Le chemin vers le bonheur véritable est un chemin vers notre propre profondeur. Il n’est pas possible d’y parvenir en faisant abstraction de ce qu’il y a en nous. Cheminer vers la profondeur, c’est plonger de plus en plus profondément et traverser toutes les couches qui se superposent en nous, jusqu'à parvenir tout au fond de notre être. Les pensées, les émotions, les désirs, les sensations. internes, les structures inconscientes qui nous conditionnent... Peu à peu, il nous faut mieux comprendre qui nous sommes, comment nous fonctionnons.
Avec enthousiasme et innocence, ce travail de découverte de soi peut avancer rapidement. Voici deux exemples soulignant la nécessité de la connaissance de soi.
• Certains sont en quête de transcendance, ils sont motivés par le but spirituel ultime, le bonheur parfait, et pensent pouvoir passer directement de là où ils sont aujourd’hui à ce but ultime. Il est vrai que le bonheur parfait nous attend en nous-mêmes, déjà maintenant. Certains peuvent d’ailleurs avoir, à travers une expérience spirituelle, un aperçu temporaire du fond heureux de l'être ; pour autant, un état intérieur heureux, stable et résistant dans le temps nécessite que les différents aspects de notre vie intérieure soient connus et harmonisés, au moins dans une certaine mesure. Sinon, le flux de la vie aura vite fait de nous replonger dans ses hauts et ses bas.
• Certains se sentent particulièrement portés vers les autres, et pensent que c’est uniquement en rendant les autres heureux que l’on peut être heureux, et que la connaissance de soi est secondaire, facultative. Il est vrai que servir les autres, les rendre heureux, est en soi une pratique spirituelle très puissante, contribuant aussi à notre bonheur. Or, le service des autres devient d’autant plus puissant lorsqu’il s’accompagne d’un travail parallèle de connaissance de soi, car on est alors mieux à même de servir les autres selon leurs besoins, et non selon nos projections. En cherchant à mieux nous connaître, nous évitons aussi que le service des autres ne devienne une fuite de soi-même, qui tôt ou tard nous posera problème.
"Connais-toi toi-même." Socrate