À méditer
« Trouver sa vocation, ce n’est pas identifier dans quelle boîte en carton prédisposée Dieu veut que nous rentrions, ni sous quelle étiquette précise de botaniste il veut nous classer. Vivre sa vocation, c’est au contraire partir à l’aventure, à sa manière, qui ne ressemble exactement à aucune autre. (…) La vocation vient nous déranger dans notre rangement, mais c’est parce qu’elle met tout ce bazar en place, qu’elle met à leur juste place tous les éléments de notre fouillis intérieur. Elle vient mettre de l’ordre, c’est-à-dire ordonner autour de notre vrai désir, de notre désir le plus profond. Notre vocation est en nous : c’est ce désir. »
Extrait de Quand tu étais sous le figuier. Propos intempestifs sur la vie chrétienne, d'Adrien Candiard (Cerf)
À écouter : Couperin, Leçons de ténèbres
Couperin compose ses Leçons de ténèbres entre 1713 et 1717, pour les offices de Ténèbres de l’abbaye de Longchamp aujourd’hui disparue (à sa place se dresse l’hippodrome). Ces célébrations où les Lamentations de Jérémie sont mises en musique correspondent normalement aux matines des jeudi, vendredi et samedi saints. Mais devenues un événement quasi mondain à Longchamp, on avance l’office au mercredi soir, pour éviter un lever trop matinal aux fidèles… D’où les trois leçons « pour le Mercredy » que signe Couperin, alors organiste du roi et maître de musique des enfants de France. On lui reproche alors de « faire de [l]’église un opéra », ce que l’écoute des deuxième et troisième leçons, à 2 puis 3 voix, ne dément pas tout à fait ! Les voix se croisent, frôlant la dissonance en un élan sensuel.
François Couperin, Leçons de ténèbres, Hasnaa Bennani, Isabelle Druet, Claire Lefilliâtre, Le poème harmonique, Vincent Dumestre, Alpha, 2014
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