vendredi 29 janvier 2016

Christophe André : « Pardonner est un acte de ­libération »



« Il y a tellement de situations où les personnes répugnent à demander pardon, parce que, tout en sachant qu’elles ont fait du mal à l’autre, elles ont le sentiment que l’autre est coresponsable, qu’il a provoqué, et fait lui aussi du mal. Demander pardon ne veut pas dire qu’on est le seul coupable, ni qu’on s’infériorise par rapport à l’autre, c’est juste la reconnaissance du mal qu’on a causé, le souhait que l’autre accepte le pardon que nous lui proposons. (…) 

Pardonner est un acte de libération, qui permet de s’affranchir du ressentiment, de l’envie que l’autre soit puni et souffre à son tour. (…) 
Le travail très spécifique sur le pardon insiste sur le fait que pardonner n’est pas dire : “Ce n’est rien, je te pardonne.” C’est dire : “J’ai souffert, mais je te pardonne.” C’est associer sa souffrance à un mouvement de pardon. Alors que gommer pourrait banaliser le comportement qui a posé problème. »




extrait de "Trois amis en quête de sagesse".


Christophe André : « C’est l’après-guerre qui prépare la paix véritable »



« Quand on a échappé à la souffrance ou traversé des épreuves, on peut se préparer à affronter les souffrances ou les épreuves suivantes (il y en a toujours dans nos vies) : on reste en guerre. Ou bien on peut prendre le temps de savourer l’apaisement et de jeter sur nos existences un regard différent, de construire avec elle un rapport différent : c’est l’après-guerre, qui prépare la paix véritable. Ni amnésie ni insouciance ; juste la conscience que l’adversité nous a appris à mieux savourer la non-adversité. »


extrait de "Trois amis en quête de sagesse".