois parties "retravaillées"
l'émission tirée des Racines du Ciel
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Deuxième partie (11 min.)
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lundi 27 mai 2013
Les expériences de mort imminentes avec Jean-Jacques Charbonier (1)
Mon métier de médecin-anesthésiste-réanimateur fait de moi un professionnel averti de la NDE (ou EMI, Expérience de Mort Imminente) car voilà maintenant plus de 20 ans que je m'occupe de personnes en état de mort imminente ; des comateux qui, plongés dans les limbes d'une dimension inconnue, parviennent parfois à revenir à la vie après avoir traversé une expérience bouleversante...
Voici en trois parties "retravaillées"
l'émission tirée des Racines du Ciel
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Première Partie (18 min.)
dimanche 26 mai 2013
samedi 25 mai 2013
vendredi 24 mai 2013
Sagesses concordantes avec Alain Delaye
Quatre maîtres pour notre temps : Etty Hillesum, Vimala Thakar, Prajnânpad, Krishnamurti
Alain Delaye a rencontré quelques guides fiables. Il a retenu quatre enseignements qui inspirent et éclairent, quatre contemporains qui habitent au plus près de la vie et parlent notre langage. Deux hommes : Prajnanpad et Krishnamurti, deux femmes : Vimala Thakar et Etty Hillesum. Les messages que ces hommes et ces femmes nous ont laissés convergent, concordent, se complètent aussi dans leurs différences et diffusent une clarté assez puissante pour nous aider à avancer, nous donner du courage, de la lucidité et de la joie. Et cette lumière qui peut éclairer nos pas est aussi nôtre.
Ce livre s'adresse à tous les chercheurs qui doutent des vérités apprises, mais sont prêts à s'impliquer dans une aventure intérieure et à faire un bout de chemin avec des hommes et des femmes libres.
Alain Delaye a rencontré quelques guides fiables. Il a retenu quatre enseignements qui inspirent et éclairent, quatre contemporains qui habitent au plus près de la vie et parlent notre langage. Deux hommes : Prajnanpad et Krishnamurti, deux femmes : Vimala Thakar et Etty Hillesum. Les messages que ces hommes et ces femmes nous ont laissés convergent, concordent, se complètent aussi dans leurs différences et diffusent une clarté assez puissante pour nous aider à avancer, nous donner du courage, de la lucidité et de la joie. Et cette lumière qui peut éclairer nos pas est aussi nôtre.
Ce livre s'adresse à tous les chercheurs qui doutent des vérités apprises, mais sont prêts à s'impliquer dans une aventure intérieure et à faire un bout de chemin avec des hommes et des femmes libres.
jeudi 23 mai 2013
Souffrir ou Aimer avec Christophe Massin
Extrait p.20 :
Pourquoi la souffrance? « Être séparé de ce qu'on aime est souffrance, être confronté à ce qu'on rejette est souffrance», répondait le Bouddha. Lorsque nous faisons l'expérience d'une souffrance forte et durable, nous incriminons habituellement l'événement déclencheur: je souffre parce que j'ai été mal traité par l'autre, parce que j'ai perdu un proche, une position, la santé, parce que j'ai échoué, etc. Donc je souffre du fait de l'autre, de la société, de la vie, qui me frustrent de ce que je veux ou m'imposent des difficultés dont je me passerais. Si mon conjoint me trompe et me délaisse, il est évident que je souffre parce qu'il ne m'aime pas ou plus. Si je rate mon permis après avoir investi du temps et de l'argent en leçons de conduite et n'avoir commis qu'une erreur minime à mes yeux, c'est la faute de l'examinateur. Si on me découvre un cancer, je me demanderai pourquoi la vie m'inflige ça, pourquoi moi ? Même si nous ne le pensons pas explicitement, l'idée d'une injustice, d'un coup immérité, flotte à l'arrière-plan dans notre esprit. L'autre, la vie, pour m'infliger une chose pareille, ne m'aiment pas. Autrement dit, je me sens aimé si l'autre ou la vie répondent à mes attentes. Le langage le reflète bien: « La vie me sourit, la vie s'acharne contre moi. »
La souffrance traduit le manque d'amour dont je suis l'objet, comme, inversement, le bonheur naît du sentiment d'être aimé par l'autre ou par l'existence qui comble mes aspirations. Ce schéma élémentaire provient en droite ligne de l'enfant qui réagit selon un mode binaire, se sentant aimé quand ses attentes sont prises en compte et interprétant le « non » et les limites comme une dureté ou une méchanceté à son égard. Il lui faudra le recul des années pour percevoir l'amour parental derrière les limites et les frustrations imposées pour l'aider à grandir. Devenus adultes, nous admettons que la vie comporte sa part de difficultés qui nous font mal, quand elles restent dans des proportions tolérables que nous parvenons à négocier. Nous traversons l'épreuve sans être brisés ni détruits. Lorsque la souffrance nous submerge, cela signifie que les fondements plus anciens de notre psychisme s'activent et infiltrent notre manière de prendre les choses. Nous retrouvons ce mode binaire, soit de manière très évidente (« rien ne va, je n'ai pas de chance, la vie est contre moi » , soit de manière plus cachée et rationalisée (cela s'exprime alors par des considérations désabusées, critiques, sur l'existence, la société, l'autre sexe).
La souffrance marque un degré de plus dans une situation qui nous affecte : elle nous déborde et nous effondre, elle dure trop longtemps, s'enlise et semble excessive pour un regard extérieur.
Donc que l'autre ou l'extérieur déçoivent notre attente, nous le prenons comme du non-amour et nous souffrons. Il est plus évident de le reconnaître pour les déboires amoureux et relationnels – là, nous faisons aisément le lien, «l'autre ne m'aime pas comme je veux et j'ai mal » – que pour des problèmes socio-professionnels. Pourtant en y regardant de plus près, si mon banquier refuse de combler mon découvert, si je n'ai pas la promotion souhaitée ou que mon chef me met trop de pression, est-ce que je me sens aimé ?
Quand la personne qui souffre en attribue au fond d'elle-même la responsabilité à la vie ou à l'autre, il en ressort une conséquence directe implacable. Elle ne pourra cesser de souffrir qu'à la faveur d'un retournement extérieur. Je vois ainsi des blessures d'une rupture amoureuse jamais cicatrisées, dix ans, vingt ans après. L'autre est parti, sans retour en arrière la souffrance, elle, est restée intacte. Tant que l'extérieur porte la cause de la souffrance, tout espoir d'amélioration en dépend. Celui qui souffre demeure impuissant et tributaire du sort, il en est réduit à attendre des jours meilleurs.
Comme en mathématique, un problème insoluble signale un problème mal posé. Y aurait-il une erreur dans les prémisses? Reprenons l'énoncé de départ – par exemple, je souffre parce que mon conjoint m'a quitté. La logique en semble simple et indiscutable, c'est quand même normal de souffrir dans ces conditions! Non, c'est normal d'avoir mal, d'éprouver de la peine, de la colère, niais ce n'est pas normal de vivre des mois d'enfer intérieur et de ne pas s'en relever. Quelque chose d'excessif se manifeste, dépassant une réaction bien compréhensible. La blessure simple s'infecte, suppure et ne cicatrise pas. Entre ces deux faces de l'alternative, quel élément va déterminer la bascule? J'étais, ou je me croyais aimé(e) par l'autre et je ne le suis plus, donc je souffre et souffrirai tant que je ne recouvrerai pas cet amour. Et même si, d'aventure, l'autre revenait (cela arrive parfois!), son retour ne garantirait pas mon bonheur pour autant. J'ai perdu confiance, je me méfie, je lui en veux de m'avoir fait souffrir.
Je veux souligner ici un aspect essentiel pour guérir la souffrance, en pratique: si la souffrance manifeste une complexité infinie sur le plan mental, elle peut se résumer à cette dimension centrale du non-amour au plan émotionnel.
Nous avons donc tout intérêt à l'aborder par l'émotion, nous risquerons moins de nous perdre dans le dédale des explications psychologiques...
Christophe Massin (qui m'a guidé sur ce merveilleux chemin intérieur) est familier de la spiritualité indienne. Il a notamment publié Le Bébé et l’Amour (1996) et Réussir sans se détruire.- des solutions au stress du travail (2006).
mercredi 22 mai 2013
mardi 21 mai 2013
Un petit secret... avec Henri Brunel (2)
Vous ne croyez pas aux contes de fées ? Pourtant ce secret je le connais, il vient du fond des âges, et peut vous apporter le bonheur. Une chiquenaude infime incline parfois en mal ou en bien le fléau instable de notre destin. Ce secret, le voici : on peut se reposer en faisant la queue à la Sécurité sociale, à la caisse du supermarché, dans le métro, en attendant l'autobus, n'importe où.
On peut se reposer, parce que l'on peut se relaxer debout !
EXERCICE
Le nom sanskrit de cet exercice est Samashtiti. Ce qui signifie littéralement : se tenir debout de façon égale.
1. Posture
Debout, les pieds parallèles distants de 20 centimètres environ (un peu plus, un peu moins selon votre taille), vous vous tenez droit. Imaginez qu'avec le sommet du crâne vous essayez de toucher le ciel ou le plafond. Redressez encore le dos, décontractez les épaules, laissez les bras pendre mollement le long du corps, les mains sans force. Pour vérifier la relaxation des mains, j'ai l'habitude de saisir au hasard par l'index la main de l'un de mes élèves en Samashtiti, je soulève la main délicatement et la laisse retomber. La main doit s'affaisser contre la hanche comme un objet inerte, sans force aucune.
Maintenant vous organisez votre équilibre autour du « Hara ». Ce terme est d'origine japonaise mais la notion est commune à toutes les philosophies orientales. Le « Hara » est considéré comme le centre de l'énergie vitale. Plus simplement il correspond à notre centre de gravité. Il est situé dans le ventre, quatre doigts en largeur au-dessous du nombril. Prenez conscience de ce point du « Hara » Imaginez que vous êtes un arbre, le torse et la tête sont les hautes branches et le feuillage, les jambes sont les racines, le « Hara » est le tronc, le coeur du chêne.
L'image est approximative mais elle peut conforter votre équilibre, ce qui est l'essentiel. Vérifiez une dernière fois la posture, droit, les épaules bien décontractées, la tête légère, le menton parallèle au sol, la poitrine et le ventre bien dégagés offerts à la libre respiration.
Respirez régulièrement, calmement, profondément en affectant un temps égal à l'inspir et à l'expir.
2. Mental
Votre attitude est celle de l'équilibre, de la confiance en soi. Vous alliez la solidité et la disponibilité. Pour conforter cette sensation vous répétez mentalement :
Je suis :
debout sans effort
redressé sans orgueil
vigilant sans crainte
attentif à tout sans avidité
disponible sans lâcheté
ferme et relaxé
(D'après Le Yoga, premiers pas, Bernard Bouanchaud et René Racapé, Paris, Solar, 1977.)
Alors se dissolvent les tensions inutiles, vous vous relaxez debout. Pensez-y quand vous serez en train de râler, de vous énerver un jour de soldes aux magasins Farfouille. Construisez-vous autour du « Hara », obstinément.
Vous serez bousculé, désuni, emporté par la foule, retrouvez avec entêtement une attitude de moindre tension et d'équilibre : « Juste une attitude, mais l'attitude juste », c'est la vieille antienne de la sagesse millénaire du yoga.
Songez, si vous voulez, à la « jeune fille aux yeux gris » quand vous attendrez l'autobus un jour de pluie. Il y a des vérités cachées dans les contes. Le bonheur n'est pas uniquement dans le pré, il est dans la rue, au bureau, partout autour de vous. Il suffit de presque rien pour le cueillir et le garder : un cœur attentif, une âme paisible et un corps relaxé.
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lundi 20 mai 2013
Un petit secret... avec Henri Brunel (1)
Il était une fois, vers les années 1900, une jeune fille très pauvre et très sage qui attendait l'autobus. Ce soir-là il pleuvait. Son manteau élimé ruisselait, ses cheveux blonds collaient à ses tempes, et ses doux yeux gris étaient résignés. Vendeuse au rayon des soieries au grand magasin du Bon Marché elle était debout depuis l'aube. La pauvrette était épuisée.
Passe par là un vieux mendiant qui lui demande la charité Elle lui tend spontanément quelques piécettes, tout ce qui restait dans son porte-monnaie. – Je vois que votre cœur est bon, dit alors le mendiant aussi en récompense je vais vous confier un secret ! Il lui glisse quelques mots à l'oreille, chuchote encore un moment, puis disparaît. Depuis cette rencontre, la jeune fille très pauvre et très sage n'était plus aussi fatiguée. Et quand elle attendait l'autobus ses beaux yeux gris souriaient.
On m'a rapporté qu'un soir de pluie un jeune homme riche et aimable lui offrit l'abri de son parapluie. Ils se plurent, ils se marièrent. Ils eurent beaucoup d'enfants, et ils vécurent heureux longtemps, longtemps...
A suivre...
Passe par là un vieux mendiant qui lui demande la charité Elle lui tend spontanément quelques piécettes, tout ce qui restait dans son porte-monnaie. – Je vois que votre cœur est bon, dit alors le mendiant aussi en récompense je vais vous confier un secret ! Il lui glisse quelques mots à l'oreille, chuchote encore un moment, puis disparaît. Depuis cette rencontre, la jeune fille très pauvre et très sage n'était plus aussi fatiguée. Et quand elle attendait l'autobus ses beaux yeux gris souriaient.
On m'a rapporté qu'un soir de pluie un jeune homme riche et aimable lui offrit l'abri de son parapluie. Ils se plurent, ils se marièrent. Ils eurent beaucoup d'enfants, et ils vécurent heureux longtemps, longtemps...
dimanche 19 mai 2013
A la grand-messe des faux dieux avec Alexandre Jollien
Mille et un chemins conduisent aux petits et grands esclavages quotidiens. Un péril sous-estimé et, cependant, des plus pernicieux se cache derrière l'idolâtrie. Le mot sonne comme désuet et d'un temps reculé. Pourtant, plus d'un tombe encore dans le panneau. L'un vénérera sa voiture, l'autre, telle vedette de cinéma. Celui-ci adorera une caricature d'un Tout-Puissant conçu par lui de toutes pièces. Bref, il n'est pas inutile de se demander, très simplement, devant quoi je suis enclin à plier le genou. Quelles fausses divinités peuplent le ciel de ma vie et m'empêchent d'embrasser l'existence sans perdre ma liberté devant quiconque, Père céleste, femme, homme ou objet ?
Le mot « idolâtrie » vient du grec eidôlo-latri: culte des images. Idolâtrer, c'est aussi réduire Dieu, refuser sa transcendance. Le Très-Haut est toujours plus haut que nos représentations et très loin de nos préjugés. Mais une société comme un individu peuvent inventer leurs dieux et rendre des cultes singuliers aux dernières idoles à la mode. Le sexe, l'argent, le pouvoir, le bien-être à tout prix, tels sont sans doute les autels qui accueillent pas mal de fidèles à leurs grands-messes. Il faut un certain courage pour s'en détourner, tranquillement. Le confort d'une existence bien rangée et sans problèmes, les sous, le plaisir, la réussite sociale, voilà qui risque aussi de devenir plus important que la vie, que l'essentiel !
Plus profondément, les faux dieux qui nous asservissent et nous aliènent sont sans conteste les convictions, les doctrines, les croyances auxquelles je m'accroche sans lâcher. Un manque d'humilité pousse très souvent à se prosterner devant le moi, à vouer un culte à ses propres idées en rejetant par là ce que je suis de grand sous ce fatras d'étiquettes et d'images vieillies.
Lorsque j'étais petit, on me mettait durement en garde contre l'idolâtrie sans pour autant me montrer qu'en sortir c'est pleinement entrer dans une liberté inestimable. Je me souviens de cette religieuse qui, à chaque fois que je disais : « J'adore ce dessert ! », me rétorquait sèchement: «On n'adore que Dieu. » Un enfant adore une pomme et, dans son innocent plaisir, toute la Création est louée. Par contre, avoir un trop grand souci de soi, vouer un culte inconsidéré à l'approbation des autres ou, à l'inverse, demeurer indifférent à l'opinion d'autrui, c'est tout sacrifier sur l'autel d'un ego affamé et s'adorer dangereusement.
A présent, je reçois la mise en garde biblique comme un hymne à une authentique liberté intérieure, celle qui ne s'accroche à rien, qui ne fait pas de ses représentations une prison étriquée pour ce qui est. Un exercice spirituel m'appelle dès lors à me demander quelles sont les idoles de mon existence. Ce ne sont certes pas les vedettes, ni les stars, mais bien plus précisément une image de soi, mon veau d'or. En parlant de veau, je me souviens du sermon 16b de Maître Eckhart qui enjoint de ne pas considérer Dieu comme une vache à lait dont on jouit de la production sans l'aimer gratuitement.
Se libérer, ici, c'est se détacher de ses projections. Délivrance qui est l'une des vocations d'une vie spirituelle qui vise à nous aider à accomplir par amour ce que nous étions sommés de faire par devoir. Adorer l'Éternel, c'est habiter librement toute sa Création, contempler sa beauté sans jamais en faire une idole. Le Dieu vivant est toujours transcendant, il transcende tout, même sa transcendance, pour se rendre tout proche de nous, là où aucune idole ne subsiste.
Alexandre Jollien
source : La Vie
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samedi 18 mai 2013
Pierre Rabhi, un engrais vital pour l'humanité
"Il nous faudra répondre à notre véritable vocation, qui n'est pas de produire et de consommer jusqu'à la fin de nos vies, mais d'aimer, d'admirer et de prendre soin de la vie sous toutes ses formes."
"En même temps que le réenchantement du monde que nous aurons à accomplir, la beauté étant à l'évidence une nourriture immatérielle absolument indispensable à notre évolution vers un humanisme authentique, nous devons également et impérativement trouver une façon juste d'habiter la planète et d'y inscrire notre destin d'une manière satisfaisante pour le cœur, l'esprit et l'intelligence. J'entends par beauté celle qui s'épanouit en générosité, équité et respect. Celle là seule est capable de changer le monde, car elle est plus puissantes que toutes les beautés créées de la main de l'homme, qui, pour foisonnantes qu'elles soient, n'ont pas sauvé le monde et ne le sauveront jamais. En réalité, il y va de notre survie. Le choix d'un art de vivre fondé sur l'autolimitation individuelle et collective est des plus déterminants; cela est une évidence."
Pierre Rabhi
vendredi 17 mai 2013
Le bonheur d'être soi avec Sarah Serievic
jeudi 16 mai 2013
Javad Nurbakhsh, un maître de la confrérie soufie nématollahi.
Celui qui connaît Dieu
Celui qui connaît Dieu est libéré
du souvenir de tout autre que Lui.
Celui qui devient son patient
sait que Sa douleur n'a d'autre remède que Dieu.
L'adoration de soi n'est pas l'adoration de Dieu
cette vérité est notre parole.
Deviens néant pour que tu Sois,
c'est une évidence que l'Etre absolu, c'est Dieu.
La goutte ne s'est pas regardée elle-même et elle est devenue l'océan,
le premier c'est l'annihilation et le deuxième c'est la permanence.
Aucune querelle n'existe entres les espiègles de Dieu,
celui qui est devenu un espiègle de Dieu devient aimable.
Donateur de lumière de toutes les créatures,
tu es la seule et unique personne, même si il existe des milliers de miroirs.
Extrait du Divan du Dr. Javad Nurbakhsh. - Traduit du persan.
A travers l’amour, J’ai atteint un lieu
Où nulle trace d’amour ne subsiste,
Où Je et Nous et le tableau de l’existence
Ont été oubliés et mis de côté.
Dr Javad Nurbakhsh
1926-2008
mercredi 15 mai 2013
Sentir la vie de la Vie... avec Albert Schweitzer
« Je suis vie qui veut vivre, entouré de vie qui veut vivre. Chaque jour et à chaque heure cette conviction m’accompagne. Le bien, c’est de maintenir et de favoriser la vie ; le mal, c’est de détruire la vie et de l’entraver. »
« Chaque fois que je suis sur le point d'abîmer une vie quelconque, il faut que je me pose clairement la question de savoir si c'est nécessaire. Jamais je ne devrai m'autoriser à aller au-delà de l'indispensable, même dans des cas apparemment insignifiants. »
(La civilisation et l’éthique)
« La seule possibilité de donner un sens à son existence, c'est d'élever sa relation naturelle avec le monde à la hauteur d'une relation spirituelle. »
(Ma vie et ma pensée)
Albert Schweitzer
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mardi 14 mai 2013
La mort des pensées avec Eckhart Tolle
lundi 13 mai 2013
L'agroforesterie, une agriculture d'avenir
Pour un retour aux arbres...
Un document qui nous présente tous les avantages de l'agro-sylviculture :
dimanche 12 mai 2013
Le dentier de l'abbé Pierre avec Alexandre Jollien
Peu de rencontres m'ont ébranlé aussi profondément que celle que je fis par un matin lumineux dans la chambre défraîchie d'un hôtel genevois. Ce jour-là, j'avais rendez-vous avec l'abbé Pierre. À vrai dire, je m'attendais à faire la connaissance d'un homme de Dieu, authentique, un vrai de vrai. Pourtant. la réalité du bonhomme a surpassé, et de loin, mes espérances. Dans ce regard vif, vieilli par tant d'épreuves, j'ai deviné une absolue bienveillance, l'amour fou. Souvent, je me souviens de l'abbé. En particulier lorsqu'il m'arrive de me noyer dans l'affairement, submergé de choses à faire, de réponses à donner... Tandis que je contemplais l'abbé dans sa chambre, vêtu de son traditionnel habit noir, dans la poche de mon pantalon mon portable a vibré. M'empressant de prendre l'appel, j'ai coupé la parole au saint homme, sacrilège impardonnable ! À peine eus-je reposé le maudit appareil que l'ecclésiastique me fit cette confession : « Je ne fais qu'une concession à la technique : ça ! »
Et le vénérable père de saisir son dentier dans ses mains et de me le montrer avec un air malicieux. Soudain, j'ai cru rêver tant le spectacle était inattendu ! L'humanité, l'humour et la bonté du fondateur d'Emmaüs me sont des guides. J'ai envie de lui faire un clin d'oeil à chaque fois que je sacrifie la profondeur d'une rencontre sur l'autel des choses prétendument urgentes. À propos, je note qu'aujourd'hui, on ne dit plus « À bientôt », mais «À très vite ! ». Cela sonne comme une sommation. Et il nous faut répondre à tant de courriels toute affaire cessante si l'on ne veut pas passer pour un coeur desséché, un malappris. Hâtons-nous de faire une salutaire halte et de stopper net la précipitation pour nourrir d'authentiques relations à l'autre ! Et que dire de ces amis Facebook ? Seront-ils toujours en ligne à l'heure de l'épreuve ?
Je crois que ce que j'affectionne le plus sur mon écran, c'est la petite icône "Corbeille". Incarnation du dépouillement, instrument libérateur qui permet de faire le départ entre l'accessoire, l'hypersuperflu et ce qui réjouit profondément un cœur. L'exercice consiste ici à se demander : « Qu'est-ce qui me bouffe du temps et de l'énergie ? » En somme, il s'agit d'user de tous ces dispositifs sans s'aliéner. Les outils de communication, le progrès technique, lieu suprême du « j'ai » , « je n'ai pas », « je prends », « je perds » nous vouent assurément à une insatisfaction ininterrompue. Alors il est peut-être grand temps de réaliser que les relations au rabais, le bavardage ne peuvent pas nourrir pleinement et voir que tous ces moyens sont là pour aider l'homme. Ils ne sauraient le combler. L'exercice requiert que je comprenne que certaines actions renforcent mon ego et me jettent dans les griffes de la souffrance.
Pour m'unir à Dieu, comme l'abbé Pierre, j'ai à cœur d'éviter tout gaspillage. Pour me perdre dans l'absolu, je dois me garder de m'épuiser dans l'inutile. En somme, l'abbé Pierre, fragile et puissant à la fois, m'invite à profiter du monde comme un mourant. Savoir que tout reste précaire et connaître la valeur de la vie sans m'enfermer dans quoi que ce soit. Récemment, un ami me disait que lorsque le téléphone sonne, les mots sont presque invariablement les mêmes :
« Bonjour, comment ça va ? À propos, tu ne pourrais pas me rendre un service ?... »
Je regarde mon portable, je pense à l'abbé Pierre et me propose d'y mettre un peu de gratuité. Et si, désormais, j'appelais une personne par jour juste pour lui demander comment elle va.
(source : La Vie)
J'ajoute à ce beau texte que s'éloigner de l'inutile, c'est aussi apprendre à se respecter...
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samedi 11 mai 2013
vendredi 10 mai 2013
Une autre manière d'être au monde ? avec Jacques Castermane
Lors de mon premier séjour en Forêt Noire (en 1967), je demande à Graf Dürckheim s’il peut définir le chemin de maturation qu’il propose à l’homme occidental, suite à son immersion dans le monde du zen, au Japon ?
Voici sa réponse : « M’intéresse l’homme dans sa profondeur, dans ce que j’appelle son être essentiel. L’homme est appelé à découvrir, en lui-même, cet être essentiel qui transparaît dans certaines expériences. Quand cette expérience est vraiment vécue, et non pas seulement pensée, cherchée ou pressentie, elle peut devenir le point de départ d’une nouvelle orientation pour le temps qui nous reste à vivre. Cette Voie spirituelle n’est pas un chemin "à suivre" mais un chemin "à tracer"; ce qui nécessite la pratique d’un "exercice" dont le fruit ne sera pas un état éphémère mais une autre manière d’être au monde. Etre établi dans cette autre manière d’être au monde, là est le but du zen. » (K.G. Dürckheim)
Une autre manière d’être au monde ? Oui. Une façon d’être là qui témoigne de ces qualités d’être qui manquent cruellement à l’homme contemporain : la confiance, la sérénité, la paix intérieure.
Jacques Castermane
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jeudi 9 mai 2013
Ascension vers le Paradis....
du latin ascendere ; monter, s’élever
« L’Ascension du Seigneur », célèbre l’entrée du Christ dans la gloire de Dieu, c'est-à-dire la fin de sa présence visible sur terre ; elle préfigure notre vie dans l’Eternité. Son départ symbolise un nouveau mode de présence, à la fois tout intérieure, universelle et hors du temps, car le Christ reste présent dans les sacrements et tout particulièrement celui de l’Eucharistie. Croire que le Christ ressuscité est entré dans la gloire est un acte de foi.
En ce jour, voici une vision humoristique du paradis...
« L’Ascension du Seigneur », célèbre l’entrée du Christ dans la gloire de Dieu, c'est-à-dire la fin de sa présence visible sur terre ; elle préfigure notre vie dans l’Eternité. Son départ symbolise un nouveau mode de présence, à la fois tout intérieure, universelle et hors du temps, car le Christ reste présent dans les sacrements et tout particulièrement celui de l’Eucharistie. Croire que le Christ ressuscité est entré dans la gloire est un acte de foi.
En ce jour, voici une vision humoristique du paradis...
mercredi 8 mai 2013
En ce jour de paix... avec Edmond Michelet
« Chacun a le droit de retirer de son expérience concentrationnaire telle conclusion qui lui plaît. Et cette conclusion est inspirée tout autant par les conditions dans lesquelles cette expérience a été subie que par la nature même de celui qui l'a vécue.
Pour moi, c'est une leçon d'espérance en l'homme que je veux retirer de mon aventure.
Libre à d'autres de ne promener leur projecteur que sur l'aspect décourageant des êtres et des choses. Il est bien vrai que cet aspect-là aussi existe. Indiscutablement.
Mais je veux croire que la volonté sincère de chercher, avant tout, ce qui peut redonner confiance dans les incroyables possibilités de l'âme humaine est le seul bon moyen de franchir une traversée comme celle que nous avons connue. »
Edmond Michelet,
Extrait de Rue de la Liberté
Pour moi, c'est une leçon d'espérance en l'homme que je veux retirer de mon aventure.
Libre à d'autres de ne promener leur projecteur que sur l'aspect décourageant des êtres et des choses. Il est bien vrai que cet aspect-là aussi existe. Indiscutablement.
Mais je veux croire que la volonté sincère de chercher, avant tout, ce qui peut redonner confiance dans les incroyables possibilités de l'âme humaine est le seul bon moyen de franchir une traversée comme celle que nous avons connue. »
Edmond Michelet,
Extrait de Rue de la Liberté
Pinceaux de lumières
Je suis ton fils
Sur terre
qui marche à peine
Tu m’as rempli les mains
De couleurs, de pinceaux
Je ne sais pas comment te peindre
Faut-il peindre la terre, le ciel, mon cœur
Les villes en feu, les gens qui fuient
Mes yeux en pleurs
Où faut-il fuir, vers qui voler
Celui qui là-bas donne la vie
Celui qui envoie la mort
Peut-être fera-t-il
Que mon tableau s’illumine
Marc Chagall
Poème accompagnant le tableau "La Création"
mardi 7 mai 2013
Le chemin du projet...
Nous avons vu la verticalité avec le schéma précédent qui nous permettait de traverser les pensées, les émotions, pour voir nos véritables besoins. L'horizontalité permet de réaliser nos besoins mais le chemin du projet est parsemé d'embûches...
Je nous laisse prendre conscience de chaque étape dans nos existences...
lundi 6 mai 2013
Assièger le mental juqu'à ce qu'il se consume...
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dimanche 5 mai 2013
Aller mieux dedans pour agir mieux dehors avec Jacques Dechance
Cultiver la confiance et réveiller nos consciences, c'est le double conseil de Jacques Dechance. Pour ce thérapeute et "entraîneur de vie", le développement personnel n'a de sens que s'il nous fait agir dans le monde. En retraçant les grandes étapes de son parcours, il nous offre le livre de sa vie, mais aussi de "nos" vies, un guide interactif de la quête spirituelle qui donne le courage de cultiver une autre intelligence et invite le lecteur, par des méditations et des exercices, à oser sa propre quête intérieure.
Vous avez consacré votre vie au sens. Vous racontez votre itinéraire en commençant par ce que vous appelez "Le livre de la Quête". Pourquoi ?
Le facteur déclencheur de mon livre, c'est mon fils. En le voyant grandir, je sens de plus en plus le poids de notre responsabilité : quel héritage, quelle planète allons-nous transmettre à nos enfants ? J'ai voulu raconter mon histoire comme une série d'événements qui réveillent l'âme, une succession de résiliences vécues grâce à des rencontres déterminantes. Chacun doit avoir sa quête, la mienne n'est pas "le" modèle à suivre, mais mon livre peut donner un élan au lecteur pour sa propre recherche, une sorte de permis de vie.
Pouvez-vous résumer votre itinéraire en quelques grandes lignes ?
J'ai vécu une adolescence mouvementée où j'ai "étreint" la vie avec ses joies et ses extrêmes, c'est là que j'ai rencontré le monde des arts martiaux avec ses maîtres, sa base de méditation bouddhiste et son éducation à la confiance, puis, devenu adulte, j'ai découvert le monde de la santé avec les médecines alternatives et son approche attentive du corps. Après le professorat d'éducation physique, j'ai pu travailler intensément, dix ans durant, sur la conscience du corps et faire de grandes rencontres, avec notamment le vieux sage Karlfried Graf Durckheim en Allemagne, (et son approche fine de la dimension de l'être), avec des thérapeutes junggiens en France, mais aussi avec un maître zen comme Taisen Deshimaru ou des moines orthodoxes , lors d'un séjour au Mont Athos. Ces expériences ont nourri la création de mon centre "Le corps à vivre" que j'ai animé à Bordeaux durant douze ans. Les voyages et les formations m'ont aussi modelé durant cette période de ma vie. Le voyage en solitaire, notamment dans le désert et au Népal, a été pour moi une forme de résilience. Dans les années 80-90, sous l'influence des mouvements humanistes américains venant des États-Unis, on travaillait sur soi sans se poser de question.
Et derrière ce travail personnel, s'est dessinée pour vous une recherche spirituelle ?
Partagé entre les deux traditions bouddhiste et orthodoxe, ma foi s'est construite en approchant les religions avec une forme de discernement et de doute. Faire dans sa vie une plongée dans une religion, en fréquentant assidument les rituels, les textes et les maîtres est un atout extraordinaire, mais tout aussi important est de faire face à sa vérité intérieure. Il faut savoir prendre du recul par rapport à sa propre pratique, oser parfois en sortir pour chercher son honnêteté spirituelle au delà des dogmes et peut être retrouver ensuite sa tradition -ou une autre !- avec ce détachement et cette clarté nécessaires à toute quête intérieure. Au delà de la recherche de vérité, il est nécessaire d'accorder de l'attention au silence qui pacifie. Prendre le temps de méditer sur le sens de nos vies et de nos actes, de marquer aussi les étapes de l'existence par des gestes, des événements, des pratiques symboliques est essentiel. C'est une manière d'aiguiser sa conscience, de prendre du recul et d'intégrer les changements dans nos vies. "On ne résout pas un problème, disait Albert Einstein, avec la manière de pensée qui l'a créé".
La véritable quête de sens passe, écrivez-vous, par le retour au réel. Que voulez-vous dire ?
On ne peut continuer à se former soi-même si on ne se frotte pas à la réalité. Le risque, en travaillant seulement sur soi, c'est se retrouver dans une sorte de planque hors du monde. Nombre de "maîtres" en développement personnel manquent de ce réel. Le monde de l'entreprise, où j'anime aujourd'hui de nombreuses formations, m'a ramené à ce quotidien, à ce réel dur de la vie au travail. Il me ramène aussi à cette nécessité de retravailler sans cesse sur l'égo pour passer de l'égoïsme à l'altruisme.
C'est là qu'intervient ce que vous nommez "l'art de l'action courageuse" sans laquelle la vie n'aurait pas de sens. Qu'entendez-vous par là ?
Le sage Dogen recommande : "Si nous ne pratiquons notre voie avec tous les êtres avec toutes les choses dans l'univers, alors ce ne sera pas la vraie voie". Le but de la vie est bien de se réconcilier avec soi mais pour se réconcilier avec le monde et agir. La grandeur de l'homme n'est pas dans ce qu'il est mais dans ce qu'il rend possible. Il s'agit de mettre de la cohérence dans sa vie pour créer avec les autres, de relier nos comportements individuels à ces valeurs que sont l'altruisme, la solidarité, la fraternité, la coopération. La sagesse écosystémique, qui inscrit l'homme au centre et non plus au sommet du vivant -et qui fait référence au concept d'"écosophie", forgé en 1960 à Oslo par le philosophe Arne Naess-, est peut-être la nouvelle religion du XXI ème siècle. Nous commençons enfin aujourd'hui à raisonner à travers une conscience décentrée de soi, une conscience de l'interdépendance entre toutes choses.
Comment cela se manifeste-t-il ?
Je vois déjà cette sagesse à l'oeuvre dans le monde à travers plusieurs pôles d'action : le développement de la recherche scientifique sur la bio diversité, l'économie circulaire aussi avec ces nombreux entrepreneurs et "agitateurs créatifs" qui innovent au service de la solidarité et du vivant. Je pense aussi au développement du social business et à toutes ces nouvelles propositions d'argent éthique, ces fonds de solidarité qui proposent de mettre vos avoirs au service de la vie. Ce sont autant de pistes d'actions courageuses qui sont capables de motiver les jeunes générations. On ne peut plus se permettre d'aujourd'hui d'agir sans cette conscience de la trame dans laquelle nous sommes tous inclus. Appartenant au même village planétaire, il nous faut lutter contre l'égocentrisme et l'anthropocentrisme, cesser de se vivre comme le centre de l'univers et de croire que l'accélération de l'être passe par l'avoir. Notre première tâche est d'articuler le mieux être à la recherche de la simplicité.
Développer son attention au monde, mais aussi avoir le courage de renouveler sa vie, c'est la responsabilité de chacun ?
Nous avons tous un fort potentiel de résilience si nous savons regarder notre vie comme une trajectoire de sens et une suite de petites grâces. Ces moments de lumière -la science le prouve aujourd'hui- ont un impact aussi important sur nos neurones que les traumatismes. Les thérapies ne nous le disent pas assez : un événement en apparence négatif peut révéler un cheminement constructif un an après. Il nous faut donc adopter une attitude paradoxale : faire confiance en la vie et en même temps continuer à agir. En "captant" les petites grâces comme un radar, il appartient à chacun de travailler à rendre ses décisions bonnes, à ne pas les regretter. Le risque majeur d'aujourd'hui est de tomber en dépression. L'homme contemporain est soit dans la fébrilité, soit dans la déprime. Tout l'enjeu de nos vies -et de nos sociétés !- est de passer de l"excitation-dépression" à l'"intensité sérénité".
Trouver en somme l'attitude juste entre l'engagement et le recul nécessaire pour vivre ?
Chacun peut apprendre à relier en lui la contemplation et l'action, l'être et l'avoir, pour vivre à la fois impliqué et détaché. Mon parcours et mes rencontres m'ont amené à développer une vision globale et reliée de l'être humain. J'ai créé en 1980 la pédagogie Reliance qui s'adapte tout autant au parcours individuel qu'au contexte de l'entreprise. Il s'agit, par des exercices quotidiens, de faire le lien entre la plénitude du corps, l'ouverture du cœur et l'éveil de la conscience et d'apprendre à relier l'état contemplatif à l'action créatrice. Le fin connaisseur des traditions orientales Arnaud Desjardins voyait deux visions possibles du monde, celle qui morcelle et celle qui unit. Dans cet esprit d'unification, je propose à mon lecteur de s'entraîner à être mieux dedans pour agir mieux dehors.
source : La Vie
Vous avez consacré votre vie au sens. Vous racontez votre itinéraire en commençant par ce que vous appelez "Le livre de la Quête". Pourquoi ?
Le facteur déclencheur de mon livre, c'est mon fils. En le voyant grandir, je sens de plus en plus le poids de notre responsabilité : quel héritage, quelle planète allons-nous transmettre à nos enfants ? J'ai voulu raconter mon histoire comme une série d'événements qui réveillent l'âme, une succession de résiliences vécues grâce à des rencontres déterminantes. Chacun doit avoir sa quête, la mienne n'est pas "le" modèle à suivre, mais mon livre peut donner un élan au lecteur pour sa propre recherche, une sorte de permis de vie.
Pouvez-vous résumer votre itinéraire en quelques grandes lignes ?
J'ai vécu une adolescence mouvementée où j'ai "étreint" la vie avec ses joies et ses extrêmes, c'est là que j'ai rencontré le monde des arts martiaux avec ses maîtres, sa base de méditation bouddhiste et son éducation à la confiance, puis, devenu adulte, j'ai découvert le monde de la santé avec les médecines alternatives et son approche attentive du corps. Après le professorat d'éducation physique, j'ai pu travailler intensément, dix ans durant, sur la conscience du corps et faire de grandes rencontres, avec notamment le vieux sage Karlfried Graf Durckheim en Allemagne, (et son approche fine de la dimension de l'être), avec des thérapeutes junggiens en France, mais aussi avec un maître zen comme Taisen Deshimaru ou des moines orthodoxes , lors d'un séjour au Mont Athos. Ces expériences ont nourri la création de mon centre "Le corps à vivre" que j'ai animé à Bordeaux durant douze ans. Les voyages et les formations m'ont aussi modelé durant cette période de ma vie. Le voyage en solitaire, notamment dans le désert et au Népal, a été pour moi une forme de résilience. Dans les années 80-90, sous l'influence des mouvements humanistes américains venant des États-Unis, on travaillait sur soi sans se poser de question.
Et derrière ce travail personnel, s'est dessinée pour vous une recherche spirituelle ?
Partagé entre les deux traditions bouddhiste et orthodoxe, ma foi s'est construite en approchant les religions avec une forme de discernement et de doute. Faire dans sa vie une plongée dans une religion, en fréquentant assidument les rituels, les textes et les maîtres est un atout extraordinaire, mais tout aussi important est de faire face à sa vérité intérieure. Il faut savoir prendre du recul par rapport à sa propre pratique, oser parfois en sortir pour chercher son honnêteté spirituelle au delà des dogmes et peut être retrouver ensuite sa tradition -ou une autre !- avec ce détachement et cette clarté nécessaires à toute quête intérieure. Au delà de la recherche de vérité, il est nécessaire d'accorder de l'attention au silence qui pacifie. Prendre le temps de méditer sur le sens de nos vies et de nos actes, de marquer aussi les étapes de l'existence par des gestes, des événements, des pratiques symboliques est essentiel. C'est une manière d'aiguiser sa conscience, de prendre du recul et d'intégrer les changements dans nos vies. "On ne résout pas un problème, disait Albert Einstein, avec la manière de pensée qui l'a créé".
La véritable quête de sens passe, écrivez-vous, par le retour au réel. Que voulez-vous dire ?
On ne peut continuer à se former soi-même si on ne se frotte pas à la réalité. Le risque, en travaillant seulement sur soi, c'est se retrouver dans une sorte de planque hors du monde. Nombre de "maîtres" en développement personnel manquent de ce réel. Le monde de l'entreprise, où j'anime aujourd'hui de nombreuses formations, m'a ramené à ce quotidien, à ce réel dur de la vie au travail. Il me ramène aussi à cette nécessité de retravailler sans cesse sur l'égo pour passer de l'égoïsme à l'altruisme.
C'est là qu'intervient ce que vous nommez "l'art de l'action courageuse" sans laquelle la vie n'aurait pas de sens. Qu'entendez-vous par là ?
Le sage Dogen recommande : "Si nous ne pratiquons notre voie avec tous les êtres avec toutes les choses dans l'univers, alors ce ne sera pas la vraie voie". Le but de la vie est bien de se réconcilier avec soi mais pour se réconcilier avec le monde et agir. La grandeur de l'homme n'est pas dans ce qu'il est mais dans ce qu'il rend possible. Il s'agit de mettre de la cohérence dans sa vie pour créer avec les autres, de relier nos comportements individuels à ces valeurs que sont l'altruisme, la solidarité, la fraternité, la coopération. La sagesse écosystémique, qui inscrit l'homme au centre et non plus au sommet du vivant -et qui fait référence au concept d'"écosophie", forgé en 1960 à Oslo par le philosophe Arne Naess-, est peut-être la nouvelle religion du XXI ème siècle. Nous commençons enfin aujourd'hui à raisonner à travers une conscience décentrée de soi, une conscience de l'interdépendance entre toutes choses.
Comment cela se manifeste-t-il ?
Je vois déjà cette sagesse à l'oeuvre dans le monde à travers plusieurs pôles d'action : le développement de la recherche scientifique sur la bio diversité, l'économie circulaire aussi avec ces nombreux entrepreneurs et "agitateurs créatifs" qui innovent au service de la solidarité et du vivant. Je pense aussi au développement du social business et à toutes ces nouvelles propositions d'argent éthique, ces fonds de solidarité qui proposent de mettre vos avoirs au service de la vie. Ce sont autant de pistes d'actions courageuses qui sont capables de motiver les jeunes générations. On ne peut plus se permettre d'aujourd'hui d'agir sans cette conscience de la trame dans laquelle nous sommes tous inclus. Appartenant au même village planétaire, il nous faut lutter contre l'égocentrisme et l'anthropocentrisme, cesser de se vivre comme le centre de l'univers et de croire que l'accélération de l'être passe par l'avoir. Notre première tâche est d'articuler le mieux être à la recherche de la simplicité.
Développer son attention au monde, mais aussi avoir le courage de renouveler sa vie, c'est la responsabilité de chacun ?
Nous avons tous un fort potentiel de résilience si nous savons regarder notre vie comme une trajectoire de sens et une suite de petites grâces. Ces moments de lumière -la science le prouve aujourd'hui- ont un impact aussi important sur nos neurones que les traumatismes. Les thérapies ne nous le disent pas assez : un événement en apparence négatif peut révéler un cheminement constructif un an après. Il nous faut donc adopter une attitude paradoxale : faire confiance en la vie et en même temps continuer à agir. En "captant" les petites grâces comme un radar, il appartient à chacun de travailler à rendre ses décisions bonnes, à ne pas les regretter. Le risque majeur d'aujourd'hui est de tomber en dépression. L'homme contemporain est soit dans la fébrilité, soit dans la déprime. Tout l'enjeu de nos vies -et de nos sociétés !- est de passer de l"excitation-dépression" à l'"intensité sérénité".
Trouver en somme l'attitude juste entre l'engagement et le recul nécessaire pour vivre ?
Chacun peut apprendre à relier en lui la contemplation et l'action, l'être et l'avoir, pour vivre à la fois impliqué et détaché. Mon parcours et mes rencontres m'ont amené à développer une vision globale et reliée de l'être humain. J'ai créé en 1980 la pédagogie Reliance qui s'adapte tout autant au parcours individuel qu'au contexte de l'entreprise. Il s'agit, par des exercices quotidiens, de faire le lien entre la plénitude du corps, l'ouverture du cœur et l'éveil de la conscience et d'apprendre à relier l'état contemplatif à l'action créatrice. Le fin connaisseur des traditions orientales Arnaud Desjardins voyait deux visions possibles du monde, celle qui morcelle et celle qui unit. Dans cet esprit d'unification, je propose à mon lecteur de s'entraîner à être mieux dedans pour agir mieux dehors.
Pratiquez le sourire intérieur, pour vous recentrer et rayonner la paix au quotidien
samedi 4 mai 2013
vendredi 3 mai 2013
jeudi 2 mai 2013
Rencontre avec Fabrice Midal (3)
Fabrice Midal : "Au travers de notre histoire, à l’écoute des témoins spirituels et de poètes, dans un débat avec l’histoire de la philosophie, je tente de retrouver un chemin qui nous permette de retrouver une authentique dignité. Cela ne peut pas se faire sans un immense travail, sans un effort profond. Il nous faut ainsi mieux discerner l’obscurité de notre monde, sa barbarie, car c’est à ce prix que la lumière peut être retrouvée. Nous avons tous à faire ce travail au plus vif de notre existence. J’aime beaucoup la phrase de Rilke : « Les dragons ne sont peut-être que des princesses qui attendent d’être reconnues. » Si nous refusons les dragons, nous ne connaîtrons jamais les princesses. Voir les dragons qui nous menacent, voilà qui demande un esprit de finesse inouï !"
Partie 3 : enseignement et sens de la vie (12 min.)
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mercredi 1 mai 2013
Rencontre avec Fabrice Midal (2)
Présentation par l'éditeur du livre "La tendresse du monde" :
Peut-on trouver une forme de sérénité dans un monde qui souffre et où tant d’êtres humains sont sacrifiés ? Comment vivre pieds et poings liés à la dictature de la rentabilité, qui tient pour rien ce qui ne se comptabilise pas, ce qui ne se gère pas ? Nous avons certes le choix. Nous pouvons nous lancer à corps perdu dans la bataille, et faire alors de la sérénité un à-côté de la vie, un loisir. Jouir de l’instant présent et accumuler les profits, être zen pour être plus efficace… Ou alors nous pouvons ouvrir les portes et les fenêtres de la maison et de notre propre esprit.
Être prêt à assumer que le monde est tendre, c’est-à-dire fragile et donc nécessairement poignant. Si nous acceptons la vulnérabilité de notre être et la tendresse du monde, c’est que nous avons quitté la prison du « moi, moi-même et encore moi » – la recherche du confort et de la sécurité à tout prix que Franz Kafka décrit comme l’enfermement dans un terrier. La vulnérabilité n’est pas aussi effrayante que nous le croyons ; elle est même le socle de toute éthique possible.
Partie 2 : rencontre avec Chogyam Trungpa (32 min.)
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