Lorsque le corps devient plus conscient, par cette rencontre quotidienne avec nos perceptions intimes, il peut alors se mettre de lui-même au diapason de la nature et s’y harmoniser.
La forêt qui borde mon village me le rappelle tous les jours. On ne peut pas dire que je m’y promène, j’y plonge littéralement.
Ce n’est pas moi qui y pénètre, c’est la forêt qui entre en moi, vibre et vit en moi.
Mon corps jubile d’y aller, de sentir les odeurs de moisi, de pourriture, de végétal naissant, de sève et de résine.
L’immobilité et l’immensité des arbres me redressent.
Chaque pas sur la terre meuble restructure mon dos, replace mes épaules.
La densité végétale, la force du sol si fertile, la verticalité, les mouvements si lents des troncs, tout cela m’attrape et me transforme dans l’instant.
La forêt me dépose en moi-même.
Elle m’invite à m’habiter et à habiter l’instant totalement, inconditionnellement.
Je n’ai jamais eu ce sentiment qu’il fallait me relier à la nature ou à quoi que ce soit d'autre.
J'ai simplement longtemps pleuré de sentir que c'est moi qui me coupais.
Après que mes croyances à propos d’une possible coupure aient été démasquées, ce que je découvre plutôt c’est que je ne suis pas séparée.
Pas de reliance donc, mais voir que qu'il n'y a pas de séparation.
Amitié à tous
Séverine
Auteure de "Vivante ! Un éveil à la vie, à la joie et à l'amour" - éd. Accarias l'Originel.
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