Voici un peu le côté phyto de ce blog :
Cette vidéo est sympa car elle condense des enseignements comestibles :
Voici un peu le côté phyto de ce blog :
Cette vidéo est sympa car elle condense des enseignements comestibles :
"Il est illusoire de penser pouvoir tout contrôler, alors, il vaut mieux connaître les limites. Chacun, à sa manière, espère déjouer le destin.
Le meilleur moyen de retrouver le calme en soi et d’admettre notre impuissance. Le besoin de tout prévoir est une lourde charge, si nous recherchons la sécurité, le changement devient notre ennemi.
Cesser de lutter, ne signifie pas renoncer, l'accepter, devient une force.
Devant un événement fâcheux, non prévu, posez-vous la question : « Puis-je faire quelque chose ? » Oui, alors faites- le. Non, prenez du recul et accueillez ce chamboulement comme un cadeau pour avancer.
Il faut cesser de croire que nous pouvons anticiper et résoudre tous les problèmes que la vie nous réserve.
Ne fuyez pas dans le passé, parce que vous le connaissez. Ne fuyez pas dans le futur, parce que vous l’idéalisez. Ces deux solutions sont l’illusion de notre toute puissance.
Restez dans le présent en prenant un problème à la fois, en acceptant les choses comme elles viennent.
Tout est impermanent sur terre, la solution sera donnée, le mauvais passage fera place à une compréhension, l'ombre sera éclairé."
Monique Damel. La Voie de l'Etoile.
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Un poème d'Henri Meschonnic extrait de Demain dessus demain dessous, publié en 2010 aux Éditions Arfuyen.
Source : La vie
La parole n’est pas toujours apaisante. Jacques Arènes analyse comment elle est parfois instrument d’emprise ou d’abus. Ceux qui sont pleins d’eux-mêmes fuient alors de toute façon une parole vraie…
J’évoquais, la semaine dernière, la dimension bénéfique des paroles de paix. Evidemment, il ne faut pas croire que les paroles soient toujours apaisantes… Il arrive même que l’on fuie certaines conversations, de peur qu’elles ne nous assomment, et nous entraînent en une forme d’angoisse. La parole est donc parfois loin d’être rassurante, bien au contraire. Elle ne fait alors qu’attiser le ressentiment, voire la haine. Un autre personnage de cette pièce l’affirme : « ce sont ni les brigands ni les incendies qui détruisent le monde, mais la haine, l'hostilité, les petites intrigues... ».
Examiner de plus près les « abus de parole »
Il faut reconnaître que la parole est une arme redoutable. Elle n’est pas seulement outil de communication, utile évidemment en ce but, mais elle constitue surtout un espace fondamental d’échange affectif, heureux ou malheureux. Et peut donc se mettre au service de l’influence ou de l’emprise. « Les petites intrigues » paraissent anodines, mais atteignent quelquefois, telles des missiles, une très longue portée. Elles dévaluent la parole en tant que porteuse de réconfort. Elles la pervertissent même. L’échange humain ne constitue plus alors un espace de mutualité, et devient curieusement inconfortable, voire menaçant.
Dans le contexte des abus, abondamment commentés aujourd’hui à propose de l’Eglise, il est d’abord évident de se focaliser sur la dimension sexuelle desdits abus. On a cependant tort de ne pas examiner de plus près les « abus de parole ». Chez les frères Philippe notamment, qui sont au cœur de l’actualité en raison des deux rapports, publiés récemment, concernant l’Arche (et Jean Vanier) et leurs agissements au sein de l’Ordre des dominicains, et de quelques congrégations, « l’abus de parole » me paraît essentiel. Il suscite et enveloppe l’ensemble de leurs agissements. De nombreuses personnes, hommes et femmes, se laissent prendre, à des degrés divers par cet abus, c’est-à-dire par cette manière d’utiliser la parole au service de l’intrigue, de la puissance personnelle, de l’emprise ou d’une séduction sans empathie.
Autant il est nécessaire de faire et de disséminer la paix avec nos mots et nos paroles, autant il faut aussi se méfier des filets emprisonnants de la parole quand elle se veut persuasive ou envoutante, et quand elle ne se met plus au diapason de la croissance de l’autre. Ce qui est vrai pour la parole l’est d’ailleurs aussi pour l’écoute. Celui qui ne sait pas écouter, c’est-à-dire qui ne sait pas se libérer de lui-même quand il écoute, ne saura pas non plus parler, en tous cas pas dans une perspective d’échange et de mutualité. Quand on est plein de soi-même, quand on est encombré par ses propres intrigues, il est impossible de s’ouvrir à une autre manière de penser, à sa singularité, à son côté déstabilisant. Il devient chimérique de réellement échanger.
Vania avait pourtant des choses importantes à lui dire, à cet égoïste de Sérébriakov. Mais ce denier ne peut pas écouter. Et il ne veut pas entendre une parole inconfortable pour lui. Parce qu’il est rempli de lui-même, et parce qu’il ne souhaite pas changer…
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Retrouvons un autre contact au monde...
C'est une aptitude qui se développe et qui croît peu à peu peu par l'exercice et qui, seule, permet de ne plus se laisser emporter "aveuglément" par tout ce qui nous touche.
Il est escompté d'un veilleur de nuit qu'il ne s'endormira pas.
En anglais, les mots clés du bouddhisme sont "collectedness", qui signifie le fait de se rassembler, de se recueillir, mindfulness, la plénitude de l'attention, awareness, le fait de savoir exactement ce qui se passe.
La vigilance est une attitude qui n'a rien de bien spectaculaire mais qui change tout.
Nous dormons, et c'est pourquoi notre vie nous échappe et se déroule toute seule. Nous ne comprenons pas pourquoi nous ne sommes pas heureux et dans la paix comme nous le voudrions.
Mais nous avons une certaine possibilité d'attention : voilà le grand secret. Et cette faculté est susceptible de se développer immensément par l'exercice.
Arnaud Desjardins - Les chemins de la sagesse
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Sourire, un état d'esprit... (source de l'interview : revue Reflet)
Précisément, le dépouillement auquel invite le zen, et par là toute la tradition philosophique du bouddhisme, c’est la voie du détachement. Se débarrasser de toutes les représentations mentales dont on recouvre les choses, les êtres, et nous-mêmes en fin de compte. Nous avons une image de nous et, du matin au soir, nous voulons nous y conformer. Un jour, j’ai décidé qu’Alexandre Jollien serait comme cela, et gare à moi si je ne suis pas à la hauteur. On n’imagine pas l’infinie souffrance qu’engendre une telle fixation. Se dépouiller, c’est se mettre à nu. Je l’ai écrit dans mon dernier livre qui porte le titre explicite du Philosophe nu : le calme est déjà là, en moi, à demeure si je puis dire. Si je le cherche ailleurs, je lui suis infidèle. Être dans le dépouillement, c’est être totalement soi, totalement nu pour laisser éclater cette joie qui est déjà présente en nous, qui nous précède. Nul besoin d’aller la chercher, de la séduire pour qu’elle vienne. Elle est déjà là."
Alexandre Jollien
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p 152 ✨🌛✨ De "l'âme" - François Cheng
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Ecouter un extrait de l'émission (3 min.)
Ecouter l'émission en entier (23 min.)
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Une journée de questions-réponses qui me permet de vous partager quelques phrases :
- La culpabilité, c'est une manière d'échapper au présent.
- Les justifications sont l'expression du refus.
- L'agitation est le produit de l'émotion.
- Si tu ne décèles pas le refus, tu n'as aucune prise sur tes pensées.
- Est-ce qu'il y a quelqu'un en moi pour me tenir la main ?
- Etre en communion, c'est sortir de la division.
-Tout se passe à l'intérieur de nous, il n'y a rien à l'extérieur.
- Etre (1) Un (2) Avec (3) : d'abord être, puis un et ensuite avec
- La relation est conditionnelle. Le seul endroit qui est stable est la communion. La relation change. La communion est à un autre niveau. Est-ce que je suis là complètement. Je sens le courant d'affection qui nous lie.
- Rien ne peut te séparer de ce que tu es.
- Être, c'est ce qui reste quand on a tout enlevé, tous les avoirs. (Si tu as la vie, tu as la peur en prime, car tu peux la perdre.)
- L'altérité est pour l'égo terrifiant.
- La promesse de la voie : pas une amélioration mais une transformation. Le chemin, c'est la transformation de la relation avec soi-même.
- Ne pas confondre savoir et voir.
- Si tu ne vois pas, la question est "quel est mon refus ?". Dès que tu vois, l'action s'impose.
- La pensée n'est pas très fiable, elle ne va pas te donner la sécurité.
- L'ouverture ne peut se faire qu'à partir de l'intention de gratuité. Quelle est mon intention, une intention sans attente ?
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" NON IDENTIFICATION A LA DOULEUR PHYSIQUE ... FAUT VOIR" ...
(extrait de mon carnet) - 4 novembre 2022
Quand un(e) élève me parle maladie chronique, douleurs continuelles, etc, je rabats mon caquet et prends garde à bien préciser que je ne suis pas à leur place et, mis à part une rage de dents violente et un peu prolongée (48 h) - ajout de mars 2023 : et une brusque lésion du ménisque survenue en décembre dernier et qui m'a handicapé quelque temps - je n’ai pas jusqu’à ce jour l’expérience du corps souffrant de manière aigüe et sans perspective d’un arrêt de la douleur.
Dire quoi que ce soit en situation de transmission qui ne participe pas peu ou prou de ma propre expérience me met mal à l’aise, c’est pourquoi je suis réticent à m’étendre sur le sujet de la douleur physique. D’autant que j’ai recueilli pas mal de témoignages de proches de tel ou tel grand témoin de la vie spirituelle selon lesquels, à la fin, dans l’inconfort physique de l’agonie ou de la maladie grave, cela n’aurait pas été si évident que cela pour les témoins en question, lesquels avaient pourtant parlé et écrit de manière affirmative et convaincante à propos de la « non identification ».
Ce propos n’est pas, dans mon esprit, une mise en doute de la possibilité et de la nécessité de la non identification. Juste une considération comme quoi la non identification au corps physique lorsque celui ci se trouve en vive détresse n’est peut être pas si accessible, même à des êtres humains d’une profonde maturité. « Faut voir », comme dirait Gainsbourg …
Et surtout, c’est une bonne idée de ne pas trop facilement se supposer « non identifié », surtout tant qu’on est bien portant. C’est si vite fait, même pour les plus aguerris, de « pécher » par excès de présomption, ne serait ce qu’à force d’être vu et reconnu, y compris à juste titre, pour une personne avancée, un « instructeur » …
«Je ne suis pas aussi loin que je croyais », aurait dit sur son lit de mort un enseignant que j’ai relativement bien connu et pour lequel j’avais et ai toujours grande estime. Alors, oui, il y a la photo du Maharshi par Cartier Bresson, un Ramana rayonnant dans un corps physique de cancéreux en phase terminale … Oui, il y a le récit de Madame de Salzmann selon lequel Gurdjieff, quelques secondes avant de quitter son corps, lui aurait dit : « Maintenant regarde moi bien, je m’en vais » … Le même Gurdjieff dont le médecin qui l’a assisté jusqu’au bout a écrit qu’il avait vu beaucoup d’hommes mourir mais que celui ci était mort « comme un roi ». Oui, il y a des témoignages crédibles de ce genre. Et il y en a aussi beaucoup, moins diffusés, souvent répandus « sous le manteau », selon lesquels, pour tel ou tel, ce ne fut pas juste une formalité, un passage totalement fluide…
En ce qui me concerne, comme je le dis souvent j’aimerais beaucoup atteindre la grande vieillesse, certes pour disposer de temps -après avoir passé toute une vie à devenir un être responsable, autant durer un peu, une fois qu’on l’est à peu près … Pour que les autres en bénéficient, et pour soi même aussi, parce que c’est juste fabuleux de vivre en ayant sinon « compris » du moins un peu entrevu ce qu’il en est - même si la compréhension en question n’a pas grand chose à voir avec des « réponses » .
Pour tout simplement faire l’expérience de ce point de l’existence où on n’a raisonnablement plus d’avenir (hormis le moment présent comme me l’a si joliment écrit il y a quelques jours Jacques Castermane, 88 ans) ; pour expérimenter si possible les yeux grands ouverts le déclin du corps physique, la force vitale qui s’en va … Et la conscience à laquelle il n'arrive rien.
Beau programme, et qui vivra verra (et mourra, c’est à dire aura, peut être, l’opportunité d’entrer vivant dans cette phase de la vie communément appelée « mort ».
Beau programme, oui. En attendant, ne faisons pas trop le malin, hein ...
Gilles Farcet
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Voici la suite de l'interview.
L'homme par ses activités actuelles prouve qu'il est tombé dans l'oubli. Cet oubli qu'il dépend de l'air, de l'eau et de la terre !
Voici quelques rappels :
Les autres êtres vivants sont tout aussi vivants que nous.
L'eau compose notre corps et empêche la sécheresse de notre cœur.
On ne connait pas l'ensemble des liens qui nous permettent de vivre, et l'humilité vient de l'humus qui nous ramène à la terre.(debout sur la terre ou allongé sous la terre ?)
Selon le Dr Louis Masquin, neuropsychiatre et ancien chef de clinique à la faculté de Marseille, la dépression est comme une expérience de mort à soi-même pour renaître autrement. Une croix qui ouvre sur l’espérance de Pâques.
Shamar Rinpoché - Extrait de "Au coeur de la sagesse, manuel de la pratique du Mahamudra".
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Vous ne supportez plus de faire les 3 huits...
Cela nous demande d'abandonner une idée toute faite de ce que nous sommes et d'oser (avons-nous un autre choix ?) laisser venir le devenir.
Cela peut être une source d'angoisse car c'est un inconnu, mais c'est aussi une source de libération car c'est réaliser toute l'illusion du contrôle qui est bien fatigant, totalement épuisant.
Nous voulons toujours défendre un moi que nous avons figé par la pensée, nous voulons défendre sa zone de sécurité, et c'est tout à fait normal, cela fait partie du fonctionnement humain.
Mais nous pouvons avoir l'idée libératrice de dé-figer l'idée que nous avons de nous, d'accepter d'être ce flux permanent, de nous laisser traverser par la vie et de laisser venir ce devenir, sans nous y accrocher, en gardant en tête un sacré mantra : "ça va passer".
Philippe Fabri
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Salvado Dalì "Galatea delle Sfere". 1952
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Maitres spirituels ou disciples magnifiques: le spirituel s'incarne puissamment aussi au féminin.
Simone Weil - Denise Desjardins - Pema Chödrön - Colette Roumanoff - Thérèse de Lisieux - Véronique Desjardins - Nur Artiran - Ma Anandamayi - Mata Amritanandamayi -Madeleine Delbrël - Bernadette Soubirous -Sœur Emmanuelle - Etty Hillesum - Christiane Singer -Tara Brach
L'ARME DE "SOI"
Je vous disais dans ma vidéo (voir ci-dessous) l'importance de marquer la différence entre soi et l'environnement, notamment grâce à l'Empereur, chef des armées.
Le Cœur est également le siège du 神 shén : l'esprit/âme/conscience. Le 神 shén nous permet de dire "moi".
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我 - wŏ
En l'observant on constate qu'il est subtilement symétrique.
J'ai bien dit subtilement ! 😉
La partie de droite est une variante un peu mouvante et destructurée de la partie gauche.
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Et savez-vous ce que 我 wŏ représente ?
Deux hallebardes s'entrechoquant.
Une fois qu'on le sait, ça saute aux yeux !
Qu'est-ce que ça nous raconte ?
Tout simplement qu'il n'y a de "moi" que par rapport à l'extérieur : par rapport à un autre "moi" qui n'est pas moi 😁
Et ce n'est que dans la confrontation avec cet autre "moi" que j'apprend à connaître mon propre "moi".
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Confrontation ne veut pas nécessairement dire combat féroce ! C'est aussi l'entraînement. Et dans le fond, toute rencontre, toute interaction entre deux êtres n'est rien d'autre qu'un entraînement l'un avec l'autre, possiblement l'un contre l'autre, et malheureusement parfois l'un au détriment de l'autre...
D'où l'intérêt d'être "armé". Comprenez ce terme dans le sens figuré !! Armez-vous d'intelligence, de culture, d'humour, d'érudition, de bienveillance et d'amour avant tout !
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C'est souvent notre bonne nature qui "désarme" le partenaire en face et rend l'interaction plaisante et enrichissante pour les deux 😊
Alice Korovitch
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Nathalie Harar : Quelle est la plus intéressante découverte que vous ayez faite sur vous-même ?
Arnaud Desjardins : Il y en a eu plusieurs et à des époques différentes. En tout cas, au départ, c’est en découvrant l’idée que l’homme fonctionnait comme une machine et qu’il pouvait y introduire plus de conscience, s’engager dans une démarche concrète de transformation, bien au-delà de seulement croire ou de ne pas croire.N.H. : Vers quoi faut-il tendre dans la vie ?
A.D. : Quelques points sont capitaux et je ne les ai d’ailleurs pas inventés. Avoir une connaissance de soi fine. Devenir de plus en plus libre intérieurement. Révéler en nous une profondeur d’être et de conscience qui ne soit pas impliquée dans le vieillissement, la naissance et la mort. En fait, ces idées se retrouvent dans toutes les traditions spirituelles. Ce sont plutôt les méthodes pour y parvenir qui sont variables. J’ai eu l’opportunité de rencontrer des maîtres spirituels soufis, indiens, tibétains… Même avec des chemins et des techniques différentes, le résultat final était là : de ces sages émanaient une même liberté, de la compassion, de l’amour, de la sagesse, et une capacité certaine à être au-delà des formes.
La plupart d’entre nous évoluons dans un contexte généralisé de maltraitance du ressenti. Nos parents, notre éducation, la société, tout nous pousse à la répression. Cela va des injonctions les plus grossières (« Un homme, ça ne pleure pas ! ») jusqu’aux plus subtiles (« Après des années de thérapies et de pratique, je ne devrais pas être si fragile ! »). Alors, il ne faut pas ressentir, ou le moins longtemps possible, et surtout que cela ne se voie pas. Qui plus est, l’enfance nous a confrontés à des situations si douloureuses que nous n’avons pas pu les ressentir complètement, nous avons donc dû nous fermer, nous « blinder » pour survivre.
La capacité de se laisser malaxer le cœur par la succession des épreuves et des succès, des joies et des peines, est une des clés de la progression spirituelle. La sensibilité, c’est le contraire de l’anesthésie, de l’endurcissement, de la rationalisation et du déni. Se laisser briser le cœur va mettre à bas tout notre monde artificiel et pathétique fait d’espoirs et de craintes, d’illusions, d’orgueil, de prétentions, de faux-semblants, d’opinions ; c’est ce qui va arracher tous nos masques et mettre à néant nos stratégies illusoires pour éviter la confrontation directe et vivifiante à la réalité.
Emmanuel Desjardins
Vivre – La guérison spirituelle selon Swami Prajnanpad. Le Relié
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Quand votre lion n'est pas loin, l'envie d'être en vie est proche.
La perfection ce n'est pas de faire quelque chose de grand et beau, mais de faire ce que vous êtes en train de faire avec grandeur et beauté.
Swami Prajnanpad
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