“Amen Amen , je vous dis, quand tu étais plus jeune, tu t’habillais et tu allais et venais ou tu voulais, mais quand tu auras vieilli, tu tendras les mains, et un autre t’habillera, et te conduit où tu ne veux pas.” … Et après avoir prononcé cela, il lui dit : accompagne moi!”
Evangile selon Saint Jean, ”Evangiles”, nouvelle traduction de Frédéric Boyer, Gallimard
Ce moment de l’Evangile n’est pas un passage “ de Noel” et il me touche toujours autant.
Comme toujours avec ces textes il peut être compris de tant de manières, à tant de niveaux différents, depuis le niveau littéral (allusion au futur martyre de Pierre) jusqu’à une toute autre perspective, celle de l’intériorité, l’une n’excluant d’ailleurs pas l’autre. Pierre, le disciple sur lequel le Christ s’appuie et qui pourtant connaîtra bien des résistances, doutes, « reniements »
Accompagner le Christ, autrement dit suivre la voie a un degré d’engagement radical c’est bien abdiquer une illusion de liberté propre à « la jeunesse » pour avec la maturité consentir de plus en plus à ne rien contrôler et à aller là ou l’égo ne veut surtout pas, à aucun prix, aller .
Une invitation bien peu mièvre et qui n’a guère de chances d’être très populaire, quelle que soit l’époque…
Gilles Farcet
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