La nature est très abîmée. Elle est partout contenue. Dès qu'elle s'exprime, on coupe, on arrache, on bine, on épand des herbicides... Est-ce qu'elle souffre ? Je ne sais pas. Je n'ai pas envie de l'anthropomorphiser. Oui, malheureusement, la nature est saccagée, mais je la retrouve dans toute sa majesté en rencontrant un simple laiteron ou une vulgaire vergerette du Canada poussant entre deux pavés. La nature est là, tout entière, dans ce minuscule brin de verdure. Nous sommes pourtant loin de la forêt originelle. Encore un paradoxe. Je ressens la nature beaucoup plus puissamment à travers une seule herbe citadine qu'à la vue des champs de maïs et de colza de nos campagnes. Mais la sensation que je préfère à toutes est de pénétrer dans une forêt primaire. C'est la même impression que d'entrer dans une cathédrale : le sentiment du sacré. J'y sens, au plus proche, la relation avec Dieu.
(extrait de "La nature nous sauvera" de François Couplan, Ed. Albin michel)
* Photo : Contrairemement à une idée reçue, sauf sur ses lisières, une forêt primaire est rarement impénétrable. La flore couvrant le sol, au printemps peut être riche et dense (Parc national de Białowieża, Pologne).
(extrait de "La nature nous sauvera" de François Couplan, Ed. Albin michel)
* Photo : Contrairemement à une idée reçue, sauf sur ses lisières, une forêt primaire est rarement impénétrable. La flore couvrant le sol, au printemps peut être riche et dense (Parc national de Białowieża, Pologne).