« Quand il n’y a plus rien, il n’y a plus que l’amour. »
Marie de Hennezel qui nous parle de l’ultime défi de son amie, décédée le 4 avril 2007 :
Dans quel état d’esprit se trouvait-elle lors des jours qui ont précédé sa mort ?
Elle était dans l’acceptation. Chacun meurt comme il a vécu. Christiane a toujours eu cette passion, ce don de rechercher la merveille dans chaque chose. Elle a vécu cet ultime temps de vie avec la même passion. La dernière fois que je l’ai eue au téléphone, elle m’a dit : « Je suis loin, très loin, mais je suis bien. » Ce qui m’a frappée, quand je suis allée lui dire au revoir, à Vienne, en Autriche, en entrant dans sa chambre, c’est le paradoxe entre les signes évidents de sa mort prochaine, sa maigreur, sa fragilité physique, et puis l’énergie qui débordait d’elle et qui régnait dans la chambre. Son regard, son sourire étaient pleins de vitalité. Elle reposait les mains ouvertes, sans attente, prête à tout.
Extrait d'une interview par Jacques Chancel de Christiane Singer
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Née en 1943, d’un père juif qui avait rompu par rapport à toute tradition religieuse, et d’une mère catholique, Christiane Singer vécut à Marseille une enfance très chrétienne. Ayant épousé un mari autrichien, elle a désormais vécu là-bas, au château de Ratsenberg, à une cinquantaine de kilomètres de Vienne. Avec son mari, elle visitera beaucoup de pays, notamment d’Orient, où elle découvrira d’autres mondes religieux qui alimenteront son incessante quête intérieure. Elle a ainsi approfondi les traditions tibétaines, le bouddhisme, le soufisme, le judaïsme hassidique. Progressivement, elle est revenue vers la foi chrétienne de son enfance. “Le Christ, je l’ai rencontré partout. S’il n’était pas dans le visage de mes frères, il ne serait nulle part. Je ne le localise plus. Il s’est répandu finement partout.”
Emission de la TSR, le 13 mars 2005