Marie-Thérèse BAL-CRAQUIN
Conférence du vendredi 9 février 2007 à Déols, France
(La transformation par les constellations)
(La transformation par les constellations)
Pour introduire ce thème, je vais rappeler les différents niveaux de conscience en jeu dans l'interaction, la relation à soi-même et la relation à autrui. Ces différents niveaux de conscience ne sont pas exhaustifs, ils ne font que jalonner ce qui peut se passer dans notre relation à nous-même et à autrui.
Le tout premier niveau de conscience dans lequel se situe la relation est la sensorialité où l'on retrouve l'usage des cinq sens : la Vue, qui génère des représentations externes : ce qu'on voit à l'extérieur, et des représentations internes : ce que l'on s'imagine, ce que l'on crée comme image intérieure, mais aussi ce dont on se souvient, ou croit se souvenir. Ainsi, on peut projeter sur l'autre une image interne souvenir qui n'a rien à voir avec la personne qui est en face de nous. À partir de cette image projetée, la communication ne peut qu'être faussée.
On peut également avoir reçu de ses parents une projection d'images qui n'a pas grand chose à voir avec ce que nous sommes et être pris dans une relation faussée par rapport à la réalité.
Le deuxième sens dont nous disposons est l'Audition qui, comme la Vue, génère des perceptions externes : ce qu'on entend de l'extérieur, et des perceptions internes : dialogues internes que l'on crée ou dont on se souvient, ou croit se souvenir.
Là encore, la projection d'un dialogue interne à partir d'un message externe peut contribuer à des difficultés dans la communication.
Quand on était "petit", on peut avoir enregistré de la part de ses parents ou d'autres "grands", des séquences entières de mémoire auditive qui perturbent grandement le contact avec la réalité.
Le troisième sens déterminant dans la relation avec soi-même et avec autrui, est la sensation même, appelée Kinesthésique : le chaud, le froid, la pesanteur, la tension et la détente, le confort, l'inconfort, la douleur, le plaisir… Comme pour les deux sens précédents, la mémoire s'organise à partir d'expériences précoces qui remontent quelques fois à la conception même. On trouvera dans les constellations des mémoires cellulaires de réduction placentaires lorsqu'une conception artificielle a été pratiquée, mémoire qui continue à perturber la vie au présent.
Le quatrième sens, l'Olfaction est un des plus archaïques que nous développions, il est d'autant plus déterminant dans la relation, qu'il est en grande partie inconscient, car réprimé dans son expression. Il est socialement peu accepté de dire à quelqu'un "tu pues" !!! et l'inverse est immédiatement connoté d'une tentative de séduction.
Le cinquième sens, le Goût, dépend de l'Olfaction et n'est pas sans relation avec notre attirance ou notre répulsion pour des relations qui nous dégouttent ou au contraire nous attirent.
Ce premier niveau de la relation est à travailler quasi constamment pour le nettoyer des scories qui nous viennent de l'expérience, des mémoires personnelles et des mémoires ancestrales. Je ne saurais trop conseiller le livre d'Antony de MELLO à ce sujet "Quand la conscience s'éveille" et "Un chemin vers Dieu" publiés chez Albin Michel à Espaces Libres. Antony de MELLO, jésuite indien, psychothérapeute, utilisant son expérience bouddhiste et hindouiste, propose des petits exercices tout à fait intéressants pour "nettoyer" son champ de conscience et le mettre au service d'une relation vraie. Relation vraie à soi-même, aux autres et à ce que la culture a appelé Dieu.
Le deuxième niveau de conscience déterminant dans la relation est le niveau des émotions. Pour être simple, disons que nous disposons de quatre grandes émotions fondamentales qui, au cours du développement, se construisent dans l'ordre suivant :
La peur se déclenche lorsque la personne est confrontée à des menaces ou ce qu'elle imagine comme étant des menaces. En médecine chinoise, la peur concerne les reins qui, dans certains modèles sont considérés comme le siège de l'identité (polarité), l'énergie de la voie, de l'élan. La fonction utile (positive) de la peur est d'augmenter la vigilance, donc d'assurer notre protection. Mais si je considère l'autre comme menaçant en raison de mes représentations internes, on voit tout de suite que j'aurais des difficultés à être disponible pour communiquer avec lui. De même, si je néglige les signaux d'alarme qu'un autre être réellement menaçant déclenche chez moi, je risque de me mettre en danger. La vraie question, dans ce deuxième cas, est de tenir compte de mes réactions pour développer une saine vigilance et de communiquer de façon adaptée.
(Je recommande quelques livres simples à ce sujet : "La peur, comment tu peux y faire face ?" de Molly Wignand et Robert Alley Ed. du Signe Lutin conseil pour enfant ; "Max et Lili ont peur" "Lili a peur du contrôle" "Max est timide" Collection Ainsi va la vie, Calligram "Au secours, j'ai peur d'aimer" de Marion-Catherine Grall Plon ; "Pour en finir avec les tyrans et les pervers dans la famille" de Yvonne Poncet-Bonissol Chiron éditeur.)