Quelle a été l'épreuve centrale de votre vie ?
Il y a longtemps de ça, un soir d'hiver j'étais partie me promener le long de la Loire toute seule pour regarder le coucher de soleil. Tout à coup, je me sens suivie. Je me retourne et un homme arrive sur moi avec un couteau à la main. J'étais dans la prière, celle du nom de Jésus et j'ai eu la grâce incroyable de ne pas avoir peur, d'être plutôt dans la compassion de cet homme pour pouvoir faire ça. Il me met par terre. Et là, il y a entre nous deux un échange de regards tout à fait surprenant. Après que je lui ai demandé son nom, il me répond qu’il ne me le dira pas. Ce n'était pas pour le dénoncer mais pour prier pour lui bien sûr. Il finit par me donner son couteau. Or le couteau, c'est le symbole de l'Épée qui court dans toute la Bible des deux Testaments. Le Christ dit : « Je ne suis pas venu apporter la paix mais l'Épée. » C'est le Saint Nom qui veut dire « Je suis », c'est-à-dire le Nom au-dessus de tous les Noms. Nous sommes connus sous un prénom et nous avons à devenir notre Nom. Aussi lorsque cet homme me donne son couteau, il me donne beaucoup plus que son prénom, il ne le sait pas. C'est un symbole bouleversant. Puis il finit par me demander de le lui rendre. « Je peux ? » Il me dit oui et il s'en va. Ça s'est passé en un quart d'heure et quand je me suis relevée, j’ai compris qu’il s’agissait d’un face-à-face : « Annick, quand as-tu manié le couteau ? ». Et l'ennemi est devenu l'ami parce qu’il m'a amenée à faire une prise de conscience incroyable de bêtises faites autrefois et dont je n'avais pas compris la gravité ; parce qu'on peut tuer avec le couteau, avec le verbe, avec le sexe, on peut tuer de mille façons. Et tout à coup, ça m'est arrivé en pleine figure, j'ai nommé l'animal tueur à l'intérieur de moi. Dans la Genèse, le Christ invite à nommer les animaux de l'Homme. Vous imaginez le travail que ça m’a permis de faire ! J'ai eu une grâce incroyable de ne pas avoir eu peur ; je l'ai regardé avec amour.
Y a-t-il en ce moment des choses qui vous occupent l'esprit, que vous ne comprenez pas encore ?
Bien sûr ! Ce n'est que dans un langage paradoxal je vous l’ai dit que l’on peut aller dans la profondeur des choses. C'est et ça n'est pas. C'est toujours au-delà, au-delà, au-delà. C'est très bouleversant. Ce n'est pas dans notre état actuel que nous pouvons aller au bout. Mais déjà, on peut enlever un ou deux petits voiles, chose qu'exige la vraie Tradition qui est révolution permanente. "Le Fils de l’Homme n’a pas où reposer sa tête". Le « Fils de l’Homme » est celui que nous avons à faire croître et devenir à l’intérieur de nous. Là, est le mystère de la " seconde naissance " que Nicodème. bien que docteur de la loi, n’a pas compris ! Les docteurs de la loi que sont encore aujourd'hui de nombreux théologiens, ne comprennent pas...
Pour le moment, vous continuez à enseigner au Prieuré seulement ?
Je suis, grâce à Dieu, en bonne santé mais je n'ai pas la résistance que j'avais avant. Donc, je crois que c'est sage de prendre la décision de me concentrer au Prieuré et de m'arrêter pour tout le reste. Puis un jour, probablement, j'arrêterai le Prieuré. Je suis dans les mains du Seigneur. Les mondes angéliques sont intermédiaires entre notre dimension seigneuriale et nous.
Le fait d'arrêter, c'est aussi pour avoir une vie intérieure ?
Bien sûr, ce n'est pas pour rien. J'obéis à des ordres intérieurs très nets comme celui de prendre la plume, celui d'arrêter les psychothérapies puis de me consacrer à l'écriture. J'ai pris ces décisions-là parce que c'était un ordre intérieur, bien vérifié, qui était nécessaire. Maintenant, je suis prête à un autre. Je n'envisage rien du tout si ce n'est d'être là dans la prière. C'est Lui mon maître.
Moins de vie extérieure, c'est plus de vie intérieure ?
Bien sûr, plus on est centré sur soi, plus c'est pour la vie intérieure ; ce n'est pas sur l'ego qu'on est centré. C’est l’obéissance au " va vers toi " de toute la Bible.
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Il y a longtemps de ça, un soir d'hiver j'étais partie me promener le long de la Loire toute seule pour regarder le coucher de soleil. Tout à coup, je me sens suivie. Je me retourne et un homme arrive sur moi avec un couteau à la main. J'étais dans la prière, celle du nom de Jésus et j'ai eu la grâce incroyable de ne pas avoir peur, d'être plutôt dans la compassion de cet homme pour pouvoir faire ça. Il me met par terre. Et là, il y a entre nous deux un échange de regards tout à fait surprenant. Après que je lui ai demandé son nom, il me répond qu’il ne me le dira pas. Ce n'était pas pour le dénoncer mais pour prier pour lui bien sûr. Il finit par me donner son couteau. Or le couteau, c'est le symbole de l'Épée qui court dans toute la Bible des deux Testaments. Le Christ dit : « Je ne suis pas venu apporter la paix mais l'Épée. » C'est le Saint Nom qui veut dire « Je suis », c'est-à-dire le Nom au-dessus de tous les Noms. Nous sommes connus sous un prénom et nous avons à devenir notre Nom. Aussi lorsque cet homme me donne son couteau, il me donne beaucoup plus que son prénom, il ne le sait pas. C'est un symbole bouleversant. Puis il finit par me demander de le lui rendre. « Je peux ? » Il me dit oui et il s'en va. Ça s'est passé en un quart d'heure et quand je me suis relevée, j’ai compris qu’il s’agissait d’un face-à-face : « Annick, quand as-tu manié le couteau ? ». Et l'ennemi est devenu l'ami parce qu’il m'a amenée à faire une prise de conscience incroyable de bêtises faites autrefois et dont je n'avais pas compris la gravité ; parce qu'on peut tuer avec le couteau, avec le verbe, avec le sexe, on peut tuer de mille façons. Et tout à coup, ça m'est arrivé en pleine figure, j'ai nommé l'animal tueur à l'intérieur de moi. Dans la Genèse, le Christ invite à nommer les animaux de l'Homme. Vous imaginez le travail que ça m’a permis de faire ! J'ai eu une grâce incroyable de ne pas avoir eu peur ; je l'ai regardé avec amour.
J'obéis à des ordres intérieurs très nets
Y a-t-il en ce moment des choses qui vous occupent l'esprit, que vous ne comprenez pas encore ?
Bien sûr ! Ce n'est que dans un langage paradoxal je vous l’ai dit que l’on peut aller dans la profondeur des choses. C'est et ça n'est pas. C'est toujours au-delà, au-delà, au-delà. C'est très bouleversant. Ce n'est pas dans notre état actuel que nous pouvons aller au bout. Mais déjà, on peut enlever un ou deux petits voiles, chose qu'exige la vraie Tradition qui est révolution permanente. "Le Fils de l’Homme n’a pas où reposer sa tête". Le « Fils de l’Homme » est celui que nous avons à faire croître et devenir à l’intérieur de nous. Là, est le mystère de la " seconde naissance " que Nicodème. bien que docteur de la loi, n’a pas compris ! Les docteurs de la loi que sont encore aujourd'hui de nombreux théologiens, ne comprennent pas...
Pour le moment, vous continuez à enseigner au Prieuré seulement ?
Je suis, grâce à Dieu, en bonne santé mais je n'ai pas la résistance que j'avais avant. Donc, je crois que c'est sage de prendre la décision de me concentrer au Prieuré et de m'arrêter pour tout le reste. Puis un jour, probablement, j'arrêterai le Prieuré. Je suis dans les mains du Seigneur. Les mondes angéliques sont intermédiaires entre notre dimension seigneuriale et nous.
Le fait d'arrêter, c'est aussi pour avoir une vie intérieure ?
Bien sûr, ce n'est pas pour rien. J'obéis à des ordres intérieurs très nets comme celui de prendre la plume, celui d'arrêter les psychothérapies puis de me consacrer à l'écriture. J'ai pris ces décisions-là parce que c'était un ordre intérieur, bien vérifié, qui était nécessaire. Maintenant, je suis prête à un autre. Je n'envisage rien du tout si ce n'est d'être là dans la prière. C'est Lui mon maître.
Moins de vie extérieure, c'est plus de vie intérieure ?
Bien sûr, plus on est centré sur soi, plus c'est pour la vie intérieure ; ce n'est pas sur l'ego qu'on est centré. C’est l’obéissance au " va vers toi " de toute la Bible.
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