jeudi 29 avril 2021

mercredi 28 avril 2021

L'égo avec Christophe Massin



« Ce qui ébranle l’ego, c’est de le démasquer sur le vif plutôt que de vouloir le changer. » Christophe Massin.

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mardi 27 avril 2021

Métamorphose par le geste

 


"Chacun de nous en changeant son vécu, en métamorphosant le rapport qu'il entretient avec les choses, avec les êtres, en vivant un grand amour, ou simplement en arrosant son pot d'azalée, en caressant la tête d'un enfant, en faisant mille gestes d'amour, sauve le monde sans le savoir".
Jorge Louis BORGES

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lundi 26 avril 2021

Lecture spirituelle

 

Jean-Marc Mantel, "La Pratique spirituelle – De l’effort et du non-effort", éditions Accarias-L’Originel, 2021, 303 pages, 21 euros.


Après avoir feuilleté ce livre des éditions Accarias-L’Originel, je dois bien reconnaître qu'il ne m'a plus quitté...
Presque entièrement constitué de questions-réponses à propos d’une pratique spirituelle qui prend ici la forme d’une écoute en profondeur, ce livre m’a retenue d’abord par la concision des réponses apportées. Jean-Marc Mantel, psychiatre de formation, y témoigne d’une permanence de la conscience-témoin : depuis cette source, les réponses semblent jaillir sans effort, précisément, dans une brièveté radicale qui n’exclut jamais la profondeur. Si bien qu’on peut ouvrir cet ouvrage à n’importe quelle page : nous y trouverons toujours au moins une question et sa réponse, souvent plusieurs, en connexion directe avec nos propres questionnements d’êtres engagés sur une voie spirituelle, quelle qu’elle soit.
De plus, le langage employé par cet instructeur est tout à fait limpide, et cette clarté ne trompe pas ; elle révèle l’authenticité d’une réponse ancrée dans l’expérience vécue : « Il est en effet important de persévérer dans l’écoute et l’accueil des perceptions, jusqu’à ce que les résistances à la plénitude de l’accueil disparaissent complètement. Les perceptions circulent alors, de manière fluide, dans la conscience qui les contient. » Certaines formules, telle ou telle métaphore, sont même de nature à nous éclairer d'une lumière vive et sans appel. Ainsi, le "Soi" est-il comparé à un "ogre" qui tôt ou tard dévorera le moi...

Ce livre est divisé en 26 chapitres. Ceux-ci sont regroupés dans trois grandes parties thématiques, qui suivent une progression logique : « Quel chemin suivre pour se libérer du mirage du moi ? », « La pratique de l’écoute révèle ce que je ne suis pas » et « La pratique de l’écoute révèle ce que je suis ». De la libération du mirage du moi à la révélation du Je suis, il y a l’espace d'une méthode précise, proche de l’Advaïta-Vedanta et de certains courants du bouddhisme comme le Dzogchen. Pour autant, Jean-Marc Mantel n’invite à rejeter aucune approche, fût-elle psychologique, en insistant sur le fait qu’une thérapie ou qu’un maître spirituel surgissent sur le chemin lorsque le patient ou le disciple y est prêt.
En guise de conclusion, nous trouvons 36 citations, brèves elles aussi, comme celle-ci, qui porte sur la nature d’une attitude souvent mal comprise, l’acceptation : « L’acceptation n’est pas le fruit d’un effort. Elle n’est pas un résultat. Elle est ce qu’elle est, lorsque le refus n’est pas. »
Un tel ouvrage s’adresse aussi bien à des personnes qui découvriraient le chemin spirituel qu’à des chercheurs de longue date. Il aborde tous les aspects essentiels de la pratique : la purification du cœur, l’écoute du corps physique, la distinction entre les différents corps qui nous composent, la grande question de la (non) liberté, le travail sur les pensées et notamment celui qui concerne la « pensée-racine » : la « pensée moi »… Même pour les lecteurs qui ont l’habitude de ce type d’enseignement, la lecture reste constamment prenante et source de redécouverte fondamentale : "La vigilance n'est pas le fruit d'un effort. Elle est la nature de la conscience, qui ne dort pas. Le mental peut s'assoupir. Mais la conscience ne s'assoupit pas, n'étant pas un état, mais le connaisseur de tous les états." La brièveté et le tranchant (sans rien d’abrupt, cependant) des réponses empêchent en effet le mental de vagabonder et recentrent, encore et toujours, sur l’essentiel – c’est-à-dire ce qui perçoit, à l’arrière-plan : « L’écoute est guérisseuse. Elle objective les souffrances, sans les nourrir. La souffrance est une réaction. Ce qui est conscient de la souffrance est en dehors de la souffrance. »
On l’aura compris : je recommande vivement cette lecture !
Sabine Dewulf

Texte de 4e de couverture :
"L'enseignement de Jean-Marc Mantel invite continuellement le questionneur à tourner son regard du monde perçu vers ce qui le perçoit. Il invite à négliger la pensée objet et à habiter la conscience-témoin. Vient alors naturellement la question du "comment faire ?". Comment habiter la non-pensée qui ne connaît pas la souffrance ? Ce livre enseigne un chemin du "comment faire".
La pratique spirituelle présentée ici est une pratique de l'écoute silencieuse de ce qui se manifeste en nous. Pour le personnage identifié à son histoire, la pratique est un chemin qui amène à un glissement d’identification. C'est un abandon de l’identification au monde objectivable et instable (pensées, émotions, sensations que l’on croit être soi), au profit de l'identité réelle et stable d’être l’ultime sujet qui écoute le monde changeant.
Cette "pratique" requiert-elle beaucoup d'efforts pour éviter l'éparpillement mental ? L'effort est-il contre-productif pour le lâcher-prise ? Faut-il accepter tout ce qui se manifeste en soi ? Toutes ces questions trouveront des réponses limpides et imagées.
Par sa précision et sa clarté, cet enseignement a la qualité des enseignements des grands maîtres spirituels, qu'il prolonge, la modernité en plus. Il ne peut pas manquer d'illuminer ses lecteurs."

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dimanche 25 avril 2021

Nous sommes des vivants qui parlent

 méditer sur ce qui fait l'essentiel de notre humanité : écouter et recevoir une parole.

Nous ne savons jamais de qui viendra la parole qui fécondera notre vie, et qui nous sauvera, à l'heure de l'épreuve. Abraham le savait, lui qui, au pied du chêne de Mamré, a fait hospitalité aux anges, écoutant cette annonce surprenante d'un enfant à venir, gardant respectueusement leur parole.

À sa suite, j'aime ouvrir ma maison, et mes oreilles. Suivre la tradition africaine de la maison ouverte qui demande que, dans chaque village de la savane, le gîte et le couvert soient offerts à l'étranger de passage, en échange de sa parole. Une manière de partager la connaissance et la sagesse de tout chemin de vie.


La plus belle maison ouverte est, selon moi, notre maison commune. Dès que le printemps revient, je gagne le parc où j'ai l'habitude de me promener, pour écouter ce chant de la terre. Je m'y assois, pieds nus dans l'herbe, dos contre le cerisier du Japon que j'ai adopté comme banc de méditation. J'aime tant voir cet arbre se donner à la lumière, en se mettant en feuilles et en fleurs.

Il me fait contempler la tendresse virginale du vert de ses feuilles, comme la pudeur du rose de ses fleurs. La sève qui monte à ses branches est comme une larme qui monte à ses yeux, une parole qui monte à ses lèvres.

J'écoute par toute ma peau

Au pied de cet arbre, je me fais toute écoute. J'écoute, attentive, ce verger de cerisiers en fleurs, y voyant plus qu'une maison ouverte et commune : un jardin de la Parole. Le vent souffle légèrement, les oiseaux chantent et se font entendre autour de moi, dans le plein silence des voix humaines.


Je me revêts de la douceur de cette enveloppe sonore, comme pour m'y purifier de la cacophonie de la ville. Pas de bruits chaotiques, mais des filets d'eau, chantants et mélodieux, devenant rivières et fleuves, se jetant dans la mer de mon oreille, résonnant dans l'abysse de mes profondeurs.

Quand j'écoute ainsi, je n'écoute pas que de mes deux oreilles, mais par toute ma peau. Au jardin d'Éden, il est dit qu'Adam et Ève étaient, comme deux nouveau-nés, tout de peau. Tympan sonore au creux de leurs oreilles, cette peau était comme un tambour. Par lui, ils entraient en résonance, et en intimité profonde, avec toutes les formes de vie, dans l'univers visible et invisible.

Se laissant toucher et caresser par le vivant, ils pouvaient nommer l'essence de toutes les créatures. Chantres et poètes, ils fructifiaient le don de la parole qu'ils avaient reçu : celui de la parole « essentielle ».

Des vivants qui parlent


Je sais, moi qui prends la parole dans des livres, et qui donne la parole dans des ateliers, que ce don de la parole « essentielle », fondée sur une communion avec le vivant, est ce qui est le plus blessé en nous. Le serpent s'est glissé entre les herbes, et il a détourné notre peau et nos oreilles du chant de la terre.

Il a capturé notre attention pour nous faire vivre sous l'emprise de ses ondes, où toute parole professée se trouve, bien souvent, déformée et critiquée. Où toute parole professée se trouve blasphémée. Une vraie attaque virale et un ravage plus grand que la pandémie que nous traversons.

Pourtant, ce don de la parole « essentielle » est notre vocation à tous. Nous sommes appelés à être « des vivants qui parlent », à extraire un élixir de vie de tous les événements de notre chemin, à faire sur eux la lumière en laissant monter à nos lèvres une parole personnelle de sagesse.

Les disciples le savaient, eux qui avaient ouvert l'oreille de leur cœur à la voix du Bon Pasteur : « Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » Si le serpent a mordu, le Christ a restauré le don premier fait à Adam : celui de la parole de vie, celui de la parole qui féconde et qui guérit.

Charlotte Jousseaume est écrivaine. Elle anime des ateliers d'écriture et a publié Le silence est ma joie (Albin Michel), Quatuor mystique et Et le miroir brûla (Cerf).


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samedi 24 avril 2021

Le foie, organe du printemps en médecine chinoise

 

Le foie est traditionnellement associé au bois et au printemps, notamment en médecine chinoise ; cet organe est en effet le seul à repousser et ses activités sont essentielles dans le processus de renaissance saisonnière, comme l'explique Liliane Papin, spécialiste en médecine taoïste.


Toutes les cultures du monde associent intuitivement le printemps à une forme de nettoyage interne ou externe. La médecine chinoise associe le foie (et son organe associé, la vésicule biliaire) au bois, à l’arbre et au printemps. Car c’est notre foie qui, comme l’arbre, est en première ligne pour filtrer toxines et polluants atmosphériques et faire le grand nettoyage de notre environnement interne. La médecine chinoise nous invite d’ailleurs à creuser cette image de l’arbre intérieur.
La saison du renouvellement
Comme la végétation au printemps, toutes nos cellules se régénèrent régulièrement. Les globules rouges connaissent leur printemps tous les 10 jours ! Notre foie, quant à lui, est le seul organe interne à bénéficier de ce renouvellement et à repousser, comme les plantes, quand on le coupe (on peut en retirer jusqu’à 75 % et il repoussera en quelques mois).
Prendre soin de son foie au printemps, de notre « arbre interne », est le meilleur garant d’un bon « coup de jeunesse » et du renouvellement de nos cellules. La science a recensé plus de 600 fonctions du foie et en découvre toujours de nouvelles. Il joue ainsi un rôle essentiel dans la jeunesse de nos articulations en irriguant leur « bois » pour garder la souplesse. Comme l’arbre procure ombre et fraîcheur, notre arbre intérieur nous protège de la sécheresse physique et émotionnelle qui contribue au vieillissement prématuré, de la peau par exemple.
L’énergie dans la lumière
On a longtemps cru que les êtres humains ne dépendaient que de leur système digestif et que seules les plantes se nourrissaient de lumière. Nous savons aujourd’hui que tel n’est pas le cas. La médecine chinoise nous dit que « le foie ouvre aux yeux ». C’est l’organe de photosynthèse par excellence. Elle associe également au foie la couleur verte qui est, bien sûr, celle de la chlorophylle.
Les signes du dérèglement
Notre foie est sans doute, comme la forêt, l’organe qui souffre le plus de nos excès. C’est à lui que revient de gérer pesticides, produits chimiques, colorants alimentaires, alimentation industrielle, pollution atmosphérique, repas pris sur le pouce. Parmi les problèmes liés à ses dysfonctionnements, les soucis digestifs restent les mieux connus. Gastrites, gastro-entérites (ces nouveaux mots pour nos anciennes « crises de foie ») font partie des symptômes connus.
On connaît moins bien l’association du foie aux migraines et maux de tête, tout particulièrement derrière les yeux ou aux tempes, ou aux yeux secs et douloureux. La santé de nos ongles et de nos cheveux est également un bon indicateur de la santé de notre « bois » et de sa fibre. Des ongles cassants, striés ou gris, représentent un « bois malade ». Des cheveux ternes et cassants représentent une fibre abîmée et un foie anémié, mal nourri en sève et en sang. Pour le thérapeute en médecine chinoise, des insomnies ou des réveils nocturnes entre 1 heure et 3 heures du matin sont associés à un dérèglement du foie.
L’arthrite et l’arthrose enfin, signes d’un excès d’acidité dans notre alimentation et mode de vie, bénéficieront toujours d’un bon nettoyage du foie.
L’équilibre émotionnel
En médecine chinoise on considère que le foie atteint directement l’esprit. Il n’est qu’à voir l’effet de l’excès d’alcool sur la coordination, le langage ou la mémoire pour se convaincre de la relation directe entre celui-ci et nos fonctions cérébrales.
Les montagnes russes émotionnelles sont un des premiers signes d’un foie stagnant et en déséquilibre. La médecine chinoise lui associe en particulier les déséquilibres de colère, d’impatience et de frustration, ces « montées » incontrôlées d’énergie chaotique.
L’énergie créatrice et spirituelle
Le printemps est une bonne saison pour la prise de résolutions et les changements, choisir un nouveau rêve en écoutant ses « muses » intérieures. Son énergie est celle des débuts, de l’Est (la direction associée au foie), des idées et de l’inspiration. Les changements que nous décidons au printemps sont soutenus par l’élan de toute la nature !
Les taoïstes nous disent que le foie est « le siège de l’âme ». Le courage spirituel de regarder les choses en face, de faire face à l’adversité, de voir au-delà des apparences, autant de qualités spirituelles rattachées au foie, de même que la méditation, la prière et la spiritualité sont des composantes de sa santé.


Se mettre au vert
L’expression « se mettre au vert » doit être prise littéralement… Au printemps, traditionnellement, les réserves de l’hiver étaient épuisées et les légumes de printemps n’avaient pas encore poussé. Ce rythme nous invite à manger léger ou jeûner pour soutenir le processus de régénération du foie.
Commencez par une alimentation légère et végétalienne (légumes verts feuillus, en salade, passés rapidement à la vapeur, en soupe ou en jus, cresson, ortie et pissenlit). Ajoutez quelques gouttes de citron pour « guider » les aliments vers le foie. Les aliments alliés du foie sont aussi les carottes, artichauts, radis noir, pissenlit, ortie, cresson, menthe, aloe vera et pousses germées, ainsi que tout ce qui hydrate le corps : huile de sésame, d’olive et de noix ou de noisette.
Adopter un jeûne d’une journée par semaine, en ne prenant que des liquides ou que des pommes.
Se mettre au vert, c’est profiter des arbres, des parcs, des oiseaux, de la nature. C’est aussi jardiner. Les plantes nous rappellent la puissance de la lumière, le miracle de la photosynthèse et le travail de notre arbre intérieur !
Enfin, pratiquez la danse, le qi gong, le chant, le repos, la contemplation… Cette saison est associée à la joie, à la beauté et aux arts.

Liliane Papin, formée en philosophie taoïste, enseigne la diététique et la médecine chinoise à l’association les Temps du corps.
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jeudi 22 avril 2021

Suivre l'exemple



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Projet inconscient

 


Jung souligne que, dans le déroulement d’une vie, il existe à chaque période une tension vers la réalisation d’un projet inconscient.
Après l’accès à l’autonomie de l’âge adulte, l’adaptation sociale, la création de liens affectifs et/ou familiaux, la nature des buts s’inverse : l’approfondissement et l’introversion entraînent une décentration permettant le retrait des projections et le recul des illusions.
Ainsi peuvent s’animer sur la scène psychique les figures de l’autre intérieur que sont le masculin chez la femme (animus) et le féminin chez l’homme (anima).
Ces figures acquièrent alors une fonction de relation avec l’inconscient selon leur modalité spécifique : l’anima de l’homme (reliée à l’Éros) cherche à unir et à rassembler, l’animus de la femme (relié au Logos) demande à distinguer et à connaître.
Cet itinéraire est pour Jung un processus naturel dont nous avons tendance à nous éloigner par désir infantile de rester dans la toute-puissance de l’accumulation, dans le culte de la jeunesse éternelle (Faust...) et par peur de la mort.
Or, à partir du milieu de l’existence, celui-là seul reste vivant qui veut mourir avec la vie.

Extrait de l'article "Le chant du cygne : la mort et l'œuvre.", de Claire Dorrly, Cahiers jungiens de psychanalyse.
(image : Remedios Varo)

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mercredi 21 avril 2021

Pranam

 

Première rencontre de Denise Desjardins avec Swami Prajnanpad.
Me rendant auprès de Swâmiji, j’avais une position très ambivalente, dans la mesure où j’étais extrêmement attachée à Mâ Ananda Mayee et me sentais plus ou moins coupable de trahison. J’en avais pourtant parlé à Mâ qui m’avait donné sa bénédiction pour aller voir ce Swâmi, mais je ne pouvais me défaire d’un certain malaise. Pour moi, mon maître ne pouvait être autre que Mâ, elle qui m’avait transmis l’amour de l’Inde, le goût de l’authentique liberté intérieure...
J’y allais donc “pour voir”, bien décidée, par exemple, à ne pas faire le pranam (salutation) à Swâmi Prâjnânpâd. Nous avons roulé en pleine chaleur et sommes arrivés aux alentours de sept heures et demie, presque à la tombée de la nuit. Un serviteur nous a reçus, et je ne m’attendais pas à rencontrer Swâmiji ce soir-là lorsque je l’ai soudain vu arriver. Il s’avançait vers nous d’une démarche royale, si grand, si imposant... Swâmiji avait vraiment l’air d’un seigneur, et je me suis sans réfléchir retrouvée le front au sol, en train de faire le pranam. Mes résistances ont fondu.
Dans « biographie de Swami Prajnanpad » page 272.

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mardi 20 avril 2021

lundi 19 avril 2021

Nettoyage du cœur

 



Maître Meng a donné une fois une conférence sur le nettoyage du cœur. Xiangxin huaxing- signifie vouloir ouvrir la conscience par la transformation.
xiao yao you-逍遥游 est une phrase que Maître Meng a référencé dans le Zhuangzi. Elle signifie ce qui suit :
逍xiao -signifie oublier
遥yao- signifie loin
游you- signifie voyager dans l'univers sans obstacles.
C'est un niveau de pratique. Ça commence par l'oubli. Tu ne pourras jamais aller loin dans ta pratique si tu t'accroches aux souvenirs, bons ou mauvais. Si vous pouvez oublier, alors vous pouvez aller plus loin.
Maître Meng dit que c'est un état d'esprit de haut niveau, même si les gens peuvent croire que vous avez la maladie d'Alzheimer !
Un exemple de cette pratique est lorsqu'on se promène, on peut voir de l'herbe et des motifs dans l'herbe ou le chemin d'une route mais ne pas s'en souvenir. Si on ne s'en souvient pas, ces choses ne laisseront pas de trace dans notre cœur. Si nous nous en souvenons, alors elles laisseront des marques dans nos cœurs - des souvenirs. Ces souvenirs créeront des sentiments.
La plupart du temps, nous laissons les choses laisser une marque sur notre cœur. Ce faisant, nous accumulons de plus en plus de souvenirs et les absorbons dans notre cœur. Si nous agissons ainsi, nous nous épuiserons.
La pratique est la même que si vous marchez sur un sentier dans la montagne en passant sur les pierres du chemin mais sans penser aux pierres. Mais un collectionneur de pierres regarde ces pierres et leur donne des noms. C'est l'esprit des gens ordinaires.
Pensez à combien de choses nous avons mis dans notre cœur en faisant des attachements ! Combien de choses inutiles s'y trouvent maintenant. Et que font ces choses inutiles dans notre cœur ? Elles sont des fardeaux.
Comme si quelqu'un essayait d'atteindre le sommet du Mont Everest mais que son sac à dos était rempli d'or ! Cet or est peut-être beau et procure de la richesse, mais sur le chemin de l'ascension du sommet, l'or est totalement inutile.
Les fardeaux créés par le port de choses inutiles dans notre cœur sont des obstacles à notre vraie nature.
La méditation est une méthode utile, mais le nettoyage du cœur est le plus important.
Meng Zhiling

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dimanche 18 avril 2021

Le silence de l'aube

 


"Quand toute parole est oubliée dans le silence..." Voilà la phrase qui résonne dans ma tête ce matin. Tôt levée, je marche dans l’aube nouvelle, enveloppée de sa fraîcheur, attentive à ne rien perdre de ce moment où la nuit se retire, nous laissant dans la respiration du monde et sa promesse de renouveau.

Ces derniers jours, les prairies ont commencé tout en douceur à se recouvrir de leur robe de printemps, et à travers leur vert tendre, pointent de minuscules fleurs bleues et rouges, pâles dans cette aube naissante ; seules taches de couleur, les genêts éclaboussent de leur jaune glorieux les bordures des prés. À l'horizon, les montagnes enveloppées de voiles de brume hésitent entre le gris et le bleu : elles se veulent légères, formes changeantes, pour quelques instants encore. Dans le ciel qui s’éclaire, j’aperçois un minuscule croissant de lune, une petite lune de trois jours, émouvante dans sa fragilité, qui s’efface doucement.

Sortie avant la première méditation de la journée, j’ai voulu voir le monde s’éveiller, accompagner la lumière naissante, vivre cet accomplissement, si quotidien que nous en oublions parfois la beauté. Et être entourée de silence : le monde respire et les champs, la forêt et moi retenons notre souffle - pas un oiseau ne chante, le murmure de la rivière même est assourdi de rêves, nul ne bouge. « Quand toute parole est oubliée dans le silence, écrit le vieux moine chinois Wanshi. qui aimait sans doute, lui aussi, sortir du lit pour admirer l'aube, vous apparaissez devant vous-même avec clarté. »

NAISSANCE, RENOUVEAU, LUMIÈRE

Qu’a-t-il vu. ce matin-là. lorsqu'il marchait dans les collines ? Connaissons-nous le silence dont il parle ? Que se passe-t-il en nous lorsque le tumulte qui entoure nos jours s’arrête un instant et que nous nous retrouvons au creux de notre vie. là où tous nos déguisements tombent ? Lorsque le cœur s’enrichit de silence, un silence plus profond, plus tranquille que l’absence de bruit : un silence qui palpite avec le monde, qui en réfléchit la beauté et nous donne notre place juste, à la fois essentielle et fragile. Un silence, tout de transparence, source même de notre existence.

Et il poursuit : « Alors, les limites du temps s'effacent, et en cet instant, tout revient à la vie. » Naissance, renouveau, lumière… nos yeux s’ouvrent, nos peurs s'effacent, nous sommes en harmonie avec nous-même. nous sommes le chant, nous sommes le mystère. Le ciel s'emplit de bleu azur ; le soleil apparaît : la journée sera belle.

Joshin Luce Bachoux

source : La Vie

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samedi 17 avril 2021

Exercice pour rejoindre notre corps

 

Pratiques de retour à son corps

Nous vous proposons à présent d'expérimenter la Transition Intérieure par vous-même !
Voici 2 exercices qui vous permettront de prendre un temps pour vous et de réfléchir à ce que le changement intérieur vous évoque.
Il est important que vous lisiez l'ensemble de l'exercice avant de le mettre en pratique.

1. Méditation marchée


a. Marcher

Durée : à votre convenance
Matériel : aucun

Quel que soit l’endroit où vous vous trouvez, vous pouvez pratiquer la méditation marchée. Il suffit de prendre conscience que vous êtes en train de marcher.

Marchez… lentement… juste pour le plaisir de marcher… avec liberté et solidité, sans vous dépêcher. Soyez simplement présent·e à chacun de vos pas. Dites-vous « je fais un pas… puis un autre pas… » et sentez chaque partie de votre pied posé sur le sol (d’abord le talon, puis la plante du pied et ensuite les orteils).

Si vous souhaitez parler à quelqu’un ou répondre au téléphone, arrêtez-vous de marcher et prêtez toute votre attention à la personne en face de vous ou au bout du fil, à vos paroles et à votre écoute.

De temps en temps, arrêtez-vous, regardez autour de vous et voyez comme la vie est merveilleuse : les arbres, les nuages, le ciel infini, un insecte, un oiseau qui chante, une brise légère, ou même les jouets de vos enfants sur le sol, la table de la cuisine où vous prenez soin de manger chaque jour.

La vie est tout autour de vous, vous êtes vivant·e et capable de marcher en paix.
Marchez comme une personne libre et sentez vos pas devenir plus légers au fur et à mesure que vous marchez. Exprimez votre gratitude et votre amour à la terre et à la vie.
Appréciez tous les pas que vous faites.

Vous pouvez, si vous le souhaitez, utiliser ce poème (faites deux ou trois pas pour chaque inspiration et chaque expiration, et pensez) :

  • À l’inspiration « je suis ici », à l’expiration « maintenant ».
  • À l’inspiration « je suis solide », à l’expiration « je suis libre ».
  • À l’inspiration « je respire », à l’expiration « je suis vivant·e ».


(inspiré de la méditation marchée, pratique du village des Pruniers, monastère bouddhiste zen en France et dans le monde, Thich Nhat Hanh).

b. Ressentir

image 1

Durée : minimum 10 minutes
Matériel : une feuille de papier, un crayon gris, quelques crayons de couleurs ou marqueurs

Après avoir marché, restez dans un état méditatif et calme. Rendez-vous à votre bureau ou à votre espace de travail. Dessinez sur une feuille une trace de pied ou tracez le vôtre. Remplissez-le ensuite de couleurs ou de mots, tentez de traduire ce que vous avez ressenti durant cette méditation.
Comment vous êtes-vous senti·e ? Était-ce plutôt agréable ou désagréable ? Dans quelle humeur cela vous a-t-il mis·e ? Cela vous a-t-il appris quelque chose ?

2. Danse libre intuitive


Durée : à votre convenance - exercice complet : 30 minutes
Matériel : de quoi écouter une piste audio (baffles de l’ordinateur ou autres)
Musique : choisissez à votre convenance et à votre ressenti du moment

Nous vous proposons, pour cette pratique, de trouver un endroit où vous pourrez être tranquille, à l’abri des regards, si cela est important pour vous de préserver une forme d’intimité.
Nous vous invitons à vous allonger, au milieu de l’espace que vous occupez, par terre ou sur un matelas léger, et à commencer à écouter la musique que nous vous proposons, les yeux fermés.
Nous vous invitons à commencer par rester immobile et simplement écouter.
Prendre conscience de ce que vous écoutez.
Demandez-vous… La musique est-elle lente ou rapide ? Douce ou énergique ?
Que vous fait-elle ressentir ? Où cela se trouve-t-il dans votre corps ?
Quelle énergie est présente en vous en écoutant cette musique ?
Que vous donne-t-elle (ou non) envie de faire ? Voulez-vous bouger ? Chanter ? Crier ? Sauter ?

Dans un second temps, après avoir observé tout cela, nous vous proposons de sentir le sol sous votre corps, de le toucher, doucement, à votre rythme.

Puis nous vous invitons à vous mettre en mouvement, guidé·e par la musique, les yeux ouverts ou fermés, suivant votre ressenti intérieur, et à bouger, danser…, guidé·e par votre intuition. Revenez à des moments de calme si vous le souhaitez. Tout est juste.

Poursuivez jusqu’à la fin de la playlist, ou arrêtez avant si c’est bien pour vous.

Qu’avez-vous ressenti ? Prenez quelques notes si vous le souhaitez.

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vendredi 16 avril 2021

Secret de famille

 Il est toujours impressionnant, lorsque je reçois des personnes, de voir comment les expériences vécues dans l'enfance sont minimisées et de voir également que les secrets pourrissent peu à peu les racines de l'arbre généalogique. J'ai apprécié l'approche de Philippe Grimbert.



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Extrait du magazine de la santé




jeudi 15 avril 2021

Exercice : les quatre quadrants de Ken Wilber

 

Dans l’approche intégrale de Ken Wilber, toute chose (être naturel, objet, situation, système, etc.) peut être analysée à partir de 4 perspectives fondamentales qui résultent du croisement de 2 dimensions d’analyse :

  • individuel-collectif
  • intériorité-extériorité


Dans cet exercice, nous vous invitons à explorer ces 4 quadrants en observant votre vie ainsi que le monde qui vous entoure.

Voici une présentation synthétique des 4 quadrants :

image 1













Et si nous appliquions les 4 quadrants à une pomme, ça pourrait donner cela :

image 2



Venons-en à l'exercice :
1) Sur une feuille, identifiez et écrivez des aspects de vous-même et de votre mode de vie que vous aimez.

D’où cela vient-il ? Comment voyez-vous cette qualité dans le système plus large ?
Vous pouvez vous servir du tableau ci-dessous pour vous aider.

image 3



2) À présent, identifiez et écrivez des aspects de vous-même et de votre vie que vous n'aimez pas.

D’où cela vient-il ? Comment voyez-vous ce défaut dans le système plus large ?

image 4



3) Parmi les éléments que vous observez en vous et autour de vous, qu’est-ce qui contribue à créer un avenir meilleur et à préserver la vie sur Terre ?


4) Au contraire, qu’est-ce qui contribue à mettre en danger la vie sur Terre ?


5) Comment utiliseriez-vous les 4 quadrants pour concevoir des projets et une société qui contribuent à préserver la vie sur Terre ? Illustrez avec un exemple concret.

Ex : « je veux créer un potager collectif »
Comment faire pour que ce projet soit cohérent avec un monde en transition (toucher les dimensions intérieur-extérieur et personnel-collectif) => Par exemple, revisiter nos croyances collectives afin de voir si certains pensent que les pesticides sont nécessaires (quadrant collectif intérieur), que l’on peut acheter des semences brevetées au supermarché (quadrant individuel extérieur), etc.


Extrait du Mooc de la Transition Intérieure de l'université Colibri


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mercredi 14 avril 2021

Balayer devant sa porte...

 A chacun son exercice pour pratiquer... et demeurer calme.



"Il y a toujours un balai près de moi.
Dès que j'ai du temps libre, je balaie le sol,
Balayer harmonise la circulation et le souffle.
Balayer calme l'agitation et les pensées.
Massages et exercices respiratoires sont fastidieux !
Alors, rien ne vaut de balayer par terre
C'est là une recette facile pour
Demeurer calme et prolonger la vie".
LU YU



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